56 research outputs found

    Des précautions dans l'ouverture à la pluralité

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    International audienceL'exigence d'ouverture est devenue un leitmotiv des dispositifs participatifs dont les analystes font souvent un constat d'échec. Sous quelles conditions des personnes peuvent-elles s'engager dans l'exploration de nouvelles solutions, accueillir l'altérité ou laisser advenir la nouveauté ? Nous nous appuyons sur la théorie des régimes d'engagements (Thévenot 2006) et en particulier de la proposition d'un régime exploratoire (Auray 2010) pour discuter des difficultés et des conditions d'ouverture et de créativité dans les dispositifs. Nous déployons ce cadre sur le cas du bassin de Thau dans l'Hérault. Nous nous sommes attachés à suivre différents moments participatifs (dont un débat public, l'expérimentation d'un outil Internet et la mise en oeuvre d'une démarche prospective) afin de comprendre les conditions d'une dynamique exploratoire et d'analyser ce que cela produit ou change dans la gestion de l'eau. Ceci nous conduit à discuter de la proposition de différents formats de participation qui reconnaissent les participants selon plusieurs dimensions et qui laissent une place à l'exploration curieuse

    Limites du modèle délibératif : composer avec différents formats de participation

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    En France la politique de l'eau exige une participation des usagers à sa gestion et une concertation entre les différentes personnes concernées. Les critiques adressées aux dispositifs mis en oeuvre pour remplir ces exigences montrent les limites d'une conception uniquement fondée sur le modèle délibératif et invitent à porter un regard attentif aux situations participatives. En nous appuyant sur la théorie des régimes d'engagement, nous proposons une grille de lecture de la manière dont les participants sont engagés et s'engagent dans les dispositifs selon différentes figures de participation : porteur d'enjeu, sujet politique et moral, personne enracinée ou être curieux. Cette approche est mobilisée pour décrire trois formats typiques de participation à la gestion de l'eau, en nous appuyant sur le cas du bassin de l'Orb. Cet article développe une critique interne des dispositifs pour penser leur ajustement. Il invite à penser l'articulation de différents formats de participation pour composer un dispositif approprié et qui reconnaisse les différences entre participants selon plusieurs dimension

    Mises Ă  l'Ă©preuve et adaptations de la gestion collective de l'eau de la Lentilla

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    La Lentilla, rivière des Pyrénées-Orientales est la principale ressource en eau de la vallée qu'elle traverse. De régime pluvionival, son débit est fort variable et subit des étiages estivaux sévères une année sur cinq en moyenne. De ce fait, la gestion de cette ressource constitue un enjeu majeur pour les habitants de la vallée, et ce depuis plusieurs siècles. Cette communication s'intéresse à la construction historique et aux enjeux contemporains de la gestion collective des eaux de la Lentilla. Comment les habitants de la vallée ont-ils organisé, à travers l'histoire, la gestion d'une quantité d'eau variable et régulièrement insuffisante à satisfaire la demande de tous ? Comment font-ils aujourd'hui ? Quelle est la place des usagers agricoles de l'eau ? Quelles tensions apparaissent alors qu'un projet de réalimentation de la Lentilla est à l'étude et que les politiques nationales font apparaître de nouvelles contraintes de gestion concertée et de prise en compte de l'environnement ? Cette approche par les dimensions sociales et institutionnelles analyse de manière convergente les difficultés contemporaines liées à l'exploitation d'une même ressource par différents usagers, ainsi que la construction historique d'une organisation collective mise en ½uvre sur la partie aval du bassin. La première partie se centre sur le système d'irrigation de la plaine de Vinça afin d'effectuer une plongée dans l'histoire de l'organisation collective du partage de l'eau et de l'espace irrigué. La deuxième partie présente les enjeux actuels de concertation et les interrogations posées par la définition d'un protocole de gestion collective de la ressource

    Les conflits de légitimité sous-jacents aux conflits d'usage

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    Les attentes multiples de la société vis-à-vis de l'eau ont suscité de longue date des dispositifs visant à préciser ce qu'il était légitime de faire avec l'eau. Mais ces besoins et les usages évoluent, suscitant des réticences de ceux qui se sentent affectés ou lésés par ces changements. Les conflits reflètent alors une mise à l'épreuve des dispositifs anciens de régulation des usages, avec deux types de questions : ce qui était défini comme légitime et juste de faire avec l'eau l'est il toujours ? Les personnes et entités impliquées dans l'élaboration et le fonctionnement de ces dispositifs sont ils légitimes à le faire ? L'approche de la justification proposée par L. Boltanski et L. Thévenot (1991) offre un moyen d'analyser comment la légitimité des usages est débattu selon différentes logiques. Chaque logique met en avant une conception de l'eau et du monde et un système de légitimité propre. Chaque personne, quel que soit l'intérêt qu'il défend et l'usage qu'il veut promouvoir, mobilise peu ou prou ses différentes logiques pour définir un ordre juste, justifiant ses actions et opinions et mettant à l'épreuve celles des autres. Le processus de légitimation collective d'une « nouvelle » gestion de l'eau et de ses usages nécessite une confrontation de ces ordonnancements. La légitimité des participants est questionnée autour de quatre enjeux : i) quelles qualifications du maître d'ouvrage du processus dans sa capacité à porter l'intérêt général et à piloter le processus ; ii) quelles justification de la délimitation de la population concernée, qui comprend le territoire de l'action et les intérêts pris en jeu ; iii) quelles qualifications des personnes appelés à participer, c'est-à-dire au nom de quoi sont ils présents, quelles compétences apportent-elles et iv) quels pouvoirs sont donnés aux participants. Par ailleurs, le pouvoir donné aux usagers dans la décision collective est mis en question étant donné leur intéressement et pose la question de leur place dans le dispositif de gestion. L'article propose une illustration de ces mises à l'épreuve sur le cas du bassin de la Lentilla, dans les Pyrénées Orientales. / Multiple societal needs and objectives have long been at the root of the debate over arrangements for legitimate uses of water. Furthermore, as these needs and uses evolve, those who feel affected or injured by these changes have become more reserved about these arrangements. The current conflicts therefore reflect a test for old regulatory arrangements of water uses, which lead to two types of questions: is was what was defined as legitimate and just still considered to be so? Are the people and entities involved in the development and operation of these arrangements legitimate to do so? The justification approach suggested by L. Boltanski and L. Thévenot (1991) offers a means of analysing how the legitimacy of uses can be discussed according to various logics. Each logic proposes a conception of water, the world and its own system of legitimacy. Each person, regardless of the interest he or she defends and the use which he or she wants to promote, mobilises to a greater or weaker extent these various logics to define a just order, justifying his or her actions and opinions and putting those of the others to the test. The process of collective legitimation of a new water management arrangement of uses requires a confrontation of these elements. The participants' legitimacy is questioned according to four issues: I) which qualifications does the process manager hold that will allow him or her to represent the general interest and to lead the process; II) What justifications are given for the delimitation around the population concerned, which includes the territory of actions and the interests taken into account; III) What qualifications are required of the people called to take part, i.e. in the name of what are they present, and which competences do they bring; and iv) What powers are given to the participants. The article proposes an illustration of these tests in the case of the basin of Lentilla, in the Pyrenees Orientales.GESTION DE L'EAU;CONFLIT D'USAGE;PYRENEES ORIENTALES;FRANCE;RIVIERE LENTILLA

    Des outils et méthodes en appui à la gestion de l'eau par bassin versant

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    Les acteurs clé de la mise en oeuvre des dispositifs mis en place dans le cadre des procédures de gestion de l'eau sont les animateurs de bassin versant. Ils ont intégré dans leur métier la nécessité d'impliquer les usagers dans la construction des choix collectifs. Ils sont demandeurs de formation et d'appui pour la concertation et l'animation. Par ailleurs la participation en elle-même est polysémique et mérite d'être explicitée. Nous détaillons ici trois méthodes utilisant des focus groups, des jeux de rôles et des simulations interactives permettant de répondre à ces besoins. Leur réussite repose en particulier sur leur ouverture à une diversité de points de vue pouvant être partagés entre les participants et à leur contingence aux spécificités de chaque site / Key actors in the implementation of river basin management processes are the basin managers. They have integrated in their duties the need to involve stakeholders in collective choices. They feel the need for training and support for dialogue and mediation. Participation has several meanings by itself and should be made explicit. We describe here three methods using focus groups, role playing games and interactive simulations in order to meet these needs. Their success depends on their openness to a diversity of viewpoints, to be shared among participants, as well as to specificities of each site.GESTION DE L'EAU;BASSIN VERSANT;SIMULATION;JEU DE ROLE;FOCUS GROUP

    Participatory analysis for adaptation to climate change in Mediterranean agricultural systems: possible choices in process design (versĂŁo Pre Print)

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    There is an increasing call for local measures to adapt to climate change, based on foresight analyses in collaboration with actors. However, such analyses involve many challenges, particularly because the actors concerned may not consider climate change to be an urgent concern. This paper examines the methodological choices made by three research teams in the design and implementation of participatory foresight analyses to explore agricultural and water management options for adaptation to climate change. Case studies were conducted in coastal areas of France, Morocco, and Portugal where the groundwater is intensively used for irrigation, the aquifers are at risk or are currently overexploited, and a serious agricultural crisis is underway. When designing the participatory processes, the researchers had to address four main issues: whether to avoid or prepare dialogue between actors whose relations may be limited or tense; how to select participants and get them involved; how to facilitate discussion of issues that the actors may not initially consider to be of great concern; and finally, how to design and use scenarios. In each case, most of the invited actors responded and met to discuss and evaluate a series of scenarios. Strategies were discussed at different levels, from farming practices to aquifer management. It was shown that such participatory analyses can be implemented in situations which may initially appear to be unfavourable. This was made possible by the flexibility in the methodological choices, in particular the possibility of framing the climate change issue in a broader agenda for discussion with the actors

    Perception des inondations sur le delta de l'Orb

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    Fiche techniqueCe document présente les résultats d'enquêtes conduites pour recueillir le point de vue d'habitants du delta de l'Orb sur les inondations et sur leur gestion, à travers des entretiens, des réunions et d'un questionnaire. Ces résultats permettent de questionner les politiques publiques de gestion des inondations

    Des dispositifs pour prendre en compte une pluralité des savoirs et de relations à l'environnement

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    National audienceLa loi risque de juillet 2003, met l'accent sur la promotion de l'information et de la culture du risque. Cette promotion se fonde sur l'hypothèse que pour être efficace une politique de gestion des risques doit s'appuyer sur une connaissance entretenue des risques par les populations concernées. Cette loi s'inscrit dans une volonté politique plus large et se fonde sur le constat d'une limite des politiques basées sur la technique et la maîtrise du risque par les experts ou la puissance publique. Elle énonce la nécessité de renforcer la participation de la population et de trouver des modes de gestion adaptés aux spécificités locales. Ce constat n'est pas spécifique au domaine des risques mais s'étend à l'ensemble des politiques environnementales. Ainsi, au cours des vingt dernières années, de nombreux dispositifs ont été expérimentés pour favoriser une participation de la population et une inclusion des savoirs locaux. L'intervention présentera de tels dispositifs et discutera de leur capacité à prendre en compte une pluralité de savoirs et de relations à l'environnement. Une approche pragmatique de ces dispositifs montre qu'ils engagent de différentes manières les participants. Des questionnaires, utilisés pour enquêter sur la « perception des inondations » ou sur les cultures du risque, permettent de mettre en visibilité le point de vue des habitants sur les connaissances techniques et sur les politiques de gestion des inondations. Des commissions consultatives, lieux intermédiaires du public, permettent au-delà de l'expression de différents points de vue, l'accueil de témoignages plus personnels. Des dispositifs expérimentaux de modélisation participative proposent des lieux de composition de savoirs. L'intervention de personnes, tels les animateurs de bassin versant, favorise la prise en compte de savoirs de proximité, la traduction et la composition des savoirs. Enfin, des jeux peuvent offrir un cadre d'interaction qui favorise une réflexivité sur la pluralité de savoirs et une compréhension réciproque entre les personnes impliquées. L'exposé s'appuiera sur des exemples de mise en ½uvre de tels dispositifs dans le domaine de la gestion de l'eau en discutant de la prise en compte de ce que l'on appelle savoirs profanes et en mettant en visibilité différents formats de participation

    Penser l'articulation de différents formats de participation. Une approche pragmatique des dispositifs de gestion territoriale de l'eau

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    International audienceEn France la politique de l'eau demande une participation des usagers à sa gestion et une concertation entre les différentes personnes concernées. Les dispositifs mis en oeuvre pour remplir ces exigences (Commissions Locales de l'eau (CLE), comités de rivière, comités consultatifs,groupes de travail, débats publics, etc.) rencontrent souvent des difficultés. Des organisateurs sont déçus du manque de participation ou du résultat des discussions. Réciproquement, des participants ont le sentiment de ne pas pouvoir s'exprimer ou de ne pas être écoutés. Ces critiques invitent à interroger les formats de participation proposés selon une approche pragmatique. C'est-à-dire de porter un regard attentif aux situations d'interaction pour comprendre les dynamiques de concertation mais aussi aux modèles politiques sous-jacents. De nombreux dispositifs dits participatifs sont construits en référence à un modèle délibératif (Blondiaux and Sintomer 2002; Manin 2002) et portent des exigences d'égale implication des participants et de publicité des débats. Une approche pragmatique des dispositifs mis en oeuvre permet de comprendre les difficultés rencontrées dans leur mise en oeuvre et les limites de ces types d'impératif. Elle met en avant la nécessité de tenir compte de différences entre les participants et des exigences liées au travail de mise en forme de relations singulières ou personnelles à l'environnement pour une mise en politique de l'eau (Thévenot 2001). Un dispositif peut alors être évalué sur sa capacité à articuler différents formats de participation en termes de régimes d'engagement (Thévenot 2006). Une telle perspective invite à considérer dans l'ingénierie des dispositifs de gestion locale de l'eau la possibilité d'épreuves critiques et de justification mais aussi des moments qui laissent place à une exploration de nouvelles voies. La communication s'appuiera sur des enquêtes menées sur des dispositifs de gestion locale et participative de l'eau (Richard-Ferroudji, 2008) en montrant comment les dispositifs cadrent l'engagement des participants. Les CLE ou les comités de rivière, parfois qualifiés de « grandes messes », favorisent un engagement public. Les commissions consultatives, lieux intermédiaires du public, permettent l'expression de différents points de vue et l'accueil de témoignages plus personnels. D'autres dispositifs, tels des jeux peuvent favoriser l'exploration de points de vue alternatifs. A partir d'exemples de dispositifs de gestion de l'eau, nous discuterons de l'articulation de différents formats de participation sur un territoire : de la rencontre informelle au bord d'un cours d'eau à la prise de parole dans une CLE. Nous interrogerons la manière dont les dispositifs accueillent l'expression d'une pluralité de valeurs, d'objectifs et d'attachements vis-à-vis de l'environnement et comment ils proposent de composer avec cette pluralité pour une mise en politique de l'eau

    Concilier différents usages de l'eau

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    National audienceLes usages de l'eau sont multiples sur un territoire : eau potable, agriculture, pêche, tourisme, hydroélectricité, industrie, thermalisme, environnement, etc. L'enjeu se pose de concilier ces différents usages dans un contexte de croissance démographique, d'évolution des pratiques, de la ressource et des contraintes règlementaires. Comment par exemple concilier activités économiques et préservation de l'environnement ? L'intervention proposera de s'interroger sur ce qu'il s'agit de concilier en mettant en avant les conflits de légitimité derrière les conflits d'usage. Quels compromis peuvent être élaborés au croisement des politiques de l'eau et des politiques territoriales ? Elle interrogera également les modalités de conciliation en s'intéressant au processus de mise en politique de l'eau : de l'usage les pieds dans l'eau jusqu'aux décisions publique. Quelle participation des usagers à la gestion de l'eau
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