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    Apprendre dans des interactions avec de multiples participants : la formation pratique des éducatrices et éducateurs de l’enfance

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    Dans les métiers de l’éducation et des soins, la formation professionnelle en situation de travail se déroule fréquemment dans des interactions regroupant de multiples participants. Pour les étudiants en formation, il s’agit dès lors d’apprendre à participer aux activités en cours en s’insérant dans une équipe de travail et en s’ajustant aux usagers. Au croisement des recherches portant sur l’apprentissage en situation de travail et des perspectives interactionnelles en analyse du travail, cet article propose une étude empirique centrée sur les modalités de participation d’une étudiante stagiaire dans le champ de l’éducation de l’enfance. Il s’intéresse en particulier à une activité éducative menée par la stagiaire, en présence des enfants et de deux éducatrices expérimentées. La notion de configuration de participation permet d’aborder comment les différents participants établissent une définition de la situation et varient leurs focalisations sur différents aspects des activités collectives en cours. L’analyse empirique des données audio-vidéo et des transcriptions permet de souligner que les positionnements relationnels s’effectuent à travers des jeux d’adressages et de figuration. Sur le plan épistémique, les interactants co-construisent des significations partagées, rendues mutuellement manifestes dans l’accomplissement des interactions. Des changements incessants s’inscrivent dans un déroulement interactionnel dynamique, organisé de façon séquentielle et simultanée. Dès lors, savoir participer à des situations de formation dans et par le travail s’inscrit dans des dimensions pragmatiques, relationnelles, épistémiques et dynamiques des interactions. L’analyse des interactions permet d’éclairer ces phénomènes et les enjeux des situations de formation dans les contextes de travail avec de multiples participants.In Education and Care professions, vocational training frequently occurs in interactions involving multiple participants. Novice workers therefore have to learn to participate in ongoing activities by engaging in work teams and by adjusting to the targeted recipients of the service. At the crossroads of research on work-based learning and interactional perspectives on work analysis, the paper proposes an empirical exploration of the forms of participation of a trainee in childhood education, during an educational activity conducted with a group of children, in the presence of two experienced educators. The notion of Participatory Configuration provides insights on how the different participants establish a definition of the situation and adapt their focus when performing collective activities. In addition, relational positioning occurs through the forms used to address the recipients and the phenomena of facework. At the epistemic level, interactants co-construct shared meaning, made mutually manifest in the interactional flow. Constant changes are part of a dynamic interaction sequence, organized sequentially and simultaneously. Knowing how to participate is therefore part of pragmatic, relational, epistemic and dynamic dimensions of interactions. This interactional perspective aims to shed light on the issues of training situations in workplace contexts with multiple participants

    La catégorisation, entre cognition et interaction

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    L’ambition de cette conclusion est de revenir sur quelques-uns des présupposés théoriques que véhiculent les textes présentés dans le cadre de ce volume, et de les faire dialoguer avec un point de vue alternatif, celui de l’analyse de l’interaction. En dépit des éléments de variation, voire de controverses qui les caractérisent, les articles convergent, à certains égards, sur la manière de conceptualiser la problématique de la catégorisation comme un phénomène de nature cognitive. Ils prennent également position, de manière plus ou moins explicite, sur la manière dont ces phénomènes cognitifs s’articulent à la problématique de l’action, de la temporalité et du langage, notamment. Après avoir dégagé ces éléments transversaux de positionnement qui permettent de « catégoriser » les textes produits, nous proposons de considérer la problématique des catégories dans les conditions de leur mise en œuvre dans les interactions verbales et non verbales. Un déplacement du regard est ici proposé, qui amène à renverser, ou du moins à mettre en perspective les présupposés d’une approche cognitive de la catégorisation. Afin d’illustrer notre propos, nous terminons cet article en présentant quelques données empiriques portant sur la conduite d’une activité ludique dans le champ de l’éducation de la petite enfance. Nous y montrons que des processus de catégorisation y sont à l’œuvre en permanence, et qu’ils constituent une condition de la conduite de l’activité, dès lors que celle-ci est conçue comme un processus dynamique et situé de coordination entre les participants.The purpose of this conclusion is to return to some of the theoretical presuppositions conveyed by the texts presented in the context of this volume, and to initiate a dialogue with an alternative perspective, that of interaction analysis. Despite elements of variation and even controversies, the articles converge, in some respects, on how to conceptualize the topic of categorization as a phenomenon of cognitive nature. They also take a clear stand, on the ways in which these cognitive phenomena articulate themselves with the concepts of action, temporality and language, in particular. After having identified these transversal elements that enable to "categorize" the texts produced, we propose to consider the topic of categorization as contingent on the conditions of its implementation in the verbal and nonverbal interactions. A distinct analytic lens is then proposed, which leads to overturning, or at least putting in perspective the presuppositions of a cognitive approach to categorization. To illustrate our point, we conclude this article by presenting some empirical data pertaining to the field of early childhood education. We show that categorization processes are at work permanently, and act dynamically as conditions for coordination in action

    "T'es un enfant à caprices". Les stratégies défensives du métier d'éducatrice du jeune enfant

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    L’accomplissement interactionnel de l’autonomie

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    Dans les métiers de la prise en charge d’autrui, la notion d’autonomie des bénéficiaires est souvent centrale dans les textes et les discours. Dans une perspective d’analyse du travail d’inspiration interactionnelle, cette contribution porte sur les pratiques réelles dans les métiers de l’éducation de la petite enfance, mobilisées pour favoriser l’autonomie des jeunes enfants. Pour éclairer les savoirs préexistants, la notion d’autonomie est abordée sur le plan historique et à travers différentes perspectives disciplinaires. L’analyse empirique porte ensuite sur une activité ludique menée auprès d’un groupe d’enfants, lors d’un stage professionnel en troisième année de formation d’Éducatrice ES, ainsi que sur l’entretien de stage consécutif. Des enregistrements audio-vidéo permettent la prise en compte fine du déroulement interactionnel. Cet article permet de mettre en évidence l’écart entre les pratiques d’observation et d’étayage effectuées et le but énoncé de l’activité, consistant à « laisser faire ». Cet écart et son occultation empêchent de faire dialoguer savoirs « quotidiens » et savoirs disciplinaires. Pour les éducatrices elles-mêmes, ceci restreint les possibilités pour : a) mettre en mots leurs pratiques et en débattre ; b) acquérir et transmettre les compétences professionnelles ; c) contribuer à une reconnaissance sociale des pratiques professionnelles mobilisées dans le champ de la petite enfance. Pour la recherche, cet article montre qu’une analyse fine des pratiques réelles et du déroulement des interactions permet de dépasser certains phénomènes d’occultation et d’éclairer la notion d’autonomie dans sa complexité.In care professions, the notion of autonomy of the care beneficiaries is often central in texts and professional discourse. In an interactional perspective of workplace analysis, this contribution focuses on the professional practices in Early Childhood Education, actually mobilized to promote the autonomy of young children. Pre-existing knowledge on the concept of autonomy is discussed historically and across different disciplinary perspectives. Then, the empirical analysis relates to a activity conducted with a group of children during a professional internship in the third year of ES Educator training as well as the subsequent evaluation. Audio-video recordings allow a detailled analysis of the interactional process. This article highlights the gap between the effective professional practices and the stated purpose of the activity of letting children play by themselves. This difference and its occultation limit the dialogue between everyday knowledge and disciplinary perspectives. For educators themselves, this restricts the possibilities for: a) explain their practices and debate; b) acquire and transmit professional competences; c) contribute to social recognition of the professional practices in Early Childhood Education. For research perspectives, this article shows that a detailed interactional analysis of actual practices allows to overcome some occultation phenomena and enlighten the concept of autonomy in its complexity.En las profesiones educativas y sociales, el concepto de autonomía de los usuarios, es a menudo central en los textos y discursos. En una perspectiva del análisis de la labor y de interacción, esta contribución se centra en la práctica real en el campo de la educación de la primera infancia, y cómo los educadores favorizan la autonomía de los niños. Para esclarecer los conocimientos preexistentes, el concepto de autonomía, es abordado desde un plan histórico y a través de diferentes perspectivas disciplinarias. El análisis empírico està basada en una actividad realizada con un grupo de niños, durante un período de prácticas profesionales en el tercer año de formación de Educadores ES, y en su posterior evaluación. La realización de observaciones de audio y vídeo, permiten un análisis detallado del proceso de interacción. Este artículo pone en evidencia el defase entre las prácticas de observaciòn y sus consecuentes conclusiones, y el objectivo de la actividad, refirienèndose al «dejar hacer». Este defase, unido a su ocultaciòn, impiden establecer relaciones entre el conocimiento cotidiano y los conociementos disciplinarios. Para los proprios educadores, esta situaciòn, restringe las posibilidades a la hora de: a) explicar sus prácticas y debatirlas; b) adquirir y transmitir las competencias profesionales; c) contribuir a un reconocimiento social de las prácticas profesionales de la Educación Infantil. En las expectivas de investigación, este artículo muestra que un análisis detallado de la prácticas reales y de la evoluciòn de las interacciones, permiten sobrepasar ciertos fenómenos de ocultación, y aclara el concepto de autonomía en su complejidad

    L’emphase dans les entretiens des éducateurs de l’enfance avec les parents : une perspective d’analyse des interactions

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    Cette contribution s’intéresse à la notion de partenariat avec les parents et notamment aux pratiques concrètes réalisées lors des entretiens entre les parents et les professionnel.le.s de la petite enfance. Pour étudier les processus langagiers et interactionnels de ces entretiens, des enregistrements vidéo permettent de mobiliser une perspective d’analyse des interactions. La partie empirique porte sur un entretien de parents ainsi que sur les analyses menées dans un dispositif de formation concernant un deuxième entretien de parents. Elle permet ainsi de croiser les points de vue de la recherche et ceux des professionnel.le.s de terrain. Les entretiens étudiés présentent des épisodes marqués par des phénomènes d’emphase et d’accentuation des mots, des gestes et des expressions faciales. La perspective interactionnelle adoptée permet de décrire et d’identifier ces phénomènes d’emphase et d’interroger leurs spécificités dans le champ de l’éducation de la petite enfance.</p

    « Elle a bien joué » : L’évaluation des enfants lors des « départs » dans les lieux d’accueil de la petite enfance

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    Dans le champ de l’éducation de la petite enfance, lorsque les parents viennent rechercher leurs enfants en fin de journée, les professionnel.le.s les informent de l’état de santé de leur enfant et des évènements de la journée. Ce moment d’échange avec les parents, désigné par le terme de « retour », est souvent d’une courte durée et se déroule régulièrement en présence des enfants, d’autres parents et de plusieurs professionnel.le.s. En racontant comment l’enfant a dormi, mangé et participé aux activités proposées, les membres de l’équipe éducative établissent des évaluations portant sur les conduites de l’enfant et rendent ainsi certaines attentes normatives publiquement reconnaissables. Une perspective d’analyse des interactions permet d’étudier la complexité des situations de retour et de s’intéresser aux enchaînements entre les énoncés évaluatifs des professionnel.le.s, les ajustements des parents et les conduites des enfants. L’analyse empirique se base sur des enregistrements vidéo, réalisés lors des départs des enfants, et présente une étude de cas portant sur trois situations de retour concernant un même enfant. Un entretien de recherche complémentaire est mené avec le même enfant et avec la professionnelle qui l’accompagne afin de prendre en considération les perspectives de l’ensemble des participant.e.s et de proposer une analyse qui tient également compte des points de vue des enfants. Les analyses montrent que différents types d’évaluation, portant sur des retours généralisés ou détaillés des évènements de la journée ou sur les conduites situées, s’accomplissent de façon imbriquée à travers des processus de négociation collectifs
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