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    L’Image railleuse

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    La fonction critique des images s’incarne de manière privilégiée dans la satire. Si la satire s’est constituée en genre littéraire dès l’Antiquité, avant de gagner les beaux-arts et les arts graphiques à l’âge classique, ce sont les médias modernes – édition, presse, expositions, télévision, internet – qui, en élargissant progressivement sa sphère d’influence, ont renouvelé ses formes et ses objectifs tout en augmentant leur efficacité. Autorisant une diffusion planétaire et presque instantanée des images satiriques, internet et les technologies numériques n’ont pas seulement transformé la matérialité et les moyens d’action de cette imagerie et leurs effets sociopolitiques, ils ont aussi affecté les formes de la recherche sur le satirique en donnant accès de plus en plus rapidement à des corpus extrêmement vastes. La satire est aujourd’hui partout, sans qu’aucun acteur ni canal de diffusion ne puisse prétendre en contrôler ses usages généralisés ni son effectivité. Cette publication regroupe les actes du colloque qui s’est tenu du 25 au 27 juin 2015 à l’Institut national d’histoire de l’art, à Paris, organisé par l’Institut national d’histoire de l’art, l’université du Québec à Montréal et le LARHRA-UMR 5190 du CNRS, avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada

    Portrait of a Nabob: Graphic Satire, Portraiture, and the Anglo-Indian in the Late Eighteenth Century

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    L’étude des portraits commandés entre la fin des années 1760 et les années 1790 met en lumière les premiers modèles britanniques s’identifiant à l’Orient à travers une myriade d’attributs, dont des vêtements d’inspiration indienne, une flore et une faune exotiques, des domestiques et des compagnons indiens, et des références aux plus célèbres sites de l’Inde. Dans les portraits de la dernière décennie du XVIIIe siècle, les Britanniques possédant des intérêts en Inde insistèrent au contraire sur leur « britannité » en mettant l’accent sur leur tenue européenne, en se plaçant dans des décors dépourvus de paysages et en faisant plutôt référence à l’Inde en tant que dépendance administrative de l’Angleterre et lieu d’essor militaire ou commercial. L’écart qui se manifeste dans ce type de portrait suggère l’influence de la satire graphique, un médium faisant souvent appel à la métaphore et à l’ironie, et qui pouvait exprimer plus directement l’inquiétude grandissante de l’époque concernant les modes de représentation de soi. Cet essai explore comment l’humour au service de la critique peut, dans son excès même, influencer la réception des oeuvres antérieures, que les spectateurs perçoivent alors de façon anachronique comme des attaques contre les Britanniques liés à l’Inde. L’étude de l’impact qu’a eu la représentation satirique sur l’art du portrait enrichit à la fois notre compréhension de la satire graphique en contexte colonial et notre connaissance de l’histoire de la représentation de soi, contribuant ainsi à une meilleure conception du dix-huitième siècle anglais comme « culture de la visualité »

    Introduction: Wonder in the Eighteenth Century

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    A nabob's progress: Rowlandson and Combe's the grand master, a tale of British imperial excess

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    The figure of the 'nabob' in British graphic satire of the late eighteenth century symbolized domestic anxieties concerning a foreign, ad hoc empire in India. Characterized through uncontrollable greed, untreatable diseases and uninhibited passions, India had been portrayed in Britain through a rhetoric of excess. Embodied in the nabob, these corruptive forces would travel to the West to infect the metropole. I argue that closer scrutiny of graphic satire reveals that British critics understood the true source of Indian excess to be Britain itself. Methodologically, Thomas Rowlandson's images in The Grand Master, or Adventures of Qui Hi? in Hindostan (1816) are considered as both a cohesive unit of nabob representation and as a foundation from which discussions of other nabob imagery can be launched. This approach reveals significant departures in how we view the reception of the imperial project in the metropole, the function of representations of Anglo-Indians, the production method of the 'illustrated book' and the characterization of Rowlandson's artistic production. Each chapter represents a step on the nabob's progress: In Chapter 1, Lord Moira is revealed as a bellicose representative of an overly ambitious class, bent on the ruin of the metropole through the destruction of India. In Chapter 2, depictions of nabobs engaged in excessive drinking, the results of excessive spending and in displays of excessive idleness are examined, illustrating the criticism of questionable imperial agents. In Chapter 3, the dominant strategies of representing imperial illness in India are examined, revealing the decline of the liminal, self-interested figure who could assume the physical and psychological characteristics of the East. In Chapter 4, the negotiation of British masculine identities, created through Company-state policies and processes and justified through conflict with allegedly Eastern excess, are juxtaposed with the reality and the complexity of Anglo-Indian relationships with women. Through this progress, the nabob is exposed as a modern figure created in order to negotiate British national identity amidst significant imperial anxiety. This dissertation contributes to postcolonial debates on empire by revealing a critical, metropolitan response to the ideological function of satirical representations of Anglo-Indians.La figure du "nabab" dans la caricature britannique de la fin du dix-huitième siècle symbolise des inquiétudes domestiques concernant un empire étranger, ad hoc, en Inde. Caractérisée par une avidité incontrôlable, par des passions débordantes et par des maladies incurables, l'Inde a été représentée en Angleterre par une rhétorique de l'excès. Incarnées dans le nabab, ces forces corruptrices voyageraient dans l'Occident pour infecter la métropole. Je soutiens ainsi qu'un examen attentif de la caricature révèle que les critiques britanniques ont compris que la vraie source de l'excès indien fut l'Angleterre elle-même. Du point de vue méthodologique, les images de Thomas Rowlandson pour The Grand Master, or Adventures of Qui Hi? in Hindostan (1816) sont implémentées comme une unité cohésive de la représentation du nabab et comme un point de départ à partir duquel d'autres discussions de l'imagerie du nabab peuvent être lancées de façon rationnelle. Cette approche révèle la perspective divergente dont nous apercevons la réception du projet impérial dans la métropole, la fonction de la représentation des Anglo-Indiens, la méthode de la production du « livre illustré » et la caractérisation de la production artistique de Rowlandson. Chaque chapitre reconstitue une étape dans la progression du nabab : dans le premier chapitre, Lord Moira est montré comme ayant été un représentatif belliqueux d'une classe excessivement ambitieuse, en route vers la ruine de la métropole à travers la destruction de l'Inde. Dans le deuxième chapitre, seront examinés des portraits de nababs en train de boire excessivement, des résultats des dépenses exorbitantes et des images de la paresse démesurée, afin de démontrer l'esprit critique envers des agents impériaux à la fiabilité douteuse. Dans le troisième chapitre, les stratégies dominantes utilisées pour mettre en scène la maladie impériale en Inde seront analysées dans le but de montrer le déclin de la figure liminaire, intéressée qui pourrait assumer les caractéristiques physiques et psychologiques de l'Orient. Dans le quatrième chapitre, la négociation des identités masculines britanniques, créées par le biais des règlements et procédés de la Compagnie, et justifiées par leur conflit avec le soi-disant excès oriental, sera juxtaposée à la réalité et à la complexité des relations anglo-indiennes avec la femme. À travers ce progrès, le nabab ressort comme une figure moderne qui fut créée pour négocier l'identité nationale britannique dans un temps marqué par une anxiété impériale importante. Cette thèse contribue aux débats post-coloniaux à propos de l'empire en révélant une réponse critique, métropolitaine à la fonction idéologique des représentations satiriques des Anglo-Indiens
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