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    La mise en camp de la Guinée

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    En 2014, la première épidémie massive de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest fut un événement exceptionnel tant par son étendue et sa durée que par l’ampleur de l’engagement des organisations humanitaires, mais aussi du point de vue des populations guinéennes qui tentèrent de résister, parfois violemment, au dispositif de réponse à l’épidémie. À partir d’une ethnographie comparée de deux centres de traitement Ebola (Cte) mis en place par Médecins sans frontières, nous rendrons compte de l’organisation des soins à l’intérieur de ces centres et nous montrerons que les Cte partagent plusieurs points communs avec les multiples « formes-camp » qui peuplent le monde contemporain : la frontière, la logique épidémiologique, le triage des populations et, enfin, la suppression de l’éthique ordinaire. C’est pourquoi l’expérience d’Ebola révèle en fait l’avènement d’un régime global de gouvernance de la santé qui s’inscrit dans un contexte postcolonial et renvoie les populations guinéennes à l’histoire longue de leur relation au pouvoir caractérisée par la violence et l’extraction. Elle est aussi emblématique d’un gouvernement du monde qui conjugue biopolitique et nécropolitique.In 2014, West Africa was hit by the first large-scale outbreak of the Ebola virus epidemic. The event was widely recognized as exceptional, not only for how rapidly it spread, how long it lasted, and the scale of the humanitarian response but also, from the point of view of people in Guinea, for the attempt to resist, sometimes violently, the means used to respond to it. Our comparative ethnographic study of two Ebola Treatment Centres (Etc) set up by Doctors Without Borders in Guinea will detail how care was set up and organized. We will show that Etcs have several traits in common with the « camp-forms » that inhabit the contemporary world : border regions, epidemiological reasoning, the triage of populations and finally, the suppression of ordinary ethics. This is why the Ebola experience actually reveals the coming of a regime of global health governance inscribed within a postcolonial context that has populations in Guinea revisit their long historical relation to power characterized by violence and extraction. It is also emblematic of a world government that conjugates bio-politics with necro-politics

    La mise en camp de la Guinée: Ebola et l'expérience postcoloniale.

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    International audienceIn 2014, West Africa was hit by the first large-scale outbreak of the Ebola virus epidemic. The event was widely recognized as exceptional, not only for how rapidly it spread, how long it lasted, and the scale of the humanitarian response but also, from the point of view of people in Guinea, for the attempt to resist, sometimes violently, the means used to respond to it. Our comparative ethnographic study of two Ebola Treatment Centres (Etc) set up by Doctors Without Borders in Guinea will detail how care was set up and organized. We will show that Etcs have several traits in common with the « camp-forms » that inhabit the contemporary world : border regions, epidemiological reasoning, the triage of populations and finally, the suppression of ordinary ethics. This is why the Ebola experience actually reveals the coming of a regime of global health governance inscribed within a postcolonial context that has populations in Guinea revisit their long historical relation to power characterized by violence and extraction. It is also emblematic of a world government that conjugates bio-politics with necro-politics.En 2014, la première épidémie massive de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest fut un événement exceptionnel tant par son étendue et sa durée que par l’ampleur de l’engagement des organisations humanitaires, mais aussi du point de vue des populations guinéennes qui tentèrent de résister, parfois violemment, au dispositif de réponse à l’épidémie. À partir d’une ethnographie comparée de deux centres de traitement Ebola (Cte) mis en place par Médecins sans frontières, nous rendrons compte de l’organisation des soins à l’intérieur de ces centres et nous montrerons que les Cte partagent plusieurs points communs avec les multiples « formes-camp » qui peuplent le monde contemporain : la frontière, la logique épidémiologique, le triage des populations et, enfin, la suppression de l’éthique ordinaire. C’est pourquoi l’expérience d’Ebola révèle en fait l’avènement d’un régime global de gouvernance de la santé qui s’inscrit dans un contexte postcolonial et renvoie les populations guinéennes à l’histoire longue de leur relation au pouvoir caractérisée par la violence et l’extraction. Elle est aussi emblématique d’un gouvernement du monde qui conjugue biopolitique et nécropolitique

    Encamping Guinea : Ebola and the Postcolonial Experience

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    En 2014, la première épidémie massive de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest fut un événement exceptionnel tant par son étendue et sa durée que par l’ampleur de l’engagement des organisations humanitaires, mais aussi du point de vue des populations guinéennes qui tentèrent de résister, parfois violemment, au dispositif de réponse à l’épidémie. À partir d’une ethnographie comparée de deux centres de traitement Ebola (Cte) mis en place par Médecins sans frontières, nous rendrons compte de l’organisation des soins à l’intérieur de ces centres et nous montrerons que les Cte partagent plusieurs points communs avec les multiples « formes-camp » qui peuplent le monde contemporain : la frontière, la logique épidémiologique, le triage des populations et, enfin, la suppression de l’éthique ordinaire. C’est pourquoi l’expérience d’Ebola révèle en fait l’avènement d’un régime global de gouvernance de la santé qui s’inscrit dans un contexte postcolonial et renvoie les populations guinéennes à l’histoire longue de leur relation au pouvoir caractérisée par la violence et l’extraction. Elle est aussi emblématique d’un gouvernement du monde qui conjugue biopolitique et nécropolitique.In 2014, West Africa was hit by the first large-scale outbreak of the Ebola virus epidemic. The event was widely recognized as exceptional, not only for how rapidly it spread, how long it lasted, and the scale of the humanitarian response but also, from the point of view of people in Guinea, for the attempt to resist, sometimes violently, the means used to respond to it. Our comparative ethnographic study of two Ebola Treatment Centres (Etc) set up by Doctors Without Borders in Guinea will detail how care was set up and organized. We will show that Etcs have several traits in common with the « camp-forms » that inhabit the contemporary world : border regions, epidemiological reasoning, the triage of populations and finally, the suppression of ordinary ethics. This is why the Ebola experience actually reveals the coming of a regime of global health governance inscribed within a postcolonial context that has populations in Guinea revisit their long historical relation to power characterized by violence and extraction. It is also emblematic of a world government that conjugates bio-politics with necro-politics.Evaluation of the efficacy and of the antiviral activity of T-705 (favipiravir) duringEbola virus infection in non-human primates human

    La mise en camp de la Guinée Ebola et l'expérience postcoloniale

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    International audienceIn 2014, West Africa was hit by the first large-scale outbreak of the Ebola virus epidemic. The event was widely recognized as exceptional, not only for how rapidly it spread, how long it lasted, and the scale of the humanitarian response but also, from the point of view of people in Guinea, for the attempt to resist, sometimes violently, the means used to respond to it. Our comparative ethnographic study of two Ebola Treatment Centres (Etc) set up by Doctors Without Borders in Guinea will detail how care was set up and organized. We will show that Etcs have several traits in common with the « camp-forms » that inhabit the contemporary world : border regions, epidemiological reasoning, the triage of populations and finally, the suppression of ordinary ethics. This is why the Ebola experience actually reveals the coming of a regime of global health governance inscribed within a postcolonial context that has populations in Guinea revisit their long historical relation to power characterized by violence and extraction. It is also emblematic of a world government that conjugates bio-politics with necro-politics.En 2014, la première épidémie massive de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest fut un événement exceptionnel tant par son étendue et sa durée que par l’ampleur de l’engagement des organisations humanitaires, mais aussi du point de vue des populations guinéennes qui tentèrent de résister, parfois violemment, au dispositif de réponse à l’épidémie. À partir d’une ethnographie comparée de deux centres de traitement Ebola (Cte) mis en place par Médecins sans frontières, nous rendrons compte de l’organisation des soins à l’intérieur de ces centres et nous montrerons que les Cte partagent plusieurs points communs avec les multiples « formes-camp » qui peuplent le monde contemporain : la frontière, la logique épidémiologique, le triage des populations et, enfin, la suppression de l’éthique ordinaire. C’est pourquoi l’expérience d’Ebola révèle en fait l’avènement d’un régime global de gouvernance de la santé qui s’inscrit dans un contexte postcolonial et renvoie les populations guinéennes à l’histoire longue de leur relation au pouvoir caractérisée par la violence et l’extraction. Elle est aussi emblématique d’un gouvernement du monde qui conjugue biopolitique et nécropolitique

    Governing Lives in the Times of Global Health

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