19 research outputs found
Élections expérimentales : la désertion stratégique et la participation sous différents modes de scrutin
Cette thèse s'intéresse au lien qui existe entre le système électoral et deux comportements importants de la vie civique, soit la participation à une élection et la désertion stratégique du candidat préféré vers un autre candidat. Ces thèmes sont abordés dans de nombreux et de très importants ouvrages en science politique. En passant par la théorie (Downs, 1957) jusqu'à des études de terrain par l'entremise de sondages (Abramson, 2010; Blais, 2010), diverses méthodologies ont été employées pour mieux expliquer les choix des électeurs. Ma contribution à l'avancement des connaissances dans ce domaine passe par l'usage de la méthode expérimentale pour mieux saisir les similitudes et différences dans les comportements des électeurs sous le système uninominal à un tour (UT) et la représentation proportionnelle (RP) ainsi que les mécanismes au niveau individuel qui produisent ces similitudes et différences.
Le cœur de la thèse est composé des trois articles dont voici les résumés :
Article 1. Des élections expérimentales faites à Montréal, Paris et Bruxelles permettent d'estimer l’influence directe du mode de scrutin sur la décision des électeurs de voter ou non, et de voter pour leur parti préféré ou non. En tout, 16 groupes de 21 électeurs votent sous différents systèmes électoraux, soit le UT et la RP. Les préférences sont attribuées aléatoirement et connues de tous les participants. Nos résultats indiquent que le vote n'est pas globalement plus sincère et que la participation électorale n'est pas plus élevée sous le système proportionnel. Toutefois, nous observons moins de désertion d'un petit parti sous le système proportionnel.
Article 2. Les expériences permettent également d'expliquer pourquoi les électeurs votent parfois pour un parti autre que leur parti préféré. La conclusion principale est que la décision de voter de façon sincère ou non est influencée par les préférences individuelles, mais aussi par les perceptions des chances de gagner des candidats ainsi que des chances que son propre vote puisse décider le résultat de l'élection. Les électeurs qui désertent leur premier choix prennent en considération quel candidat est le plus près de leurs positions politiques, mais également de la viabilité de cette alternative. De plus, les électeurs qui aiment prendre des risques ont davantage tendance à déserter.
Article 3. Le modèle de l'électeur pivot est mis à l'épreuve pour mieux comprendre la décision de voter ou non lors d'une élection. Nos expériences permettent de répliquer, avec un devis expérimental différent, les résultats importants des travaux de Duffy et Tavits (2008). Nos résultats confirment que la perception d'être pivot augmente la participation, que ces perceptions sont sujettes à la surestimation et que cette surestimation ne décline pas complètement dans le temps. Nous allons également plus loin que les recherches de Duffy et Tavits et nous trouvons que la participation n'est pas plus forte sous RP que sous UT et que la probabilité d'être pivot a un impact plus important chez les électeurs évitant de prendre des risques.This thesis focuses on the relationship between the electoral system and two important behaviors of civic life: participation in an election and the strategic desertion of the preferred candidate. These topics are addressed in very important books in political science. From theory (Duverger, 1954; Downs, 1957) to empirical research using surveys (Abramson, 2010; Blais, 2010), various methodologies have been used to better explain voter's choices. My contribution to knowledge is the use of experimental methods to better understand both similarities and differences in voter behavior under the plurality system (PLU) and the proportional representation (PR) system and the individual level mechanisms that produce these similarities and differences.
The core of the thesis consists of three articles summarized below:
Article 1. Experimental elections conducted in Montreal, Paris and Brussels estimate the direct influence of the voting system on the voters' decision whether to vote or not, and vote for their preferred party or another party. In all, 16 groups of 21 voters take part in elections under different electoral systems. The systems are simple plurality and proportional representation. Preferences are randomly assigned and known by all participants. Our results indicate that voting is globally not more sincere and that voter turnout is not higher under the proportional system. However, we observe less desertion of small parties under the proportional system.
Article 2. We perform a laboratory experiment to explain why voters sometimes vote for a party other than the preferred one. The main conclusion of the paper is that in addition to voter preferences, perceptions of winning chances and belief in the possibility of affecting the outcome are key factors in the voter’s decision to vote sincerely or not. When they desert their first choice, voters consider their preferences and the viability of the alternatives. Voters who like to take risks are more prone to desert.
Article 3. This paper examines the decision to vote or not in experimental elections. We replicate the important findings of Duffy and Tavits (2008) with a different design. Our results support their finding, that is, turnout is affected by the belief that one's vote counts and overestimation of the probability that one's vote counts does not decrease completely over time. Going beyond previous research, we also find that turnout is not higher under a proportional system than under a plurality system, and beliefs about being in a pivotal disposition have a greater impact on turnout among the risk averse
Vote choice in one round and two round elections
Nous proposons un modèle de vote stratégique dans lequel la décision de supporter ou non un candidat dépend de B, le bénéfice associé à l'élection de ce candidat, et de V, la viabilité perçue du candidat. Nous testons ce modèle sur des données obtenues lors d'une série d'expériences dans les quelles les participants votaient dans huit élections successives, quatre suivant la règle de vote à un seul tour, et quatre suivant le vote à deux tours. Nous montrons que le même modèle s'applique aux deux systèmes, bien que l'impact de la viabilité soit légèrement plus faible dans le cas des élections à deux tours.Elections, système de vote, comportement stratégique
La proportionnelle a-t-elle des effets vertueux ? Une étude expérimentale
Des élections expérimentales faites à Montréal, Paris et Bruxelles permettent de comparer l’influence directe du mode de scrutin sur la décision des électeurs de voter ou non, et de voter pour leur parti préféré ou non. En tout, 16 groupes de 21 électeurs votent sous différents systèmes électoraux, soit le système uninominal à un tour et la représentation proportionnelle. Les préférences sont attribuées aléatoirement et connues de tous les participants. Nos résultats indiquent que le vote n’est pas globalement plus sincère et que la participation électorale n’est pas plus élevée lorsque le nombre de sièges pouvant être remportés augmente. Toutefois, nous observons moins de désertion d’un petit parti sous le système proportionnel.Experimental elections made in Montreal, Paris and Brussels compare the direct influence of the voting system on the voters’ decision whether to vote or not, and vote for their preferred party or another party. In all, 16 groups of 21 voters take part in elections under different electoral systems, that is: simple plurality and proportional representation. Preferences are randomly assigned and known by all participants. Our results indicate that voting is globally not more sincere and that voter turnout is not higher when the number of seats liable to be obtained increases. However, we observe less desertion of small parties under the proportional system
Le vote à l’Élection d’à côté
Nous avons mené une expérience électorale hors laboratoire. Un total de 1065 citoyens du Québec ont voté en ligne lors de six élections, six jours consécutifs, sous deux différents systèmes électoraux au cours de la campagne électorale provinciale au Québec en mars et avril 2014. Les électeurs devaient choisir entre les six principaux partis provinciaux. Afin qu’ils considèrent avec sérieux les résultats de nos élections, nous offrions un incitatif « hybride » basé partiellement sur leur appréciation « naturelle » de chaque parti et partiellement sur le succès de leurs partis préférés à l’élection. Également, plus ils participaient à une grande proportion des élections, plus ils étaient récompensés. Cet incitatif consistait en des points, chaque point donnant une chance de gagner un des six prix de 1000 1000 prizes. The main purpose of the study was to compare voting behaviours between two systems: plurality and proportional representation elections. We do find more strategic desertion under the plurality rule, although the difference is small. More surprisingly we observe about as much bandwagon as strategic voting. To conclude, we discuss the merits and limits of out-of-the-lab experiments
How to Survey About Electoral Turnout?:The Efficacy of the Face-saving Response Items in 19 Different Contexts
Researchers studying electoral participation often rely on post-election surveys. However, the reported turnout rate is usually much higher in survey samples than in reality. Survey methodology research has shown that offering abstainers the opportunity to use face-saving response options succeeds at reducing overreporting by a range of 4–8 percentage points. This finding rests on survey experiments conducted in the United States after national elections. We offer a test of the efficacy of the face-saving response items through a series of wording experiments embedded in 19 post-election surveys in Europe and Canada, at four different levels of government. With greater variation in contexts, our analyses reveal a distribution of effect sizes ranging from null to minus 18 percentage points.</jats:p
The Electoral Sweet Spot in the Lab
Carey and Hix (2011) propose that a proportional electoral system with a moderate number of seats per district offers the best compromise between (1) accurate representation and (2) strong accountability. The argument is that there is a district magnitude (DM) level where the trade-off between proportionality and fragmentation of parties is optimal. This DM is called the sweet spot. We explore this proposition through lab experiments conducted in Brussels and Montreal. We find that the probability of achieving a good outcome on both proportionality and the number of parties is slightly higher at moderate DMs. We note, however, that this probability remains low.SCOPUS: ar.jinfo:eu-repo/semantics/publishe
Replication Data for: Which Matters Most: Party Strategic Exit or Voter Strategic Voting? A Laboratory Experiment
There is abundant empirical evidence that the plurality rule constrains party competition and favors two-party systems. This reduction of party system fragmentation may be due to parties deciding not to enter elections for which they are not viable and/or voters voting strategically. Yet no prior research has attempted to estimate the respective role of parties and voters in this process. To fill this gap, we conducted a unique laboratory experiment where some subjects played the role of parties and others played the role of voters, and where the two were able to respond to each other just as in real-life elections. We find that the reduction due to party strategic exit is higher than that due to strategic voting. We conclude that parties play a key role in the effect of the plurality rule on party system fragmentation