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    CĂ©lĂ©brer l’empereur en vers : les PoĂšmes historiques de ThĂ©odore Prodrome, entre service du prince et autopromotion

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    Le prĂ©sent article traite des PoĂšmes historiques de ThĂ©odore Prodrome consacrĂ©s aux expĂ©ditions militaires de Jean II ComnĂšne. L’originalitĂ© de ces Ă©loges impĂ©riaux tient Ă  leur forme poĂ©tique : Prodrome y utilise tantĂŽt l’hexamĂštre dactylique, hĂ©ritage de la poĂ©sie homĂ©rique, dans des piĂšces destinĂ©es Ă  un public restreint de connaisseurs, tantĂŽt le vers politique, hĂ©ritage de la tradition orale et des acclamations populaires, dans des piĂšces faites pour ĂȘtre rĂ©citĂ©es Ă  l’occasion de cĂ©rĂ©monies publiques. DestinĂ©s Ă  cĂ©lĂ©brer la personne de l’empereur et le pouvoir impĂ©rial, ces deux groupes de textes exploitent toutefois un rĂ©pertoire de topoi sur lequel l’incidence du choix mĂ©trique demeure assez limitĂ©e, et que l’on retrouve d’ailleurs dans les Ă©loges impĂ©riaux en prose de NicĂ©phore BasilakĂšs et Michel Italikos en l’honneur de Jean II. En revanche, Prodrome se dĂ©marque de ces deux auteurs par un mĂ©tadiscours dont la teneur semble largement conditionnĂ©e par le choix de la forme poĂ©tique : l’exploitation, dans les PoĂšmes en vers politiques, du motif du « poĂšte mendiant » est en phase avec l’ĂȘthos du mĂštre en question, et la prĂ©dilection avec laquelle Prodrome emprunte la voix de David pour cĂ©lĂ©brer l’empereur, en annexant l’archĂ©type du pouvoir impĂ©rial pour en faire le modĂšle du chantre inspirĂ©, tient sans doute aussi Ă  la forme de ses Ă©loges, Ɠuvres en vers, comme le sont les Psaumes. La place accordĂ©e dans les PoĂšmes historiques à ce discours d’autopromotion est en lien direct avec la situation d’intense compĂ©tition Ă  laquelle les Ă©crivains professionnels comme Prodrome Ă©taient soumis dans la Byzance de l’époque ComnĂšne.

    MICHAEL PSELLOS ON RHETORIC

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    The present paper is focused on Psellos’ letters, which contain a number of remarks on his role as a teacher of rhetoric and as a rhetor active at the imperial court, as well as many comments on his correspondents’ and his own style – including considerations on kinds and levels of style, Atticism and sophistry, and judgements on the great rhetorical models of the past. The examination of all these passages makes it possible to highlight the way Psellos constructs his own image as an expert in rhetoric, familiar with Hermogenean theories, but also heavily influenced by Dionysios of Halikarnassos’ aesthetic conceptions. The great diversity of models with whom he identifies testifies to his stylistic versatility and his frequent adoption of a polemical stance can be read as a claim to independence of mind and originality

    Thersite, une figure de la démesure ?

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    Si l’on peut parler d’hybris Ă  propos du Thersite d’HomĂšre, c’est d’abord en raison de l’excĂšs de sa laideur, placĂ©e sous le signe du dĂ©sĂ©quilibre et de l’asymĂ©trie ; en raison aussi de son insolence et de sa violence verbale ; mais, plus encore, parce que, mĂ©connaissant son insignifiance, il prĂ©tend parler le langage hĂ©roĂŻque d’Achille. Dans les rĂ©Ă©critures et commentaires auxquels l’épisode homĂ©rique a donnĂ© lieu dominent l’insistance sur la bouffonnerie de Thersite, son bavardage intempestif, son comportement agressif : il est prĂ©sentĂ© tantĂŽt comme une figure de sĂ©ditieux, tantĂŽt comme un fanfaron s’illusionnant sur son propre compte (cf. le motif byzantin du concours de beautĂ© avec NirĂ©e). Or, lorsque le nom de Thersite est utilisĂ© en guise d’insulte dans la littĂ©rature d’invective, le motif le plus frĂ©quemment invoquĂ© pour citer le hĂ©ros d’HomĂšre est prĂ©cisĂ©ment l’accusation d’imposture, et le type psychologique le plus volontiers accusĂ© de « thersitisme » est celui du pseudo-savant, qui prĂ©tend se faire passer pour autre qu’il n’est : en cela rĂ©side la principale dĂ©mesure de Thersite.We may speak of Thersites’s hybris in Homer first because of his exceeding ugliness, characterized by a complete lack of balance and symmetry; secondly because of his shameless way of speaking; last but not least because, disregarding his own insignificance, he claims to speak Achilles’s heroic language. In subsequent rewritings and commentaries of the Homeric episode, stress is laid on Thersites’s buffoonery, untimely chattering, and aggressive attitude: he appears either as a seditious character, or as a braggart overestimating himself (cf. the Byzantine motif of the beauty contest against Nireus). As a matter of fact, very often, when Thersites’s name is used as a term of abuse in blame literature, the Homeric hero is quoted in order to accuse the opponent of imposture, and the kind of person most frequently called a new Thersites is the mock scholar who claims to be what he is not: Thersites’s hybris lies primarily there

    Alexandre à Jérusalem. Variations byzantines sur un thÚme hérité de Flavius JosÚphe

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    AttestĂ© pour la premiĂšre fois dans les AntiquitĂ©s juives de Flavius JosĂšphe, l’épisode, sans doute fictif, du sĂ©jour d’Alexandre Ă  JĂ©rusalem a bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  Byzance d’une postĂ©ritĂ© considĂ©rable, qu’explique notamment l’intĂ©rĂȘt des PĂšres de l’Église pour l’Ɠuvre de JosĂšphe. Le prĂ©sent article Ă©tudie le traitement rĂ©servĂ© Ă  cette sĂ©quence dans le vaste corpus des chroniques universelles et dans celui, tout aussi foisonnant, des rĂ©Ă©critures du Roman d’Alexandre. Si presque tous les chroniqueurs byzantins Ă©voquent cet Ă©pisode, c’est pour souligner l’importance du rĂšgne d’Alexandre dans l’histoire du Salut, en liaison avec les prophĂ©ties de Daniel sur la succession des empires  : mais, tout en faisant d’Alexandre un instrument entre les mains de Dieu, ils ne nous font pas assister Ă  sa conversion au monothĂ©isme, Ă  la diffĂ©rence des versions byzantines du Roman d’Alexandre, dont le hĂ©ros est dĂ©peint sous les traits d’un basileus idĂ©al, et donc chrĂ©tien.The story of Alexander’s visit to Jerusalem, a probably fictitious episode the most ancient witness of which is to be found in Flavius Josephus’ Jewish Antiquities, was widely known in the Byzantine world, probably due to the Church Fathers’ interest in Josephus’ work. The present paper intends to show how the episode was dealt with both in the large corpus of the Byzantine world chronicles and in the many rewritings of the Alexander Romance. Almost all the Byzantine chroniclers allude to this story in order to emphasize the significance of Alexander’s reign in the history of Salvation, in connection with Daniel’s prophecies about the world empires  ; however, though they present Alexander as a tool of God, they do not go so far as to stage his conversion to monotheism, unlike the Byzantine versions of the Alexander Romance, whose hero is depicted as an ideal, Christian basileus

    Mythe et allĂ©gorie dans l’Ɠuvre de Lucien

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    Cet article examine l’attitude de Lucien Ă  l’égard du mythe et de l’allĂ©gorie, sous son double aspect de technique interprĂ©tative et de procĂ©dĂ© d’écriture. Une lecture attentive montre que son utilisation du mythe et de l’allĂ©gorie possĂšde un caractĂšre profondĂ©ment retors : il s’acharne Ă  critiquer la mythologie, tout en lui donnant la vedette ; il se moque de l’exĂ©gĂšse allĂ©gorique des mythes, tout en recourant lui aussi au mythe allĂ©gorisé ; il prĂ©tend exploiter le potentiel didactique de l’allĂ©gorie, tout en pervertissant subtilement les grands modĂšles dont il s’inspire : mĂȘme ses propres compositions allĂ©goriques n’échappent pas Ă  la remise en cause ironique.This paper examines Lucian’s attitude towards myth and allegory, under its double aspect of interpretative technique and creative process. A careful reading shows that Lucian’s use of myth and allegory is deeply ambiguous and crafty: while constantly criticizing mythology, he gives it the leading role; while making fun of the allegorical exegesis of mythology, he resorts to allegorized myths too; while claiming to exploit the didactic potential of allegory, he subtly corrupts the great models from which he draws his inspiration: even his own allegorical compositions do not escape ironic questioning

    L’image d’Alexandre le ConquĂ©rant chez les chroniqueurs byzantins (VIe-XIIe siĂšcles)

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    Le chapitre que les chroniqueurs byzantins consacrent au rĂšgne d’Alexandre est gĂ©nĂ©ralement composĂ© d’élĂ©ments hĂ©tĂ©rogĂšnes : donnĂ©es historiques, emprunts au Roman d’Alexandre, dĂ©veloppements inspirĂ©s de la tradition judĂ©o-chrĂ©tienne (tel l’épisode fameux du sĂ©jour Ă  JĂ©rusalem). Si le dosage des ingrĂ©dients, et notamment la part de l’affabulation, varie selon les auteurs, un trait est commun Ă  toutes les notices : leur caractĂšre trĂšs favorable au conquĂ©rant macĂ©donien. L’image d’Alexandre dans les chroniques byzantines relĂšve de la « lĂ©gende rose ».The chapter devoted to Alexander the Great in Byzantine chronicles usually consists of a juxtaposition of heterogeneous elements : historical data, borrowings from the Alexander Romance, passages drawn from the Judaeo-Christian tradition (such as the celebrated episode of Alexander’s visit to Jerusalem). The importance given to the different components, and especially to the fabulous one, may differ significantly ; yet all the authors share the same favourable view of the Macedonian conqueror : the image of Alexander in Byzantine chronicles is part of the “rose-coloured legend”

    Death and Disease in the Ancient City, V. M. Hope, E. Marshall (éd.)

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    Ce volume consacrĂ© Ă  la mort et Ă  la maladie dans la citĂ© antique porte sur le monde grec et romain, de l’époque archaĂŻque Ă  l’époque impĂ©riale (versant paĂŻen). Il comprend les onze articles suivants : 1) V. M. Hope, E. Marshall, « Introduction » ; 2) E. Marshall, « Death and disease in Cyrene : a case study » ; 3) R. Brock, « Sickness in the body politic : medical imagery in the Greek polis » ; 4) J. Clarke Kosak, « Polis nosousa : Greek ideas ..

    François Suard, Alexandre. La vie, la légende

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    Ce nouveau livre sur Alexandre prĂ©sente la particularitĂ© d’ĂȘtre dĂ» non Ă  un antiquisant, mais Ă  un mĂ©diĂ©viste, spĂ©cialiste de la chanson de geste, dont l’intĂ©rĂȘt pour le ConquĂ©rant lĂ©gendaire s’était manifestĂ© dĂ©jĂ  lors du colloque sur « Alexandre le Grand dans les littĂ©ratures occidentales et proche-orientales » (1997), dont F. Suard fut l’un des co-organisateurs. Selon le principe de la collection dans laquelle il est publiĂ©, Alexandre. La vie, la lĂ©gende..

    La veine hypocondriaque dans la littérature grecque ancienne et byzantine

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    Le corps et ses dĂ©ficiences occupent une place souvent considĂ©rable dans les Ă©crits autobiographiques et dans la littĂ©rature Ă©pistolaire. L’étude d’une sĂ©rie d’exemples antiques (Aelius Aristide, Libanios) et byzantins (ThĂ©ophylacte, GrĂ©goire Antiochos, Chortasmenos) montre l’importance exercĂ©e par les modĂšles littĂ©raires en matiĂšre d’écriture de la maladie : il existe une rhĂ©torique du corps souffrant, dont le discours personnel subit la marque, de façon plus ou moins contraignante. On note par ailleurs une prĂ©sence accrue du discours hypocondriaque Ă  certaines Ă©poques de progrĂšs mĂ©dical et d’intĂ©rĂȘt intensifiĂ© pour les mystĂšres de la physiologie, Ă©poques peut-ĂȘtre aussi de laĂŻcisation de la sociĂ©tĂ© oĂč le souci de la santĂ© prend le pas sur celui du salut.Bodily deficiencies are given much importance in autobiographical writings and epistolography. Examples drawn from Greek works (by Aelius Aristides, Libanius) or Byzantine ones (by Theophylact, Gregory Antiochos, Chortasmenos) show how deeply influenced by literary models ancient and medieval authors may be, when speaking about their own diseases: there is a rhetoric of the suffering self, whose influence upon individuals appears to be somewhat compelling. Otherwise it is noticeable that literary displays of hypochondria become more prominent at times of intensified interest in medicine – which are perhaps also times of secularization, when one begins to care for bodily health more than for salvation

    Réflexions sur pouvoir et démesure à Byzance

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    La monarchie byzantine, monarchie absolue, de caractĂšre thĂ©ocratique, passait pour Ă©maner de Dieu mĂȘme, d’oĂč l’importance prise Ă  Byzance par les cĂ©rĂ©monies destinĂ©es Ă  souligner la sacralitĂ© de l’empereur. Il existait nĂ©anmoins diverses parades rituelles visant Ă  protĂ©ger le basileus contre la tentation de l’hybris, en lui rappelant la prĂ©caritĂ© du pouvoir et sa nĂ©cessaire soumission au Tout-Puissant (rite du dĂ©couronnement, memento mori, conduites de dĂ©rision, mimesis Christou). Les miroirs des princes formulent d’identiques mises en garde, en insistant sur l’humaine fragilitĂ© de l’empereur, sur sa solidaritĂ© avec les autres hommes, et en valorisant par-dessus tout la vertu chrĂ©tienne d’humilitĂ©. On peut y observer l’influence profonde exercĂ©e sur la pensĂ©e politique des Byzantins par le texte de la Bible, considĂ©rĂ©e au Moyen Âge comme un rĂ©pertoire de modĂšles et d’antimodĂšles, permettant d’évaluer l’histoire du prĂ©sent, soumis Ă  une interprĂ©tation typologique, qui fait bien souvent de la dĂ©mesure la ligne de partage entre bons et mĂ©chants.Byzantine monarchy may be defined as an autocracy of theocratic origin: the basileus was considered as God’s representative – hence the part ceremonial played in underlining the emperor’s sacred character. Nevertheless, several rituals existed in Byzantium to protect the basileus from hubris – rituals that reminded him of the transitory character of power and of his necessary subservience to the Almighty (uncrowning rite, memento mori, derision practices, mimesis Christou). The mirrors of princes express similar admonishing: they insist upon the emperor’s human frailty and solidarity with other men, and put emphasis on the Christian virtue of humility. These texts show how much Byzantine political theory was influenced by Holy Scripture: the Bible was read as a repertory of models and counter-examples, with which contemporary events were to be compared, according to a typological interpretation of history, prone to see hubris as the main dividing criterion between good and bad people
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