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BIOGRAPHIES SCIENTIFIQUES : LA VIE DES AUTRES
Publication électronique - Interfaces livres anciens de l'Université de Lyonhttp://bibulyon.hypotheses.org/5355La biographie -du grec, bios : la vie et graphein : écrire -est un genre littéraire aux multiples facettes. Cas particulier de la biographie historique, la biographie scientifique relate, selon Anne Collinot, « la vie d'une personne qui a accompli une oeuvre de science ». Nous n'envisagerons pas, ici, le cas particulier de l'autobiographie. Une longue histoire s'attache au genre biographique, que l'on peut faire remonter aux bas-reliefs de l'Égypte et du croissant fertile. Les « vies » et les éloges d'hommes publics fleurissent durant l'Antiquité gréco-latine, précédant les hagiographies et les chroniques de vies des seigneurs ou des souverains du Moyen-Âge. Plusieurs formes biographiques naissent et se développent à partir du XVIIème siècle. Il s'agit d'une part des oraisons funèbres -celles de Bossuet sont restées célèbres -, d'autre part des discours académiques -discours de réception ou éloges post mortem.Premiers avatars de la biographie scientifique, les éloges de savants disparus s'épanouissent à l'époque des Lumières. Fontenelle, D'Alembert, Vicq d'Azyr ou Condorcet présentent sur un mode laudatif les vies de leurs défunts confrères. La tradition se perpétuera et les Mémoires de l'Académie des Sciences ou les Obituary Notices of Fellows of the Royal Society présenteront jusqu'à nos jours des notices biographiques d'hommes de science. En France, l'historiographie de la fin du XIXème siècle, jusqu'à la Grande Guerre, est dominée par l'école « positiviste » ou « méthodique ». Celle-ci cultive un « roman national », valorisant les aventures individuelles de grands personnages. Des savants dont la valeur est reconnue font alors l'objet, après leur mort, de biographies élogieuses. Dès les funérailles, la mémoire du défunt se trouve honorée par des discours louant sa vie et son oeuvre. Les allocutions peuvent être ensuite publiées, à l'exemple de celle de l'anatomiste Paul Gervais (1816-1879), prononcée aux obsèques de son collègue le géologue Marcel de Serres (1780-1862). Des notices biographiques détaillées sont ensuite élaborées et éditées dans des revues scientifiques. Celle que consacre en 1913 le pharmacien chimiste Émile Jungfleisch à son maître Marcelin Berthelot, dans le Bulletin de la Société Chimique de France, est particulièrement longue et précise : elle couvre plus de deux cent cinquante pages
L'affaire des poisons : entre science et littérature, une ressource pour l'enseignement
article publié dans la revue électronique L@bsolu octobre 2013. http://labsolus2hep.univ-lyon1.fr/2013/09/27/lbsolu-octobre-2013/Survenue sous le règne de Louis XIV (1672-1682), l'"Affaire des poisons" constitue l'une des plus grandes affaires criminelles de l'Histoire. Elle débute avec le cas de la marquise de Brinvilliers et se poursuit grâce à l'enquête du lieutenant de police de Paris, La Reynie. Celui-ci met à jour un important réseau criminel, dont les noeuds stratégiques sont occupés par des sorcières, comme la Voisin. Celles-ci président à des empoisonnements, des sortilèges, des messes noires, des avortements et des infanticides. Plusieurs membres de la noblesse et de la cour - comme la marquise de Montespan ou Olympe Mancini - se trouvent compromis. Lorsqu'il apprend l'étendue de l'affaire, Louis XIV instaure une "chambre ardente", afin de conduire les interrogatoires des prévenus et de les juger. Les condamnés sont brûlés en place publique ou bien frappés de peines d'emprisonnement ou de bannissement. L'"Affaire des poisons" a nourri les intrigues de nombreux romans, dont certains très récents. Dans un but didactique, nous en avons sélectionné une dizaine, pour les analyser aux plans historique et scientifique. Des extraits analysés et commentés illustrent chaque phase de l'événement. Notre étude, alliant science, histoire et littérature, démontre que l'"Affaire des poisons" est susceptible de nourrir une réflexion didactique et de produire des thèmes de réflexion en classe : le toxique, sa législation, la dualité médicament/toxique, la non équivalence du "naturel" et du "non toxique", la notion de "drogue" en matière médicale, la science du XVIIème siècle (médecine, toxicologie, chimie), etc. Le corpus de romans pourrait être augmenté grâce à des films et des documents électroniques
LES OUVRAGES DE BOTANIQUE DU XIXème SIECLE : DES MARQUEURS HISTORIQUES POUR LA DISCIPLINE
Article électronique pour le blog interfaces livres anciens de l'Université de Lyonhttp://bibulyon.hypotheses.org/5777Reflétant bien les diverses phases de l'évolution de la botanique au cours du temps, les ouvrages qui en traitent constituent de véritables « marqueurs historiques » de la discipline. Ils témoignent ainsi de l'essor considérable de l'étude des végétaux aux XVIIème et XVIIIème siècles : fondation d'une systématique cohérente, étude de propriétés médicales, recension d'espèces exotiques par les voyageurs naturalistes et naissance de la physiologie végétale. Mais, c'est au XIXème siècle-dont il sera question ici-que se construit une véritable science botanique. Grâce à des théories et des méthodes expérimentales radicalement nouvelles, les champs disciplinaires hérités des Lumières-morphologie ou « organographie », systématique, physiologie-poursuivent leur développement, tandis que d'autres émergent-cryptogamie, histologie, cytologie et écologie végétales, phytogéographie, génétique, paléobotanique, etc. Cet essor se trouve favorisé par la création de sociétés savantes et de revues spécialisées, ainsi que par les progrès iconographiques. Le compte-rendu du huitième Congrès International de Botanique de 1956, publié sous la direction d'Adrien Davy de Virville (cf. bibliographie) (Adrien Davy de Virville, Histoire de la botanique en France, 1954), fournit un état des lieux minutieux de chaque sous-discipline. La préface de l'ouvrage mentionne plusieurs « fondateurs », tels Adolphe Brongniart (1801-1876), père de la paléobotanique ou Philippe Van Tieghem (1839-1914), le « Cuvier des végétaux ». Par ailleurs, le nom du pharmacien Gustave Planchon (1833-1900) apparaît en bonne place dans le chapitre consacré à la botanique médicale. Les ouvrages signés Brongniart, Van Tieghem ou Planchon constituent d'excellents « marqueurs historiques » de la botanique foisonnante du XIXème siècle. Certains d'entre eux seront présentés dans ce qui suit, accompagnés d'une brève biographie de leurs auteurs. Adolphe Brongiart appartient à une prestigieuse dynastie de savants implantée au Muséum national d'Histoire naturelle : Son père, le minéralogiste Alexandre Brongniart, (1770-1847) a été évoqué dans un précédent article (cf. article du blog sur la minéralogie au Muséum). Docteur en médecine avec un Mémoire sur la famille des Rhamnées (1826), puis agrégé (1827) de l'école de médecine de Paris, Brongniart enseigne d'abord la matière médicale, tout en suppléant Georges Cuvier au Collège de France. Il intègre ensuite, comme aide-naturaliste (1831), la chaire de « Botanique dans le Muséum », de René-Louiche Desfontaines (1750-1833). Successeur de ce dernier, au Jardin des Plantes (1833) comme à l'Académie des sciences (1834), Brongniart est l'un des quinze membres fondateurs de la Société Botanique de France (1853) et son premier président (1854)
Le Jardin des Lumières
Créé sous l'Ancien Régime, le Jardin royal des plantes médicinales - ou Jardin du Roi - sera transformé par la Convention en Muséum national d'histoire naturelle. Ici sont évoqués quelques aspects de l'histoire de l'établissement au "siècle des Lumières". Trois disciplines y sont professées dès la fin du XVIIe siècle : la chimie, la botanique et l'anatomie - associée à la chirurgie. Buffon est le grand intendant du "Jardin des Lumières", auquel il confère un prodigieux rayonnement. Il confie à son concitoyen Daubenton la garde du "Cabinet d'histoire naturelle ", dont les collections s'enrichissent beaucoup. De plus, Buffon encourage les expéditions de voyageurs naturalistes et recrute des enseignants de valeur. Parmi les professeurs du "Jardin des Lumières" figurent les botanistes Le Monnier et les frères Bernard et Antoine de Jussieu, le jardinier André Thouin, les chimistes Rouelle, Macquer et Fourcroy, les anatomistes Ferrein et Winslow
La caféine : esquisse d'une histoire phytochimique
article électronique déposé sur le blog Interfaces/Livres anciens de l'Université de Lyonhttp://bibulyon.hypotheses.org/6616Présente dans les trois boissons chaudes habituellement associées à nos petits-déjeuners - café, thé et chocolat -, la caféine est une méthylxanthine. Elle existe dans des plantes taxinomiquement très variées, comme : le Caféier (Coffea arabica, Coffea canefora, etc.), le Maté (Ilex paraguariensis), le Guarana (Paullinia cupana), le Théier (Camellia sinensis), le Kolatier (Cola nitida) ou le Cacaoyer (Theobroma cacao). Originaire d’Éthiopie, le Coffea arabica est décrit à partir du XVIème siècle par plusieurs botanistes européens. Carl von Linné (1707-1778) crée l’espèce avec sa dénomination latine (1753). D’autres espèces, longtemps inconnues des européens, poussent spontanément dans les zones tropicales africaines et malgaches. En France, à la fin du XIXème siècle, les travaux botaniques concernant le Caféier se développent beaucoup au Muséum national d’Histoire naturelle. Deux isolements quasi simultanés de la caféine sont réalisés : en 1820, par le médecin chimiste Friedlieb Ferdinand Runge (1794-1867) et en 1821 par le pharmacien Pierre Jean Robiquet (1780-1840). La même année, un résultat semblable est obtenu par Pierre Joseph Pelletier (1788-1822) et Joseph Bienaimé Caventou (1795-1877), qui décident d’abandonner la paternité de la découverte de la caféine à leur confrère Robiquet. Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) et Pelletier réalisent en 1823 la première analyse de la caféine, dont la composition chimique exacte est établie en 1832 par Christoph Heinrich Pfaff (1773-1852) et Justus Liebig (1803-1873). Utilisant des réactions de dégradations, le chimiste allemand Emil Fischer (1852-1919) démontre que la structure delà caféine contient un noyau bicyclique azoté, qu’il baptise « purine » (1884). Il synthétise ensuite la caféine (1895). Fischer reçoit en 1902 le second Prix Nobel de Chimie pour ses travaux sur les purines et les sucres. Dans sa conférence Nobel, il prédit la préparation d’un café totalement artificiel
Science et récit policier : les aventures de Harry Dickson
AnthropowebNational audienceLes aventures de Harry Dickson s'enracinent historiquement dans des enquêtes apocryphes de Sherlock Holmes, qui furent éditées avant la première guerre mondiale sous la forme de " dime novels ". Chargé dans un premier temps de traduire ces récits en Français, Jean Ray décida rapidement d'écrire ses propres textes, au total plus d'une centaine entre 1933 et 1940. Ceux-ci introduisirent une dimension fantastique et angoissante dans le roman policier. La demande croissante du public incita, à partir des années 1960, diverses maisons d'édition à publier plus ou moins complètement les aventures de Harry Dickson. Dans ces récits au style littéraire caractéristique, le détective quitte son logis de Baker Street pour mener ses enquêtes en compagnie de son élève Tom Wills et du superintendant Goodfield de Scotland Yard. Le plus souvent, l'histoire se déroule au Royaume Uni, principalement à Londres où affluent des malfaiteurs venus du Monde entier. Au cours de ses enquêtes, Dickson côtoie des êtres ou des phénomènes inquiétants ou monstrueux, qui semblent mettre en défaut les lois de la nature et de la raison. Il doit donc dépasser les apparences, pour ramener le fantastique à la réalité, faire tomber les masques et livrer les coupables à la justice. La science se trouve étroitement mêlée au crime et à l'enquête, comme nous avons pu le mettre en évidence de deux manières : d'une part, grâce à l'analyse d'un exemple démonstratif de récit. D'autre part, grâce à l'étude des " lieux de connaissance " - incluant les expéditions lointaines, les musées et expositions, les laboratoires, la documentation, l'enseignement et la recherche - avant d'envisager la question des disciplines scientifiques. Pratiquement toutes les disciplines majeures - certaines classiquement mises en œuvre en criminologie - sont présentes dans les aventures de Harry Dickson : médecine légale, balistique, toxicologie, chimie, pharmacie, mathématiques, mécanique, physique, zoologie, anatomie, tératologie, pathologie, psychiatrie, minéralogie, physique du globe, ethnologie, histoire, archéologie, géographie, littérature et philologie. Le nombre de disciplines convoquées est assez variable en fonction des récits : notre étude s'est donc limitée aux sciences mathématiques, de la matière, de la vie, de la santé et de la Terre, dont la place et le rôle ont été situés dans le contexte du récit étudié
Sherlock Holmes : science et récit : "histoire"
les enquêtes de Sherlock Holmes ont été publiées entre 1887 et 1927 - principalement dans le Strand Magazine - par Arthur Conan Doyle (1859-1930). Dans la perspective d'une exploitation didactique de ces textes, la question de recherche posée est la suivante : " quelle est la place occupée par les disciplines scientifiques dans les soixante récits du " canon " holmésien ? ", sachant que celui-ci traverse, dans sa chronologie, les époques victorienne et edwardienne. De très nombreuses disciplines ont pu être été recensées dans les enquêtes de Sherlock Homes : d'abord, la médecine légale et l'anthropologie judiciaire ; ensuite, un grand nombre de sciences " fondamentales " : mathématiques, astronomie, physique, chimie - domaine de prédilection de Holmes -, anatomie, physiologie, zoologie et géologie. L'analyse effectuée montre que le " canon " holmésien constitue une ressource pédagogique dotée d'un triple intérêt : épistémologique, historique et didactique. Il serait possible d'exploiter le contenu du récit, dans le cadre de l'enseignement des sciences, pour faire comprendre aux lycéens ou étudiants comment se construisent, s'appliquent et s'institutionnalisent des connaissances scientifiques
Auguste Bravais et les réseaux cristallins
Article déposé sur le Blog "Année internationale de la cristallographie" 2014 - International year of crystallography http://aicr2014.univ-lyon1.fr/histoire/bravais-les-reseaux-cristallins/Polytechnicien, chercheur reconnu, voyageur naturaliste et enseignant, Auguste Bravais (1811-1863) s'est illustré dans des domaines aussi divers que la géométrie, l'optique, l'astronomie, la météorologie, la géologie, la minéralogie, la cristallographie, l'anthropologie ou la botanique. Le trait d'union entre ces disciplines se trouve représenté par les mathématiques, utilisées par Bravais avec talent pour décrire des phénomènes naturels. Les études du savant sur la structure des cristaux sont présentées ici. Bravais généralise les notions de motif atomique, de maille et de réseau (qu'il nomme "assemblage"), déjà introduites par ses prédécesseurs - en particulier Delafosse. Le savant établit les lois mathématiques de symétrie régissant les "assemblages". Il dénombre cinq types de réseaux bidimensionnels et quatorze types de réseaux tridimensionnels, qu'il range dans sept systèmes cristallins - rebaptisés ultérieurement " systèmes réticulaires ". Chaque système cristallin est caractérisé par une " maille élémentaire ", dont Bravais établit les paramètres géométriques. Considérant les molécules comme de petits corps, qu'il appelle "polyèdres atomiques", Bravais étudie les rapports existant entre ces derniers et les systèmes cristallins. Par ailleurs, il s'intéresse à des particularités de la structure des cristaux, telles l'hémiédrie ou les macles
Les enfants d'Hygie: Pharmacie, art vétérinaire et santé publique à la veille de l'Exposition internationale de Lyon
L'Exposition internationale de Lyon de 1914 se trouve centrée en grande partie sur l'hygiène. Sur ce point, la ville bénéficie des apports scientifiques de deux établissements d'enseignement et de recherche : la faculté mixte de médecine et pharmacie et l'école nationale vétérinaire. Plusieurs professeurs de ces institutions bénéficient d'expertises reconnues, portant sur la toxicologie, la microbiologie, l'alimentation, la phytopharmacie ou la pathologie. Les noms de Beauvisage, Hugounenq, Cazeneuve,Florence, Barral, Porcher, Chauveau, Toussaint, Arloing, Lesbre, Cornevin, Cadéac ou Galtier peuvent être cités. Certains de ces savants vont d'ailleurs présider des sections de l'exposition
Auguste Bravais : le scientifique aventurier
Article électronique, déposé sur le site "Sciences pour tous" de l'Université Lyon 1 http://sciencespourtous.univ-lyon1.fr/patrimoine/histoire/auguste-bravais-le-scientifique-aventurier/Auguste Bravais (1811-1863), né dans une famille de naturalistes, fait de brillantes études qui le conduisent à l'École Polytechnique. Il embrasse ensuite la carrière d'officier de la marine. Après une expédition en Méditerranée, Bravais soutient sa thèse de doctorat ès sciences mathématiques. Puis, il effectue un voyage d'études dans le grand Nord, jusqu'en Laponie. Nommé professeur de mathématiques appliquées à l'astronomie à la faculté des sciences de Lyon, Bravais obtient ensuite la chaire de physique à Polytechnique. Ses dernières années sont assombries par des deuils familiaux. Il perd notamment son fils unique.Souffrant d'une maladie qui lui fait perdre peu à peu ses brillante facultés intellectuelles, Bravais s'éteint au Chesnais près de Versailles. Son épouse le soutient jusqu'à la fin
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