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    Silences et restrictions des sources dans l'histoire de l'ophtalmologie antique : le cas des cachets Ă  collyres

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    International audienceThe aim of this article is to understand how the sources, which are the tools and raw material of historians, determine the production of the knowledge of history by their variety, their abundance or their rarity, their developments or conversely their silences. In the field of Antiquity Sciences, and particularly in the area of antique medicine studies, the variety and the complementarity of sources are incontestable advantages: they allow, by cross referencing, a perception and a reconstruction of past habits with more or less precision. Unfortunately, such a model of variety and complementarity (a relative one, since it leaves some grey areas) does not always exist. It is for example difficult to resort to it in the case of oculist stamps. The literary sources do not vouch for their existence, even if those objects do still exist nowadays! Methodological difficulties arise from the absence of references about these sources throughout the texts, in contradiction with the frequency of archaeological discoveries. These problems hamper the historians’ study, since he needs to reconstruct a whole part of the history of ophthalmology with a single specific source. It is a difficult and currently unfinished task, as these objects still hold many mysteries.Le but de cet article est de cerner en quoi les sources, outils et « matière première » de l'historien, conditionnent, par leur diversité, leur abondance ou au contraire leur rareté, leurs développements ou à l'inverse leurs silences, la production du savoir historique. Dans le domaine des Sciences de l'Antiquité, et particulièrement en ce qui concerne l'étude de la médecine antique, la diversité et la complémentarité des sources sont des atouts indéniables qui, par recoupements successifs, permettent une perception et une (re)construction des pratiques du passé de façon plus ou moins assurée. Malheureusement un tel idéal (tout relatif puisqu'il n'est pas sans laisser des zones d'ombre) de diversité et de complémentarité n'existe pas toujours. Dans le cas des cachets à collyres il est difficile d'y avoir recours. Les sources littéraires n'attestent pas de leur existence qui est pourtant bien réelle puisque nous possédons ces objets ! Ce silence des textes, opposé à la fréquence des découvertes archéologiques, n'est pas sans poser de problèmes méthodologiques qui entravent le travail de l'historien, l'obligeant à reconstituer un pan entier de l'histoire de l'ophtalmologie par le biais d'un type de sources unique en un long cheminement loin d'être achevé, ces objets recélant encore bon nombre d'énigmes non résolues

    Chapitre IX. Le bon gouvernement est-il lié à la santé du prince ?

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    « Il fut privé de son père dès son plus jeune âge et, presque durant toute son enfance et sa jeunesse, éprouvé par diverses maladies persistantes, si bien que, faible d’esprit comme de corps, on le jugea inapte, même à un âge plus avancé, à toute fonction publique et privée. » Cet extrait de la Vie de Claude par Suétone rend particulièrement bien compte de la prise en considération de la santé dans l’exercice des fonctions du pouvoir chez les Romains. Mommsen, déjà, dans son Droit public roma..

    Chapitre VI. Les esclaves

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    L’étude de la condition des esclaves souffrant d’une atteinte corporelle n’est pas moins épineuse que celle des femmes ou des enfants. Une fois encore, la difficulté vient du fait que la population servile appartient à cette catégorie que nous avons qualifié de « population silencieuse ». De nouveau, il s’agit d’approcher une partie de la société que nous ne pouvons entrevoir que de manière partielle et biaisée. Les sources sont dans ce cas particulièrement difficiles à appréhender. Pour ce q..

    Blonski Michel, Se nettoyer à Rome IIe s. avant J.-C. – IIe s. après J.-C. Pratiques et enjeux

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    Écrire sur l’environnement balnéaire dans l’Antiquité n’est pas nouveau, qu’il s’agisse d’évoquer le monde grec ou romain, les ouvrages ne manquent pas. Certains constituent des références incontournables. Citons à titre d’exemple les ouvrages de R. Ginouvès (Balaneutikè. Recherches sur le bain de l’Antiquité grecque, 1962), ou celui plus récent dirigé par S. K. Lucore et M. Trümper (Greek Baths and Bathing Culture: New Discoveries and Approaches, 2013) pour le monde grec, celui d’I. Nielsen ..

    Blonski Michel, Se nettoyer à Rome IIe s. avant J.-C. – IIe s. après J.-C. Pratiques et enjeux

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    Écrire sur l’environnement balnéaire dans l’Antiquité n’est pas nouveau, qu’il s’agisse d’évoquer le monde grec ou romain, les ouvrages ne manquent pas. Certains constituent des références incontournables. Citons à titre d’exemple les ouvrages de R. Ginouvès (Balaneutikè. Recherches sur le bain de l’Antiquité grecque, 1962), ou celui plus récent dirigé par S. K. Lucore et M. Trümper (Greek Baths and Bathing Culture: New Discoveries and Approaches, 2013) pour le monde grec, celui d’I. Nielsen ..

    Chapitre I. Normes et transgressions corporelles

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    Ce chapitre vise à prolonger le propos amorcé dans l’introduction au sujet de la définition de notre objet d’étude, afin d’élargir la discussion et d’offrir une vision plus précise du point de vue des Anciens concernant l’atteinte physique. Les sources anciennes mettent l’accent sur un certain nombre de paradoxes ayant cours dans la pensée gréco-romaine où beau, laid, sain, malsain, vertu, morale, amoralité, intégrité physique et altération corporelle sont intimement liés. Il s’agit en fait i..

    "Conceiving the social body position in Rome and in the Roman world : perceptions and representations of the physical damage from the first century BC to the fourth century AD"

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    « Penser le corps social en situation à Rome et dans le monde romain : perceptions et représentations de l’atteinte physique du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère » est une thématique de recherche qui s’inscrit pleinement dans un champ historiographique développé outre-Atlantique, mais également en France, depuis les années 1970-1980 : celui des disability studies (selon les propos tenus par F. Collard dans son avant-propos de l’ouvrage Handicaps et sociétés dans l'histoire : L'estropié, l'aveugle et le paralytique de l'Antiquité aux temps modernes, F. Collard [dir.], l'Harmattan, Paris, 2010, p. 5-8.), qui ont surtout regardé vers l’époque contemporaine sans pour autant négliger les périodes antérieures. Le but d’un tel projet est de rassembler et d’interpréter les vestiges du passé, qui permettent d’ouvrir des perspectives plus larges sur la compréhension des sociétés anciennes, en vue de cerner à la fois les aspects physiques du handicap et ses perceptions sociales et culturelles. Si la présence du handicap dans l’histoire peut sembler un invariant, il n’en est pas de même de sa perception. Si l’on se penche sur le corpus de sources qui permettent d’aborder une telle question, on remarque très vite qu’en dehors des restes osseux, que seul le regard d’un spécialiste de paléopathologie peut faire parler, l’historien est confronté à une subjectivité qu’il doit prendre en compte pour traiter un tel sujet. Et c’est là, pour une fois, tout leur intérêt car c’est bien d’elle qu’il s’agit : saisir cette subjectivité permet de rendre la perception du handicap et des êtres qui en sont atteints au sein d’une société donnée. Le regard de l’autre est l’élément qui conditionne l’existence d’un individu à Rome, sa capacité à être pleinement un homme, notamment pour un citoyen romain, de sa naissance à sa mort. Dès lors, la répugnance de la société romaine pour les atteintes au corps, et donc la perception de ceux qui en sont victimes, semblent être la condition de l’inclusion ou de l’exclusion des citoyens dans le corps social. Cette importance de la perception et du regard de l’autre dans la définition d’un corps social apte à exercer pleinement ses fonctions est, d’ailleurs, bien visible à différentes échelles ; par exemple, en considérant la place fondamentale dans la vie publique qui est accordée à l’éloquence et à la rhétorique. Si l’on se réfère à de grandes figures telles que Cicéron, Fronton ou Quintilien, la gestuelle, la voix et la capacité à en user constituent des éléments tout à fait primordiaux de l’exercice du « métier de citoyen » à Rome tel qu’il a été défini par Claude Nicolet (Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Gallimard, Paris, 1976). Ceci n’est pas sans incidences, car « l’œil du spectateur » n’est pas, à Rome et dans les cités de l’Empire, un simple vecteur de préjugés mais peut donner lieu à des définitions juridiques comme celle du « monstre », avec des répercussions politiques, sociales et religieuses. Le but de notre thèse est de montrer comment ce projet, à partir d’un large dépouillement des sources littéraires et de la documentation archéologique, épigraphique, juridique…, associe à la fois approche historique et démarche anthropologique afin d’étudier les perceptions et représentations des êtres infirmes à Rome et les évolutions de celles-ci ; le but étant à terme de pouvoir dépeindre comment furent considérées et assistées les personnes physiquement atteintes, à Rome et dans le monde romain, au travers de problématiques qui, pour certaines, sont toujours d’une saisissante actualité dans nos sociétés contemporaines."Conceiving the social body position in Rome and in the Roman world: perceptions and representations of the physical damage from the first century BC to the fourth century AD" is a research topic that fully lies within the scope of a historiographical field that has been developed overseas but also in France since the 1970-1980’s: the field of disability studies (according to the words of F. Collard in his foreword to the book Handicaps et sociétés dans l'histoire : L'estropié, l'aveugle et le paralytique de l'Antiquité aux temps modernes, F. Collard [ed.], L'Harmattan, Paris, 2010, p. 5-8.), which especially concentrated on contemporary times, without however neglecting prior periods. The purpose of such a project is to collect and interpret the remains of the past that open broader perspectives on the understanding of ancient societies, in order to identify both the physical aspects of disability and its social and cultural perceptions. The presence of disability in history may seem invariant, but its perception does not. If one looks at the corpus of sources that allow adressing such a question, one quickly notes that outside of the bone remains that only a specialist in paleopathology can analyze, the historian is confronted with a subjectivity that must be considered in order to study such a subject. And this is where lies the heart of the matter: seizing this subjectivity allows us to highlight the perception of disability and of those being affected by it in a given society. The gaze of the other is the element that determines the existence of an individual in Rome, its ability to be fully a man, especially for a Roman citizen, from his birth to his death. Consequently, the reluctance of the Roman society to consider the violations of the body, and therefore the perception of those who are its victims, appears to be the condition for the inclusion or exclusion of citizens in the society. The importance of the perception and the gaze of others in the definition of a social body fully able to exercise its functions is, however, clearly visible at different scales; for example, relating to the fundamental function in public life given to eloquence and rhetoric. If one refers to great figures such as Cicero, Quintilian and Fronton, gestures, voice and the ability to use it are essential factors to exercise the "craft of citizenship" in Rome as defined by Claude Nicolet (The World of the Citizen in Republican Rome, University of California Press, Berkeley, 1980). This is not without consequences, because "the eye of the beholder" is not, in Rome and in the cities of the Empire, a simple vector of prejudice, but may result in legal definitions such as the "monster", with political, social and religious repercussions. The aim of our thesis is to show how this project, using a wide assessment of literary sources and archaeological, epigraphic, legal documentation, combines both a historical and an anthropological approach to study the perceptions and representations of disabled beings in Rome, and their evolution. The aim is to be able eventually to portray how people physically affected were considered in Rome and in the Roman world, through issues that, for some at least, are still strikingly relevant in our contemporary societies

    Véronique Boudon-Millot et Muriel Pardon-Labonnelie (dir.), Le teint de Phrynè. Thérapeutique et cosmétique dans l’Antiquité

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    Le paradoxe constitué par le personnage de Phrynè est un point de départ intéressant lorsque l’on veut aborder l’étude de la carnation et du teint dans les sociétés gréco-romaines. C’est avec l’histoire de cette hétaïre, qui se nommait en réalité Mnèsarétè et qui exerçait à Athènes au ive siècle avant n. è., que démarre cette étude par le biais du surnom de « Phrynè » qui lui a été donné par les habitants de la cité attique et qui signifie « crapaud ». C’est elle qui sert de fil rouge à ce li..
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