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    Bioéthique et réflexivité : analyse de la mise en œuvre d’un « programme d’éthique » au sein d’une institution de soins : le cas du groupe hospitalier de l’Institut Catholique de Lille

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    Les questions éthiques soulevées par le développement technologique et scientifique actuel ne peuvent être efficacement rencontrées, suivant Jean Ladrière, par une simple application des normes éthiques reçues de la tradition. La possibilité de rencontrer efficacement ces questions implique de reconsidérer profondément les modalités du jugement et de la construction des normes. Il s'agit là d'une tâche décisive de la culture contemporaine. Autrement dit, plutôt que de considérer la bioéthique comme un nouveau domaine d'expertise, comme une science qui fournirait les réponses à ces questions, on peut la considérer comme un champ au sein duquel s'expérimentent de nouvelles capacités de jugement et de régulation à l'égard du développement de la biomédecine et de ses impacts sur les soins de santé. Cette approche s'atteste de manière particulièrement nette à travers le mouvement dit de l'éthique clinique qui, au début des années quatre-vingt, se caractérise par une mise en question de la possibilité de traiter efficacement les questions soulevées dans la pratique médicale quotidienne à partir des fameux principes de la bioéthique (bienfaisance, autonomie, justice). Ce mouvement initie donc une interrogation théorique et pratique sur la manière de faire face pour les soignants, mais aussi pour les patients, aux questions éthiques qui surgissent dans la pratique quotidienne des soins. Notre hypothèse à cet égard est que ce mouvement critique et réflexif sur le traitement des questions éthiques issues de la pratique traduit la nécessité d'approfondir la définition ou l'élaboration des conditions de l'opération du jugement dans un contexte déstabilisé et en mutation comme l'est celui des soins de santé. Ainsi, lorsqu'on suit le développement et les théorisations de ce mouvement porté à la base par des soignants cherchant à faire face aux questions suscitées par le développement de la biomédecine dans leur pratique quotidienne, on peut voir s'y manifester la prise de conscience de l'insuffisance des réponses sémantiques à ces questions, le besoin d'une plus grande contextualisation du traitement de ces questions éthiques et, à travers les réponses apportées, l'émergence d'une prise en considération des dimensions pragmatiques de la démarche éthique. En effet, notre analyse de ces théorisations nous a conduit à mettre en exergue que la nécessité d'une approche internaliste et réflexive de la démarche éthique, au sein de laquelle il est nécessaire de développer une plus grande attention à l'égard de la mobilisation des acteurs et des processus à travers lequels ceux-ci étaient susceptibles d'apprendre à traiter les questions éthiques qu'ils rencontrent. Cette analyse a débouché sur l'hypothèse d'une nécessaire gouvernance réflexive de la démarche éthique, c'est-à-dire d'une gouvernance attentive à la possibilité d'articuler réflexivité des acteurs et ouverture du processus de réflexion éthique au renforcement de cette réflexivité des acteurs concernés. Dans la partie pratique de notre travail, nous avons prolongé cette démarche en tâchant de voir dans quelle mesure cette hypothèse nous permettait de comprendre les blocages, d'analyser les développements et d'envisager la manière d'approfondir la visée d'un dispositif consistant à promouvoir la réflexion éthique au sein des hôpitaux du groupe. Cette analyse nous a permis de dégager un certain nombre d'orientations concernant l'animation des groupes de réflexion éthique, la conception d'un tel dispositif institutionnel, ainsi que concernant le rôle d'un centre universitaire d'éthique et le type de recherche à y mener. D'une manière plus générale, nous avons pu, à travers cette analyse, mettre en exergue l'importance de susciter la réflexivité des acteurs comme point d'appui du développement de la médecine contemporaine et des systèmes de santé.Thèse de doctorat en sciences de la santé publique (ESP 3)--UCL, 200

    Soins palliatifs et hématologie. Lorsque sciences humaines et médecine s'interrogent

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    Seize participants issus des sciences humaines et sociales et de la médecine palliative et hématologique se sont rencontrés durant 18 mois dans une démarche d'éthique clinique, autour de cas cliniques vécus et considérés comme complexes d'un point de vue clinique et éthique

    Fragilité, vulnérabilité : un nouveau paradigme éthique ?

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    Rationalité scientifique et rationalité procédurale

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    La question "Pourquoi la science?" peut évoquer deux interrogations contemporaines. La première s'efforce de réfléchir sur les limites éthiques et juridiques et les réaménagements politiques que le développement de la science moderne semble nous imposer, principalement dans le domaine de la santé (éthique biomédicale et politique de la santé) et de la protection de l'environnement. La seconde interrogation, plus radicale, entend dénoncer le projet moderne de la raison dont se nourrirait la science moderne et ses effets déstructurants sur le "vivre ensemble". Dans la ligne des critiques heideggériennes ou horkeimiennes, se trouvent ici dénoncés les effets de méconnaissance du réel et, parallèlement, les effets totalitaires qu'engendre une raison mathématique et technique lorsqu'elle est appliquée au champ politique. Ce second type d'interrogation souligne le lien qui est à faire entre la théorie de la rationalité et théorie de la démocratie. Nous voudrions montrer ici comment un certain déplacement par rapport à ce dernier débat permet de réorienter la compréhension habituelle du rapport entre développement de la science contemporaine et théorie de la démocratie. Cette réorientation devrait par ailleurs permettre d'éclairer la dynamique qui sous-tend les nouvelles formes de de régulation qui tentent d'encadrer les développements technologiques récents et les questions éthico-juridiquess qu'ils suscitent

    Soins palliatifs et capacitation du patient, un enjeu de santé publique

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    Existerait-il un rôle des institutions de soins dans la mise en œuvre d’un accompagnement capabilisant en fin de vie ? Nous avons pu le mettre au jour à plusieurs niveaux. Tout d’abord, dans l’opportunité qu’a l’institution de s’accaparer ce que nous avons appelé « le tiers disponible », qu’il soit ou non contraignant (les diverses législations, le désir singulier du patient et de son entourage) et s’offrant comme des capacités de paroles sociales et soignantes. Un deuxième niveau d’engagement de l’institution, pour qu’elle reste capacitante tant pour le patient que pour le personnel soignant, se situerait dans les moyens offerts à ce que le soin reste vécu dans l’horizon de l’action signifiante et non du seul travail, la fin de vie la questionnant particulièrement sur les finalités qu’elle poursuit . En ce sens, rendre l’hospitalité à la fin de vie dans les institutions et dans l’horizon du care devrait permettre, nous semble-t-il, un passage, celui qu’elle reste affectée par celle et celui qu’elle accueille : « capacité d’être affecté, c’est-à-dire d’être transformé dans et par la relation au monde et à autrui » . Nous serions dès lors au sommet de la capacitation de la personne en fin de vie si, par ses demandes légitimes à rester elle-même et d’être rencontrée dans la vérité de sa parole, elle restaure l’institution dans sa pleine humanité, son hospitalité

    Pour une éthique de l’allocation des ressources en santé : les enjeux de l’accès aux soins

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    À partir d’une analyse détaillée, y compris historique de la dynamique de nos systèmes de soins, la première partie de ce texte entend montrer à la fois que les succès, les difficultés ou les contre-performances de ces systèmes configurent largement les questions éthiques qui s’y posent aujourd’hui et rendent difficile la conception d’une éthique collective dans le domaine des soins de santé. Sur base de ce constat, la deuxième partie de ce texte plaide pour une conception globale de l’éthique de l’accès aux soins, qui puisse réellement relever les défis actuels de cette question. Ce plaidoyer repose lui-même sur une analyse critique des différentes justifications éthiques de l’égalité d’accès aux soins et des discours en termes de limites et de rationnement, pour se terminer par le souhait d’une autre rationalisation des systèmes de soins, du développement d’une éthique contextuelle, notamment en milieu hospitalier, et d’un renforcement de la démocratie sanitaire.By providing a detailed historical analysis of our medical system, the first part of this text attempts to show its successes, failures and difficulties in terms of ethical questions posed today, rendering problematic the conception of a collective ethics in the domain of health care. Against this background, the second part of the text argues for a global conception of ethics regarding access to treatment, one that can really relieve the actual deficits faced today. This defence itself rests on a critical analysis of the different ethical justifications for equal access to health care, analyzing discourses concerned with limits and rationing. It concludes with the hope for a new approach in health care rationalization, for the development of a contextual ethics within the hospital environment in particular and for a reinforced democratization of sanitary conditions

    Une bioéthique pour un monde habitable

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    Á l’occasion de son vingtième anniversaire, le Centre d’Éthique Médicale a conçu le projet de mettre son parcours et le projet d’une bioéthique clinique qui l’anime, en discussion. La bioéthique a émergé dans une société où la médecine et la santé ont une place centrale et amènent nos contemporains à réinterroger le sens de leur existence. Plusieurs interlocuteurs ont donc été sollicités pour questionner l’apport de la bioéthique à une créativité renouvelée pour un monde habitable demain. Le présent ouvrage croise des regards universitaires mais aussi institutionnels (Commission européenne, OMS). Il met également en perspective la manière dont on peut concevoir la démarche bioéthique en Europe, aux États-Unis ou en Amérique latine. Á l’heure de la globalisation, cette pluralité de regards est indispensable à la perspective d’un monde habitable pour tous et pour chacun

    La bioéthique, un lieu de créativité pour le monde contemporain ?

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    Introduction Depuis sa création en novembre 1984, le Centre d’Éthique Médicale de l’Université Catholique de Lille a participé au déploiement de ce qu’on a coutume d’appeler aujourd’hui le champ interdisciplinaire de la bioéthique. Depuis la fin des années 80, cette participation s’est traduite par la constitution progressive d’une équipe de recherche et la mise en chantier de nombreux projets. Dans ses compositions successives, cette équipe fut soucieuse de développer progressivement une réf..

    De la confiance à la réflexivité (Commentaire)

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    Cobbaut Jean-Philippe, De Bouvet Armelle. De la confiance à la réflexivité (Commentaire). In: Sciences sociales et santé. Volume 23, n°1, 2005. pp. 37-42
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