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    Du nodule à l'outil ou le silex dans tous ses états : Le matériel lithique des campements magdaléniens d'Hauterive-Champréveyres

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    The present work discusses the Magdalenian open air site of Hauterive- Champréveyres from the perspective of chert raw material use. Petrographic, typological, technological, use wear, and economic approaches are pursued. About 15,000 years ago (based on radiocarbon dates and a variety of paleoenvironmental analyses), groups of hunters established camps on the north shore of Lake Neuchâtel. Two zones fifty meters distant from one another (sectors 1 and 2) produced remains of these installations, excavated between 1984 and 1986 in the framework of construction work on the A5 auto route. Three archaeological horizons were distinguished in sector one, where they were stratified in the fill of a natural depression. Two of these horizons are Magdalenian (the primary and lower levels) and the third belongs to the Azilian. The material analyzed in the framework of this study derives from the principle Magdalenian level of sector 1, which covers an area of about 220 m2. Like other evidence, these are distributed around a dozen flat hearths, reflecting areas of activity.The lithic assemblage comprises 5,858 pieces at least 1 centimeter in size (15.4 kg), as well as 6428 chips and retouch flakes between 0.3 and 1 cm. Objects larger than 1 cm can be divided into unmodified debitage products (4127 knapping remains and debris, 67 cores), tools (591 as defined according to the type list, 258 unretouched utilized pieces), as well as waste products of manufacture, resharpening, and use of tools (488 burin spalls, 285 retouch flakes, 42 flakes from pièces esquillées). By means of attribute analysis, recording field data and techno-typological characteristics, it is possible to situate the objects in space and also to place them in a sequence of production and utilization. Moreover, their integration in refitting adds a dynamic dimension to the spatial organization of the habitation.One of the most unusual aspects of the site of Champréveyres consists, without a doubt, in the diversity and quantity of allochthonous raw materials exploited. Petrographic analysis (J. Affolter) allowed the identification and description of 18 types of chert, among which only a single, course-grained material of mediocre quality has a strictly local origin. Fourteen materials, all fine-grained, have an allochthonous origin.The tools, numbering 591, constitute a relatively large proportion of the lithic assemblage (10.6%). They make up an assemblage dominated by backed bladelets (62.4%), followed by burins (15.2%), scrapers (8.1%), borers and microborers (5.4%), pièces esquillées (2,2%), composite tools (1%), and various retouched blades (5.6%). Use-wear analysis (H. Plisson and P. Vaughan) discovered traces of use on 536 objects. Among these, 258 are unretouched pieces that fill out the assemblage of tools defined according to the type list. Functional analysis revealed some characteristics already known from other contemporary assemblages, but also some unusual traits, confirming the specialized function of the principal tools and the primary importance of laminar forms, used in unmodified form or retouched. The identification of objects, their attribution to a phase of the production sequence, and their correlation with lithological data allow a determination of the ways in which the different materials were brought into the camp. The form in which materials arrived on the site varies from raw blocks to finished tools. The 67 cores, 52 of which were the object of at least one refit, as well as some large refitted groups, demonstrate that two goals dominate the debitage at Champréveyres: the production of blades and of bladelets. The observed cores often correspond exclusively to the production of one type of blank, though the transition from blade production to bladelet production is also seen (finalité mixte). Flake production is also indicated, though in very low proportions.The spatial distribution of waste flakes and the refittings allowed the identification of 27 concentrations of varying size, the majority of which are located near a hearth. Refittings bring to light the circulation of cores, whether for renewal or discard. The majority of the refitted cores were worked at only a single location, but about ten of them were reworked at another station. Long-distance connections illustrate the circulation of material resulting from the activities carried out, and allow the establishment of a chronology and an internal dynamic among the work areas. They reveal the simultaneous or slightly deferred operation of certain hearths in the course of a single occupation. Recall that two hearths are linked to each other and probably relate to sector 2 at Champréveyres as well as the site of Monruz, discovered on the autoroute right-of-way, one kilometer southwest of Champréveyres. Beyond the dynamic aspects and inquiries related to the duration of occupation, the study of the lithic assemblage allows us to grasp elements of the social and economic reality of Magdalenian groups.Dans le présent travail, le gisement de plein air magdalénien d’Hauterive-Champréveyres est abordé au travers de l’exploitation du silex; les approches typologique, technologique et économique y sont développées, bénéficiant des données pétrographiques et tracéologiques. C’est en effet, sur la rive nord du lac de Neuchâtel que des groupes de chasseurs ont établi leur campement il y a 15’000 ans environ. Deux zones éloignées de 50 m l’une de l’autre (secteurs 1 et 2) ont livré les vestiges de ces installations, fouillées entre 1984 et 1986 dans le cadre des travaux de construction de l’autoroute A5. Par ailleurs, elles ne sont éloignées que d’1 km d’un autre campement magdalénien mis au jour ultérieurement au lieu-dit Monruz, également sur le tracé de l’autoroute A5. Le matériel analysé dans le cadre de cette étude provient du niveau magdalénien principal du secteur 1 de Champréveyres. A l’instar des autres témoins, il se répartit autour d’une douzaine de foyers à plat, matérialisant les aires d’activités. Pour comparaison, un chapitre est consacré au matériel du secteur 2. Le mobilier lithique en silex du secteur 1 compte 5858 pièces d’au moins 1 cm (16,4 kg). Par le biais de l’analyse d’attributs, enregistrant données de terrain et caractères techno-typologiques, il est possible de situer les objets dans l’espace du campement, mais aussi de les insérer à la chaîne de production et d’utilisation. De plus, leur intégration dans un remontage confère une dimension dynamique à l’organisation spatiale de l’habitat. L’un des aspects les plus caractéristiques du site de Champréveyres réside, sans doute, dans la diversité et l’importance des matériaux allochtones exploités. Parmi les 18 types de silex identifiés par l’analyse pétrographique (étude J. Affolter), un seul connaît une origine strictement locale. Après le silex local, collecté non loin du campement, les matières les plus abondantes sont le silex de la région d’Olten (canton de Soleure) et le silex de la région de Bellegarde-Seyssel (Ain, France), attestées en quantités et poids équivalents. La présence conjointe de ces matières d’origines opposées en quantité égale suggère différentes interprétations concernant la circulation des groupes magdaléniens. Objectif du débitage, les outils sont réalisés sur des lames et des lamelles. Ils forment un assemblage dominé par les lamelles à dos (62 %), suivies par les burins, les grattoirs, les perçoirs et microperçoirs, les pièces esquillées, les outils composites et diverses lames retouchées. Cet ensemble est complété par des pièces brutes de débitage que l’on doit considérer comme outils à la suite de l’analyse tracéologique (étude H. Plisson et P. Vaughan) qui a mis en évidence des traces de leur utilisation. L’identification des objets, leur attribution à un stade de la chaîne de production, leur corrélation avec les données lithologiques permettent aussi de déterminer comment les diverses matières ont été introduites dans le campement. Ainsi, leur état d’arrivée va du bloc brut à l’outil fini et diffère selon les matières. Cependant, l’état d’arrivée ne dépend pas de l’éloignement des gîtes ; en d’autres termes, origine très lointaine ne signifie pas introduction exclusive de supports bruts ou d’outils. La forme des blocs qui parviennent à Champréveyres correspond très vraisemblablement aux activités qui devaient se dérouler ici et beaucoup moins à des contraintes liées au transport sur de longues distances. En ce qui concerne l’exploitation des blocs de silex, on constate qu’indépendamment de la matière et de sa qualité, les procédés sont constants, notamment le grand soin apporté à la préparation des produits à débiter. De plus, tous les débitages, quel qu’en soit l’objectif, sont l’œuvre de tailleurs confirmés ; les maladresses parfois remarquées sont imputées à la qualité des matériaux et ne révèlent pas le travail d’apprentis ou d’enfants.La configuration des vestiges au sol, qui ne se superposent guère, ainsi que l’absence de structure d’habitation suggèrent une occupation de courte durée. Ce séjour plutôt bref des Magdaléniens favorise une bonne lecture des données spatiales. En outre, la diversité des types de silex exploités contribue, entre autres, à établir une chronologie des postes de taille. La répartition spatiale des déchets de taille et les remontages ont permis d’individualiser 27 concentrations matérialisant presque toutes des postes de débitage. La présence de grands blocs de pierre, interprétés comme sièges, a permis de repérer 13 emplacements de tailleurs près de divers postes de débitage. D’après la distribution des éléments au sol, l’un d’eux semble avoir été occupé par un tailleur gaucher. Les quelques outils intégrés à une séquence de débitage permettent parfois de mettre en évidence une production en série de certains outils : tel ce nucléus qui a fourni huit lames, toutes utilisées pour couper de la viande, ou plusieurs nucléus à lamelles ayant procuré les supports des lamelles à dos, armatures destinées à garnir les têtes de sagaies. Des liens à longue distance illustrent la circulation du matériel consécutive aux activités réalisées et permettent d’établir une chronologie et une dynamique interne entre les aires de travail. Ils révèlent le fonctionnement simultané ou légèrement différé de certains foyers au cours d’une même occupation. On retiendra encore que deux foyers, reliés entre eux, sont en relation avec le secteur 2 de Champréveyres ainsi qu’avec le campement de Monruz, à un kilomètre au sud-ouest de Champréveyres, ce qui peut suggèrer une occupation à large échelle du rivage.Se succédant dans le temps, d’après la stratigraphie, le secteur 2 de Champréveyres ne diffère guère de son voisin. Le matériel se concentre aussi près de foyers à plat, sans qu’il y ait de superposition; il correspond vraisemblablement à une mosaïque d’activités qui se sont déroulées aux divers endroits. De même, on en conclut à une occupation de courte durée. Du point de vue technologique, des petites différences surgissent dans la gestion des nucléus, mais sont imputées à des manières de faire spécifiques aux tailleurs (même si l’on ne peut écarter un facteur culturel). Un seul nucléus, révélant une succession de ratés et de réparations, correspond au travail d’un apprenti. Au-delà des aspects dynamiques et des informations relatives à la durée du séjour, l’étude du silex permet d’appréhender des éléments de la réalité sociale et économique des groupes magdaléniens. L’étude du campement de Monruz amènera, on l’espère, une explication à la relation qui pouvait exister entre les deux sites ; une perspective régionale s’ouvre également. Il serait, en effet, intéressant de rechercher des éléments pouvant traduire un contact entre des groupes, dans le matériel des sites situés aux extrémités du parcours supposé des Magdaléniens de Champréveyres et Monruz, soit dans les régions d’Olten, de Genève ou même de Schaffhouse

    Resharpening and recycling: Different conceptions of the Magdalenian tools

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    International audienceResharpening and recycling: Different conceptions of the Magdalenian tool

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    Auguste Dubois et les industries lithiques de Cotencher : retour sur des archives et une approche inédite

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    International audienceLe point de départ de la présente étude est le caractère exceptionnel de l’enregistrement du matériel archéologique effectué par Auguste Dubois lors des fouilles qu’il a conduites avec Hans Georg Stehlin à Cotencher, entre 1916 et 1918. En effet, A. Dubois a positionné les éléments de l’industrie lithique paléolithique dans un système en trois dimensions, lui-même basé sur une série d’axes perpendiculaires au moyen desquels il avait quadrillé la surface de fouille et par rapport à un point 0 situé au plafond de la grotte1. Ce type d’enregistrement semble être original pour l’époque et pourrait représenter un exemple pionnier dans l’histoire des techniques de relevé archéologique.Le Projet Cotencher a constitué l’opportunité de revenir aux archives d’A. Dubois conservées au Laténium, parc et musée d’archéologie de Neuchâtel. Au travers d’un questionnement général sur les modalités de formation et de mise en place des couches pléistocènes identifiées dans la grotte et de leur contenu archéologique, les différents plans, projections verticales et fiches d’inventaire de A. Dubois ont constitué les supports d’une nouvelle approche de la distribution spatiale et surtout stratigraphique du matériel lithique à l’intérieur de la cavité. Après une présentation des méthodes de fouille et d’enregistrement des vestiges mises en oeuvre à Cotencher entre 1916 et 1918, nous détaillerons la nature de la documentation élaborée par A. Dubois, avant d’exposer les résultats de l’analyse des distributions de l’industrie lithique et de leur portée quant à l’approche taphonomique du site

    Reflection around diagnostic impact scars based on experiments and analysis of backed bladelets from the Middle Magdalenian Period (la Marche, Vienne and la Grotte Blanchard, Indre)

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    Reflection around diagnostic impact scars based on experiments and analysis of backed bladelets from the Middle Magdalenian Period (la Marche, Vienne and la Grotte Blanchard, Indre)

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    New data from the Middle Palaeolithic Cotencher cave (Swiss Jura): site formation, environment, and chronology

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    Cotencher cave is one of the oldest Palaeolithic sites of Switzerland and is known for its rich faunal and Mousterian artefacts, the latter suggesting one or several passages of Neanderthal hunter–gatherer tribes. This interdisciplinary study summarises novel data concerning site formation processes and anthropic attendance of the site. While the lithic artefacts indicate tool production at the site, the faunal remains do not yield any evidence of a link to human occupation. The sedimentary sequence permits us to unravel several important environmental changes that occurred during the Late Pleistocene. The presence of a local glacier around 70 ka (Marine Isotope Stage, MIS 4) is revealed followed by ice-free conditions characterised by alternating soil formation processes and landscape destabilisation during MIS 3. Solifluction processes suggesting recurrent frozen ground were responsible for the displacements of part of the artefacts and faunal remains. Evidence of local glacier development around 36 ka is related to the particular geomorphological conditions of the studied region and shed new light on the complexity of glacier dynamics. The recognition and dating of recurrent hostile glacier landscapes might contribute to understanding the reasons for the Middle and Upper Palaeolithic attendance hiatuses known in the studied region
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