381 research outputs found

    Le Moi intempestif : Valéry après Derrida

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    La lecture de Valéry par Derrida est double, positive et négative, d'où la nécessité de la discuter non sans lui rendre doublement justice : d'abord en prenant acte de l'inquiétante proximité avec le nazisme qu'elle dénonce, puis en prolongeant les analyses sur le Moi pur proposées par Derrida dans Marges de la philosophie, afin de les faire jouer contre sa critique du discours valéryen sur l'Histoire : l'importance accordée par Valéry au Moi pur comme principe de résistance intempestif, comme source d'un refus radical opposé au temps et à l'Histoire, est incompatible avec une idéologie totalitaire

    Schème, type, archétype

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    Les notions de schème, de type -- telle qu'elle est développée et illustrée notamment par Mallarmé -- et d'archétype sont susceptibles d'éclairer les moyens mis en œuvre pour signifier par certains textes littéraires, comme par les mythes, aussi bien que leur signification même. À la source de toute image se retrouve le schème à partir duquel elle a été construite. L'imagination repose sur une activité d'abstraction schématisante qui s'ingénie à suggérer un schème abstrait incarné dans une figure sensible. Par cette opération d'abstraction, l'imagination poétique met au jour des structures essentielles et dynamiques des objets

    Valéry et les reflets du Moi pur : de l'idole à l'icône

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    International audiencePour élucider ce qui se joue chez Valéry dans la transposition du motif narcissique, on se réfère aux notes des Cahiers sur le Moi pur. On emprunte à Jean-Luc Marion ses analyses sur le couple idole-icône, qui permettent d'éclairer les ambiguïtés à l'œuvre dans la figure valéryenne de Narcisse. On est ainsi amené à mettre en évidence le passage du corps reflété comme image, comme idole du moi ordinaire, à l'ange intérieur comme figure du Moi pur, indiquée par l'évanescence iconique du reflet. La présence invisible du Moi pur dans l'image visible où Narcisse ne parvient pas à se reconnaître tout entier, sauf à la percevoir comme le signe déréalisé et idéalisé de sa divinité intérieure, confère une dimension iconique à ce qui, autrement, ne serait rien de plus qu'une insuffisante idole de soi

    Beckett et la douleur: de l'infirme Ă  l'informe

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    International audienceL'état des narrateurs-héros connaît une dégradation continue dans la trilogie romanesque de Beckett (Molloy, Malone meurt, L'Innommable). L'aggravation de leur monstruosité est parallèle à l'intensification de leur souffrance physique et morale. Le récit dénonce le scandale de l'existence en portant à leur paroxysme la douleur et la laideur qui en sont inséparables. Pour échapper à la douleur, le narrateur doit se soustraire par l'écriture à l'incarnation, à toute forme corporelle. Il opère ainsi un passage de l'infirme à l'informe, qui annule l'opposition entre laideur et beauté, en même temps qu'il supprime la douleur

    L'anthropologie négative des écrivains

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    La littérature est l'un des derniers espaces qui permette de penser notre rapport à l'extrême de la négation, celle que l'on dirige contre soi, qui conduit à l'autosacrifice, à l'automutilation. Négation, abnégation et, dans la version la plus contemporaine du négatif, dénégation, telle est la constellation que dessine une certaine pratique de l'écriture, transposition symbolique d'une via negativa refoulée, occultée, mais vivace chez de nombreux auteurs. Ces motifs convergents sont étudiés chez Valéry, Bataille, Beckett, Blanchot, Genet et Tournier

    Le lyrisme du déchet et de la déjection dans la trilogie de Beckett

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    International audienceLa trilogie de Beckett décrit la déchéance d'un " je " à travers les figures de narrateurs de plus en plus dégradés, la mise au rebut de la société de celui qui assimile le cours de la vie à une défécation et qui regrette " de ne pas pouvoir [se] balayer ". Le narrateur se produit par l'écriture comme déchet ou excrément mais cette poétique nihiliste se charge d'une signification paradoxale à la lumière des analyses de Bakhtine sur le rabaissement carnavalesque et de Caillois sur l'ambiguïté de la souillure. L'entreprise littéraire se résume en une formule. " D'abord salir, ensuite nettoyer. " Le devenir déchet de l'homme ouvre alors sur une figure de l'absolu : le " vide ", le " rien ", le " silence " de L'innommable, dont le déchet est au plus près : " on finit par trouver, c'est une question d'élimination " -- ou de théologie négative

    Le lourd secret de vivre ensemble

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    International audienceLes deux romans de Jacques Chardonne, Les Destinées sentimentales et Vivre à Madère offrent les linéaments d'une éthique, d'une économie, d'une politique et d'une esthétique, dont le fondement réside dans le secret et ses diverses modalités : la mesure, la discrétion, la retenue, la réserve, la pudeur, le silence

    Figurer le divin : Mallarmé contre les idoles

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    " La figuration du divin ", " façonner de la divinité " : telle est la visée qu'avec une certaine insistance plusieurs textes des Divagations assignent à l'art, plus particulièrement au théâtre. Conformément à cette exigence essentielle, Mallarmé s'en prend à ce qu'il dénonce explicitement comme le caractère idolâtrique de toute représentation, de toute imitation de la réalité sur la scène et dans l'œuvre d'art en général. À ce dévoiement du " simulacre ", il oppose une esthétique du " prolongement ", de la " limpidité ", de la " transparence ", qui refuse la matérialité opaque des signes et exige au contraire leur ténuité pour viser un " au-delà ", un " infini " à ne pas nommer, à ne pas caractériser. On se propose d'analyser rapidement les réflexions théoriques où s'exprime le plus explicitement cette exigence anti-idolâtrique et de montrer comment elle se vérifie dans quelques poèmes : Hérodiade, L'Après-midi d'un faune, où la thématique de l'idole est explicite, et d'autres, plus tardifs, où elle cesse de l'être mais où elle n'en commande pas moins une esthétique de la disparition

    Rétrospection et prospection, de Mallarmé à Heidegger

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    International audienceSe rassembler en une arrière-garde ou se constituer en avant-garde, ce sont deux démarches en apparence antagonistes. Elles impliquent une opposition dans la façon de concevoir le cours de l'histoire, puisque est en jeu le choix de situer soit dans le passé soit dans l'avenir le modèle idéal auquel on se réfère. Les deux démarches, rétrograde et progressiste, n'en procèdent pas moins à certains égards d'une racine commune : l'aspiration à surmonter un présent jugé insatisfaisant, la tendance à le mettre entre parenthèses, à l'escamoter, soit en regardant vers le passé, soit en se projetant vers l'avenir. Mallarmé, Nietzsche et Heidegger offrent ainsi tous les trois à leur manière une pensée qui articule la prospection sur une rétrospection, qui fonde toute avancée prévisible sur un recul préalable, pour laquelle il n'est de progrès qui ne ressaisisse quelque chose de plus originel que le présent escamoté

    Nietzsche et Napoléon : la fiction dans l'Histoire

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    Napoléon a exercé sur la pensée de Nietzsche un charme puissant. Malgré les résistances du rationalisme, la marque de la fiction est nette dans le portrait fragmentaire que Nietzsche dresse de la grande figure historique au fil de ses livres. Bien que Nietzsche n'ait pas fait de Napoléon un absolu -- au mieux une lointaine approximation du surhomme --, en tant que fiction, symbole, fantasme ou symptôme, la figure de Napoléon est dans l'œuvre de Nietzsche un signe surdéterminé : elle concentre en elle un réseau de motifs que l'on examine sous l'angle double de la cruauté et du nomadisme : Napoléon paraît sur le grand théâtre nietzschéen comme le type viril suprême, l'aventurier et le conquérant, promoteur du sentiment européen, par delà les particularismes étriqués des nations
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