4 research outputs found

    De l'os brûlé en contexte archéologique à l'identification médico-légale : apports méthodologiques

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    In both ancient and modern societies, fire and death are often associated. Fire can be linked to the cause or mechanism of death (accidental, suicidal, criminal...) and is also at the center of many burial rituals. Its destructive action is often emphasized, but the essential point is that fire does not totally make a body disappear! Even in cases of extreme charring, bone fragments remain. When a traditional autopsy is no longer an option, all attention must be paid to examining these surviving fragments. Burnt bone undergoes a series of changes during combustion and is therefore difficult to analyze. Despite a vast bibliography on the subject, in France, no methodological consensus has been reached yet on the question of how to deal with charred bodies in a forensic context. The burnt and fragmented remains are often overlooked. Investigators, rarely trained in this type of finding, don't know how to deal with them, and medical examiners are sometimes just as clueless. The scene recovery is often neglected, and only the largest and most "valuable" fragments are removed for analysis. The main purpose of this study is to focus the analysis back on the bone fragment. We want to show that there is no correlation between the size of a fragment and the amount of information it provides and that exhaustive sampling over the scene is essential for reliable analysis. We decided to work on an archaeological sample (bone fragments and raw data from anthropological analysis). This choice was motivated by the availability of a large sample of consistent, reliable data, and allowed us to free ourselves from the ethical and legal restrictions associated with all research on human remains. After ensuring the comparability of material, we included data corresponding to 263 burial structures or bone assemblages that yielded burnt human remains. These data came from the excavation and analysis of three Roman-period necropolises in Italy (Porta Nocera in Pompeii, Porta Mediana in Cumae, and Santa Rosa in the Vatican), as well as the Salammbô Tophet in Carthage, (Tunisia). In this analysis, we have included a total of 277509 burnt bone fragments with a total mass of 258022.9 g. The identification issue was treated in its entirety, from the anatomical determination of bone fragments to the biological identification of the individual. We also incorporated a spatial dimension into the data analysis, to assess the benefits of field recording. In this way, we have highlighted a series of fragments of interest, to be preferentially analyzed, to answer various questions such as determining the minimum number of individuals or highlighting the main biological identification criteria. Unlike expected, the fragments providing the greatest amount of information are not the largest or generally collected by the investigators. We have also demonstrated the value of exhaustive field data recording and anatomical linkage research, for a better understanding of events and their chronology. This is an essential dimension of forensic science, particularly in the criminal context, when dealing with multi-corpse scenes or crime concealment by dispersal. Finally, using all the results obtained, we have generated two simplified methodological worksheets, intended for investigators and medical examiners, to provide a framework for the recovery, field data recording, and analysis of burnt bones.Dans les sociétés anciennes ou modernes, le feu et la mort sont souvent associés. Le feu peut être lié à la cause ou au mécanisme du décès (contexte accidentel, suicidaire, criminel), il est aussi au centre de nombreuses pratiques funéraires ou rituels de purifications post-mortem. Son action destructrice est souvent mise en avant, cependant il existe un fait essentiel : le feu ne fait pas disparaître un corps ! Même dans les cas de carbonisations extrêmes, il persiste toujours des fragments osseux. Lorsqu’une autopsie classique n’est plus envisageable, toute l’attention doit se porter sur l’analyse de ces fragments persistants. Au cours du processus de combustion, l’os est le siège de multiples transformations, qui rendent son analyse complexe. Malgré une littérature riche à ce sujet, il n’existe pas en France de réel consensus méthodologique permettant d’aborder la question des corps carbonisés en contexte médico-légal. Nous constatons une certaine négligence à l’égard des restes brûlés et fragmentés. Les enquêteurs rarement formés à ce type de découverte, ne savent pas comment les aborder et les médecins légistes, parfois sont aussi démunis. Les levées de squelettes sont négligées et seuls les fragments de grandes dimensions, paraissant les plus « nobles » sont prélevés pour l’analyse. L’objectif principal de cette étude est de replacer le fragment osseux au centre de l’analyse. Nous souhaitons montrer l’absence de corrélation entre la taille d’un fragment et la quantité d’informations qu’il porte. Par conséquent, un prélèvement exhaustif sur le terrain est indispensable pour une analyse fiable. Nous avons choisi de travailler sur un échantillon d’origine archéologique. Ce choix était motivé par la disponibilité d’un large échantillon de données homogènes et fiables. Il permettait également de s’affranchir des contraintes éthiques et juridiques inhérentes à toute étude sur les restes humains. Après s’être assuré de la comparabilité du matériel, nous avons inclus les données correspondant à 263 structures funéraires ou assemblages osseux ayant livré des restes humains brûlés. Ces données provenaient de la fouille et de l’analyse de trois nécropoles d’époque romaine en Italie (Porta Nocera à Pompéi, Porta Mediana à Cumes et Santa Rosa au Vatican) ainsi que le tophet de Salammbô à Carthage (Tunisie). Nous avons pris en compte dans cette analyse 277509 fragments d’os brûlés pour une masse totale de 258022,9 g. La question de l’identification a été traitée dans sa globalité, depuis la détermination anatomique des fragments osseux, jusqu’à l’identification biologique de l’individu. Nous avons également intégré une dimension spatiale à l’analyse des données, afin d’évaluer la plus-value d’un enregistrement sur le terrain. Nous avons ainsi pu mettre en évidence une série de fragments d’intérêts, à analyser préférentiellement, pour répondre à diverses questions telles que le dénombrement des individus, ou la mise en évidence des principaux critères d’identification biologique. Les fragments porteurs de la plus grande quantité d’informations, contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, ne sont pas les plus volumineux ou ceux ramassés par les enquêteurs de manière générale. Par ailleurs, nous avons démontré l’importance d’un enregistrement exhaustif des données dès le terrain. L’analyse spatiale et la recherche des liaisons anatomiques permettent une meilleure compréhension des faits et de leur chronologie. Cette dimension est capitale en médecine légale particulièrement en contexte criminel, dans l’analyse de scènes à cadavres multiples ou les tentatives de dissimulation par dissémination. Enfin, à partir de l’ensemble des résultats obtenus, nous avons généré deux fiches méthodologiques simplifiées, destinées aux enquêteurs et aux médecins légistes pour donner un cadre au prélèvement, à l’enregistrement des données sur le terrain et à l’analyse des os brûlés

    From burned bone to forensic identification : methodological contributions

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    Dans les sociétés anciennes ou modernes, le feu et la mort sont souvent associés. Le feu peut être lié à la cause ou au mécanisme du décès (contexte accidentel, suicidaire, criminel), il est aussi au centre de nombreuses pratiques funéraires ou rituels de purifications post-mortem. Son action destructrice est souvent mise en avant, cependant il existe un fait essentiel : le feu ne fait pas disparaître un corps ! Même dans les cas de carbonisations extrêmes, il persiste toujours des fragments osseux. Lorsqu’une autopsie classique n’est plus envisageable, toute l’attention doit se porter sur l’analyse de ces fragments persistants. Au cours du processus de combustion, l’os est le siège de multiples transformations, qui rendent son analyse complexe. Malgré une littérature riche à ce sujet, il n’existe pas en France de réel consensus méthodologique permettant d’aborder la question des corps carbonisés en contexte médico-légal. Nous constatons une certaine négligence à l’égard des restes brûlés et fragmentés. Les enquêteurs rarement formés à ce type de découverte, ne savent pas comment les aborder et les médecins légistes, parfois sont aussi démunis. Les levées de squelettes sont négligées et seuls les fragments de grandes dimensions, paraissant les plus « nobles » sont prélevés pour l’analyse. L’objectif principal de cette étude est de replacer le fragment osseux au centre de l’analyse. Nous souhaitons montrer l’absence de corrélation entre la taille d’un fragment et la quantité d’informations qu’il porte. Par conséquent, un prélèvement exhaustif sur le terrain est indispensable pour une analyse fiable. Nous avons choisi de travailler sur un échantillon d’origine archéologique. Ce choix était motivé par la disponibilité d’un large échantillon de données homogènes et fiables. Il permettait également de s’affranchir des contraintes éthiques et juridiques inhérentes à toute étude sur les restes humains. Après s’être assuré de la comparabilité du matériel, nous avons inclus les données correspondant à 263 structures funéraires ou assemblages osseux ayant livré des restes humains brûlés. Ces données provenaient de la fouille et de l’analyse de trois nécropoles d’époque romaine en Italie (Porta Nocera à Pompéi, Porta Mediana à Cumes et Santa Rosa au Vatican) ainsi que le tophet de Salammbô à Carthage (Tunisie). Nous avons pris en compte dans cette analyse 277509 fragments d’os brûlés pour une masse totale de 258022,9 g. La question de l’identification a été traitée dans sa globalité, depuis la détermination anatomique des fragments osseux, jusqu’à l’identification biologique de l’individu. Nous avons également intégré une dimension spatiale à l’analyse des données, afin d’évaluer la plus-value d’un enregistrement sur le terrain. Nous avons ainsi pu mettre en évidence une série de fragments d’intérêts, à analyser préférentiellement, pour répondre à diverses questions telles que le dénombrement des individus, ou la mise en évidence des principaux critères d’identification biologique. Les fragments porteurs de la plus grande quantité d’informations, contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, ne sont pas les plus volumineux ou ceux ramassés par les enquêteurs de manière générale. Par ailleurs, nous avons démontré l’importance d’un enregistrement exhaustif des données dès le terrain. L’analyse spatiale et la recherche des liaisons anatomiques permettent une meilleure compréhension des faits et de leur chronologie. Cette dimension est capitale en médecine légale particulièrement en contexte criminel, dans l’analyse de scènes à cadavres multiples ou les tentatives de dissimulation par dissémination. Enfin, à partir de l’ensemble des résultats obtenus, nous avons généré deux fiches méthodologiques simplifiées, destinées aux enquêteurs et aux médecins légistes pour donner un cadre au prélèvement, à l’enregistrement des données sur le terrain et à l’analyse des os brûlés.In both ancient and modern societies, fire and death are often associated. Fire can be linked to the cause or mechanism of death (accidental, suicidal, criminal...) and is also at the center of many burial rituals. Its destructive action is often emphasized, but the essential point is that fire does not totally make a body disappear! Even in cases of extreme charring, bone fragments remain. When a traditional autopsy is no longer an option, all attention must be paid to examining these surviving fragments. Burnt bone undergoes a series of changes during combustion and is therefore difficult to analyze. Despite a vast bibliography on the subject, in France, no methodological consensus has been reached yet on the question of how to deal with charred bodies in a forensic context. The burnt and fragmented remains are often overlooked. Investigators, rarely trained in this type of finding, don't know how to deal with them, and medical examiners are sometimes just as clueless. The scene recovery is often neglected, and only the largest and most "valuable" fragments are removed for analysis. The main purpose of this study is to focus the analysis back on the bone fragment. We want to show that there is no correlation between the size of a fragment and the amount of information it provides and that exhaustive sampling over the scene is essential for reliable analysis. We decided to work on an archaeological sample (bone fragments and raw data from anthropological analysis). This choice was motivated by the availability of a large sample of consistent, reliable data, and allowed us to free ourselves from the ethical and legal restrictions associated with all research on human remains. After ensuring the comparability of material, we included data corresponding to 263 burial structures or bone assemblages that yielded burnt human remains. These data came from the excavation and analysis of three Roman-period necropolises in Italy (Porta Nocera in Pompeii, Porta Mediana in Cumae, and Santa Rosa in the Vatican), as well as the Salammbô Tophet in Carthage, (Tunisia). In this analysis, we have included a total of 277509 burnt bone fragments with a total mass of 258022.9 g. The identification issue was treated in its entirety, from the anatomical determination of bone fragments to the biological identification of the individual. We also incorporated a spatial dimension into the data analysis, to assess the benefits of field recording. In this way, we have highlighted a series of fragments of interest, to be preferentially analyzed, to answer various questions such as determining the minimum number of individuals or highlighting the main biological identification criteria. Unlike expected, the fragments providing the greatest amount of information are not the largest or generally collected by the investigators. We have also demonstrated the value of exhaustive field data recording and anatomical linkage research, for a better understanding of events and their chronology. This is an essential dimension of forensic science, particularly in the criminal context, when dealing with multi-corpse scenes or crime concealment by dispersal. Finally, using all the results obtained, we have generated two simplified methodological worksheets, intended for investigators and medical examiners, to provide a framework for the recovery, field data recording, and analysis of burnt bones

    Vivre et mourir en temps de guerre de la préhistoire à nos jours

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    Tenu à Cahors du 19 au 21 juin 2009, le 59e Congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées proposait aux chercheurs d’explorer la vie des populations passées du Quercy et des régions voisines dans les périodes les plus difficiles qu’elles aient connues, celles des temps de guerre. Il ne s’agissait pas d’étudier l’histoire militaire, mais les répercussions des guerres, proches ou lointaines, sur la société. Cela dans une longue durée, durant laquelle la nature, les implications et les techniques de la guerre changent du tout au tout. De la Préhistoire à la Deuxième guerre mondiale, les apports des auteurs offrent au lecteur un riche ensemble d’informations, souvent originales, qui lui permettront comparaisons et rapprochements

    34 Supplément | 2022

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