35 research outputs found

    Le récit contradictoire et son linguistic turn

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    Nous nous proposons dans cette étude de mettre en évidence les caractéristiques narratologiques, contextuelles et linguistiques de ce que nous appellerons les « récits contradictoires ». Nous désignons par là des récits qui font, en quelque façon, entorse au principe de non-contradiction tel qu’il est défini chez Aristote : « Il est impossible qu’un même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose ». La contradiction narrative n’est pas un ..

    « Qu’est-ce que le vide ? » L’ellipse dans Les Âmes fortes de Jean Giono

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    International audienceAvec Les Âmes fortes, Giono livre un roman particulièrement complexe, notamment en raison des versions contradictoires qu’il propose des mêmes événements, mais aussi à cause des silences du récits : des éléments essentiels à la compréhension sont livrés avec retard ou tout simplement tus. Nous nous penchons donc ici sur la figure structurante de l’ellipse, conçue le pendant formel d’une métaphysique du vide et de l’ennui. Alors que l’ellipse syntaxique, qui participe au travail stylisation de l’oral, n’est que modérément remarquable, les types que nous appelons ellipse logique et ellipse informationnelle, ainsi que l’ellipse narrative et sa variante la paralipse, constituent d’authentiques béances qui mettent le lecteur en demeure de tenter de reconstituer, par une inlassable activité inférentielle, la cohérence locale et globale, parfois sans succès. De ce travail peut naître le sentiment du sublime - ou bien l’impression d’être sans cesse floué et moqué par un texte qui refléterait ironiquement le mystère des événements et des caractères. Enfin, l’ellipse progressive du focalisateur (le sujet du point de vue), dans un roman pourtant dialogué, signe une paradoxale vaporisation du sujet, qui compromet les chances de l’activité herméneutique même

    Le dialogue simonien : enjeux, formes, déviances

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    « Je n'ai pas le don de parole », affirme S., le personnage écrivain du Jardin des Plantes (JP, 957), alter ego de Simon. Il reprend d'ailleurs mot pour mot une déclaration de Simon lui-même, datant de 1971 : « Pardonnez-moi : je n'ai pas le don de parole (c'est d'ailleurs probablement la raison pour laquelle j'écris : si tu veux être peintre, disait Matisse, commence par te couper la langue !) » L'écrivain se définit ainsi comme homme à la langue coupée, condamné au silence par une écriture ..

    Norme psycholinguistique, norme esthétique : le cas de la tmèse

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    International audienceA partir des années 1950, on voit apparaître dans la stylisation du parlé de nouveaux types de phrases, comportant des structures de mises en attente et des inserts qui dévient de la norme à différents égards : déviance morpho-syntaxique, avec par exemple des disjonctions entre pronom clitique et verbe ; déviance syntaxique, avec des structures récursives d’insert dans l’insert ; déviance discursive, avec des inserts assez long pour mettre en péril la mémorisation du premier segment.Ces retardements d’éléments prévisibles appellent une lecture figurale, et nous proposons de nommer tmèse, au sens large, ces disjonctions de divers types senties comme a-normales. Nous proposerons ici d’aborder l’infraction en termes psycholinguistiques. En effet, depuis une quinzaine d’années, certaines études cognitives du traitement des phrases montrent que les structures qui compromettent la compréhension et obligent à des retraitements sont celles qui, comme les tmèses, induisent des coûts de stockage et des coûts d’intégration élevés. Nous souhaitons ainsi évaluer l’impact des limites cognitives de la performance, qui participe au ressentiment collectif de la norme

    Les âges de la réduplication

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    Les figures de répétition ont une vie propre, elles connaissent un avènement, et subissent des phénomènes de mode ou de désaffection. L’approche pragmatique a tout intérêt à tenir compte de cette historicité des formes et des fonctions de la répétition, qui détermine le cadre global d’effets spécifiques. C’est sur l’historicisation d’une figure et de ses différentes réalisations dans le discours littéraire que cette contribution met l’accent, en se limitant à l’étude de la réduplication, ou répétition immédiate et iso-fonctionnelle d’un quelconque segment textuel. À partir d’un corpus original de plusieurs milliers d’occurrences constitué à partir de Frantext, elle montre que cette figure apparaît tardivement dans les textes littéraires, vers le milieu du XIXe siècle, et qu’elle est liée aux expérimentations touchant à la stylisation du parlé. À partir de 1920, elle ne subit plus de changements quantitatifs dans son ensemble, mais elle évolue radicalement d’un point de vue typologique. Trois nouveaux sous-types de réduplication voient le jour et témoignent de la complexification énonciative d’une figure jusque-là cantonnée à des effets d’intensification. L’étude tente d’expliquer cette créativité typologique par des déterminations linguistiques, culturelles et esthétiques.Figures of speech based on repetition have a life of their own, they experience a rise, they are subject to trends of fashion and may at times outdate ; the pragmatic approach has an interest to take into account this historicity of forms and functions, which determines the overall framework of specific effects. This contribution focuses on the typological evolution, in litterary texts, of one particular figure called reduplication, defined as an immediate repetition of any textual segment with no grammatical function variation. On the basis of an original corpus of several thousand occurrences constituted from Frantext, the study shows that reduplication spreads in the mid nineteenth century, and can be related to the stylisation of spoken language in literature. Since 1920, it doesn’t evolve quantitatively, but undergo some radical typological changes. Three new subtypes emerge that shows the enunciative complexity of a figure hitherto restricted to an effect of intensification. The study attemps to explain this typological creativity through linguistic and aesthetic determinations

    RĂ©duplication et progression discursive dans la prose beckettienne

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    « Toute l’œuvre de Beckett sera parcourue de séries exhaustives, c’est-à-dire épuisantes », écrivait Gilles Deleuze dans sa postface à Quad (Deleuze, 1992, p. 60). En effet, l’un des aspects de cette littérature de l’épuisement dont Beckett est l’un des meilleurs représentants, c’est la tentative de dire tout le possible par la réalisation de séries combinatoires. D’un point de vue stylistique, cette exhaustion se réalise fréquemment par la répétition avec infime variation dont on trouve tant..

    Prévisibilité phrastique et style parlé chez Céline

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    Cette contribution souhaite apporter des éléments de réponse à la question suivante : comment des faits de langue parlée sont sélectionnés et transformés pour devenir des faits de style parlé, en particulier au niveau de la syntaxe phrastique ? L’exemple de la prose célinienne, qui a durablement fait évoluer les représentations du parlé en littérature, peut servir de pierre de touche dans cette réflexion. Au sein de l’histoire des formes du style parlé en littérature, les années 1930 constitu..

    Les âges de la réduplication

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    Les figures de répétition ont une vie propre, elles connaissent un avènement, et subissent des phénomènes de mode ou de désaffection. L’approche pragmatique a tout intérêt à tenir compte de cette historicité des formes et des fonctions de la répétition, qui détermine le cadre global d’effets spécifiques. C’est sur l’historicisation d’une figure et de ses différentes réalisations dans le discours littéraire que cette contribution met l’accent, en se limitant à l’étude de la réduplication, ou répétition immédiate et iso-fonctionnelle d’un quelconque segment textuel. À partir d’un corpus original de plusieurs milliers d’occurrences constitué à partir de Frantext, elle montre que cette figure apparaît tardivement dans les textes littéraires, vers le milieu du XIXe siècle, et qu’elle est liée aux expérimentations touchant à la stylisation du parlé. À partir de 1920, elle ne subit plus de changements quantitatifs dans son ensemble, mais elle évolue radicalement d’un point de vue typologique. Trois nouveaux sous-types de réduplication voient le jour et témoignent de la complexification énonciative d’une figure jusque-là cantonnée à des effets d’intensification. L’étude tente d’expliquer cette créativité typologique par des déterminations linguistiques, culturelles et esthétiques.Figures of speech based on repetition have a life of their own, they experience a rise, they are subject to trends of fashion and may at times outdate ; the pragmatic approach has an interest to take into account this historicity of forms and functions, which determines the overall framework of specific effects. This contribution focuses on the typological evolution, in litterary texts, of one particular figure called reduplication, defined as an immediate repetition of any textual segment with no grammatical function variation. On the basis of an original corpus of several thousand occurrences constituted from Frantext, the study shows that reduplication spreads in the mid nineteenth century, and can be related to the stylisation of spoken language in literature. Since 1920, it doesn’t evolve quantitatively, but undergo some radical typological changes. Three new subtypes emerge that shows the enunciative complexity of a figure hitherto restricted to an effect of intensification. The study attemps to explain this typological creativity through linguistic and aesthetic determinations

    Conjonction et jointure : La coordination dans TĂŞte d'Or

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    National audienceL'étude grammaticale de la coordination permet une approche formelle des notions de continu et discontinu dans la poétique claudélienne
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