30 research outputs found

    S’arranger avec l’Église ?

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    The publication of the encyclical Humanae Vitae in 1968 came as a surprise to the French Catholic community. It divided it between a majority of Catholics wishing to use medicalized contraceptive methods and a smaller fraction participating in the development and improvement of self-observation methods (MAOs – the only methods authorized by the Church) and using them. Fifty years later, the aim of this article is to explain the contemporary contraceptive logic of these Catholics and to question the contradiction of positions regarding contraception (medical methods as well as MAOs). It is based on the analysis of some thirty interviews conducted with practicing Catholics. It analyses the diversity of contraceptive trajectories and the plurality of discourses justifying the use of medical and non-medical methods. It shows in particular that the Church’s position can be put away even by practicing Catholics. In particular, it situates their choices regarding contraception within broader representations concerning the couple, gender, sexuality or what could be considered “natural”, highlighting that religious dogma is only one justification among others for diverse practices that can evolve over the course of life.En décembre 1967 est votée en France la loi Neuwirth, qui légalise l’utili- sation de la contraception médicale. Or, à la surprise de la communauté catholique qui espérait qu’elle soit également autorisée par le magistère romain, paraît en 1968 l’encyclique Humanae Vitae, qui réaffirme l’opposition de l’Église à l’utilisation de ces méthodes médicales. La communauté catholique se divise alors entre une majorité de fidèles souhaitant pouvoir utiliser des méthodes contraceptives médicalisées et une fraction plus réduite participant au développement et au perfectionnement des méthodes d’auto-observation (MAO), seules méthodes autorisées par l’Église, et les utilisant. Cinquante ans plus tard, cet article a pour objectif d’expliquer les logiques contraceptives contemporaines des catholiques pratiquant·e·s et d’interroger l’étanchéité des positions à l’égard de la contraception, entre méthodes médicales et MAO, à partir de l’analyse d’une trentaine d’entretiens menés auprès de cette population. Il analyse la diversité des parcours contraceptifs et la pluralité des discours justifiant l’utilisation des méthodes médicales et non médicales, en montrant que la position de l’Église peut être mise à distance même par les catholiques pratiquant·e·s. Il resitue en particulier leurs choix en matière de contraception dans des représentations plus larges concernant le couple, le genre, la sexualité ou encore ce que serait la « nature », en mettant en évidence que le dogme religieux ne constitue qu’une justification parmi d’autres de pratiques diverses et pouvant évoluer au cours de la vie

    Anne-Laure Garcia, MÚres seules. Action publique et identité familiale

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    Dans cet ouvrage issu de sa thĂšse, Anne-Laure Garcia s’attache Ă  comprendre le lien entre politiques publiques et identitĂ© familiale Ă  travers le cas des mĂšres seules en France, RFA et RDA (puis en Allemagne) entre la Belle-Epoque et 1998. Elle utilise Ă  cette fin deux types d’approches : une analyse « par le haut » des constitutions, codes civils et textes de politiques publiques (en s’attachant Ă  montrer et analyser leur Ă©volution au cours du siĂšcle), et une analyse « par le bas », grĂące Ă  ..

    SĂ©verine Mathieu, L’enfant des possibles. Assistance mĂ©dicale Ă  la procrĂ©ation, Ă©thique, religion et filiation

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    SĂ©verine Mathieu s’intĂ©resse dans cet ouvrage aux liens entre AMP (Assistance MĂ©dicale Ă  la ProcrĂ©ation) et Ă©thique religieuse ou non religieuse. Son travail repose sur une enquĂȘte de terrain menĂ©e en 2009 et 2010 au sein d’un CECOS (Centre d’étude et de conservation des Ɠufs et du sperme) et d’un service de biologie de la reproduction. Cette enquĂȘte consiste en l’observation de 138 consultations pour bilan de fertilitĂ©, la rĂ©alisation de 20 entretiens avec 31 personnes engagĂ©es dans une proc..

    CĂ©cile Van de Velde, Sociologie des Ăąges de la vie

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    La catĂ©gorisation de la population en classes d’ñge (« la jeunesse », « l’ñge adulte », « la vieillesse ») est depuis longtemps remise en cause par les sciences sociales. C’est dans le cadre de la critique d’une vision monolithique de ces classes d’ñge que s’inscrit justement le riche ouvrage de CĂ©cile Vande Velde, qui vise Ă  « rompre avec une conception segmentĂ©e des Ăąges de la vie, afin de donner Ă  lire, de la naissance Ă  la mort, les mĂ©tamorphoses des parcours de vie contemporains » (p. 7)..

    Sexuality in contraceptive times. Gender, desire and pleasure in heterosexual relationships (France, 1960s - 2010s)

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    Ce travail de thĂšse porte sur les recompositions de la sexualitĂ© hĂ©tĂ©rosexuelle et des rapports de genre en France, depuis les annĂ©es 1960, dans un contexte de gĂ©nĂ©ralisation de l’utilisation de la contraception mĂ©dicale. Il vise Ă  faire la sociogenĂšse des scripts de la sexualitĂ© « contraceptĂ©e », que cette contraception soit assurĂ©e par des moyens « mĂ©dicaux » (mĂ©thodes hormonales, stĂ©rilet au cuivre, stĂ©rilisation), des mĂ©thodes barriĂšres (prĂ©servatif masculin ou fĂ©minin, diaphragme, spermicides) ou encore par des mĂ©thodes alternatives souvent qualifiĂ©es de « naturelles », comme le retrait ou les mĂ©thodes d’auto-observation (mĂ©thode Ogino, mĂ©thode des tempĂ©ratures, mĂ©thode Billings, mĂ©thode symptothermique). Le travail s’appuie sur trois types de matĂ©riaux : des donnĂ©es d’archives et des tĂ©moignages Ă©crits, une analyse secondaire de donnĂ©es quantitatives et 71 entretiens semi-directifs avec des hommes et des femmes ayant entre 20 et 84 ans. Il s’agit, Ă  partir de ces matĂ©riaux, de rendre compte des reprĂ©sentations naturalisĂ©es de la sexualitĂ©, du dĂ©sir et du plaisir sexuels, ainsi que des rapports de pouvoir qui sont mis au jour par l’étude concrĂšte des pratiques contraceptives et sexuelles.La thĂšse restitue d’abord la construction et le dĂ©roulement de l’enquĂȘte, en interrogeant Ă©pistĂ©mologiquement la sexualitĂ© aux diffĂ©rentes Ăšres de la contraception. Il s’agit de rĂ©flĂ©chir Ă  la construction d’un objet qui ne va pas « de soi », ainsi que de mener une rĂ©flexion mĂ©thodologique sur les conditions de possibilitĂ© d’une telle recherche sur la sexualitĂ©. Puis c’est une dĂ©marche sociohistorique qui est adoptĂ©e, avec l’étude de l’évolution de l’articulation entre sexualitĂ© et contraception, en particulier autour de la diffusion de la contraception mĂ©dicale (annĂ©es 1960-1970) et de celle du prĂ©servatif (annĂ©es 1980-1990). La recherche montre que le plaisir sexuel des femmes n’est pas nĂ© avec la pilule, mais Ă©galement que les rapports de genre autour de la sexualitĂ© se sont largement recomposĂ©s dans cette pĂ©riode, alors que la contraception passait du statut de compĂ©tence masculine Ă  celui de responsabilitĂ© fĂ©minine. En se centrant ensuite sur le milieu des annĂ©es 2010, la thĂšse s’appuie sur l’étude dĂ©taillĂ©e des pratiques contraceptives, pour approcher la sexualitĂ© et les rĂ©flexivitĂ©s sexuelles crĂ©Ă©es par chaque mĂ©thode. Revenant successivement sur les mĂ©thodes mĂ©dicales, les mĂ©thodes barriĂšres et les mĂ©thodes alternatives de contraception, elle met au jour trois types de rĂ©flexivitĂ© sur la sexualitĂ© (attentive, obligatoire et amplifiĂ©e). Le travail contraceptif impliquĂ© par chaque mĂ©thode y est Ă©galement interrogĂ©, de mĂȘme que ses effets en matiĂšre de dĂ©sirs, de plaisirs et de pratiques sexuelles. Enfin, ce travail met en Ă©vidence, grĂące Ă  l’étude de la contraception, certains fondements de la sexualitĂ© hĂ©tĂ©rosexuelle contemporaine. Ce sont en particulier la force de la rĂ©ciprocitĂ©, la centralitĂ© de la pĂ©nĂ©tration pĂ©novaginale et la nĂ©cessitĂ© des disponibilitĂ©s physique et Ă©motionnelle pour le bon dĂ©roulement du script « banal » qui sont mises en Ă©vidence, ainsi que le travail des femmes sur la sexualitĂ© pour produire la spontanĂ©itĂ© de ce script.This thesis focuses on the recomposition of heterosexual sexuality and gender relations in France since the 1960s, in a context of widespread use of medical contraception. It aims to sociogenize the scripts of “contraceptive” sexuality, whether this contraception is provided by “medical” means (hormonal methods, copper IUD, sterilization), barrier methods (male or female condom, diaphragm, spermicide) or by alternative methods often referred to as “natural”, such as withdrawal or self-observation methods (Ogino method, temperature method, Billings method, symptothermic method). The work is based on three types of materials: archival data and written testimonies, secondary analysis of quantitative data and 71 semi-directive interviews with men and women between the ages of 20 and 84. Based on these materials, the purpose of this research is to report on naturalized representations of sexuality, sexual desire and pleasure, as well as power relations that are uncovered through the concrete study of contraceptive and sexual practices.The thesis first gives an account on the construction and conduct of the survey, by epistemologically interrogating sexuality in the different eras of contraception. It is a question of reflecting on the construction of an object that is not “self-evident”, as well as of conducting a methodological reflection on the conditions of possibility of such a research on sexuality. Then a socio-historical approach is adopted, with the study of the evolution of the articulation between sexuality and contraception, in particular around the diffusion of medical contraception (1960-1970) and that of condoms (1980-1990). Research shows that women's sexual pleasure was not born with the pill, but also that gender relations around sexuality were largely recomposed during this period, as contraception shifted from male competence to female responsibility. Focusing then on the mid-2010s, the thesis is based on a detailed study of contraceptive practices, to approach the sexuality and sexual reflexivities created by each method. Returning successively to medical methods, barrier methods and alternative contraceptive methods, it reveals three types of reflexivity on sexuality (attentive, mandatory and amplified). The contraceptive work involved in each method is also examined, as well as its effects on desires, pleasures and sexual practices. Finally, this work highlights, through the study of contraception, some of the foundations of contemporary heterosexual sexuality. In particular, the strength of reciprocity, the centrality of penovaginal penetration and the need for physical and emotional availability for the smooth running of the “ordinary” script are highlighted, as well as women's work on sexuality to produce the spontaneity of this script

    Véronique Blanchard, Régis Revenin et Jean-Jacques Yvorel (dir.), Les Jeunes et la sexualité. Initiations, interdits, identités (XIXe-XXIe siÚcle)

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    S’il apparaĂźt encore important, cinq ans aprĂšs sa parution, de rendre compte de ce recueil de textes articulant jeunesse et sexualitĂ©, c’est que ce riche ouvrage venait en 2010 combler un vide sur le sujet dans le champ des sciences sociales. Comme le soulignent dĂšs l’introduction ses directeurs et sa directrice – dans des propos toujours d’actualitĂ© – le dĂ©bat public autour de ces questions est aujourd’hui majoritairement occupĂ© par un discours « psy » souvent peu fondĂ© sur des enquĂȘtes empi..

    Marie-Carmen Garcia, Amours clandestines. Sociologie de l’extraconjugalitĂ© durable

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    Si « l’infidĂ©lité » a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e en France, ce n’était pas encore le cas des relations extraconjugales durables et clandestines : c’est Ă  cet objet que s’intĂ©resse Marie-Carmen Garcia, qui se penche plus prĂ©cisĂ©ment dans cet ouvrage sur le « dĂ©veloppement d’une relation intime durable et intense comprenant des rapports sexuels (
), Ă  l’insu du ou de la partenaire officiel·le, dans le cadre d’unions hĂ©tĂ©rosexuelles stabilisĂ©es et fondĂ©es sur l’exigence d’exclusivitĂ© amoureuse » (p. 71). ..

    Postface

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    Fin 2013, une vingtaine de jeunes chercheuses et chercheurs, issu·e·s pour la majoritĂ© de l’École normale supĂ©rieure de Lyon et rattaché·e·s Ă  des disciplines variĂ©es mais intĂ©grant tou·te·s la question du genre Ă  leurs travaux, ont Ă©laborĂ© ensemble un projet de dispositif qui leur permettrait d’échanger Ă  travers ce point commun. C’est ainsi qu’est nĂ©, en janvier 2014, le laboratoire junior GenERe (Genre : Ă©pistĂ©mologie & recherches). D’abord, qu’est-ce qu’un « laboratoire junior » ? C’est u..
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