L’éclairage dynamique, un dispositif de médiation. Le cours d’action pour évaluer l’influence de la lumière sur l’expérience visiteur au musée

Depuis le xviiie siècle, architectes et responsables de musée se servent de l’éclairage naturel et artificiel pour éclairer les œuvres et les objets. Aujourd’hui, les praticiens tels que les muséographes, scénographes et concepteurs lumière, en font un outil pour construire des ambiances et guider le regard des visiteurs. Au-delà de mettre les œuvres en valeur, l’éclairage circonscrit ce que l’on montre et indique ce dont on parle. Néanmoins, le potentiel de l’éclairage – en tant que dispositif de médiation participant directement de l’expérience sensible et cognitive des visiteurs –, reste à montrer et à expliciter. Dans cette perspective, nous avons étudié le cours d’expérience des visiteurs dans la Grande Galerie de l’Évolution au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, qui présente une installation d’éclairage dynamique conçue comme une scénographie immersive. Les résultats mettent en évidence les apports de cette installation dans le processus de construction de sens et l’expérience visiteur. L’installation contribue à créer une atmosphère de bien-être, évoque les couleurs de milieux naturels, éclaire ou assombrit l’exposition pour favoriser ou limiter l’attention, agit comme catalyseur d’expériences interpersonnelles et contemplatives. Ces résultats nous encouragent à explorer les potentiels de l’éclairage en tant que dispositif de médiation.Since the 18th century, architects and museum managers have used natural and artificial lighting to light artworks and exhibits. Today, practitioners such as museographers, scenographers and lighting designers use it as a tool to build atmospheres and to guide the visitor’s gaze. Beyond merely highlighting artwork, lighting defines what is shown, and indicates the object of discussion. The potential of lighting – as a mediating device that directly affects the visitor’s sensitive and cognitive experience – remains to be shown and explained. It was from this standpoint that we studied visitor experience in the Grande Galerie de l’Évolution at the Muséum national d’Histoire naturelle in Paris, which presents a dynamic lighting installation conceived as an immersive scenography. We found that this installation plays an important role in the process of constructing sense and visitor experience. It helps to create an atmosphere of well-being, evoking the colors of natural environments, lighting or darkening the exhibits to attract or reduce attention, and acts as a catalyst for interpersonal and contemplative experiences. These results encourage us to explore the potential of lighting as a mediating device

Une approche relationnelle de l’exposition muséale : repenser la conception de l’expérience visitorielle dans les musées d’art à travers l’art conceptuel

At the beginning of the study is contemporary art, divided between admiration and incomprehension on the part of the public. These reactions take roots in the beginning of the 1960s and at the end of the 1970s in a set of practices called “conceptual art”. The primacy being given to the idea on the realized object, conceptual art raises the determining question of the experience from that of the artist to that of the public. Thought as a particular form of relation to the world, the experience in this work of research is understood through the enactive framework as the cognitive, bodily and emotional dynamics of a person. The conduct of stimulated recall interviews with visitors to recent exhibitions, mainly art exhibitions, describes the dynamics of their experiences and reveals a tension between visitors demanding access to the artist's own world as enjoyed by curators and the belief shared by artists and curators of a mediation that hinders the relationship to the works leading them to refuse any explicit form of it. Considering the notion of coupling from enaction as an inevitable and reciprocal influence on a person's perception of the world, the world seen as an interweaving of its own worlds invites to consider a systemic approach to the exhibition. This thesis defends a relational approach to the exhibition as a method of conceiving and experiencing the world in which the relation to the object is no longer exclusive and can pass through the relation to the relation (metaliction) of a person to the artist's own world. This is presented as an aid to the understanding of the works allowing the public to make sense (lictions) in its own way and to make artworks of the exhibited objects. Finally, considering narration as fundamental to human thought, the writing of a scenario in the form of a collective narrative is presented as a methodology that accompanies the conception of an exhibition. The arrangement of a personal story within an experiential framework can provide the audience with a new experience that is close to "reality", whether real or fictional.Au départ de l’étude se situe l’art contemporain, partagé entre l'admiration et l'incompréhension de la part du public. Ces réactions prennent racines au début des années 1960 et à la fin des années 1970 dans un ensemble de pratiques dénommé « art conceptuel ». La primeur étant donnée à l’idée sur l’objet réalisé, l’art conceptuel soulève la question déterminante de l’expérience depuis celle de l’artiste jusqu’à celle du public. Pensée comme forme particulière de relation au monde, l’expérience dans ce travail de recherche est entendue à travers le cadre énactif comme la dynamique cognitive, corporelle et émotionnelle d’une personne. La conduite d’entretiens en remémoration stimulée auprès de visiteurs d’expositions, principalement d’art, récentes décrit la dynamique de leurs expériences et fait apparaître une tension entre des visiteurs en demande d’accès au monde propre de l’artiste tel qu’en bénéficient les curateurs et la croyance partagée par les artistes et les curateurs d’une médiation qui entrave la relation aux oeuvres les conduisant à en refuser toute forme explicite. En considérant la notion de couplage issue de l’énaction comme influence inévitable et réciproque sur la perception du monde par une personne, le monde vu comme une imbrication de mondes propres invite à envisager une approche systémique de l’exposition. Cette thèse défend une approche relationnelle de l’exposition comme méthode de conception et d'expérience du monde dans laquelle la relation à l’objet n’est plus exclusive et peut passer par la relation à la relation (métaliction) d’une personne au monde propre de l’artiste. Cela se présente comme une aide à la compréhension des oeuvres permettant au public de fabriquer du sens (des lictions) à sa façon et de faire oeuvre des objets exposés. Enfin, en considérant la narration comme étant fondamentale à la pensée humaine, l’écriture d’un scénario prenant la forme d’un récit collectif se présente comme une méthodologie qui accompagne la conception d’une exposition. L’agencement d’une histoire personnelle selon un cadre expérientiel peut faire énacter au public véritablement ou de façon fictive une nouvelle expérience proche de la « réalité »

Une approche relationnelle de l'exposition muséale : Repenser la conception de l'expérience visitorielle dans les musées d'art à travers l'art conceptuel

At the beginning of the study is contemporary art, divided between admiration and incomprehension on the part of the public. These reactions take roots in the beginning of the 1960s and at the end of the 1970s in a set of practices called “conceptual art”. The primacy being given to the idea on the realized object, conceptual art raises the determining question of the experience from that of the artist to that of the public. Thought as a particular form of relation to the world, the experience in this work of research is understood through the enactive framework as the cognitive, bodily and emotional dynamics of a person. The conduct of stimulated recall interviews with visitors to recent exhibitions, mainly art exhibitions, describes the dynamics of their experiences and reveals a tension between visitors demanding access to the artist's own world as enjoyed by curators and the belief shared by artists and curators of a mediation that hinders the relationship to the works leading them to refuse any explicit form of it. Considering the notion of coupling from enaction as an inevitable and reciprocal influence on a person's perception of the world, the world seen as an interweaving of its own worlds invites to consider a systemic approach to the exhibition. This thesis defends a relational approach to the exhibition as a method of conceiving and experiencing the world in which the relation to the object is no longer exclusive and can pass through the relation to the relation (metaliction) of a person to the artist's own world. This is presented as an aid to the understanding of the works allowing the public to make sense (lictions) in its own way and to make artworks of the exhibited objects. Finally, considering narration as fundamental to human thought, the writing of a scenario in the form of a collective narrative is presented as a methodology that accompanies the conception of an exhibition. The arrangement of a personal story within an experiential framework can provide the audience with a new experience that is close to "reality", whether real or fictional.Au départ de l’étude se situe l’art contemporain, partagé entre l'admiration et l'incompréhension de la part du public. Ces réactions prennent racines au début des années 1960 et à la fin des années 1970 dans un ensemble de pratiques dénommé « art conceptuel ». La primeur étant donnée à l’idée sur l’objet réalisé, l’art conceptuel soulève la question déterminante de l’expérience depuis celle de l’artiste jusqu’à celle du public. Pensée comme forme particulière de relation au monde, l’expérience dans ce travail de recherche est entendue à travers le cadre énactif comme la dynamique cognitive, corporelle et émotionnelle d’une personne. La conduite d’entretiens en remémoration stimulée auprès de visiteurs d’expositions, principalement d’art, récentes décrit la dynamique de leurs expériences et fait apparaître une tension entre des visiteurs en demande d’accès au monde propre de l’artiste tel qu’en bénéficient les curateurs et la croyance partagée par les artistes et les curateurs d’une médiation qui entrave la relation aux oeuvres les conduisant à en refuser toute forme explicite. En considérant la notion de couplage issue de l’énaction comme influence inévitable et réciproque sur la perception du monde par une personne, le monde vu comme une imbrication de mondes propres invite à envisager une approche systémique de l’exposition. Cette thèse défend une approche relationnelle de l’exposition comme méthode de conception et d'expérience du monde dans laquelle la relation à l’objet n’est plus exclusive et peut passer par la relation à la relation (métaliction) d’une personne au monde propre de l’artiste. Cela se présente comme une aide à la compréhension des oeuvres permettant au public de fabriquer du sens (des lictions) à sa façon et de faire oeuvre des objets exposés. Enfin, en considérant la narration comme étant fondamentale à la pensée humaine, l’écriture d’un scénario prenant la forme d’un récit collectif se présente comme une méthodologie qui accompagne la conception d’une exposition. L’agencement d’une histoire personnelle selon un cadre expérientiel peut faire énacter au public véritablement ou de façon fictive une nouvelle expérience proche de la « réalité »

A relational approach to the museum exhibition : rethinking the design of the visitor experience in art museums through conceptual art

Au départ de l’étude se situe l’art contemporain, partagé entre l'admiration et l'incompréhension de la part du public. Ces réactions prennent racines au début des années 1960 et à la fin des années 1970 dans un ensemble de pratiques dénommé « art conceptuel ». La primeur étant donnée à l’idée sur l’objet réalisé, l’art conceptuel soulève la question déterminante de l’expérience depuis celle de l’artiste jusqu’à celle du public. Pensée comme forme particulière de relation au monde, l’expérience dans ce travail de recherche est entendue à travers le cadre énactif comme la dynamique cognitive, corporelle et émotionnelle d’une personne. La conduite d’entretiens en remémoration stimulée auprès de visiteurs d’expositions, principalement d’art, récentes décrit la dynamique de leurs expériences et fait apparaître une tension entre des visiteurs en demande d’accès au monde propre de l’artiste tel qu’en bénéficient les curateurs et la croyance partagée par les artistes et les curateurs d’une médiation qui entrave la relation aux oeuvres les conduisant à en refuser toute forme explicite. En considérant la notion de couplage issue de l’énaction comme influence inévitable et réciproque sur la perception du monde par une personne, le monde vu comme une imbrication de mondes propres invite à envisager une approche systémique de l’exposition. Cette thèse défend une approche relationnelle de l’exposition comme méthode de conception et d'expérience du monde dans laquelle la relation à l’objet n’est plus exclusive et peut passer par la relation à la relation (métaliction) d’une personne au monde propre de l’artiste. Cela se présente comme une aide à la compréhension des oeuvres permettant au public de fabriquer du sens (des lictions) à sa façon et de faire oeuvre des objets exposés. Enfin, en considérant la narration comme étant fondamentale à la pensée humaine, l’écriture d’un scénario prenant la forme d’un récit collectif se présente comme une méthodologie qui accompagne la conception d’une exposition. L’agencement d’une histoire personnelle selon un cadre expérientiel peut faire énacter au public véritablement ou de façon fictive une nouvelle expérience proche de la « réalité ».At the beginning of the study is contemporary art, divided between admiration and incomprehension on the part of the public. These reactions take roots in the beginning of the 1960s and at the end of the 1970s in a set of practices called “conceptual art”. The primacy being given to the idea on the realized object, conceptual art raises the determining question of the experience from that of the artist to that of the public. Thought as a particular form of relation to the world, the experience in this work of research is understood through the enactive framework as the cognitive, bodily and emotional dynamics of a person. The conduct of stimulated recall interviews with visitors to recent exhibitions, mainly art exhibitions, describes the dynamics of their experiences and reveals a tension between visitors demanding access to the artist's own world as enjoyed by curators and the belief shared by artists and curators of a mediation that hinders the relationship to the works leading them to refuse any explicit form of it. Considering the notion of coupling from enaction as an inevitable and reciprocal influence on a person's perception of the world, the world seen as an interweaving of its own worlds invites to consider a systemic approach to the exhibition. This thesis defends a relational approach to the exhibition as a method of conceiving and experiencing the world in which the relation to the object is no longer exclusive and can pass through the relation to the relation (metaliction) of a person to the artist's own world. This is presented as an aid to the understanding of the works allowing the public to make sense (lictions) in its own way and to make artworks of the exhibited objects. Finally, considering narration as fundamental to human thought, the writing of a scenario in the form of a collective narrative is presented as a methodology that accompanies the conception of an exhibition. The arrangement of a personal story within an experiential framework can provide the audience with a new experience that is close to "reality", whether real or fictional

Dans la tête des artistes ? Étude de l’expérience de création artistique située

International audienc

Entretien en reviviscence stimulée de Claudia Cortés Espejo sur l’œuvre collaborative « Le Théâtre des Monstres », Canal Saint-Pierre, Lille.

Dans cette séquence, Claudia souhaite retranscrire ses brouillons de « personnages monstrueux » sur ordinateur. Elle fait des dessins au propre, le clean, sur le programme TVPaint en regardant les références du dessin. L’objectif est de les faire « correctement » pour être en accord avec ce qui a déjà été dessiné. Or Claudia se rend compte qu’elle « fait vraiment n'importe quoi », qu’elle est « dans un autre mind state » car « normalement il ne faut pas faire un clean directement du dessin, mais il faut d'abord faire le brouillon de mouvement et après faire dessus le clean » au risque de perdre du temps et de faire des erreurs pour animer par la suite

À l’écoute des créateurs en résidence

International audienceDans le cadre de la première édition du Video Mapping Festival, treize créateurs en résidence sur le site d’Arenberg Creative Mine, ont élaboré des œuvres diffusées lors d'une soirée en mars 2018 à Lille. Ces résidences ont été l’occasion de réaliser des recherches sur l’expérience de création, guidées par les questions suivantes : pouvons-nous accéder à la dynamique de création vécue par les créateurs ? Si oui, que pouvons-nous observer et comprendre de cette dynamique de création ? Quelles perspectives offre cette compréhension ? En étudiant le vécu intime des créateurs pendant leur activité de production, nous questionnons les modalités de création en résidence

Entretien en reviviscence stimulée de Thomas Voillaume sur son œuvre « am-i », Ilôt Comtesse, Lille.

Dans cette séquence, Thomas cherche dans le logiciel qu’il utilise les pièces triangulaires qu’il pense avoir découpées et qui vont compléter son « puzzle », le pied de la statue qu’il monte. Il ne trouve pas le numéro correspondant donc il mesure une pièce découpée pour vérifier qu’il n’a pas fait d’erreur. Parfois il se « trompe dans les numéros et dans les mesures ». Il se rend compte qu’il n’a pas découpé la bonne plaque donc il doit « tout enlever » ce qu’il avait commencé à monter et retracer une nouvelle planche. Thomas change d’activité tous les quarts d’heure environ, ce qui le rend « content » avant d’ « en avoir marre » à nouveau

Entretien en reviviscence stimulée de Donato Maniello sur l’œuvre collaborative « ARENBERG MINE : Mémoires du fond », l'Hybride, Lille

Dans la première séquence, Donato essaye d’extraire du texte d’un vieux document pour lui appliquer un effet vidéo. Ensuite, il cherche à convertir l’image du prince d’Arenberg en image vectorielle, mais il rencontre des difficultés. Par la suite, il explique qu’il se parle à lui-même et va même jusqu’à insulter le logiciel car il « déteste » cette phase de son travail (valence - 3). Il explique que chaque fois qu’il a déposé un bâtiment dans un dossier, il ferme ce dossier pour avoir une vue dégagée de ceux qu’il lui reste à travailler. Avec l’aide de sa coéquipière, Valeria Amoretti, il nomme chaque dossier