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    Autonomie et travail.

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    De façon générale, le concept d'autonomie est la capacité de se gouverner selon ses propres règles et signifie " qui ne dépend que de soi " ou " ce dont on peut disposer " ou encore en droit, on parle d'autonomie pour désigner un Etat régi par ses propres lois. Ce concept est assez peu présent en sociologie et ne fait presque jamais partie des dictionnaires, vocabulaires ou manuels de sociologie - à l'exception de l'ouvrage sur le travail de Lallement (2007, p 251) et de celui de Everaere sur " autonomie et collectifs de travail " (1999) - alors qu'il fait l'objet d'importants développements dans d'autres disciplines comme la biologie ou la psychologie. Varela (1989, p. 11) montre en quoi l'autonomie est une propriété de tout être vivant qui construit son propre cadre d'existence et de sens ; il tente de nous affranchir d'une pensée déterministe fondée sur la commande, dispositif extérieur et hétéronome visant à nous influencer. Bettelheim (1972, p. 168) montre que dans toute situation, même relevant d'une institution totalitaire comme les camps de concentration, l'autonomie est la condition de la vie et de la survie : " la survie dépendait souvent de la capacité de l'individu à préserver une certaine initiative, à demeurer maître de quelques aspects importants de la vie, en dépit d'un environnement assez écrasant "

    La théorie de la régulation sociale : repères introductifs

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    National audienceToute société vit à coups de " réglages " entre les différentes composantes de la vie sociale, de l'économie, de la politique, de la culture, mais aussi à coup " d'arbitrages " entre l'intégration et l'exclusion, entre l'État protecteur et le marché destructeur ou encore à coups de " compromis " entre les décisions prises " en haut " et leur mise en Ɠuvre " en bas ", entre la subordination et la volonté d'y déroger par affirmation de son autonomie. Vivre en société et transformer les organisations repose sur des interactions qui créent des règles: ces règles permettent la communication et l'échange social, la collaboration et le conflit, l'arbitrage et le compromis. Selon Jean-Daniel Reynaud (1997, 1999), la vie des règles, leur élaboration et leur renouvellement constituent une régulation sociale qui est l'objet même de la Théorie de la Régulation Sociale qu'il élabore tout au long de son parcours; cette théorie permet de comprendre les modalités de construction d'obligations sociales auxquelles les individus se soumettent, du fait que ces règles sociales sont le produit endogène de leurs relations. Si elle a pour point de départ le domaine des relations professionnelles, elle s'en éloigne ensuite pour devenir une théorie générale de l'échange social. Les débats et prolongements auxquels elle donne lieu (de Terssac, 2003), montrent la fécondité de cette théorie, mais aussi son caractère ouvert

    Vers un syndicalisme d'organisation ?

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    International audienceBĂ©roud et Yon (2011) rappellent les faiblesses du syndicalisme français avec son taux de syndicalisation trĂšs bas (8 % de la population active), une compĂ©tition syndicale renforcĂ©e, des mobilisations sociales qui ne parviennent pas Ă  canaliser la conflictualitĂ© dormante, entraĂźnant un dĂ©calage entre le monde rĂ©el du travail et sa reprĂ©sentation. Andolfatto et LabbĂ©, (2009) avaient mis au jour ce dĂ©clin du syndicalisme français en parlant d’un syndicalisme sans adhĂ©rent tirant sa lĂ©gitimitĂ© plus de la reconnaissance par l’État que de la confiance des travailleurs. Nous voudrions discuter la conclusion selon laquelle il y aurait un fossĂ© entre le monde du travail rĂ©el et sa reprĂ©sentation syndicale. En effet, nos recherches dans la fonction publique territoriale ont fait Ă©merger une activitĂ© syndicale singuliĂšre chez les membres Ă©lus du CHSCT qui montre l’émergence d’un syndicalisme de proximitĂ© tĂ©moignant d’un rapprochement du reprĂ©sentant syndical de la personne qui travaille et du milieu ; ce rapprochement est une rĂ©ponse aux malaises organisationnels vĂ©cus et exprimĂ©s par les salariĂ©

    Le client : co-producteur de l'organisation ?

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    International audiencePour le sociologue, le " client et le bureaucrate "3 forment un couple paradoxal dont on a opposé les logiques sans essayer de penser leur coopération : en même temps que les producteurs produisent des objets, ils produisent les sujets sociaux qui vont les consommer. D'un côté le client pourrait être un acteur assez détestable du fait de son action supposée au sein du marché et de ses effets destructifs sur l'organisation: " L'horreur économique " de Forrester (1996) consacre cette di-vision des " bien-pensants " et des " mal-agissants " qui détériorent inexorablement les conditions " du " travail (statut, garantie, protection) et les conditions "de" travail (horaires, rythme, flexibilité, mobilité); la précarisation et la soumission aux rythmes du marché caractériseraient l'action négative du client. D'un autre côté, le client serait un acteur estimable puisque la production n'existe que par et pour lui (Hammer et Champy, 1993)4. Ce triomphe du client résulterait du fait qu'il est non seulement le destinataire de toute production qui se détruit et se renouvelle par la consommation, mais aussi un réparateur des procédures des producteurs qu'il requalifie et complète: il prendrait part au en charge le travail des prescripteurs, et modifierait les relations de pouvoir en sa faveur. Il faut se garder d'une vision unique du client, mais analyser chacune des figures (consommateur, usager, citoyens, patient etc) derrière lesquelles se logent des préoccupations différentes comme l'a si bien montré Cochoy (2002b). On s'intéresse ici à un type de client particulier, non celui qui co-produit le service et donc travail pour obtenir une prestation, mais à celui qui fait irruption dans l'entreprise ou que l'entreprise a invité pour modifier les rapports entre organisation et marché : ce client industriel ou particulier intervient soit pour stabiliser le marché dont les fluctuations sont difficiles à gérer, soit pour déstabiliser l'organisation dont les rigidités supposées sont qualifiées de contre-performantes. On ne s'intéresse pas au travail du client, ni au client-producteur, mais au client-organisateur qui rationalise, calcule, gère et participe à un travail d'organisation qu'il convient d'analyser

    Les enjeux organisationnels de la qualité : une mise en perspective

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    National audienceEn quelques annĂ©es, les politiques de la qualitĂ© ont non seulement Ă©tĂ© mises en Ɠuvre par un nombre croissant d'entreprises, mais cette mise en Ɠuvre, ses aspects et ses enjeux ont suscitĂ© un intĂ©rĂȘt grandissant de la part des chercheurs en sciences sociales. La prolifĂ©ration conjointe des dĂ©marches qualitĂ© et des Ă©tudes qui lui sont consacrĂ©es nous offre l'occasion de rĂ©flĂ©chir sur les raisons de cette prolifĂ©ration mĂȘme, et donc sur les motifs qui en justifient la poursuite. Si l'attention des chercheurs, d'abord focalisĂ©e sur le rĂŽle de la qualitĂ© dans les relations partenariales, s'oriente de plus en plus sur les effets organisationnels de la qualitĂ©, la mise Ă  jour de ces effets a tĂŽt fait de nous ramener vers l'extĂ©rieur, et notamment vers la place du « client » dans le « pilotage qualitĂ© » des organisations

    La construction des arrangements temporels : une analyse d'accord sur 11 ans

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    International audienceUne Ă©tude de cas sur les accords d'entreprise dans une rĂ©gion française (1984-94) montre que le temps de travail constitue en matiĂšre de nĂ©gociation un objet de recherche complexe. Le temps de travail possĂšde une forte lĂ©gitimitĂ© sociale, car les syndicats signent entre 86 et 99% des accords. Si l'association de la question des salaires aux nĂ©gociations demeure importante (42% des cas), I'Ă©clatement des thĂšmes du temps de travail s'oppose Ă  la vision simpliste de la traduction du temps en une logique de compensation monĂ©taire et quantitativement mesurable. Nous montrons au contraire que la logique de nĂ©gociation est multiple. Elle peut ĂȘtre repartie en 6 classes distinctes d'activitĂ© nĂ©gociatoire. Une premiĂšre catĂ©gorie met au centre le temps de non-travail dans l'entreprise et renvoie Ă  la notion du " temps des congĂ©s ". La deuxiĂšme classe traite de la reconduction de dispositifs antĂ©rieurs " le temps confirmĂ© ". La classe 3 met au centre la modulation de la durĂ©e du travail et renvoie Ă  la notion du " temps des marchĂ©s ". La classe 4 se concentre sur le travail Ă  temps partiel et renvoie Ă  la notion du " temps individualisĂ© ". Une cinquiĂšme catĂ©gorie se distingue par l'intĂ©rĂȘt qu'elle porte Ă  la question des horaires et renvoie au " temps des machines ". La classe 6 enfin porte sur les dynamiques sociales d'un Ă©change amĂ©nagement du temps de travail contre la rĂ©duction de la durĂ©e du travail et renvoie Ă  la notion du " temps Ă©changĂ© "

    Au-delà de la traçabilité : la mappabilité. Deux notions connexes mais distinctes pour penser les normes de management

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    En redĂ©finissant la traçabilitĂ© comme aptitude au traçage, nous dĂ©couvrirons, prĂ©cisĂ©ment, que cette aptitude s'accompagne d'un enjeu connexe que le terme indigĂšne semble masquer. Nous proposerons ainsi de distinguer “ traçabilitĂ© ” (l'aptitude au traçage : qui fait les choses et quelles choses sont faites) et “ mappabilitĂ© ” (de l'anglais “ to map ” : cartographier). Par mappabilitĂ©, nous dĂ©signerons l'aptitude des opĂ©rations Ă  se laisser dĂ©crire, mettre en graphe : passer de “ qui fait les choses/quelles choses sont faites ” Ă  “ comment les personnes font/comment les choses sont faites ”. La mise en relation des deux termes nous semble nĂ©cessaire Ă  la pleine comprĂ©hension des processus sociaux impliquĂ©s dans la mise en Ɠuvre des normes de management

    La théorie de la régulation sociale : repÚres introductifs

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    Toute sociĂ©tĂ© vit Ă  coups de « rĂ©glages » entre les diffĂ©rentes composantes de la vie sociale, de l’économie, de la politique, de la culture, mais aussi Ă  coup « d’arbitrages » entre l’intĂ©gration et l’exclusion, entre l’État protecteur et le marchĂ© destructeur ou encore Ă  coups de « compromis » entre les dĂ©cisions prises « en haut » et leur mise en Ɠuvre « en bas », entre la subordination et la volontĂ© d’y dĂ©roger par affirmation de son autonomie. Vivre en sociĂ©tĂ© et transformer les organisations repose sur des interactions qui crĂ©ent des rĂšgles : ces rĂšgles permettent la communication et l’échange social, la collaboration et le conflit, l’arbitrage et le compromis. Selon Jean-Daniel Reynaud (1997, 1999), la vie des rĂšgles, leur Ă©laboration et leur renouvellement constituent une rĂ©gulation sociale qui est l’objet mĂȘme de la ThĂ©orie de la RĂ©gulation Sociale qu’il Ă©labore tout au long de son parcours; cette thĂ©orie permet de comprendre les modalitĂ©s de construction d’obligations sociales auxquelles les individus se soumettent, du fait que ces rĂšgles sociales sont le produit endogĂšne de leurs relations. Si elle a pour point de dĂ©part le domaine des relations professionnelles, elle s’en Ă©loigne ensuite pour devenir une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’échange social. Les dĂ©bats et prolongements auxquels elle donne lieu (de Terssac, 2003) montrent la fĂ©conditĂ© de cette thĂ©orie, mais aussi son caractĂšre ouvert.Every society lives with "adjustments" between the different components of social life, that is economy, politics, culture, but also some "arbitrage" between integration and exclusion, between the welfare state and the market or "compromise" between the decisions taken in a "top-down" approcah and their implementation "below", between subordination and desire to depart from it by asserting its autonomy. Living in a society and transforming organizations is done on the basis of interactions that create rules.  These rules allow communication and social exchange, collaboration and conflict, arbitration and compromise. According to Jean-Daniel Reynaud’s theory (1997, 1999), the life of rules, their development and renewal is a social regulation that is the object of the Theory of Social Control he developed throughout his career; this theory helps to understand how to build social obligations to which individuals will subject themselves, because these social rules are the endogenous product of their relationship. If the theory’s starting point is the field of industrial relations, it has moved away from this specific field to become a more general theory of social exchange. The discussions and extensions to which it gives rise (in Terssac, 2003), show the fruitfulness of this theory, but also its openness and usefulness

    La théorie de la régulation sociale : repÚres introductifs

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    Toute sociĂ©tĂ© vit Ă  coups de « rĂ©glages » entre les diffĂ©rentes composantes de la vie sociale, de l’économie, de la politique, de la culture, mais aussi Ă  coup « d’arbitrages » entre l’intĂ©gration et l’exclusion, entre l’État protecteur et le marchĂ© destructeur ou encore Ă  coups de « compromis » entre les dĂ©cisions prises « en haut » et leur mise en Ɠuvre « en bas », entre la subordination et la volontĂ© d’y dĂ©roger par affirmation de son autonomie. Vivre en sociĂ©tĂ© et transformer les organisations repose sur des interactions qui crĂ©ent des rĂšgles : ces rĂšgles permettent la communication et l’échange social, la collaboration et le conflit, l’arbitrage et le compromis. Selon Jean-Daniel Reynaud (1997, 1999), la vie des rĂšgles, leur Ă©laboration et leur renouvellement constituent une rĂ©gulation sociale qui est l’objet mĂȘme de la ThĂ©orie de la RĂ©gulation Sociale qu’il Ă©labore tout au long de son parcours; cette thĂ©orie permet de comprendre les modalitĂ©s de construction d’obligations sociales auxquelles les individus se soumettent, du fait que ces rĂšgles sociales sont le produit endogĂšne de leurs relations. Si elle a pour point de dĂ©part le domaine des relations professionnelles, elle s’en Ă©loigne ensuite pour devenir une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’échange social. Les dĂ©bats et prolongements auxquels elle donne lieu (de Terssac, 2003) montrent la fĂ©conditĂ© de cette thĂ©orie, mais aussi son caractĂšre ouvert.Every society lives with "adjustments" between the different components of social life, that is economy, politics, culture, but also some "arbitrage" between integration and exclusion, between the welfare state and the market or "compromise" between the decisions taken in a "top-down" approcah and their implementation "below", between subordination and desire to depart from it by asserting its autonomy. Living in a society and transforming organizations is done on the basis of interactions that create rules.  These rules allow communication and social exchange, collaboration and conflict, arbitration and compromise. According to Jean-Daniel Reynaud’s theory (1997, 1999), the life of rules, their development and renewal is a social regulation that is the object of the Theory of Social Control he developed throughout his career; this theory helps to understand how to build social obligations to which individuals will subject themselves, because these social rules are the endogenous product of their relationship. If the theory’s starting point is the field of industrial relations, it has moved away from this specific field to become a more general theory of social exchange. The discussions and extensions to which it gives rise (in Terssac, 2003), show the fruitfulness of this theory, but also its openness and usefulness

    Régulation politique et régulation d'usage dans le temps de travail

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    International audienceDans cet article nous ne parlons pas de la rĂ©gulation du temps de travail, mais des rĂ©gulations sociales, au sens dĂ©fini par Reynaud (1999), qui traversent la production de l'ordre temporel, centrĂ© sur le temps de travail, comme temps dominant : l'analyse d'une loi du 25 Juillet 1994 autorisant l'Ă©pargne de temps pour des congĂ©s de longue durĂ©e, servira de terrain pour expliciter ces rĂ©gulations sociales. Ces rĂ©gulations sont d'abord politiques, dans la mesure oĂč l'acteur politique donne la direction Ă  suivre par les lois qu'il formule : ces rĂ©gulations politiques, sont avant tout cognitives, puisqu'elle consistent Ă  Ă©laborer des catĂ©gories pour lire la rĂ©alitĂ©, construire le problĂšme et esquisser une solution. Si la rĂ©gulation politique fixe le cadre des marchandages, elle s'accompagne de rĂ©gulations locales que dĂ©veloppent les destinataires qui donnent son effectivitĂ© Ă  la loi: les destinataires, qu'il s'agisse des nĂ©gociateurs produisant des accords collectifs ou des usagers utilisant ces accords, reprennent l'initiative face Ă  la rĂ©gulation politique centralisĂ©e. Nous terminerons cet article sur la question si les rĂ©gulations d'usage du temps sont liĂ©es Ă  la question du genre
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