41 research outputs found

    Le bois-Ă©nergie en RhĂ´ne-Alpes : vers une intelligence commune

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    In the French region Rhône-Alpes, the resource is abundant but hardly accessible due to the sharp relief. Thus, developing energy wood is constricted by a series of challenges. The question addressed in this note is how can be built a shared approach, organized by groups from different sectors.At national scale, the compartmentalization of energy and forest policies induces coordination issues for the actors at regional scale. Energy wood is a by-product for these two sectors. Hence, they face issue to coordinate with each other. Accessing information about regional resource availability and consumption are key issues for actors. In the 1980s and the 1990s, local and regional initiatives were progressively structured. Then, in the 2000s, incentives for important boilers and combined heat and power aroused tensions. New configurations resulted from these changes, more or less resistant, to adapt to this new demand. First, demonstrations were made, and then experiences from these demonstrations were discussed in groups. Collectives dedicated to energy wood emerged, based on these groups, with new importance to some actors, like the representatives of the French national agency for environment and energy (ADEME) at local scale, or the energy technology cluster, Tenerrdis, at regional scale, as regional leaders. Indeed, the need for database providing enough information about resource availability and consumption highlighted the importance of these actors. The openness of such database is an important question and so is their aim: help to settle the future national policies, facilitator for local leadership, commercial use for sector actors or prevention to wood smoke pollution? In several other French regions exist different other attempts to provide such database, for instance in the adjacent Auvergne region, but the Rhône-Alpes region gather different observatories, in particular regarding air quality and local leadership.Our work suggests that the different policies related to energy wood face difficulties to converge and set up goals shared by both the energy sector and the forest sector. Observatories and database about resource availability and consumptions represent an important issue to arouse a common intelligence between these different collectives.Dans une région française, Rhône-Alpes, où la ressource est abondante mais difficilement accessible du fait notamment d’un relief marqué, le développement du bois-énergie présente plusieurs défis. La question posée par cette note est celle des modalités de construction d’une démarche commune structurée par des groupes d’acteurs appartenant à des filières différentes.Le cloisonnement à l’échelle nationale des politiques de l’énergie et de la forêt pose en effet des problèmes de coordination au niveau régional pour les différents acteurs. Le bois-énergie demeure un coproduit entre ces deux filières qui, de ce fait, se coordonnent difficilement. L’accès à l’information quant à la ressource disponible en termes d’accessibilité et aux consommations déjà existantes est un enjeu primordial pour les acteurs. La structuration progressive dans les années 1980 et 1990 des initiatives locales puis régionales s’est difficilement accommodée de l’arrivée de projets de très forte puissance dans les années 2000. De nouvelles configurations d’acteurs se sont dessinées, plus ou moins solides, afin de s’adapter à cette nouvelle demande. Passant par des opérations pilotes destinées à servir de démonstrations et de base d’expérience pour les acteurs, discutées ensuite en groupes de travail, ces configurations ont fait émerger de nouveaux collectifs dédiés au bois-énergie. Certains acteurs publics extérieurs aux administrations et agences de l’État ont pris une importance nouvelle au cours de cette période, comme les Espaces info-énergie, ou le pôle de compétitivité Tenerrdis en tant qu’animateurs de la filière. En effet, le besoin de pilotage de bases de données offrant une visibilité sur la ressource et les consommations a permis de mettre en valeur cette catégorie d’acteurs. La question de l’ouverture de ces bases de données se pose activement, ainsi que celle de leur finalité : aide à la préparation de futures politiques nationales, facilitation de l’animation locale, utilisation par les professionnels pour alimenter leurs démarches commerciales, prévention des enjeux de pollutions aux particules fines ? Il existe, dans d’autres régions, différentes tentatives pour porter des outils de connaissance du bois en tant que combustible (en Auvergne par exemple), mais Rhône-Alpes concentre plusieurs observatoires, relevant de plusieurs de ces questions, notamment la question de la qualité de l’air et celle de l’animation locale.Au final, nous montrons que les différentes politiques dont le bois-énergie relève rencontrent des difficultés pour converger et mettre en place des objectifs partagés entre forêt d’un côté et énergie et climat de l’autre. Les observatoires et bases de données sur la ressource et les consommations existantes représentent un enjeu important pour qu’émerge une intelligence commune à ces différents collectifs

    Entre forĂŞt et Ă©nergie : composer la transition : le cas du bois-Ă©nergie en Auvergne et RhĂ´ne-Alpes

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    The thesis uses the case of fuelwood to study how energy transition causes changes in natural resources management. Our work is based upon two case studies, French regions Auvergne and Rhône-Alpes, and we follow configurations from local to national levels. Balance of powers induced by asymetries of information on the available resource and the development of a common action along different levels of scale are our two main threads. In the first part, the chapter 1 focuses on relationships between forest and energy but also territorial, environmental and climatic policies. Our work highlights the spatial constraints wheighing upon forest resource. Fuelwood resource is different from other renewable energies because of its difficulties of access and its slow renewal, whereas solar or wind energies are infinite. Those bio-physical barriers are the reason for struggles between forest and energy stakeholders regarding which supply models to prefer: on the one hand, forest stakeholders advocate small boilers using local resource in small quantities, whereas, on the other hand, energy stakeholders prefer important boilers requiring long road transportation (hence more CO2 emissions) but enabling economies of scale. Moreover, there is important internal problems in the forest sector, which represents the second most important source of trade deficit in France (after hydrocarbons) and experiences difficulties to sell national timber. Therefore, we present a context with strong uncertainties, both political and scientific. In the second chapter we conduct a statistical typology on fuelwood in Europe, in order to characterise more objectively the French situation. Then, the thesis analyses the sequences of the development of fuelwood in France, since the 1970s, to show how its use became progressively more rational. In the second part, our work investigates how national policies are dealt with by regional stakeholders, in Auvergne in chapter 3, then in Rhône-Alpes in chapter 4. This part underlines in particular the importance of asymetries of information among actors networks, the need for reliable tools and the different roles of forest and energy sector at regional level. Third part emphasizes, in chapter 5, that fuelwood can be analyzed as a common good and the need for polycentricity, i.e. multiple control levels. Finally, chapter 6 demonstrates how the assignation of a political value to fuelwood, and more generally to the energy and environmental transition, change balance between levels, from local to national.La thèse pose le problème des modifications de gestion des ressources naturelles provoquées par la transition énergétique, à partir de l'exemple du bois-énergie. Deux cas d'études, les régions Auvergne et Rhône-Alpes, permettent un suivi de ces configurations de l'échelle locale à l'échelle nationale. Les rapports de pouvoir induits par les asymétries d'information sur la ressource disponible et l'élaboration d'une action commune sur plusieurs niveaux d'échelles constituent les deux fils conducteurs de ce travail. La première partie du travail analyse, au chapitre 1, les relations entre politiques forestières et énergétiques, mais aussi territoriales, environnementales et climatiques. La contrainte spatiale pesant sur la ressource forestière est mise en avant. En effet, la ressource en bois-énergie se différencie des autres énergies renouvelables par sa difficulté d'accès et la lenteur de son renouvellement quand les énergies solaires ou éoliennes sont infinies. Ces barrières bio-physiques créent des tensions entre acteurs de la forêt et de l'énergie pour ce qui concerne les modèles d'approvisionnement à privilégier: d'un côté, les acteurs forestiers prônent de petites chaufferies consommant la ressource locale en quantités modérées, quand les acteurs issus de l'énergie préfèrent de grandes chaufferies, nécessitant un plus long transport de la ressource pour réaliser des économies d'échelle. À cette opposition s'ajoutent de fortes tensions internes dans la filière bois, qui est le deuxième poste de déficit commercial en France après les hydrocarbures et qui peine à valoriser industriellement son propre bois. Nous exposons donc un contexte de fortes incertitudes, tant politiques que scientifiques. Le deuxième chapitre présente une typologie statistique de l'Europe du bois-énergie afin de caractériser la place de la France. Puis, nous proposons une analyse des séquences de l'essor du bois-énergie en France, depuis les années 1970, pour montrer comment l'utilisation du bois-énergie s'est progressivement rationalisée. La deuxième partie explore comment les politiques nationales sont assimilées par les acteurs régionaux, en Auvergne au chapitre 3, puis en Rhône-Alpes au chapitre 4. Cette partie souligne notamment l'effet des dissymétries d'information dans les réseaux d'acteurs et le besoin d'outils fiables, ainsi que le rôle différent joué par les filières bois et énergie au niveau régional. La troisième partie développe au chapitre 5 en quoi le bois-énergie peut être traité sous l'angle du bien commun, et le besoin de polycentricité, c'est-à-dire de niveaux de contrôles multiples. Enfin, le chapitre 6 aborde comment l'attribution d'une valeur politique et morale au bois-énergie, et plus largement, à la transition énergétique et environnementale, modifie les rapports entre niveaux d'échelle, du local au national

    Four scenarios for urban energy coordination: large companies, local authorities, state intervention and cooperative actors

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    International audiencePressed by the urgent need to mitigate climate change, renewable energy sources are already replacing fossil fuels. Temporary drops in the spot price of electricity now occur in Europe when peak solar and wind output coincides with slack demand. Management of intermittent energy sources and energy storage are consequently crucial issues for the medium term. Two possible routes are of particular importance: on the one hand, funding of generating capacity – via a market instrument yet to be devised – to cover only periods of peak demand and intermittent supply; on the other temporary demand-side management of end-users. These two routes have been studied in detail by energy actors and encouraged by public-sector sponsorship of research. But they have so far made no allowance for local authorities, resident groups and intermediate bodies, despite the fact that they are playing an increasingly important part in deploying renewables and achieving greater energy efficiency. Being more complex than commercial transactions, the relations between the various actors have given rise to sharply divergent analysis by different disciplines. The socio-technical approach – a current of thought in the social sciences – has largely demonstrated the links between technology and society: the effect of institutional regulation on energy governance (Poupeau, 2013) and the deployment of technical systems (Berkhout et al, 2004; Geels and Schot, 2007); the organization of large technical networks and its subsequent dependence paths (Coutard, 2002); the enmeshing of town planning and networks (Dupuy et al, 2008; Rutherford and Coutard, 2014). Our purpose is not to discuss their findings, simply to illustrate the various forms of interdependency between the political, urban, organizational and technological dimensions of energy in a manner accessible to decision-makers and the general public. To achieve this, we propose four scenarios for coordinating energy in an urban environment between now and 2040. The scenarios are based on research carried out as part of the Ecoquartier Nexus Energie project, funded by Ademe and involving a dozen Grenoble researchers specializing in planning, economics, sociology, management and technology. We present here the broad lines of the Ecoquartier Nexus Energie research action and the method used to script and summarize the four scenarios, centring on four pivotal actors: - Large companies, supplying urban energy systems; - Local authorities, steering territorial planning;- The State, acting as the central power framing rules and regulations; and- Cooperative actors, collectives seeking to regain control over housing and energy

    La construction d'observatoires du bois-Ă©nergie : renouvellement du rapport Ă  la ressource.: Les cas de l'Auvergne et de RhĂ´ne-Alpes.

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    International audienceUntil the 19th century, the forest represented a very important energy resource. During the 20th century it was replaced by hydrocarbon then nuclear. Today, its reinsertion into the energy mix causes information and socio-technical issues.This presentation will study how the development of regional databases, in opposition to national databases, reveals local and territorial reconfigurations. The inaccuracy of national databases appeared during the 2000s, leading regional actors to develop alternative tools to meet national bioenergy targets (fuelwood is the 1st renewable energy in France and Europe). Those information systems are not a technical innovation but renew natural resource management and highlight changes in a multi-level perspective. Hence, the issue of equity between resource users is implicitly asked.Behind those databases, power struggles develop between forest, energy and local authority actors to control a crucial resource for energy transition. The need for reliable and accurate data is the basis for economical and ecological issues. This presentation will focus on the role of levels in the parceling of information and, hence, in the argument associating in the one hand local and sustainable and, in the other hand, national and anti-environmental. We consider scale in a materialist meaning, i.e. as a product of power struggles highlighting territorial configurations. Eventually, we will study the conditions of common action and the socio-technical assemblages in a resource accounted for in square meters by forest professionals but paid for in megawatthour by energy professionals.remplacée au XXe siècle par les hydrocarbures puis le nucléaire. Aujourd’hui, sa réinsertion dans le mix énergétique, soutenue politiquement depuis quinze ans, pose des problèmes informationnels et socio-techniques.Cette communication propose d’étudier à partir du cas du bois-énergie, comment la construction de bases de données régionales en opposition avec les bases de données nationales révèle des reconfigurations territoriales. En effet, les bases de connaissances nationales se sont révélées insuffisantes pendant les années 2000, amenant des acteurs régionaux à élaborer des outils alternatifs pour satisfaire les objectifs nationaux en bioénergie (1ère source d’énergie renouvelable en Europe et en France). Ces systèmes d’information ne constituent pas une innovation technique mais renouvellent le rapport à la ressource et cristallisent le déplacement des échelles de la transition énergétique. Implicitement se pose la question de l’équité entre les usagers de la ressource. Derrière ces bases de données se tissent des rapports de force entre forestiers, énergéticiens et collectivités territoriales autour de l’utilisation d’une ressource fondamentale pour la transition énergétique. Des enjeux économiques et écologiques reposent sur une information fiable et précise. La communication se penchera sur le rôle des niveaux d’échelle dans le morcellement de l’information et le débat qui en découle, associant local et durable d’un côté, national et anti-environnemental de l’autre. Nous prenons la notion d’échelle dans un sens matériel, c’est-à-dire comme produit des relations de pouvoir entre acteurs éclairant le fonctionnement du territoire. Au final, nous nous intéresserons aux conditions d’une action commune efficace et satisfaisante et aux assemblages socio-techniques entre une ressource comptée en m3 par les forestiers mais payées en MWh par les énergéticiens

    Dossier « Politiques locales de l’énergie : un renouveau sous contraintes » – Ressource locale ou nationale ? L’essor détourné du bois-énergie en Auvergne-Rhône-Alpes, un cas pour la géographie des transitions

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    L’étude des transitions durables a produit depuis presque vingt ans un cadre d’analyse très dense mais critiqué pour sa faible prise en compte des phénomènes spatiaux. Cet article mobilise les apports de l’approche sur les proximités pour éclairer cette dimension spatiale. Après une proposition de typologie de la place des processus spatiaux dans la littérature francophone sur la transition énergétique, il croise les réflexions issues de la géographie des transitions avec l’approche de la proximité et les applique au cas des divergences qui ont émergé à la fin des années 2000 autour de projets industriels de cogénération biomasse lancés par la Commission de régulation de l’énergie. L’analyse des observatoires mis en place en Auvergne-Rhône-Alpes à cette période montre l’échec de ces projets. Ces observatoires sont analysés comme un mouvement de rapprochement de la ressource ainsi que la mise en place de jeux de pouvoirs multiscalaires. Au final, des éléments sont proposés pour alimenter la réflexion sur la géographie des transitions

    Entre filières et territoires, le rôle des outils spatiaux dans la mobilisation du bois-énergie

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    Publication à venirInternational audienceLe bois-énergie connaît depuis une dizaine d’années une augmentation de la demande de plus en plus importante. La ressource, initialement issue de la transformation du bois en scierie, est maintenant principalement sollicitée en forêt. Toutefois, face à une forêt publique déjà bien exploitée par l’Office national des forêts, la forêt privée apparaît beaucoup plus hétérogène et vulnérable et présente de ce fait de plus grandes difficultés d’exploitation. La mise en place de nombreux projets subventionné fait peser une pression plus importante sur les zones faciles d’accès, pourtant globalement déjà bien exploitées, et suscite des interrogations sur le véritable potentiel forestier, présenté comme largement sous-exploité au niveau national. La question des échelles est donc traitée ici afin de tenter de faire ressortir les difficultés de coordination entre les différents niveaux de projets

    Fuelwood as an indicator of inconsistencies in a national forest policy: a case study in two French regions

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    International audienceIn France, since 2005, national energy policies have been started to promote fuelwood. Thepoint of the paper is to investigate how fuelwood is a boundary object which forces traditionalforest actors to change their management by confronting them with new actors. Three groupsare involved in elaborating new policies for fuelwood: forestry, energy and territorial actors.The aim of the policies is to develop what is presented both as an opportunity to enhanceharvesting economics and to develop a renewable and local energy, necessary to achieve theEuropean Union climate and energy package targets for 2020. However, in France it appearsthat these actors have considerable difficulties to work together, even with the intervention ofpublic authorities. These difficulties are reinforced by decentralization processes which hadbeen at work for the last 25 years.Historically centralized, forest policy has been impacted by the increasing importance givento environmental and agricultural problems, the growing power of European over nationalpolicies and the introduction of new public policy instruments. Hence, the importance of theState has been decreased and sectoral forest actors empowered. Priority was given to timberduring the 19 th and 20 th centuries. Therefore, forest actors consider fuelwood as the ultimatepromotion for wood products. To the contrary, the top-down approach of energy actorsconsiders energy as the foremost issue, supported by national policies promoting renewableenergies to meet the EU 2020 targets. The tension between these decentralization processesand the top-down approach of energy actor suggest that scale is a key issue between theseactors. This issue was studied by an important geographic literature for the last 30 years(Herod, 2011).Methodologically, the research uses semi-structured interviews conducted with differentstakeholders in two French regions (RhĂ´ne-Alpes and Auvergne) and information collected inmeetings of actors from local to national scale.The paper starts with the changes implied in forest governance by the development offuelwood. Secondly, the cohabitation between different users and different sizes of heatingsystem is analysed, then briefly illustrated through two case studies. Finally, we discuss theimportance of scale and how fuelwood highlights specific scalar structuration

    Between forest and energy : arranging the transition : the fuelwood case study in Auvergne and Rhône-Alpes French régions

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    La thèse pose le problème des modifications de gestion des ressources naturelles provoquées par la transition énergétique, à partir de l'exemple du bois-énergie. Deux cas d'études, les régions Auvergne et Rhône-Alpes, permettent un suivi de ces configurations de l'échelle locale à l'échelle nationale. Les rapports de pouvoir induits par les asymétries d'information sur la ressource disponible et l'élaboration d'une action commune sur plusieurs niveaux d'échelles constituent les deux fils conducteurs de ce travail. La première partie du travail analyse, au chapitre 1, les relations entre politiques forestières et énergétiques, mais aussi territoriales, environnementales et climatiques. La contrainte spatiale pesant sur la ressource forestière est mise en avant. En effet, la ressource en bois-énergie se différencie des autres énergies renouvelables par sa difficulté d'accès et la lenteur de son renouvellement quand les énergies solaires ou éoliennes sont infinies. Ces barrières bio-physiques créent des tensions entre acteurs de la forêt et de l'énergie pour ce qui concerne les modèles d'approvisionnement à privilégier: d'un côté, les acteurs forestiers prônent de petites chaufferies consommant la ressource locale en quantités modérées, quand les acteurs issus de l'énergie préfèrent de grandes chaufferies, nécessitant un plus long transport de la ressource pour réaliser des économies d'échelle. À cette opposition s'ajoutent de fortes tensions internes dans la filière bois, qui est le deuxième poste de déficit commercial en France après les hydrocarbures et qui peine à valoriser industriellement son propre bois. Nous exposons donc un contexte de fortes incertitudes, tant politiques que scientifiques. Le deuxième chapitre présente une typologie statistique de l'Europe du bois-énergie afin de caractériser la place de la France. Puis, nous proposons une analyse des séquences de l'essor du bois-énergie en France, depuis les années 1970, pour montrer comment l'utilisation du bois-énergie s'est progressivement rationalisée. La deuxième partie explore comment les politiques nationales sont assimilées par les acteurs régionaux, en Auvergne au chapitre 3, puis en Rhône-Alpes au chapitre 4. Cette partie souligne notamment l'effet des dissymétries d'information dans les réseaux d'acteurs et le besoin d'outils fiables, ainsi que le rôle différent joué par les filières bois et énergie au niveau régional. La troisième partie développe au chapitre 5 en quoi le bois-énergie peut être traité sous l'angle du bien commun, et le besoin de polycentricité, c'est-à-dire de niveaux de contrôles multiples. Enfin, le chapitre 6 aborde comment l'attribution d'une valeur politique et morale au bois-énergie, et plus largement, à la transition énergétique et environnementale, modifie les rapports entre niveaux d'échelle, du local au national.The thesis uses the case of fuelwood to study how energy transition causes changes in natural resources management. Our work is based upon two case studies, French regions Auvergne and Rhône-Alpes, and we follow configurations from local to national levels. Balance of powers induced by asymetries of information on the available resource and the development of a common action along different levels of scale are our two main threads. In the first part, the chapter 1 focuses on relationships between forest and energy but also territorial, environmental and climatic policies. Our work highlights the spatial constraints wheighing upon forest resource. Fuelwood resource is different from other renewable energies because of its difficulties of access and its slow renewal, whereas solar or wind energies are infinite. Those bio-physical barriers are the reason for struggles between forest and energy stakeholders regarding which supply models to prefer: on the one hand, forest stakeholders advocate small boilers using local resource in small quantities, whereas, on the other hand, energy stakeholders prefer important boilers requiring long road transportation (hence more CO2 emissions) but enabling economies of scale. Moreover, there is important internal problems in the forest sector, which represents the second most important source of trade deficit in France (after hydrocarbons) and experiences difficulties to sell national timber. Therefore, we present a context with strong uncertainties, both political and scientific. In the second chapter we conduct a statistical typology on fuelwood in Europe, in order to characterise more objectively the French situation. Then, the thesis analyses the sequences of the development of fuelwood in France, since the 1970s, to show how its use became progressively more rational. In the second part, our work investigates how national policies are dealt with by regional stakeholders, in Auvergne in chapter 3, then in Rhône-Alpes in chapter 4. This part underlines in particular the importance of asymetries of information among actors networks, the need for reliable tools and the different roles of forest and energy sector at regional level. Third part emphasizes, in chapter 5, that fuelwood can be analyzed as a common good and the need for polycentricity, i.e. multiple control levels. Finally, chapter 6 demonstrates how the assignation of a political value to fuelwood, and more generally to the energy and environmental transition, change balance between levels, from local to national

    La construction d'observatoires du bois-Ă©nergie : renouvellement du rapport Ă  la ressource.: Les cas de l'Auvergne et de RhĂ´ne-Alpes.

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    International audienceUntil the 19th century, the forest represented a very important energy resource. During the 20th century it was replaced by hydrocarbon then nuclear. Today, its reinsertion into the energy mix causes information and socio-technical issues.This presentation will study how the development of regional databases, in opposition to national databases, reveals local and territorial reconfigurations. The inaccuracy of national databases appeared during the 2000s, leading regional actors to develop alternative tools to meet national bioenergy targets (fuelwood is the 1st renewable energy in France and Europe). Those information systems are not a technical innovation but renew natural resource management and highlight changes in a multi-level perspective. Hence, the issue of equity between resource users is implicitly asked.Behind those databases, power struggles develop between forest, energy and local authority actors to control a crucial resource for energy transition. The need for reliable and accurate data is the basis for economical and ecological issues. This presentation will focus on the role of levels in the parceling of information and, hence, in the argument associating in the one hand local and sustainable and, in the other hand, national and anti-environmental. We consider scale in a materialist meaning, i.e. as a product of power struggles highlighting territorial configurations. Eventually, we will study the conditions of common action and the socio-technical assemblages in a resource accounted for in square meters by forest professionals but paid for in megawatthour by energy professionals.remplacée au XXe siècle par les hydrocarbures puis le nucléaire. Aujourd’hui, sa réinsertion dans le mix énergétique, soutenue politiquement depuis quinze ans, pose des problèmes informationnels et socio-techniques.Cette communication propose d’étudier à partir du cas du bois-énergie, comment la construction de bases de données régionales en opposition avec les bases de données nationales révèle des reconfigurations territoriales. En effet, les bases de connaissances nationales se sont révélées insuffisantes pendant les années 2000, amenant des acteurs régionaux à élaborer des outils alternatifs pour satisfaire les objectifs nationaux en bioénergie (1ère source d’énergie renouvelable en Europe et en France). Ces systèmes d’information ne constituent pas une innovation technique mais renouvellent le rapport à la ressource et cristallisent le déplacement des échelles de la transition énergétique. Implicitement se pose la question de l’équité entre les usagers de la ressource. Derrière ces bases de données se tissent des rapports de force entre forestiers, énergéticiens et collectivités territoriales autour de l’utilisation d’une ressource fondamentale pour la transition énergétique. Des enjeux économiques et écologiques reposent sur une information fiable et précise. La communication se penchera sur le rôle des niveaux d’échelle dans le morcellement de l’information et le débat qui en découle, associant local et durable d’un côté, national et anti-environnemental de l’autre. Nous prenons la notion d’échelle dans un sens matériel, c’est-à-dire comme produit des relations de pouvoir entre acteurs éclairant le fonctionnement du territoire. Au final, nous nous intéresserons aux conditions d’une action commune efficace et satisfaisante et aux assemblages socio-techniques entre une ressource comptée en m3 par les forestiers mais payées en MWh par les énergéticiens
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