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Un exemple dâinversion victimaire : lâaccusation de meurtre rituel et ses formes dĂ©rivĂ©es
Lâanalyse du dispositif victimaire, proposĂ© ici, sâappuie sur lâaccusation de meurtre rituel portĂ©e contre les Juifs. Cette accusation rend possible la mise en place dâune construction victimaire des haĂŻsseurs des Juifs, que ces derniers utilisent afin de justifier et de lĂ©gitimer les mesures dâexpulsion et dâextermination des Juifs depuis le douziĂšme siĂšcle. Sont analysĂ©s ici les ressorts de lâinversion victimaire qui sâest produite dĂ©jĂ Ă lâĂ©poque de lâantijudaĂŻsme chrĂ©tien et qui ne cesse dâĂȘtre rejouĂ©e dans les discours lĂ©gitimant la violence contre les Juifs et aujourdâhui contre lâĂtat hĂ©breu. Ce phĂ©nomĂšne obĂ©it Ă un mĂ©canisme rodĂ© depuis des siĂšcles ; on lâobserve aujourdâhui dans certains discours mĂ©diatiques et sur les rĂ©seaux sociaux. Il consiste dans la mise en scĂšne de lâautovictimisation dâun groupe (les haĂŻsseurs des Juifs) Ă travers des rĂ©cits criminalisant un autre groupe (les Juifs) qui est, lui, innocent des crimes quâon lui impute. Selon ce scĂ©nario, les victimes imaginaires se substituent aux victimes rĂ©elles pour transformer ces derniĂšres en responsables des malheurs rĂ©els ou potentiels du genre humain, en leur attribuant des intentions criminelles. Une fois la figure du bourreau imaginaire crĂ©Ă©e et incrustĂ©e dans les reprĂ©sentations collectives, il devient lĂ©gitime de se venger de lui en lâĂ©liminant.The analysis of victimhood studied in this text is based on the accusation of ritual murder launched against the Jews. This accusation allows for the construction of Jews haters as victims. Thus, it justifies and legitimizes the measures of expulsion and extermination of the Jews since the 12th century. We analyze here the sources of a victim inversion that has occurred at the time of Christian anti-Judaism and which is being constantly performed nowadays in the discourses legitimizing violence against Jews and against the Jewish state. This phenomenon has become a well-oiled mechanism run for centuries; it is currently in use in some media discourses and on social networks. It enacts the self-victimization of a group (the haters of the Jews) through criminalizing narratives of another group (the Jews) which is innocent. In this script, the imaginary victims are substituted to the real victims and makes the latter responsible for the real or potential misfortunes of the world by attributing them criminal intentions. Once the figure of the imaginary executioner is created and embedded in the collective representations, it becomes legitimate to take revenge on him by eliminating him
Wie lĂ€sst sich das Problem des Rassismus heute stellen? Ăber neue und alte Rassismen
Was den Rassismus anbelangt, ist es besonders schwierig, âdie Sacheâ, um Blaise Pascal zu zitieren, âmit einem Blick zu erfassen.â1 Die Bedeutung des Begriffs ist umstritten, sein Umfang unbestimmt. Er kam in einem gut definierten politischen und intellektuellen Raum auf, nĂ€mlich in einem Europa, das an die Existenz ungleicher menschlicher Rassen glaubte und an eine âRassenkundeâ, die nationalistische oder imperialistische Politiken, die heute einhellig verurteilt werden, fĂŒr legitim erklĂ€rte. [PremiĂšres lignes
ProblÚmes d'une théorie du nom propre
Une critique du problÚme du nom propre tel qu'il est posé dans le cadre structuraliste a été développée dans un mémoire dont certaines thÚses sont ici résumées. Le nom propre est d'ordinaire tenu pour indicatif individuel, ou pour "étiquette" d'un fragment d'univers ; il est alors marque dénuée de sens. Les apories de l'asémantisme comme celles de la fonction individualisante sont recensées. AprÚs quoi, des propositions théoriques sont avancées qui visent à ordonner le champ des ambiguïtés et des contradictions
Le titre, le type et le nom
L'étude s'appuie sur des hypothÚses bergsoniennes à propos du rÎle distinct du nom propre dans les titres des piÚces de théùtre, selon qu'il s'agisse du genre comique ou tragique. Dans le premier cas, le nom propre participerait de la désignation du "vice comique" qui serait une caractérisation à partir de traits spécifiques ; autrement dit, qui procéderait au dégagement d'un type. Le nom du personnage comique fonctionnerait ainsi par instantiation, comme élément exemplaire d'une classe : il serait une abstraction personnifiée. Par contre, il n'y aurait pas typisation dans le cas du héros tragique, mais désignation d'une individualité unique, seul membre de sa classe. C'est cette singularité exceptionnelle qui serait érigée en exemple universel, conservant son caractÚre individuel. La différence de fonctionnement ainsi repérée livre une explication de la quasi absence d'antonomase pour les noms de personnages tragiques. Elle indique la nécessité d'une logique apte à rendre compte des figures textuelles de l'individuel
ProblÚmes d'une théorie du nom propre
Une critique du problÚme du nom propre tel qu'il est posé dans le cadre structuraliste a été développée dans un mémoire dont certaines thÚses sont ici résumées. Le nom propre est d'ordinaire tenu pour indicatif individuel, ou pour "étiquette" d'un fragment d'univers ; il est alors marque dénuée de sens. Les apories de l'asémantisme comme celles de la fonction individualisante sont recensées. AprÚs quoi, des propositions théoriques sont avancées qui visent à ordonner le champ des ambiguïtés et des contradictions
Le titre, le type et le nom
L'étude s'appuie sur des hypothÚses bergsoniennes à propos du rÎle distinct du nom propre dans les titres des piÚces de théùtre, selon qu'il s'agisse du genre comique ou tragique. Dans le premier cas, le nom propre participerait de la désignation du "vice comique" qui serait une caractérisation à partir de traits spécifiques ; autrement dit, qui procéderait au dégagement d'un type. Le nom du personnage comique fonctionnerait ainsi par instantiation, comme élément exemplaire d'une classe : il serait une abstraction personnifiée. Par contre, il n'y aurait pas typisation dans le cas du héros tragique, mais désignation d'une individualité unique, seul membre de sa classe. C'est cette singularité exceptionnelle qui serait érigée en exemple universel, conservant son caractÚre individuel. La différence de fonctionnement ainsi repérée livre une explication de la quasi absence d'antonomase pour les noms de personnages tragiques. Elle indique la nécessité d'une logique apte à rendre compte des figures textuelles de l'individuel
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