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"Les orphelins de la forêt" : influence de l'agriculture itinérante sur brûlis des Ntumu et des pratiques agricoles associées sur la dynamique forestière du sud Cameroun
Le système de production des Ntumu allie la prédation à l'agriculture sur brûlis. Sa pérennité est basée sur la reconstitution d'une végétation ligneuse diversifiée durant la jachère. La régénération est liée au temps de jachère et aux pratiques agricoles. J'ai étudié l'influence des pratiques agricoles ancestrales des Ntumu sur le couvert forestier à différentes échelles d'espace et de temps. Les Ntumu pratiquent l'abattage sélectif. Leurs motivations à protéger certains arbres lors des défrichements - appelés "orphelins de la forêt" - sont d'ordre social, culturel et agronomique. Le recru végétal dans les jachères est favorisé sous ces arbres isolés : (1) le nombre et la diversité des graines apportées sont nettement augmentés ; (2) les conditions physico-chimiques favorisent la croissance de plantes ligneuses par rapport aux plantes pionnières herbacées. A l'échelle du champ donc, cette pratique accélère la régénération forestière. A l'échelle du terroir, la gestion foncière coutumière induit une mosaïque de champs, jachères et forêt, produisant une hétérogénéité spatiale favorable à la diversité floristique et faunistique. La proximité des différentes composantes facilite davantage les flux d'animaux et de graines de la forêt vers les jachères. A l'échelle du paysage donc, les pratiques agricoles favorisent le maintien d'un couvert forestier diversifié. En sélectionnant systématiquement certaines essences lors des défrichements les agriculteurs ont orienté au fil des siècles la composition spécifique des forêts. Grâce à ces pratiques, les nouveaux défrichements se font majoritairement sur jachère, et pas sur forêt primaire. Ainsi, les rotations agricoles fonctionnent quasiment en vases-clos dans l'agro-écosystème. Cette étude conclue que les pratiques agricoles traditionnelles des Ntumu participent à la dynamique de la forêt, dont leur subsistance dépend entièrement. (Résumé d'auteur
Approaching invasive species in Madagascar
While a number of plants, animals, and insects in Madagascar have been called ’invasive’, the topic of invasive species has until recently received less attention here than in other island contexts. Some species, often alien to Madagascar and introduced by humans, have expanded their range rapidly and have had both negative and positive effects on landscapes, on native biodiversity, and on livelihoods. Examples include the prickly pear (raketa), the silver wattle (mimosa), and, recently, the Asian common toad (radaka boka). Building on a conceptual approach to ’invasive species’, this paper emphasizes the importance of inclusive and deliberative site- and population - specific management of invasive species. It analyses three separate concepts commonly used in definitions of invasion: the origin, behaviour, and effects of particular species. It places these concepts in their broader social and ecological context, with particular attention to local perspectives on invasive species. We illustrate these concepts with Malagasy examples and data. The examples demonstrate that while invasions can have dramatic consequences, there can be multiple, often competing, interests as well as site - specific biophysical, environmental, and cultural considerations that need to be taken into account when designing policy and management interventions. We conclude with a number of lessons learned
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