Viet Nam’s green industrial path between carbon and climate exposures

Lors de la COP26, le Viet Nam s’est positionné à l’avant-garde de la course mondiale vers le «net zéro», ouvrant ainsi une ère de changement structurel rapide pour le pays. Le Viet Nam entame ce voyage en partant d’une position de forte intensité d’émissions par rapport au reste du monde. Dans le secteur de l’électricité, du gaz et de l’eau, alors que le monde émet moins de 2,5 kg de CO2 par dollar américain, le Viet Nam émet près de 15 kg de CO2 par dollar américain. Le même schéma se vérifie dans d’autres secteurs. Dans le secteur du textile et de l'habillement, ainsi que dans celui des produits métalliques, le Viet Nam émet environ 2,5 kg de CO2 par dollar américain, alors que la médiane mondiale est inférieure à 1,0 kg par dollar américain. Le pays est également relativement exposé aux industries en déclin en termes de contraintes externes, fiscales et socio-économiques. Une faible couverture de protection sociale ajoute à l’impact social potentiel d’une transition rapide. En même temps, le Viet Nam fait partie des pays les plus exposés aux impacts climatiques, ce qui confirme son intérêt spécifique à mener cette «course verte» mondiale. Une analyse transsectorielle de l’exposition montre certains impacts potentiels importants d’un monde à 2°C en termes d’effets externes, fiscaux et socio-économiques. Mais le Viet Nam présente également des opportunités industrielles et technologiques très prometteuses dans un scénario de «course verte» globale. Comparé à d’autres nations d’Asie du Sud-Est, ou même à des économies développées asiatiques comme la Corée, le Viet Nam présente des opportunités industrielles très importantes dans les produits verts moins complexes, mais aussi des opportunités prometteuses dans les produits plus complexes, qui apportent généralement les meilleures opportunités d’emploi et les meilleures capacités techniques. Au cours de la dernière décennie, le Viet Nam a connu la croissance la plus rapide de l’indice de complexité verte parmi les économies d’Asie du Sud-Est, et l’un des potentiels de complexité verte les plus élevés. L’élaboration d’une solide stratégie de développement et d’industrie verte face au changement climatique nécessite de déployer le bon dosage de politiques pour soutenir la diversification dans ces secteurs prioritaires

Viet Nam’s green industrial path between carbon and climate exposures

Lors de la COP26, le Viet Nam s’est positionné à l’avant-garde de la course mondiale vers le «net zéro», ouvrant ainsi une ère de changement structurel rapide pour le pays. Le Viet Nam entame ce voyage en partant d’une position de forte intensité d’émissions par rapport au reste du monde. Dans le secteur de l’électricité, du gaz et de l’eau, alors que le monde émet moins de 2,5 kg de CO2 par dollar américain, le Viet Nam émet près de 15 kg de CO2 par dollar américain. Le même schéma se vérifie dans d’autres secteurs. Dans le secteur du textile et de l'habillement, ainsi que dans celui des produits métalliques, le Viet Nam émet environ 2,5 kg de CO2 par dollar américain, alors que la médiane mondiale est inférieure à 1,0 kg par dollar américain. Le pays est également relativement exposé aux industries en déclin en termes de contraintes externes, fiscales et socio-économiques. Une faible couverture de protection sociale ajoute à l’impact social potentiel d’une transition rapide. En même temps, le Viet Nam fait partie des pays les plus exposés aux impacts climatiques, ce qui confirme son intérêt spécifique à mener cette «course verte» mondiale. Une analyse transsectorielle de l’exposition montre certains impacts potentiels importants d’un monde à 2°C en termes d’effets externes, fiscaux et socio-économiques. Mais le Viet Nam présente également des opportunités industrielles et technologiques très prometteuses dans un scénario de «course verte» globale. Comparé à d’autres nations d’Asie du Sud-Est, ou même à des économies développées asiatiques comme la Corée, le Viet Nam présente des opportunités industrielles très importantes dans les produits verts moins complexes, mais aussi des opportunités prometteuses dans les produits plus complexes, qui apportent généralement les meilleures opportunités d’emploi et les meilleures capacités techniques. Au cours de la dernière décennie, le Viet Nam a connu la croissance la plus rapide de l’indice de complexité verte parmi les économies d’Asie du Sud-Est, et l’un des potentiels de complexité verte les plus élevés. L’élaboration d’une solide stratégie de développement et d’industrie verte face au changement climatique nécessite de déployer le bon dosage de politiques pour soutenir la diversification dans ces secteurs prioritaires

The macroeconomics of climate change and adaptation in Viet Nam

We propose an economy-wide assessment of the social and economic effects of climate impacts on the Vietnamese economy as a whole using an integrated macroeconomic framework. Our integrated assessment framework involves the following steps. First, we apply a monetary valuation of direct damages by sector (agriculture, energy and health) by using the key quantitative results from the Chapters 3, 4, 5, 6. Mainly, we focus on the impacts on rice yields, hydropower supply and electricity demand, infectious diseases and mortality, labor productivity and total factor productivity. Then, we construct the sectoral damage functions which represent the losses in each sector conditional on Viet Nam mean surface temperature (VNMST) change. Summing across sectoral direct impacts as a function of VNMST change 2020–2099 relative to the pre-industrial period 1851–1900, we found that expected annual GDP loss is 1.8% relative to the baseline scenario at +1°C of warming. This loss becomes 4.5% for a 1.5°C increase, 6.7% for a 2°C increase and up to 10.8% for a 3°C increase. The cross-sectoral and macroeconomic effects of these sectoral impacts by 2050 lead to average losses which are larger than direct damages by around 30%. In addition, we estimate the annual GDP losses due to typhoons in the period 1992–2013 at 2.4%. Uncertainties remain about the future impacts of typhoons combined with climate change scenarios. Finally, because export-oriented activity clearly supports the country’s growth, we specifically account for the potential international damage spillovers that may be incurred by changing trade patterns. Evidence is given that climate change through international spillover damages is expected to reduce Viet Nam’s long-run growth rate over the next 40 years.Nous proposons une évaluation des effets sociaux et économiques du changement climatique en utilisant un cadre macroéconomique intégré. Notre cadre d’évaluation comprend les étapes suivantes. Tout d’abord, nous appliquons une évaluation monétaire des dommages directs par secteur (agriculture, énergie et santé) en utilisant les principaux résultats quantitatifs des chapitres 3, 4, 5 et 6. Nous nous concentrons principalement sur les impacts sur les rendements rizicoles, l’offre et la demande d’électricité, les maladies infectieuses, la mortalité, la productivité du travail et la productivité totale des facteurs. Ensuite, nous construisons des fonctions de dommages sectoriels qui représentent les pertes dans chaque secteur en fonction du changement de la température moyenne de surface du Viet Nam (VNMST). En additionnant les impacts directs sectoriels en fonction du changement VNMST 2020–2099 par rapport à la période pré-industrielle 1851–1900, nous constatons que la perte annuelle de PIB attendue est de 1,8% par rapport au scénario de référence lors d’une augmentation de +1°C. Cette perte devient 4,5% pour une augmentation de 1,5°C, 6,7% pour une augmentation de 2°C et jusqu’à 10,8% pour une augmentation de 3°C. Les effets transsectoriels et macroéconomiques, d’ici 2050, sont en moyen supérieurs aux dommages directs d’environ 30 %. En outre, nous estimons à 2,4% les pertes annuelles de PIB dues aux typhons pour la période 1992–2013. Des incertitudes subsistent quant aux impacts futurs des typhons combinés aux scénarios de changement climatique. Enfin, étant donné que l’activité particulièrement orientée vers l’exportation du Viet Nam soutient clairement la croissance du pays, nous tenons compte spécifiquement des retombées potentielles des dommages internationaux qui peuvent être encourus par la modification de la structure des échanges. Le changement climatique, par le biais des dommages internationaux, devrait réduire le taux de croissance à long terme du Viet Nam au cours des 40 prochaines années.)

The macroeconomics of climate change and adaptation in Viet Nam

We propose an economy-wide assessment of the social and economic effects of climate impacts on the Vietnamese economy as a whole using an integrated macroeconomic framework. Our integrated assessment framework involves the following steps. First, we apply a monetary valuation of direct damages by sector (agriculture, energy and health) by using the key quantitative results from the Chapters 3, 4, 5, 6. Mainly, we focus on the impacts on rice yields, hydropower supply and electricity demand, infectious diseases and mortality, labor productivity and total factor productivity. Then, we construct the sectoral damage functions which represent the losses in each sector conditional on Viet Nam mean surface temperature (VNMST) change. Summing across sectoral direct impacts as a function of VNMST change 2020–2099 relative to the pre-industrial period 1851–1900, we found that expected annual GDP loss is 1.8% relative to the baseline scenario at +1°C of warming. This loss becomes 4.5% for a 1.5°C increase, 6.7% for a 2°C increase and up to 10.8% for a 3°C increase. The cross-sectoral and macroeconomic effects of these sectoral impacts by 2050 lead to average losses which are larger than direct damages by around 30%. In addition, we estimate the annual GDP losses due to typhoons in the period 1992–2013 at 2.4%. Uncertainties remain about the future impacts of typhoons combined with climate change scenarios. Finally, because export-oriented activity clearly supports the country’s growth, we specifically account for the potential international damage spillovers that may be incurred by changing trade patterns. Evidence is given that climate change through international spillover damages is expected to reduce Viet Nam’s long-run growth rate over the next 40 years.Nous proposons une évaluation des effets sociaux et économiques du changement climatique en utilisant un cadre macroéconomique intégré. Notre cadre d’évaluation comprend les étapes suivantes. Tout d’abord, nous appliquons une évaluation monétaire des dommages directs par secteur (agriculture, énergie et santé) en utilisant les principaux résultats quantitatifs des chapitres 3, 4, 5 et 6. Nous nous concentrons principalement sur les impacts sur les rendements rizicoles, l’offre et la demande d’électricité, les maladies infectieuses, la mortalité, la productivité du travail et la productivité totale des facteurs. Ensuite, nous construisons des fonctions de dommages sectoriels qui représentent les pertes dans chaque secteur en fonction du changement de la température moyenne de surface du Viet Nam (VNMST). En additionnant les impacts directs sectoriels en fonction du changement VNMST 2020–2099 par rapport à la période pré-industrielle 1851–1900, nous constatons que la perte annuelle de PIB attendue est de 1,8% par rapport au scénario de référence lors d’une augmentation de +1°C. Cette perte devient 4,5% pour une augmentation de 1,5°C, 6,7% pour une augmentation de 2°C et jusqu’à 10,8% pour une augmentation de 3°C. Les effets transsectoriels et macroéconomiques, d’ici 2050, sont en moyen supérieurs aux dommages directs d’environ 30 %. En outre, nous estimons à 2,4% les pertes annuelles de PIB dues aux typhons pour la période 1992–2013. Des incertitudes subsistent quant aux impacts futurs des typhons combinés aux scénarios de changement climatique. Enfin, étant donné que l’activité particulièrement orientée vers l’exportation du Viet Nam soutient clairement la croissance du pays, nous tenons compte spécifiquement des retombées potentielles des dommages internationaux qui peuvent être encourus par la modification de la structure des échanges. Le changement climatique, par le biais des dommages internationaux, devrait réduire le taux de croissance à long terme du Viet Nam au cours des 40 prochaines années.)