8 research outputs found
The State and the Revolution : discourses and counter-discourses of jihad : Iraq, Syria, France
Partant de trois séquences politiques contemporaines (l’antiterrorisme en France, la révolution syrienne et le gouvernement territorialisé de l’État islamique) cette thèse entend répondre aux deux questions suivantes : de quoi le jihad est-il le nom ? Que produit-il en lui-même et par les politiques qui lui sont opposées dans la trame du collectif ? Autrement dit, l’exploration du discours théologico-politique est menée tant via les mots des gens que par leur rapport au renouvellement de la gouvernementalité moderne par l’antiterrorisme. Partant, de multiples enquêtes ont été menées en France, en Irak, au Maroc, et à la frontière turco-syrienne : l’interlocution a ainsi été établie avec ceux qui ont émigré vers la Syrie, le tissu collectif où ils s’inséraient puis, au sein de celui-ci, parmi les témoins de l’avènement de l’État islamique et de son gouvernement devenu territorialisé à partir de l’année 2014.Une première approche du nouage du théologico-politique prend ainsi appui sur l’actualisation historique et singulière de la tradition religieuse par la refondation de l’appareil étatique à l’heure de l’inédite brutalisation coloniale de la société irakienne. La thèse montre ainsi que le rapport du gouvernement au religieux est moins fondé sur l’exclusion – comme cela a pu être le cas dans d’autres expériences de souveraineté dans le monde musulman – ou l’utilitarisme – la religion comme prétexte à la domination – que sur l’imbrication permanente ; autrement dit, il s’agit bien de la fabrique de la politique moderne et nationale depuis l’investissement de la tradition religieuse. Le propos s’attache également aux moudjahidine de la Révolution syrienne, dont la dimension utopique, tout en procédant depuis la même tradition islamique, s’écarte pourtant sensiblement de la rationalité étatique et nationale. Il était ainsi fondé une société de contre-conduite, dont l’affirmation du jihad révolutionnaire est alors pleinement critique des mécanismes modernes du gouvernement territorial (école, prison, police, gestion frontalière, etc.) et pourvoyeuse d’un ordre social réalisé sans qu’il y ait monopole de la violence. Il est proposé en outre l’enquête conduite avec les familles françaises de ceux qui sont partis, éclairant ainsi d’un jour nouveau la réaffirmation de l’homogène national et de la raison d’État à partir d’une politique s’affirmant contre-jihadiste.Ainsi est-il proposé la lecture d’une séquence aussi territorialisée que bornée historiquement (2011-2017) : la thèse entend mettre en lumière la variété et la profondeur des expérimentations collectives qui y prennent forme par l’instruction de leurs rapports respectifs aux figures de l’État, de la guerre et de la révolution.Based on three contemporary political sequences (anti-terrorism in France, the Syrian revolution, and the territorialized government of the Islamic State), this thesis aims on providing answers to the two following questions: what is jihad the name of? What does it produce per se and through the measures that are opposed to its deployment? In other words, the exploration of the theological-political discourse is conducted through the words of the people and in close connection with the renewal of sovereignty through antiterrorist measures. The defended thesis is based on fieldworks in France, Iraq, Morocco, and on the Turkish-Syrian borders, both among those who emigrated to the Islamic State (ISIS) and within the population that experienced the rise of its territorialized government starting in 2014. A first approach to the theological-political Islamic practice intends to demonstrate the refoundation of state apparatus through an interpretation of religious discourse, at a time of unprecedented colonial brutalization of the Iraqi society. This first approach is coupled with an inquiry of the Syrian Revolution whose utopian dimension, while proceeding from the same Islamic tradition, is however notably different from the rationality of the state and its national discourse. A society of counter-conduct was indeed founded, which affirmation is then fully critical of the modern mechanisms of territorial government (school, prison, police, border management, etc.). In other words, the thesis aims at shedding light on a sequence both spatially (Irak and Syria) and historically defined (2011-2017): it will highlight the variety and deepness of multiple collective experiments, in connection with their respective connection to the state, revolution and war
Terrorisme et radicalisation
Partant d’entretiens et de rencontres avec des familles de Français partis en État Islamique, ainsi que des observations des procès du terrorisme post‑2015, cet article décrit la réaffirmation de la raison dʼÉtat confrontée au terrorisme. Deux espaces sont alors envisagés, ceux du juridico-légal et du pénitentiaire, partageant lʼun comme lʼautre la caractéristique dʼêtre refondés à lʼaune dʼune forme nouvelle de souveraineté, et dont lʼexpression intervient ainsi par lʼintroduction graduelle et extensive de mécanismes disciplinaires nouveaux. Plus avant, ces deux premières entrées permettent dʼenvisager lʼétude du passage du régime de lʼexceptionnalité (la « lutte contre le terrorisme ») à celui de la gestion territoriale (représentée par la catégorie « lutte contre la radicalisation »).Following interviews with families of French persons who joined the Islamic State, as well as observations of terrorism trials, this article aims to describe the significant changes within the paradigm of national interest in the post-2015 context. Indeed, after the mass attacks in France, both legal policies and prison regimes were radically reformed through the gradual and massive insertion of new disciplinary apparatuses. The two domains also share the characteristic of being reshaped according to a new form of sovereignty. These practices thereby enable the study of the progression from a regime of exceptionalism (the “fight against terrorism”) to one of broader territorial management, as represented by the category “the prevention of radicalisation”
Fabien Truong, Loyautés radicales. L’islam et les « mauvais garçons » de la nation
L’ouvrage de Fabien Truong vient renforcer une littérature florissante dont la naissance est concomitante des attentats perpétrés en France et revendiqués par l’État islamique. Le travail de terrain s’appuie sur des entretiens avec six « garçons de cité » — deux de ses anciens élèves de lycée habitant en Seine-Saint-Denis et trois jeunes de la ville de Grigny, ainsi que le personnage à la fois fantôme et central du livre, Amedy Coulibaly, mort après avoir perpétré un attentat en 2015. Les enq..
Le mouvement du 20 février, une révolte virtuelle ?
Quand on leur demande de raconter la genèse de leur engagement dans le Mouvement du 20 Février qui a entraîné le pays dans une dynamique protestataire inédite et étalée sur deux ans, plusieurs jeunes militants affirment avoir commencé leur activisme dans et par le web. Selon eux, leurs premiers pas dans l’action politique ont consisté à participer à ces débats ininterrompus sur la chose publique dans les blogs et les pages des réseaux sociaux, Facebook en particulier. L’un des animateurs du m..
Violences et terreurs
Les statuts idéologiques de la violence ont évolué considérablement depuis la fin de la guerre froide et ce n’est que récemment que l’élimination de la violence se révèle un enjeu majeur de pacification des rapports sociaux, politiques et environnementaux mais aussi des relations interpersonnelles. Paradoxalement, les situations de terreur et de violences se font plus visibles, plus intenses, sous le coup de dénonciations de tous bords. Parce que tous les terrains mettent en scène des violences diverses et, aujourd’hui, sont placés sous lutte antiterroriste, les anthropologues s’efforcent d’analyser les réponses diverses et inattendues des sujets s’adaptant à cette situation sous contrainte nouvelle. Se défaire des évidences matraquées quotidiennement par les médias, se pénétrer de la multiplicité des logiques en jeu, se laisser déstabiliser par la confrontation des configurations et des acteurs, tel pourrait être en résumé le message que transmet cet ensemble de texte, qui sur tout les continents, traduisent autant l’impuissance que la puissance des violences et des terreurs. The ideological status of violence has evolved considerably since the end of the Cold War and it is only recently that the elimination of violence has emerged as a major stake in the pacification of social, political and environmental relationships, as well as interpersonal ones. Paradoxically, situations of terror and violence are more evident, more intense, in the face of denunciations from all sides. Because all environments manifest diverse forms of violence and are situated today within the antiterrorist struggle, anthropologists strive to analyse the varied and unexpected responses of subjects adapting to this situation under new constraints. Freeing oneself from the obvious daily media onslaughts, penetrating the multiplicity of logistics at play, letting oneself be destabilized by the confrontation of configurations and actors, such could sum up the message that this collection of texts communicates. These texts convey as much the impotence as the power of violence and terror across all continents
Waar blijven de Vlaamse rectoren met hun 'krachtige verklaring' over Isra\uebl?
Abstract: Vinden de besturen van de Vlaamse universiteiten mensenrechtenschendingen tegen Oekra\uefners erger dan die tegen Palestijnen, vragen tientallen academici zich af
Le Maroc au présent. D'une époque à l'autre, une société en mutation
Le Maroc est probablement l’un des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient les plus étudiés par les sciences sociales et humaines. Motivée par la diversité objective du pays, cette faveur n’en demeure pas moins ambiguë, en ce qu’elle a contribué à consacrer l’antinomie tradition/modernité. À rebours de ce cliché, Le Maroc au présent expose plusieurs facettes des tensions qui traversent la société marocaine et montre qu’elles ne sont ni figées ni subies par les gens. En multipliant les approches en sciences humaines et sociales, cet ouvrage examine, notamment à partir d’observations de terrain, les transformations qui se sont produites ce dernier quart de siècle, à tous les niveaux. Pour donner à connaître, du plus près possible, le Maroc d’aujourd’hui, l’ouvrage propose une variété de regards croisés, souvent personnalisés, sur les processus sociaux, dans leurs expressions les plus variées. En cela, Le Maroc au présent se veut beaucoup plus un ouvrage d’exploration qu’un simple livre de synthèse. De par la pluralité disciplinaire des contributeurs et la diversité des terrains explorés, il est un état de la recherche sur le Maroc contemporain, fait à partir du Maroc