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« Qui est Juif ? »
La question de la dĂ©finition juridique de l’identitĂ© juive ne cesse de susciter dĂ©bats et polĂ©miques au sein de la dĂ©mocratie israĂ©lienne. Si la loi du retour garantit Ă tout Juif de pouvoir trouver refuge en IsraĂ«l, la question de savoir « Qui est Juif ? » ne fait en effet l’objet d’aucun consensus, suscitant de multiples crises politiques et institutionnelles engageant notamment la Knesset, le Rabbinat et la Cour suprĂŞme. Sont ici retracĂ©s les principaux Ă©pisodes de ce dĂ©bat, en dĂ©gageant les principaux enjeux et en montrant comment chaque solution de compromis porte en elle les conditions de la crise Ă venir. L’impossible consensus autour de la dĂ©finition juridique de la judĂ©itĂ© tĂ©moigne en dĂ©finitive autant de la grande fragmentation idĂ©ologique et religieuse du monde juif contemporain que de la persistance d’un « commun » qui peine Ă trouver une traduction juridique.The legal definition of jewish identity remains a major controversy within the Israeli democracy. On the one hand, the Law of Return gives every Jew in the world the right to live in IsraĂ«l and to gain Israeli citizenship. But on the other hand, the legal definition of “Who is a Jew?” never had got any consensus, creating multiple and recurring political and institutional crisis among the Knesset, the Rabanout and the High Court of Justice. This article retraces the main developments of the “Who is a Jew?” conflict, attempting to identify its main issues and to demonstrate that each compromise solution brings the crisis to come. Thus, the “Who is a Jew” conflict demonstrates both the high level of ideological and religious fragmentation of contemporary Jewish world than the persistence of a “common” that can’t find a legal translation.La cuestiĂłn de la definiciĂłn jurĂdica de la identidad judĂa no cesa de suscitar debates y polĂ©micas en el interior de la democracia israelĂ. Si la ley de retorno garantiza a todo judĂo la posibilidad de encontrar refugio en Israel, la cuestiĂłn de saber “¿quien es judĂo?” no ha generado consenso alguno, y genera mĂşltiples crisis polĂticas e institucionales. Se rastrean aquĂ los principales episodios de este debate, distinguiendo los desafĂos primordiales y mostrando cĂłmo cada soluciĂłn de compromiso conlleva las condiciones de la crisis por venir. El consenso imposible alrededor de la definiciĂłn jurĂdica de la judeidad da cuenta, en definitiva tanto de la fragmentaciĂłn del mundo judĂo contemporáneo como de la persistencia de un comĂşn al que le cuesta encontrar una traducciĂłn jurĂdica
La conversion prohibée : mariages mixtes et politiques de conversion dans le champ religieux juif argentin
Cet article prend pour point de dĂ©part l'analyse d'un dĂ©cret rabbinique prononcĂ© en 1927 par un rabbin argentin interdisant de manière dĂ©finitive toute conversion au judaĂŻsme sur le sol de la RĂ©publique argentine, pour dĂ©montrer en quoi la conversion joue, dans le judaĂŻsme, le rĂ´le de la rĂ©gulation du pluralisme religieux. CensĂ© au dĂ©part lutter contre les mariages mixtes et les « conversions sauvages » dans un contexte de grande porositĂ© avec le milieu non-juif, ce dĂ©cret n'eut aucune incidence rĂ©elle sur le taux d'exogamie de la judaĂŻcitĂ© argentine (qui fut, dès les dĂ©buts, de l'ordre de 40 Ă 50 %). En revanche, l'imposition progressive de la prohibition des conversions permit l'homogĂ©nĂ©isation idĂ©ologique des communautĂ©s juives argentines, jusque-lĂ relativement atomisĂ©es. Le dĂ©cret du rabbin Setton se rĂ©vĂ©la un formidable levier normatif au profit d'une orthodoxisation croissante du champ religieux juif argentin. Ă€ tel point que, aujourd'hui encore, malgrĂ© un nombre infiniment restreint de demandes de conversions adressĂ©es aux institutions argentines, le respect ou le non respect de ce dĂ©cret focalise l'ensemble des dĂ©bats entre les diffĂ©rentes tendances idĂ©ologiques et institutionnelles du judaĂŻsme argentin, notamment entre orthodoxes et institutions de sensibilitĂ© libĂ©rales.Starting from the analysis of a 1927 rabbinical decree definitely banning any conversion to Judaism, this paper tries to demonstrate how, within Judaism, conversion operates as a tool to regulate religious pluralism. This decree was supposed to limit the number of mixed marriages and “wild conversions” in a context of high porosity with the non-Jewish milieu. But it had little influence on the rate of outside marriages among Argentinean Jews (reaching, from the start, 40 to 50%). On the other hand, the gradual prohibition of conversions led to a growing ideological homogeneity of the Argentinean Jewish communities which had been, until then, rather fragmented. Rabbin Setton's decree proved to be a formidable normative tool leading to the growth of orthodoxy within the Argentinean Jewish milieu. This is proven by the fact that, to this day, despite the very limited demands for conversion addressed to the Argentinean Jewish authorities, the respect or non-respect of the rabbinical decree is the focus of all the debates between the various ideological or institutional factions of Judaism in Argentina, most notably between the orthodox and liberal groups.Este artĂculo toma como punto de partida el análisis de un decreto rabĂnico pronunciado en 1927 por un rabino argentino prohibiendo de manera definitiva toda conversiĂłn al judaĂsmo en el suelo de la RepĂşblica Argentina, para demostrar de quĂ© manera la conversiĂłn juega, en el judaĂsmo, como un instrumento de regulaciĂłn del pluralismo religioso. Supuestamente destinada en principio a luchar contra los matrimonios mixtos y las « conversiones anárquicas », en un contexto de gran porosidad con el medio no-judĂo, este decreto no tuvo ninguna incidencia real sobre las tasas de exogamia del judaĂsmo argentino (que fue, desde el principio, del orden de 40 % a 50 %). En cambio, la imposiciĂłn progresiva de la prohibiciĂłn de las conversiones permite la homogeneizaciĂłn ideolĂłgica de las comunidades judĂas argentinas, hasta entonces relativamente atomizadas. El decreto del rabino Setton se revelĂł un extraordinario instrumento normativo en beneficio de una ortodoxizaciĂłn creciente del campo religioso judĂo argentino. A tal punto que, aĂşn hoy, no obstante el nĂşmero muy restringido de las demandas de conversiones dirigidas a las instituciones argentinas, el respeto o el no respeto de este decreto focaliza al conjunto de los debates entre las diferentes tendencias ideolĂłgicas e institucionales del judaĂsmo argentino, especialmente entre ortodoxos e instituciones de sensibilidad liberal
Les ombres agissantes.
Lipetsk, 400 kilomètres au sud de Moscou. Une ville dans le plus pur style soviétique, accueillant l’un des fleurons de l’industrie métallurgique de la Russie post-soviétique, à qui le cours élevé de l’acier assure aujourd’hui une certaine prospérité qui se remarque notamment dans le brillant éclatant des dorures fraîchement refaites de l’église orthodoxe. La Russie post-communiste est devenue après l’Amérique latine et l’Afrique le nouvel Eldorado des chercheurs en ..
Little Odessa.
Guichet 1. « Tous services postaux Timbres, colis Chronopost Mandats Envois recommandés avec accusé de réception » . Nous sommes à New York. Plus précisément à Brighton Beach, à l'extrême sud de Brooklyn, en bordure de mer. Partant de Manhattan, on y arrive après un voyage d'environ une heure par la ligne q du métro. Quelque chose a changé mais le dépaysement n'est pas complet. La rue, entièrement couverte du métro aérien, rappelle ces nombreuses images de la ..
Dire la conversion. Carnet d'enquĂŞte
International audienc
Ce que devenir juif veut dire
En affirmant que devenir juif, c’est devenir un juif pratiquant et non un juif « ethnique » ou « national », et en tentant de s’arroger le monopole sur les conversions au judaïsme, notamment en Israël, les institutions religieuses de sensibilité orthodoxe défendent l’idée qu’elles se font de ce qu’être juif veut dire : un collectif soumis à la loi. Elles entendent ainsi lutter contre ce qu’elles considèrent être une réification de l’identité juive dans une entité nationale israélienne ou contre sa réduction à un groupe ethnique ou à une identité dont l’héritage ne constituerait plus un principe structurant mais se réduirait à quelques traits discriminants.By claiming that becoming Jewish is becoming a religious Jew rather than an ethnic or national Jew, and by trying to impose this idea by the way of keeping the monopoly on conversions to Judaism in Israel and the diaspora, orthodox religious institutions stand up for their idea of collective Jewishness —meaning a collective submitted to the Jewish law. Their purpose is also to fight against what they understand as a reification of Jewish identity in a national or an ethnic identity which heritage wouldn’t be a structuring principle anymore, but a would be reduced to some discriminants features
Donner son avis pour reconstruire un sens incertain
La question formulée par « donner son avis » – et, plus encore, par « donner son avis au Moyen Âge » –, renvoie en sociologie à différents champs problématiques imbriqués les uns dans les autres. Pour donner son avis, il faut en premier lieu en avoir un. Mais cet avis doit être personnel, dans la mesure où il ne s’agit pas seulement de donner un avis, mais de donner son avis. La question ouvre ainsi presque immédiatement sur celle de la subjectivité et de l’individualisme : avoir un avis, c’e..