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    Les formes du moi : conceptions du sujet, représentation de l'espace et forme tragique au XVIIe siècle

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    Comme en témoignent les nombreuses formes d'écritures de la morale qui apparaissent à l'époque, le sujet et le Moi constituent, au XVIIe siècle, un objet d'étude privilégié. Les importants changements épistémologiques de la Renaissance induisent en effet chez les contemporains un questionnement anxieux sur la nature de l'homme. Or, ces interrogations posent, selon nous, certains problèmes théoriques dépassant le cadre d'une recherche des fondements et des constituants de l'identité. En effet, dans la perspective des transformations qui se produisent simultanément dans l'appréhension de l'espace, une attention particulière est accordée à la spatialisation du Moi. Conséquemment, la tragédie, genre privilégié de la représentation de la condition humaine, témoignera de ces tentatives de donner une forme à la part insondable de l'homme. L'objectif de ce mémoire est donc de montrer que les modifications dans l'appréhension du Moi, modifications qui trouveront chacune leur modulation « spatiale », influent directement sur la dramaturgie tragique. L'examen de cette problématique prend ici pour objet six tragédies mises en scène tout au long du siècle et étudiées, par groupes de deux, selon trois moments essentiels et exemplaires. À travers ces textes, nous montrons d'abord de quelle façon se présentent trois différentes théories du sujet, c'est-à-dire, la théorie essentialiste aristocratique héroïque (1630-1640), l'anthropologie augustinienne (1660-1680) et l'anthropologie de l'intérêt personnel issue des philosophies anglo-saxonnes contemporaines (1690-1715). L'étude des écrits des moralistes et des philosophes nous permet, ensuite, d'exposer les linéaments de ces différentes conceptions et les principales articulations de leur formalisation spatiale. Enfin, nous recourons aux travaux modernes sur la forme tragique pour souligner les rapports qui existent entre les diverses figures du Moi identifiées et les transformations structurelles de la tragédie du Grand Siècle. Une telle étude suppose donc non seulement le recours aux travaux sur la dramaturgie du XVIIe siècle, mais aussi une réflexion plus générale sur les modalités de la représentation de soi. En effet, les transformations de la structure tragique mettent au jour l'étroite corrélation existant entre les formes littéraires et la représentation que l'homme se fait de lui-même. Les structures génériques du Grand Siècle pourraient, en effet, être étroitement liées à la conception que les contemporains entretiennent de leur propre condition et exprimer cette dernière avec autant d'acuité que le contenu idéologique des œuvres. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Théâtre français, Identité, Tragédie, XVIIe siècle, Morale, Mo

    A duel in figures. Héroïc and Theatrical imagery in the french works dedicated to singular combat (1568-1658)

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    De la seconde moitié du XVIe siècle au règne personnel de Louis XIV, les duels clandestins se multiplient en France. Par le biais de cet exercice, la noblesse cherche à affirmer son identité de classe en réaction aux changements politiques et structuraux qui affectent la société d'Ancien Régime. Or cette prolifération de combats donne lieu à une vaste production d'ouvrages se consacrant au phénomène. D'une part, les auteurs attachés aux valeurs aristocratiques tentent de persuader l'autorité royale de rétablir un duel autorisé à la manière médiévale, qui, en offrant un lieu d'expression officiel à l'honneur nobiliaire, permettrait selon eux de faire cesser les affrontements. D'autre part, un groupe d'auteurs appartenant aux corps constitués oeuvrant à la défense des structures de l'État - magistrats et hommes d'Église -, proposent plutôt d'infliger de graves peines aux combattants. Dans cette thèse, nous montrons, par l'examen des procédés stylistiques, des emprunts intertextuels et du système de références mis en oeuvre dans ces textes, que la réflexion sur le duel s'articule autour d'un imaginaire héroïque, mobilisé par les auteurs de chaque position selon leurs intérêts. À travers un ensemble de figures récurrentes empruntées à la littérature de fiction ou l'histoire fictionnalisée - figures qui cristallisent une série de notions-clés au coeur du débat intellectuel sur le combat singulier (vertu, honneur, noblesse, jugement de Dieu) -, ce sont deux façons de concevoir l'organisation de la société française qui s'affrontent dans un véritable duel symbolique.From the second half of the 16th century to the personal reign of Louis XIV, there was an increase in the number of clandestine duels in France. Through this practice, nobility sought to affirm its class identity in reaction to structural and political changes which affected the Old Regime. This proliferation of combats gave rise to a vast production of works dedicated to this very phenomenon. One group of authors attached to aristocratic values tried to persuade the royal authority to re-establish a legal form of duel, similar to what existed in medieval times. It would create, they argued, an official space for the expression of nobiliary honour and would permit the end of the clandestine duels. An opposite group of authors who belonged to the constituted bodies dedicated to the defense of the structures of the State - magistrates and clergymen - proposed rather to inflict grave punishments on the combatants. This thesis will demonstrate, though the analysis of stylistic processes, of intertextual loans and of the system of references employed in these texts, that the reflection on the duel revolves around heroic imagery, used differently by each group of authors in accord with their own interests. Through an ensemble of recurring figures borrowed from fictional literature or fictionalized history - figures which reinforce a series of key-notions at the heart of the intellectual debate on the duel (such as virtue, honour
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