16 research outputs found

    UNE APPROCHE DE SCIENCE PARTICIPATIVE POUR LA MESURE DU DEBIT DE DOSE AMBIANT DANS UN VILLAGE BIELORUSSE.

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    International audienceDans le cadre du projet Européen TERRITORIES, une étude d’exposition des populations et d’identification des facteurs de variabilité associés (temps, espace et comportement individuels) a été lancée à l’échelle du village de Komaryn, en Biélorussie. Ce village est situé dans une zone de strict contrôle, c’est-à-dire une zone initialement contaminée à plus de 555 kBq.m-2 par les dépôts de l’accident de Tchernobyl. L’un des trois volets de cette étude a consisté en la mesure des débits de dose ambiant avec le système OpenRadiation par les élèves de l’école du village de Komaryn, avec pour objectif d’évaluer la variabilité spatiale de l’exposition externe. Pour ceci, le choix d’une approche de science participative a été fait en impliquant un groupe d’élèves de l’école de Komaryn, à qui a été confié trois systèmes de mesure pendant une période de un mois, sous la supervision de leur professeur de physique, et avec le soutien du directeur de l’école. Le système de mesure OpenRadiation est composé d’un boitier électronique de mesure, piloté par une application pour smartphone, qui permet l’envoi des mesures en temps réel sur le site web OpenRadiation (www.openradiation.org). Il est alors possible de visualiser les mesures sur la carte interactive, de les comparer avec d’autres mesures et de télécharger les données de mesure avec les métadonnées associées (coordonnées GPS en particulier) et d’en faire l’analyse. Une réunion de prise en main des appareils par les élèves, âgés de 14 à 17 ans, a été faite à l’école de Komaryn le 30 Mai 2018, et les mesures ont pu commencer dès le lendemain. Les instructions données aux élèves ont été minimalistes et au nombre de trois : ne pas prendre de risques, ne pas aller dans les zones interdites et éviter de mesurer tout le temps au même endroit. Une recommandation leur a également été donnée, celle de mesurer de préférence à un mètre de hauteur, et de décrire le lieu de la mesure à l’aide des tags proposés par l’application, c’est-à-dire d’une part le lieu de la mesure : à l’intérieur, en ville, à la campagne, sur la route ou bien en avion ; et d’autre part sur le sol ou bien à 1 mètre au-dessus du sol. Les élèves se sont approprié très rapidement l’appareil de mesure puisque dès le 4 juin, il y avait déjà 80 mesures sur l’ensemble du village et ce sont 645 mesures qui ont été réalisées en un mois. Ceci montre l’intérêt et l’enthousiasme des élèves pour la réalisation de cette cartographie. Les mesures se répartissent selon les tags comme suit: 54,6% à la campagne, 28,2% en ville, 10,7% à l’intérieur et 6,5% sur la route. Cette répartition souligne l’importance de l’environnement dans la vie quotidienne du village. La moyenne (± déviation standard) des débits de dose mesurés ne montre pas de différence significative entre les différents tags de localisation : 0,0836 ± 0,0647 µSv.h-1 à la campagne, 0,0705 ± 0,0226 µSv.h-1 en ville, 0,0663 ± 0,0289 µSv.h-1 sur la route et 0,0893 ± 0,0281 µSv.h-1 en intérieur, et est du même niveau que les débits de dose ambiant mesurés en France. Il est à noter que les débits de dose ambiant à l’intérieur des constructions est légèrement plus élevé (bien que non significativement différent) que le débit de dose ambiant à l’extérieur, ce qui tend à montrer que le facteur de protection due à une construction n’existe plus en situation post accidentelle à long terme. Ce résultat a été retrouvé également dans l’étude mené avec le même groupe d’élèves et le système D-shuttle (résultats non présentés). Cependant, les élèves ont identifié trois points chauds dans le village, avec des débits de dose compris entre 0,177 µSv.h-1 et 0,926 µSv.h-1. Après discussion avec les élèves, deux de ces points chauds, localisés dans le village même, ont été identifiés comme étant des lieux de stockage de containers de cendres issus de la combustion de bois dans les centrales thermo-électriques du village, et le troisième comme étant un lieu de combustion de résidus de bois à la suite d’un chantier d’aménagement d’un parc de loisir. L’identification des mesures avec le pseudo de chacun des participants et la localisation GPS des mesures permet également d’analyser la façon dont les élèves ont réalisé et organisé leurs mesures. De ce point de vue, des différences liées au sexe apparaissent clairement. Ainsi, les filles ont très nettement préféré mesurer avant tout l’intérieur de leur domicile (100% des cas), alors que pour les garçons la tendance est loin d’être aussi marquée (55% des cas). De même, le choix des lieux de mesure est très systématique chez les garçons, avec par exemple un quadrillage du terrain ou un tour du village, alors que pour les filles, il y a une plus grande dispersion spatiale des mesures, à mettre en lien avec leurs lieux d’intérêt. Globalement, les résultats de cette étude démontrent l’intérêt porté par les élèves à la situation radiologique de leur village et a permis de les conforter dans l’idée que leur village est radiologiquement sain. De plus, cette étude permet d’avoir une image de la façon dont chacun a organisé ses mesures, ce qui pourrait avoir un intérêt en cas de situation accidentelle. Les auteurs souhaitent remercier très chaleureusement Aliona Mikhailova pour son travail très important de traduction, orale ou écrite, réalisé pendant toute la durée de cette action du projet TERRITORIES, ainsi que Mr Vladimir Masalyka, directeur de l’école de Komaryn et Mr Fyodor Yermakov, professeur de physique de l’école de Komaryn, pour leur implication dans ce projet. Les élèves : Polina Blizbnet, Dmitry Goroshko, Denis Gudoshnikov, Karina Kartash, Oleg Kraisventny, Rimma Krivonosova, Daniil yubich, Olga Panteleeva, Snezhana Pinchuk, Karina Povod, Philip Romanenko, Sophia Suprun, Wyacheslav Tarasov, Igor et Cyril Shapetko, Anrei Yakimovich et Julia Zhuravskaya sont également très chaleureusement remerciés pour leur enthousiame et leur implication. TERRITORIES est une partie de CONCERT. Ce projet a reçu des fonds du programme de recherche et d’éducation Euratom 2014-2018 sous le numéro d’agrément 662287. Cette publication reflète uniquement les vues de l’auteur. Les informations et les opinions exprimées dans cette publication sont de la seule responsabilité de l’auteur. La commission Européenne ne peut être tenue pour responsable de l’utilisation qui pourrait être faite des données contenues dans cette publication

    A citizen science approach for dose rate mapping in a contaminated territory: dose rate results, analysis of participants’ comments and perstectives

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    International audienceIn the framework of the TERRITORIES European project, a map of the ambient dose rate of a village, at the edge of the Chernobyl exclusion zone, was made using the OpenRadiation system (www.openradiation.org) by schoolchildren aged 14-17. During a first meeting with the children the functioning of the system was explained and children stared to measure the next day. No specific instructions were given, excepted to avoid taking risks and to describe as possible the way the measurements were made. Children appropriate very rapidly the measurement system since 80 measurements appeared in four days on the map of the web site, and 645 measurements were made in one month. The measured dose rates were not that much different in the Komaryn village as compared to other places in the world, and especially in France. This showed that the radiological situation in the village is safe. However, some hot spots were identified. Moreover, since all measurements were tagged with GPS positioning, id of the participant and tags provided by the system, it was possible to analyze the way each participant organized the measurements. Results clearly demonstrate gender differences in the way the measurements were organized. Thereafter, on the basis of a questionnaire, it was possible to define more precisely their expectations and feeling with the use of the OpenRadiation system. This showed that they wish to share their measurements and to discuss them with other users of the system. Moreover, they indicate that this experiment allowed us to regain control on their environment. This study demonstrate that even 30 years after the Chernobyl accident, the population already have concerns about the radiological quality of their environment, which in turn asks for the methods to be used to maintain the awareness in a post-accidental situation on the long term

    UNE APPROCHE DE SCIENCE PARTICIPATIVE POUR LA MESURE DU DEBIT DE DOSE AMBIANT DANS UN VILLAGE BIELORUSSE.

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    International audienceDans le cadre du projet Européen TERRITORIES, une étude d’exposition des populations et d’identification des facteurs de variabilité associés (temps, espace et comportement individuels) a été lancée à l’échelle du village de Komaryn, en Biélorussie. Ce village est situé dans une zone de strict contrôle, c’est-à-dire une zone initialement contaminée à plus de 555 kBq.m-2 par les dépôts de l’accident de Tchernobyl. L’un des trois volets de cette étude a consisté en la mesure des débits de dose ambiant avec le système OpenRadiation par les élèves de l’école du village de Komaryn, avec pour objectif d’évaluer la variabilité spatiale de l’exposition externe. Pour ceci, le choix d’une approche de science participative a été fait en impliquant un groupe d’élèves de l’école de Komaryn, à qui a été confié trois systèmes de mesure pendant une période de un mois, sous la supervision de leur professeur de physique, et avec le soutien du directeur de l’école. Le système de mesure OpenRadiation est composé d’un boitier électronique de mesure, piloté par une application pour smartphone, qui permet l’envoi des mesures en temps réel sur le site web OpenRadiation (www.openradiation.org). Il est alors possible de visualiser les mesures sur la carte interactive, de les comparer avec d’autres mesures et de télécharger les données de mesure avec les métadonnées associées (coordonnées GPS en particulier) et d’en faire l’analyse. Une réunion de prise en main des appareils par les élèves, âgés de 14 à 17 ans, a été faite à l’école de Komaryn le 30 Mai 2018, et les mesures ont pu commencer dès le lendemain. Les instructions données aux élèves ont été minimalistes et au nombre de trois : ne pas prendre de risques, ne pas aller dans les zones interdites et éviter de mesurer tout le temps au même endroit. Une recommandation leur a également été donnée, celle de mesurer de préférence à un mètre de hauteur, et de décrire le lieu de la mesure à l’aide des tags proposés par l’application, c’est-à-dire d’une part le lieu de la mesure : à l’intérieur, en ville, à la campagne, sur la route ou bien en avion ; et d’autre part sur le sol ou bien à 1 mètre au-dessus du sol. Les élèves se sont approprié très rapidement l’appareil de mesure puisque dès le 4 juin, il y avait déjà 80 mesures sur l’ensemble du village et ce sont 645 mesures qui ont été réalisées en un mois. Ceci montre l’intérêt et l’enthousiasme des élèves pour la réalisation de cette cartographie. Les mesures se répartissent selon les tags comme suit: 54,6% à la campagne, 28,2% en ville, 10,7% à l’intérieur et 6,5% sur la route. Cette répartition souligne l’importance de l’environnement dans la vie quotidienne du village. La moyenne (± déviation standard) des débits de dose mesurés ne montre pas de différence significative entre les différents tags de localisation : 0,0836 ± 0,0647 µSv.h-1 à la campagne, 0,0705 ± 0,0226 µSv.h-1 en ville, 0,0663 ± 0,0289 µSv.h-1 sur la route et 0,0893 ± 0,0281 µSv.h-1 en intérieur, et est du même niveau que les débits de dose ambiant mesurés en France. Il est à noter que les débits de dose ambiant à l’intérieur des constructions est légèrement plus élevé (bien que non significativement différent) que le débit de dose ambiant à l’extérieur, ce qui tend à montrer que le facteur de protection due à une construction n’existe plus en situation post accidentelle à long terme. Ce résultat a été retrouvé également dans l’étude mené avec le même groupe d’élèves et le système D-shuttle (résultats non présentés). Cependant, les élèves ont identifié trois points chauds dans le village, avec des débits de dose compris entre 0,177 µSv.h-1 et 0,926 µSv.h-1. Après discussion avec les élèves, deux de ces points chauds, localisés dans le village même, ont été identifiés comme étant des lieux de stockage de containers de cendres issus de la combustion de bois dans les centrales thermo-électriques du village, et le troisième comme étant un lieu de combustion de résidus de bois à la suite d’un chantier d’aménagement d’un parc de loisir. L’identification des mesures avec le pseudo de chacun des participants et la localisation GPS des mesures permet également d’analyser la façon dont les élèves ont réalisé et organisé leurs mesures. De ce point de vue, des différences liées au sexe apparaissent clairement. Ainsi, les filles ont très nettement préféré mesurer avant tout l’intérieur de leur domicile (100% des cas), alors que pour les garçons la tendance est loin d’être aussi marquée (55% des cas). De même, le choix des lieux de mesure est très systématique chez les garçons, avec par exemple un quadrillage du terrain ou un tour du village, alors que pour les filles, il y a une plus grande dispersion spatiale des mesures, à mettre en lien avec leurs lieux d’intérêt. Globalement, les résultats de cette étude démontrent l’intérêt porté par les élèves à la situation radiologique de leur village et a permis de les conforter dans l’idée que leur village est radiologiquement sain. De plus, cette étude permet d’avoir une image de la façon dont chacun a organisé ses mesures, ce qui pourrait avoir un intérêt en cas de situation accidentelle. Les auteurs souhaitent remercier très chaleureusement Aliona Mikhailova pour son travail très important de traduction, orale ou écrite, réalisé pendant toute la durée de cette action du projet TERRITORIES, ainsi que Mr Vladimir Masalyka, directeur de l’école de Komaryn et Mr Fyodor Yermakov, professeur de physique de l’école de Komaryn, pour leur implication dans ce projet. Les élèves : Polina Blizbnet, Dmitry Goroshko, Denis Gudoshnikov, Karina Kartash, Oleg Kraisventny, Rimma Krivonosova, Daniil yubich, Olga Panteleeva, Snezhana Pinchuk, Karina Povod, Philip Romanenko, Sophia Suprun, Wyacheslav Tarasov, Igor et Cyril Shapetko, Anrei Yakimovich et Julia Zhuravskaya sont également très chaleureusement remerciés pour leur enthousiame et leur implication. TERRITORIES est une partie de CONCERT. Ce projet a reçu des fonds du programme de recherche et d’éducation Euratom 2014-2018 sous le numéro d’agrément 662287. Cette publication reflète uniquement les vues de l’auteur. Les informations et les opinions exprimées dans cette publication sont de la seule responsabilité de l’auteur. La commission Européenne ne peut être tenue pour responsable de l’utilisation qui pourrait être faite des données contenues dans cette publication

    UNE APPROCHE DE SCIENCE PARTICIPATIVE EN TERRITOIRE CONTAMINE : ANALYSE DES COMMENTAIRES DE PARTICIPANTS ET PERSPECTIVES

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    International audienceDans le cadre du projet Européen TERRITORIES, une étude d’exposition des populations et d’identification des facteurs de variabilité associés (temps, espace et comportement individuels) a été lancée à l’échelle du village de Komaryn, en Biélorussie. Ce village est situé dans une zone de strict contrôle, c’est-à-dire une zone initialement contaminée à plus de 555 kBq.m-2 par les dépôts de l’accident de Tchernobyl. L’un des trois volets de cette étude a consisté en la mesure des débits de dose ambiant avec le système OpenRadiation (www.openradiation.org) par les élèves de l’école du village de Komaryn. Afin de déterminer l’intérêt de cette approche de science participative pour la radioprotection des populations en situation post-accidentelle, une réunion de restitution des résultats a été proposée aux élèves et villageois le 15 septembre 2018, au sein de l’école de Komaryn. Parallèlement, des questionnaires ont été remis aux participants de la démarche. Le questionnaire destiné aux élèves comporte quatre parties : une partie sur les données personnelles, une partie sur l’ergonomie du système OpenRadiation, une partie sur la façon dont les élèves ont organisé leurs mesures et une dernière partie sur les intérêts qu’ils ont pu trouver à participer à cette étude. Les 17 élèves ayant utilisé le système OpenRadiation ont reçu le questionnaire quinze jours avant la réunion de restitution des résultats. Le questionnaire remis aux villageois comporte quant à lui uniquement la partie « données personnelles » ainsi que la partie portant sur l’intérêt de réaliser cette cartographie selon leur point de vue. Il a été complété par les participants durant la réunion de restitution des résultats du projet. À noter que lors de cette réunion de restitution, un temps important a été laissé pour échanger avec la salle, ce qui a permis de collecter et compléter les avis exprimés au sein des différents questionnaires. Les 17 participants au projet OpenRadiation sont tous élèves de l’école de Komaryn, âgés de 14 à 17 ans, habitant tous dans le village même. Ce groupe comporte neuf garçons et huit filles. 14 participants sur 17 ont répondu au questionnaire, les trois manquants sont des élèves ayant quitté le village pour continuer leurs études à Gomel ou ailleurs. Les résultats du questionnaire montrent que 92% des répondants ont déjà eu une formation en radioprotection, mais seulement la moitié d’entre eux fait partie du club de radioprotection du village. 80% des répondants ont un potager et 30% d’entre eux vivent dans une maison en bois, les autres vivant dans des maisons en pierres, briques ou autres matériaux. Ces informations pourront être utilisées par ailleurs pour des études plus détaillées sur le facteur de protection intérieur/extérieur par exemple. Les retours sur l’utilisation de l’outil et de l’application OpenRadiation sont très positifs, avec une utilisation jugée « simple » voire « très simple ». Chaque élève a pu avoir l’outil de mesure pendant quelques jours, à tour de rôle, ce qui leur a permis d’effectuer des mesures en toute liberté. 70 % d’entre eux ont choisi de mesurer leurs habitations en premier, avec une répartition homogène entre la chambre, le séjour et la cuisine. En dehors de leurs habitations, les élèves ont indiqué souhaiter mesurer en premier lieu leurs potagers, leurs trajets habituels et certains lieux publics ou de loisir. Ces données montrent clairement que le choix du lieu des premières mesures est avant tout porté par l’intérêt personnel et les lieux de vie habituels. Le fait d’effectuer ces mesures a suscité des échanges puisque la majorité des répondants (80%) a partagé les résultats de mesures obtenus avec leurs amis, leurs professeurs ou leur famille. 60 % des répondants ont comparé leurs résultats avec ceux des autres participants, des dosimétristes du village ou bien avec les résultats mis en ligne sur le site OpenRadiation. Cet aspect de comparaison des mesures avec les autres semble essentiel pour les participants. Cela leur permet de mieux s’approprier les résultats et de remettre en perspective l’environnement qui les entoure. De plus, la publication des mesures sur le site OpenRadiation apparait comme une valorisation de leur travail. Ceci est clairement exprimé dans le fait que tous les participants souhaitent que les résultats de leur étude soient diffusés, que ce soit auprès de leurs familles, des habitants du village ou -de façon plus large- au travers des médias. La majorité (60%) des participants souhaiteraient disposer de nouveau d’un appareil afin de pouvoir effectuer des mesures quand ils le veulent et où ils le veulent. De même, tous recommandent de poursuivre ce type de mesures et de continuer à pouvoir échanger avec les autres utilisateurs d’OpenRadiation. Les réponses des adultes (23 répondants) sont plus contrastées mais montrent finalement les mêmes tendances : souhait de mesurer avant tout l’environnement proche (intérieur de la maison, le potager), souhait que des campagnes de mesures et d’information se poursuivent. Le temps d’échange avec la salle lors de la réunion de restitution a permis de conforter ces enseignements et a également révélé un fort intérêt pour les résultats présentés. C’est notamment grâce à ces échanges que les trois points chauds découverts par les participants ont pu être clairement identifiés en ce qui concerne l’origine de la contamination plus particulièrement. Les discussions avec les habitants de Komaryn ont aussi permis d’évoquer certaines pratiques habituelles effectuées par les villageois, comme par exemple l’utilisation des cendres comme engrais pour les potagers.Globalement, les élèves comme les habitants ont été très positifs sur cette approche participative de la mesure des débits de dose. Le caractère international du projet est pour eux une véritable opportunité d’apporter leurs témoignages et expériences personnelles sur la vie quotidienne dans leur territoire. La participation à ce projet leur a également permis de se réinterroger sur la qualité radiologique de leur environnement et plus particulièrement sur l’impact que peuvent avoir certaines de leurs pratiques (i.e. épandage des cendres). Aussi, cette étude démontre que plus de trente ans après l’accident de Tchernobyl, les populations locales ont toujours un intérêt fort et des préoccupations pour la situation radiologique de leur territoire, vis-à-vis de leurs enfants notamment. Cette étude pose ainsi la question des méthodes et moyens pouvant être mis en œuvre pour assurer le maintien de la vigilance sur le long terme en situation post-accidentelle. Les experts en radioprotection, qui peuvent être amenés à soutenir la mise en place de projets territoriaux, pourraient jouer un rôle majeur pour assurer cette vigilance sur le long terme. Les auteurs souhaitent remercier très chaleureusement Aliona Mikhailova pour son travail très important de traduction, orale ou écrite, réalisé pendant toute la durée de cette action du projet TERRITORIES, ainsi que Mr Vladimir Masalyka, directeur de l’école de Komaryn et Mr Fyodor Yermakov, professeur de physique de l’école de Komaryn, pour leur implication dans ce projet. Les élèves : Polina Blizbnet, Dmitry Goroshko, Denis Gudoshnikov, Karina Kartash, Oleg Kraisventny, Rimma Krivonosova, Daniil yubich, Olga Panteleeva, Snezhana Pinchuk, Karina Povod, Philip Romanenko, Sophia Suprun, Wyacheslav Tarasov, Igor et Cyril Shapetko, Anrei Yakimovich et Julia Zhuravskaya sont également très chaleureusement remerciés pour leur enthousiame et leur implication. TERRITORIES est une partie de CONCERT. Ce projet a reçu des fonds du programme de recherche et d’éducation Euratom 2014-2018 sous le numéro d’agrément 662287. Cette publication reflète uniquement les vues de l’auteur. Les informations et les opinions exprimées dans cette publication sont de la seule responsabilité de l’auteur. La commission Européenne ne peut être tenue pour responsable de l’utilisation qui pourrait être faite des données contenues dans cette publication

    Analysis of the modalities of return of populations to the contaminated territories following the accident at the Fukushima power plant

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    Based on gathered viewpoints from Japanese stakeholders who face the consequences of the Fukushima Daiichi nuclear disaster at the national and local levels, the modalities and conditions governing the decision of evacuees to return home after the lifting of evacuation orders, have been examined. This analysis revealed the complexity of the situation in a context of high uncertainty, and also emphasized the need for decision-makers and decision-helpers (e.g. radiological protection and medical experts) to take account and respect the different choices made or envisaged by the impacted communities for whom radiological issues are only one facet of the problem. The analysis firstly deals with the dynamics of the emergency evacuation which has strongly influenced the issue of managing the return of populations. Social and especially family dimensions are also emphasized, particularly related to the organization of temporary housing. Then, the organization and the evolution of the characterization and zoning of the affected areas are discussed as well as the radiological criteria that have been used and how they have been perceived by people. Notably, the effects on health and welfare are emphasized, by analysing in particular the temporal dynamics since the accident. The difficulties encountered by evacuees and returnees and the specific situations of the various communities are also highlighted. The question of the development of a radiological protection culture through self-monitoring and protective actions and its long-term role is also discussed. Another key element concerns the effects of the compensation system: without going into details on the mechanisms put in place, the social and ethical questions raised by this system are presented. Finally, the question of “the future of the affected territories” is evoked by stressing the concerns of several municipalities for restoring their attractiveness for possible newcomers

    UNE APPROCHE DE SCIENCE PARTICIPATIVE EN TERRITOIRE CONTAMINE : ANALYSE DES COMMENTAIRES DE PARTICIPANTS ET PERSPECTIVES

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    International audienceDans le cadre du projet Européen TERRITORIES, une étude d’exposition des populations et d’identification des facteurs de variabilité associés (temps, espace et comportement individuels) a été lancée à l’échelle du village de Komaryn, en Biélorussie. Ce village est situé dans une zone de strict contrôle, c’est-à-dire une zone initialement contaminée à plus de 555 kBq.m-2 par les dépôts de l’accident de Tchernobyl. L’un des trois volets de cette étude a consisté en la mesure des débits de dose ambiant avec le système OpenRadiation (www.openradiation.org) par les élèves de l’école du village de Komaryn. Afin de déterminer l’intérêt de cette approche de science participative pour la radioprotection des populations en situation post-accidentelle, une réunion de restitution des résultats a été proposée aux élèves et villageois le 15 septembre 2018, au sein de l’école de Komaryn. Parallèlement, des questionnaires ont été remis aux participants de la démarche. Le questionnaire destiné aux élèves comporte quatre parties : une partie sur les données personnelles, une partie sur l’ergonomie du système OpenRadiation, une partie sur la façon dont les élèves ont organisé leurs mesures et une dernière partie sur les intérêts qu’ils ont pu trouver à participer à cette étude. Les 17 élèves ayant utilisé le système OpenRadiation ont reçu le questionnaire quinze jours avant la réunion de restitution des résultats. Le questionnaire remis aux villageois comporte quant à lui uniquement la partie « données personnelles » ainsi que la partie portant sur l’intérêt de réaliser cette cartographie selon leur point de vue. Il a été complété par les participants durant la réunion de restitution des résultats du projet. À noter que lors de cette réunion de restitution, un temps important a été laissé pour échanger avec la salle, ce qui a permis de collecter et compléter les avis exprimés au sein des différents questionnaires. Les 17 participants au projet OpenRadiation sont tous élèves de l’école de Komaryn, âgés de 14 à 17 ans, habitant tous dans le village même. Ce groupe comporte neuf garçons et huit filles. 14 participants sur 17 ont répondu au questionnaire, les trois manquants sont des élèves ayant quitté le village pour continuer leurs études à Gomel ou ailleurs. Les résultats du questionnaire montrent que 92% des répondants ont déjà eu une formation en radioprotection, mais seulement la moitié d’entre eux fait partie du club de radioprotection du village. 80% des répondants ont un potager et 30% d’entre eux vivent dans une maison en bois, les autres vivant dans des maisons en pierres, briques ou autres matériaux. Ces informations pourront être utilisées par ailleurs pour des études plus détaillées sur le facteur de protection intérieur/extérieur par exemple. Les retours sur l’utilisation de l’outil et de l’application OpenRadiation sont très positifs, avec une utilisation jugée « simple » voire « très simple ». Chaque élève a pu avoir l’outil de mesure pendant quelques jours, à tour de rôle, ce qui leur a permis d’effectuer des mesures en toute liberté. 70 % d’entre eux ont choisi de mesurer leurs habitations en premier, avec une répartition homogène entre la chambre, le séjour et la cuisine. En dehors de leurs habitations, les élèves ont indiqué souhaiter mesurer en premier lieu leurs potagers, leurs trajets habituels et certains lieux publics ou de loisir. Ces données montrent clairement que le choix du lieu des premières mesures est avant tout porté par l’intérêt personnel et les lieux de vie habituels. Le fait d’effectuer ces mesures a suscité des échanges puisque la majorité des répondants (80%) a partagé les résultats de mesures obtenus avec leurs amis, leurs professeurs ou leur famille. 60 % des répondants ont comparé leurs résultats avec ceux des autres participants, des dosimétristes du village ou bien avec les résultats mis en ligne sur le site OpenRadiation. Cet aspect de comparaison des mesures avec les autres semble essentiel pour les participants. Cela leur permet de mieux s’approprier les résultats et de remettre en perspective l’environnement qui les entoure. De plus, la publication des mesures sur le site OpenRadiation apparait comme une valorisation de leur travail. Ceci est clairement exprimé dans le fait que tous les participants souhaitent que les résultats de leur étude soient diffusés, que ce soit auprès de leurs familles, des habitants du village ou -de façon plus large- au travers des médias. La majorité (60%) des participants souhaiteraient disposer de nouveau d’un appareil afin de pouvoir effectuer des mesures quand ils le veulent et où ils le veulent. De même, tous recommandent de poursuivre ce type de mesures et de continuer à pouvoir échanger avec les autres utilisateurs d’OpenRadiation. Les réponses des adultes (23 répondants) sont plus contrastées mais montrent finalement les mêmes tendances : souhait de mesurer avant tout l’environnement proche (intérieur de la maison, le potager), souhait que des campagnes de mesures et d’information se poursuivent. Le temps d’échange avec la salle lors de la réunion de restitution a permis de conforter ces enseignements et a également révélé un fort intérêt pour les résultats présentés. C’est notamment grâce à ces échanges que les trois points chauds découverts par les participants ont pu être clairement identifiés en ce qui concerne l’origine de la contamination plus particulièrement. Les discussions avec les habitants de Komaryn ont aussi permis d’évoquer certaines pratiques habituelles effectuées par les villageois, comme par exemple l’utilisation des cendres comme engrais pour les potagers.Globalement, les élèves comme les habitants ont été très positifs sur cette approche participative de la mesure des débits de dose. Le caractère international du projet est pour eux une véritable opportunité d’apporter leurs témoignages et expériences personnelles sur la vie quotidienne dans leur territoire. La participation à ce projet leur a également permis de se réinterroger sur la qualité radiologique de leur environnement et plus particulièrement sur l’impact que peuvent avoir certaines de leurs pratiques (i.e. épandage des cendres). Aussi, cette étude démontre que plus de trente ans après l’accident de Tchernobyl, les populations locales ont toujours un intérêt fort et des préoccupations pour la situation radiologique de leur territoire, vis-à-vis de leurs enfants notamment. Cette étude pose ainsi la question des méthodes et moyens pouvant être mis en œuvre pour assurer le maintien de la vigilance sur le long terme en situation post-accidentelle. Les experts en radioprotection, qui peuvent être amenés à soutenir la mise en place de projets territoriaux, pourraient jouer un rôle majeur pour assurer cette vigilance sur le long terme. Les auteurs souhaitent remercier très chaleureusement Aliona Mikhailova pour son travail très important de traduction, orale ou écrite, réalisé pendant toute la durée de cette action du projet TERRITORIES, ainsi que Mr Vladimir Masalyka, directeur de l’école de Komaryn et Mr Fyodor Yermakov, professeur de physique de l’école de Komaryn, pour leur implication dans ce projet. Les élèves : Polina Blizbnet, Dmitry Goroshko, Denis Gudoshnikov, Karina Kartash, Oleg Kraisventny, Rimma Krivonosova, Daniil yubich, Olga Panteleeva, Snezhana Pinchuk, Karina Povod, Philip Romanenko, Sophia Suprun, Wyacheslav Tarasov, Igor et Cyril Shapetko, Anrei Yakimovich et Julia Zhuravskaya sont également très chaleureusement remerciés pour leur enthousiame et leur implication. TERRITORIES est une partie de CONCERT. Ce projet a reçu des fonds du programme de recherche et d’éducation Euratom 2014-2018 sous le numéro d’agrément 662287. Cette publication reflète uniquement les vues de l’auteur. Les informations et les opinions exprimées dans cette publication sont de la seule responsabilité de l’auteur. La commission Européenne ne peut être tenue pour responsable de l’utilisation qui pourrait être faite des données contenues dans cette publication

    Follow-up of contamination of foodstufs in a belarussian village during 25 years

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    International audienceIn the framework of the European project TERRITORIES, a database was created to gather all available measurements on foodstuff contamination measurements, ambient dose rate measurements and whole body counting, over a 25 years period (1990-2016), at the scale of a single village. The village of Komaryn (2000 inhabitants) is located in a strict control area and is close to the exclusion zone.The database contains more than 10,000 lines of individual measurements. Each line contains the organism responsible for the measurement, the nature of the product and its origin (private or enterprise), the date and the resulting value of the measurement. More than 40 different products were measured, even if some of these were represented only with few measurements. However, for the most important products for the villagers (potatoes, milk, pork and beef meat, mushrooms, carrots, river fishes, hunting meat), the number of measurements is sufficient to make an analysis of the data over the period. A first analysis shows that, for most of the products there is a decrease in the 137Cs concentration according to the time. This is in link with the radioactive decay of 137Cs. However, in numerous cases, large annual variations are observed which cannot be explained with physical or biological decay. Moreover, seasonal variations can be observed for some products such as milk. As a whole, for the foodstuff coming from private gardens, very few measurements showed 137Cs concentrations above the permissible values set by the Belarussian authorities, even if some of these are close to these permissible values. The most contaminated products are clearly the products coming from the environment, such as hunting meat, wild berries and mushrooms. The first analysis of this database highlights the necessity to continue the foodstuff survey, especially for the products coming from the private sector
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