5 research outputs found

    Pourquoi " rester POUR quelque temps " est-il susceptible de poser un problème d'acceptabilité ?

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    International audienceSome foreign speakers produce sentences like Je reste en France pour six mois (≈ "I am staying in France for six months"), combining the preposition pour (≈ "for") and the verb rester (≈ "to stay") to express "duration". However, if the English version seems to be tolerable, the French one is not acknowledged unanimously by French native speakers. A part of them considers such as a construction acceptable and the other part is uncertain and prefers the use of pendant (≈ "during") to pour, but without any conviction. Such a report is intriguing and deserves a meticulous study. We believe that the observed hesitations are due to two sorts of linguistic phenomena: firstly, the "signified" of the French preposition pour is not compatible with the aspectual informations implied by the use of rester since pour involves, in uses including the structure "pour Nduration", that the final boundaries of the duration are fuzzy and unclear; thus, pour is incompatible with numeral quantifiers like deux, trois, cinq, etc. (mois) ("two, three, five (months)"), while the verb rester calls to mind an "unlimited interval". Secondly, speakers may confuse pour with pendant which expresses more clear boundaries in sentences like Je reste en France pendant six mois. In addition, the aspectual properties of rester can also be wrongly considered as the same as the other "static verb" être ("to be"): the latter accepts, for example, the combination with inchoative process but not the former. That's why native speakers are not convinced about the heard patterns. Our hypotheses are confirmed and supported, in this study, by a large corpus of sentences and several linguistic criteria.Certains étrangers produisent des énoncés comme Je reste en France pour six mois combinant la préposition pour avec le verbe d'" état " rester pour exprimer un certain rapport de " durée ". Toutefois, si ce type de constructions peut paraître tout à fait acceptable par certains francophones natifs, d'autres, au contraire le trouvent douteux, mais sans grande conviction. Un tel constat est pour le moins intriguant et incite à mener une étude méticuleuse sur ces constructions afin de comprendre et d'expliquer ce sentiment d'incertitude. Il y a, selon nous, deux phénomènes linguistiques qui permettent de justifier ce constat. Le premier a trait à une incompatibilité distributionnelle constatée dans ce type d'exemples : le fait que la préposition pour n'engage pas la borne finale dans l'expression de la " durée " se trouve en conflit avec, à la fois, les compléments spécifiés par des quantifieurs " numéraux ", de type deux, trois, cinq (mois), etc. et avec l'emploi du verbe rester qui implique, lui, que cette durée est " illimitée ". Un tel emploi est plus approprié avec la préposition pendant, qui introduit un intervalle objectif parcouru du début jusqu'à la fin. Quant au deuxième, il correspond à une probable confusion dans la tête des locuteurs selon laquelle on assimile d'un côté pour et pendant et de l'autre être et rester, alors qu'ils sont linguistiquement très différents, ce qui entraîne ce flottement dans les jugements. Nos hypothèses sont étayées et confirmées par le recours à un important corpus et à une multitude de tests linguistiques

    De la distinction entre nom d’émotion et nom de sentiment : coup de foudre et amour

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    Il s’agit de démontrer que l’acception « psychologique » de coup de foudre qui a trait à l’amour subit et violent est compositionnelle comme l’indiquent les propriétés formelles de coup et de foudre. En effet, les traits de rapidité et d’instantanéité caractérisant coup et les traits de violence et d’imprévisibilité composant foudre se retrouvent aussi bien dans l’acception « concrète » de coup de foudre (dénotant « la frappe d’un feu céleste ») que dans son acception « psychologique ». De plus, on ne trouve pas attesté dans la langue coup d’amour, du fait de la définition (linguistique) de amour qui en fait un nom incompatible avec un coup de pour exprimer ce que véhicule coup de foudre : amour évoque un état, suppose un déroulement et est un nom imperfectif alors que un coup de marque la ponctualité et est perfectif.We show that the « psychological » meaning of coup de foudre which concerns sudden and violent love is compositional as it reveals the formal properties of coup and foudre : the features of speed and instantaneity characterizing coup and the features of violence and unpredictability composing of foudre are the same in the « concrete » meaning of coup de foudre (denoting the « striking of a heavenly fire ») and in its « psychological » meaning. Furthermore, we do not find evidence of coup d’amour in the language because of the linguistic definition of amour which is incompatible noun with un coup de to express the meaning of coup defoudre : amour evokes a state, assumes a sequence and is an imperfective noun while un coup de indicates the punctuality and is perfective

    L'inconsistance de la notion de "métaphore" et la pertinence du principe de l'interaction discursive des unités lexicales dans leur identification linguistique

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    Il s'agit de démontrer que la notion de "métaphore" n'est consistante que selon les principes constitutifs des théories dans leur conception du sens, du discours et de la langue qui donne à voir trois manières différentes de circonscrire cette notion. Dans la première conception, la métaphore est illustrée au niveau lexicographique, par une hiérarchisation des emplois des mots allant des dits " premier " ou " concret ", référant à des objets déterminés dans la réalité, aux emplois dénommés "figuré", "par métaph." dans les dictionnaires lorsqu'ils dénomment d'autres objets. Elle constitue, au niveau discursif, une "déviance", un "écart", étant donné qu'elle est à l'origine d'une incompatibilité entre les référents des termes dénotés dans la structure X est un Y. La métaphore ne se justifie ainsi que selon le postulat que les mots réfèrent à des objets dans le monde extérieur. Dans la seconde conception, la métaphore constitue un processus mental, universel et inné consistant à appréhender les entités abstraites par le recours à l'expérience concrète grâce à des "images-schematas" élaborées dans l'esprit ; la métaphore est ainsi un processus général de la compréhension humaine. La troisième conception considère que la langue est un système autonome, indépendant de la réalité ou de la pensée, dont l'identité des signes se constitue par les interrelations qu'ils ont dans le discours et par leur signifié unique en langue. Dans ce cadre, il n'y a pas lieu d'établir de hiérarchie entre les emplois, ni de distinguer entre sens source et sens dérivé, ni par conséquent d'isoler comme particulièrement remarquables ceux qui seraient figurés ou métaphoriques. L'analyse comparée de l'expression coup de .foudre (et de quelques autres relevant du champ notionnel de l'amour et classées sous la dénomination "métaphore" dans le dictionnaire) d'un point de vue cognitiviste et autonomiste nous a permis de contester, d'une part, que l'acception qui a trait au "sentiment amoureux" soit jugée "métaphorique" par rapport à celle, concrète, relative au "phénomène météorologique" et de confirmer, d'autre part, la pertinence du principe selon lequel l'invariant commun des emplois de l'expression se forge dans la langue selon ses trois déclinaisons dans le discours.In this study, we have shown that the concept of metaphor is relevant only through the principles of the theories in their definition of the sense, discourse and language. In the first conception, metaphor consists of the manner that words are presented in the dictionary, in one band : they are introduced first by their uses called "concrete" or "literal" corresponding to the principle that words describe objects in the reality and when they indicate others things, they are mentioned by the labels "figurative" or "metaphor". In the second band, when there is no semantic compatibility between the referents of two words combined in the statement (X is Y), it's interpreted as "deviant". Thus "metaphor" is possible only if words indicate referents in the world. In the second conception, "metaphor" is a mental, innate and universal process which allowed us to represent abstractions by the recourse to reality through cognitive images ; metaphor is a general system of human comprehension. In the third conception, the denomination of "metaphor" is arbitrary because this theory is founded on the principle that words don't represent neither objects in the reality nor our conceptual system but words are identified by the relations that they can have in the discourse related to their "signifié" in the language - as we have shown it by the linguistic analysis of the French expression coup de foudre (and some others which indicate the feeling of love) in an autonomist point of view.NANTERRE-BU PARIS10 (920502102) / SudocSudocFranceF

    Le Lexique des émotions

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    Les émotions et les affects sont plus que jamais dans l’air du temps : elles sont au cœur des débats en neurosciences, en philosophie, en psychologie cognitive et en traitement automatique du langage avec l’analyse des sentiments et opinions. Dans cet ouvrage, c’est exclusivement sous l’angle linguistique et à travers de nombreuses langues que la question des affects est abordée. Ce sont ici les mots des émotions (comme par exemple joie, amour, bonheur, colère, peur, angoisse), si souvent récalcitrants aux classifications rigides, qui sont caractérisés à travers leur environnement lexical et syntaxique. Les seize contributions de ce volume jettent un éclairage nouveau sur le lexique des émotions, abordé dans des langues variées (français, espagnol, russe, polonais, grec) et à travers plusieurs approches linguistiques, d’inspiration structurale ou cognitive, mais qui toutes accordent une place essentielle à la combinatoire linguistique. Si les études proposées dans cet ouvrage abordent des enjeux théoriques essentiels comme la construction du sens à travers les associations des lexies exprimant des affects ou la structuration du champ sémantique des émotions, elles débouchent aussi sur des applications utiles pour la linguistique, comme l’enseignement structuré de la phraséologie en Français Langue Étrangère (FLE), la classification automatique des unités lexicales en Traitement Automatique du Langage (TAL) ou un traitement plus systématique en lexicographie
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