43 research outputs found

    L’historiographie congolaise

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    L’historiographie congolaise, dont l’essai de bilan est abordé ici, ne date pas d’avant le début des années 1960, puisque la science historique est tard venue sur le terrain africain, jugé déroutant jusque là en raison de l’absence quasi totale de documents écrits. L’intérêt tardif porté à l’exploitation des sources non écrites a enfin rendu possible cette démarche. Dès cette époque, l’historiographie congolaise et sur le Congo s’est distinguée par son dynamisme, notamment à cause de la diversité des foyers où elle était pratiquée du fait de l’essaimage des anciens chercheurs du Congo. Quant à la production historique de ces quatre dernières décennies, elle demeure prometteuse, parce qu’elle aborde des domaines divers, allant des essais méthodologiques et épistémologiques aux multiples exploitations de sources orales et d’archives. Cependant ces nombreuses pistes auraient pu davantage être approfondies si le dynamisme des années 1960 avait été confirmé dans la suite. La léthargie, voire la régression, qui s’en est suivie, était liée à la gestion calamiteuse de la postcolonie congolaise et aux crises chroniques de la coopération belgo-congolaise. Pour que ces recherches reprennent de l’envol, l’établissement de synergies scientifiques et techniques s’impose pour économiser les moyens et tirer profit des regards croisés.This article presents a detailed overview of Congolese historiography since its beginnings in the early 1960s until the present. This field of study was slow in taking form all over Africa largely due to the paucity of written documents, which was perceived as a methodological obstacle. Reliance on non-written sources of information gradually made the approach possible. Historical work by Congolese, Europeans and Americans rapidly gained momentum due to the presence of Congo experts in research centres and university departments in and beyond the Congo. Their diverse historical production over the past 40 years ranges from methodological and epistemological essays to multiple forms of recourse to oral sources and archives. Promising work in the 1960s waned, nonetheless, reflecting the overall problems of post-colonial Congo and the chronic crisis of Belgo-Congolese cooperation. The renewal of scientific and methodological synergies will be needed to manage research funds more efficiently and to capitalise on cross-cultural exchanges

    Du Congo des rébellions au Zaïre des pillages

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    Abstract From the Rebel Congo to Plundered Zaire. — Why were violent solutions "rejected" during the democratic transition in the last days of Mobutu's regime, even though violent methods had been used just after independence? In three successive cycles, these past "wars", in each case set off by the population, led to violent repression. Owing to these experiences, people were wary of strong-arm methods and consi-dered them to be "forms of illusion" that caused more problems than they settled. For a long time, Mobutu's regime endeavored to deliberately keep this memory of the past alive, to discredit violence from "the bottom" and to use this attitude as a means for legitimating violence from "the top". The transition fell victim to this manipulation. "Looting" and "shut-downs" thus came to be the most "violent" acts on which the people of Zaire could agree. Hence, violence could only take the form of unexpected events developing on their own without having to count on the population's support.Résumé Ce texte s'efforce de comprendre les motivations du « rejet » des solutions violentes, lequel a caractérisé la transition politique du Zaïre. Il commence par noter que ce pays n'est pas ignorant des méthodes violentes, tant le recours à la force a jalonné son parcours post-colonial. Articulées en trois cycles successifs, les « guerres » du passé, chaque fois suscitées par la population, ont toujours conduit à des répressions sanglantes. Ce sont donc les expériences malheureuses du passé qui ont conduit ces populations à se méfier des manières fortes et à les considérer comme formes d'illusion qui amènent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. Pendant longtemps le régime de Mobutu s'est employé à entretenir délibérément une mémoire du passé, à discréditer la violence « d'en bas » et à utiliser cette attitude comme mode de légitimation de la violence « d'en haut ». Le comportement de la transition a donc été victime d'une telle manipulation. C'est ainsi que les « journées mortes » et les « pillages » en étaient arrivés à constituer les expressions les plus « violentes » que les Zaïrois d'hier pouvaient encore s'accorder. Dans cet entendement, la seule violence susceptible de s'imposer était celle qui pouvait naître de l'imprévu et se développer suivant ses mécanismes propres, sans avoir à compter, de manière déterminante, sur la population.Ndaywel E'Nziem Isidore. Du Congo des rébellions au Zaïre des pillages. In: Cahiers d'études africaines, vol. 38, n°150-152, 1998. Disciplines et déchirures. Les formes de la violence. pp. 417-439

    La langue française et la mondialisation

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    Parler du monde, c’est évoquer la mondialisation, noter l’existence de la diversité et la volonté de la prendre en charge, quand ce n’est pas celle de créer un nivellement par l’érosion de ces diversités. Face à cet enjeu, on peut considérer que la langue française occupe encore une position confortable, en tout cas d’importance certainement non négligeable. Sans nous attarder sur sa longue carrière et le rôle qu’elle a joué comme langue de communication diplomatique de portée mondiale, nous ..

    Histoire de l’institution polyandrique dans le Bas-Kasai (Zaïre)

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    This article constitutes a page of history of one of the cultural regions of Zaïre : the lower Kasai, where polyandry exists. The present study attempts to determine the history of that regional institution from the available ethnographic sources. Polyandry originates from the existing polyandrie privilege reserved to the king’s sister, i.e. the future queen mother. This cultural feature is the expression of a political system which gives her a specific role in the running of the public affairs. This political institution is supposed to have been the origin of polyandry as a matrimonial institution ; this favouring the present social lack of balance within the Lele society. This is thought to have happened towards the second half of 17th century or later. The ownership of women by the political aristocraty created a shortage which required some sort of compensation. From the initiation ceremonies which gave the initiated class to obtain a wife, the very principle of polyandrie mariage was this bom. Taken as historical source alone, the anthropological history of lower Kasai, which comes out of this analysis requires other types of elements and particularly those of linguistic origin.Cet article constitue une page d’histoire sociale d’une des régions culturelles du Zaïre : le Bas-Kasaï où l’on note l’existence de la polyandrie. L’étude essaye de déterminer l’histoire de cette institution régionale, à partir des sources «ethnographiques» existantes. La polyandrie tire son origine de l’existence du privilège polyandrique qui caractérise la sœur du Chef (roi), la future reine-mère. Ce trait culturel est l’expression de toute une conception politique qui reconnaît à cette personnalité féminine un rôle spécifique dims la gestion des affaires publiques. Cette institution politique aurait donné naissance, dans la suite, à la polyandrie en tant qu’institution matrimoniale, à la faveur d’un déséquilibre social existant au sein de la société Lele. L’événement a dû se produire, vers la deuxième moitié du XVIIe siècle, ou plus tard. La capitalisation des femmes par l’aristocratie politique créa une situation de pénurie qui devait se trouver une certaine forme de compensation. A partir de l’initiation qui donnait l’occasion à une classe initiatique d’obtenir une femme en commun, se créa le principe même du mariage polyandrique. L’histoire anthropologique du Bas-Kasaï, qui se dégage de cette analyse, permet dans la suite, d’être confrontée, en tant que source historique, avec d’autres types de données, notamment celles d’origine linguistique.Ndaywel è Nziem Isidore. Histoire de l’institution polyandrique dans le Bas-Kasai (Zaïre) . In: 2000 ans d’histoire africaine. Le sol, la parole et l'écrit. Mélanges en hommage à Raymond Mauny. Tome II. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 1981. pp. 769-789. (Bibliothèque d'histoire d'outre-mer. Études, 5-6-2

    Histoire de l’institution polyandrique dans le Bas-Kasai (Zaïre)

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    This article constitutes a page of history of one of the cultural regions of Zaïre : the lower Kasai, where polyandry exists. The present study attempts to determine the history of that regional institution from the available ethnographic sources. Polyandry originates from the existing polyandrie privilege reserved to the king’s sister, i.e. the future queen mother. This cultural feature is the expression of a political system which gives her a specific role in the running of the public affairs. This political institution is supposed to have been the origin of polyandry as a matrimonial institution ; this favouring the present social lack of balance within the Lele society. This is thought to have happened towards the second half of 17th century or later. The ownership of women by the political aristocraty created a shortage which required some sort of compensation. From the initiation ceremonies which gave the initiated class to obtain a wife, the very principle of polyandrie mariage was this bom. Taken as historical source alone, the anthropological history of lower Kasai, which comes out of this analysis requires other types of elements and particularly those of linguistic origin.Cet article constitue une page d’histoire sociale d’une des régions culturelles du Zaïre : le Bas-Kasaï où l’on note l’existence de la polyandrie. L’étude essaye de déterminer l’histoire de cette institution régionale, à partir des sources «ethnographiques» existantes. La polyandrie tire son origine de l’existence du privilège polyandrique qui caractérise la sœur du Chef (roi), la future reine-mère. Ce trait culturel est l’expression de toute une conception politique qui reconnaît à cette personnalité féminine un rôle spécifique dims la gestion des affaires publiques. Cette institution politique aurait donné naissance, dans la suite, à la polyandrie en tant qu’institution matrimoniale, à la faveur d’un déséquilibre social existant au sein de la société Lele. L’événement a dû se produire, vers la deuxième moitié du XVIIe siècle, ou plus tard. La capitalisation des femmes par l’aristocratie politique créa une situation de pénurie qui devait se trouver une certaine forme de compensation. A partir de l’initiation qui donnait l’occasion à une classe initiatique d’obtenir une femme en commun, se créa le principe même du mariage polyandrique. L’histoire anthropologique du Bas-Kasaï, qui se dégage de cette analyse, permet dans la suite, d’être confrontée, en tant que source historique, avec d’autres types de données, notamment celles d’origine linguistique.Ndaywel è Nziem Isidore. Histoire de l’institution polyandrique dans le Bas-Kasai (Zaïre) . In: 2000 ans d’histoire africaine. Le sol, la parole et l'écrit. Mélanges en hommage à Raymond Mauny. Tome II. Paris : Société française d'histoire d'outre-mer, 1981. pp. 769-789. (Bibliothèque d'histoire d'outre-mer. Études, 5-6-2
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