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    Morphosyntaxe et structure informationnelle en kirundi: focus et stratégies de focalisation

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    Cette thèse porte sur la morphosyntaxe et la structure de l’information en kirundi, la langue bantoue du Burundi dans la région des Grands Lacs de l’Afrique orientale. La question centrale qui sous-tend cette étude est de savoir comment la morphologie et la syntaxe interagissent dans le marquage du focus et dans les stratégies de focalisation. Pour y répondre, une description systématique et approfondie a été entreprise sur quatre types de constructions issues du langage naturel sur les plans tant grammatical que discursif : (1) les constructions à sujet préverbal ou les structures canoniques, (2) les constructions à sujet postverbal ou les structures inversées, (3) les constructions clivées et (4) les constructions présentatives. Les deux premières constructions sont monoclausales, les deux dernières biclausales. À part l’introduction et la conclusion générale, cette thèse se compose de cinq chapitres. Le deuxième chapitre se concentre sur la description de la morphosyntaxe, la typologie et la distribution statistique des quatre constructions mentionnées ci-dessus. Le troisième chapitre se focalise sur le rôle joué par l’alternance dite conjoint/disjoint dans l’organisation du discours à travers les constructions à sujet préverbal. Le quatrième chapitre concerne la forme et la fonction des constructions à sujet postverbal, à savoir l’inversion argumentale, l’inversion locative et l’inversion explétive. Le cinquième chapitre traite des constructions clivées tout en distinguant entre les deux catégories majeures, à savoir les clivées dites « de base » et les pseudo-clivées. Le sixième chapitre est consacré aux constructions présentatives qui sont apparentées aux précédentes d’un point de vue structurel et discursif. Sur le plan méthodologique, ce travail est original car il est essentiellement basé sur un corpus de textes en kirundi ayant une taille globale de 2,153,348 tokens, dont 1,957,178 tokens représentent des productions écrites et 196,170 tokens pour les productions orales. Les données qui s’y trouvent sont issues de genres variés et de périodes différentes se situant entre 1920 et le présent. Les résultats de cette étude montrent que le kirundi se sert essentiellement de moyens morphologiques pour signaler le focus prédicatif, tandis que le marquage syntaxique, surtout l’inversion de l’ordre linéaire des mots, intervient principalement dans l’expression du focus argumental. La combinaison des deux procédés peut servir à marquer le focus argumental, comme dans les clivées, ou marquer le focus phrastique, tel que dans les constructions inversées au disjoint ou dans les constructions présentatives. L’étude a aussi révélé que le contexte d’énonciation peut imposer une lecture de focus sans marquage morphosyntaxique explicite dans l’énoncé, en l’occurrence dans les constructions à sujet préverbal sans marque du disjoint

    Cleft constructions and focus in Kirundi

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    The present article addresses the rich and complex morphosyntax of cleft constructions in Kirundi (Bantu, JD62) and the role they play in its information structure. Although clefts are one of the main focus marking devices in this and other Bantu languages (Demuth 1984; Demuth 1987b; Suzman 1991), especially in conversation, they have received little attention. Some Burundian grammarians took a certain interest in Kirundi clefting (Sabimana 1986: 189-222; Bukuru 2003: 295), but only in a subsidiary way, for instance as part of interrogative strategies. No systematic and thorough study on the matter exists. This study aims at filling this gap by means of a detailed analysis of Kirundi cleft constructions based on a text corpus of 196,000 oral and 2,033,000 written tokens

    Preface

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    1. The issue The present special issue is developed from a workshop entitled Bantu Universals and Variation at the 10th World Congress of African Linguistics (WOCAL10) held online at Leiden University in June 2021. It includes a selection of papers presented at the workshop, as well as papers submitted in response to an open call for papers. The resultant special issue brings together new perspectives on universals and variation in the Bantu language family, with regards to morphosyntax, sema..

    Bantu word order between discourse and syntactic relations

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    Discourse function has often been noticed to be a strong factor in conditioning Bantu word order. The importance of discourse function for determining the word order of Bantu languages is visible for example in locative inversion and dedicated focus positions. As a result of such phenomena, it has been proposed that Bantu word order is best captured by reference to discourse roles, e.g. Topic-Verb-Nontopic. Nevertheless, we typically see statements describing Bantu word order in relation to grammatical roles (e.g. “SVO”), and the notions “subject” and “object” remain core in analyses of Bantu. In this paper we present the result of a study reconsidering Bantu word order from a discourse-configurational perspective, asking how far we can get without reference to grammatical roles. We use a parametric approach to investigate this syntactic variation, presenting new discourse-oriented field data collected on 9 Bantu languages. We show how these parameters highlight variation within the family, with each language sitting at a different point on a continuum between grammatical role-oriented and discourse role-oriented. We therefore argue against a one-size-fits-all account of Bantu word order and advocate for approaches that include both grammatical and discourse roles.La fonction discursive a souvent été identifiée comme un facteur important dans le conditionnement de l’ordre des mots en bantou. L’importance de la fonction discursive dans la détermination de l’ordre des mots des langues bantoues est visible par exemple dans l’inversion locative et les positions du focus. À la suite de tels phénomènes, il a été proposé que l’ordre des mots en bantou est mieux représenté par les rôles discursifs, par ex. Topique-Verbe-Non-topique. Néanmoins, nous observons généralement des déclarations décrivant l’ordre des mots bantou par rapport aux rôles grammaticaux (par exemple « SVO »), et les notions de « sujet » et « objet » restent au cœur des analyses du bantou. Dans cet article, nous présentons les résultats d’une étude reconsidérant l’ordre des mots bantou dans une perspective des configurations discursives, en nous demandant jusqu’où nous pouvons aller sans référence aux rôles grammaticaux. Nous utilisons une approche paramétrique pour étudier cette variation syntaxique, en présentant de nouvelles données de terrain, axées sur le discours, recueillies sur 9 langues bantoues. Nous montrons comment ces paramètres mettent en évidence la variation au sein de la famille, chaque langue se situant à un point différent sur un continuum entre les rôles grammaticaux et les rôles discursifs. Nous nous opposons donc à une description unique de l’ordre des mots bantou et préconisons des approches qui incluent à la fois les rôles grammaticaux et discursifs

    The conjoint/disjoint alternation in Kirundi (JD62) : a case for its abolition

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    This chapter offers a detailed, corpus-based account of the so-called “conjoint/ disjoint alternation” in Kirundi. It is shown that only the disjoint is morphologically marked in Kirundi, while the deletion of the lexical high tone observed in conjoint verb forms is a prosodic effect also observed in conjugations not allowing for morphological disjoint-marking. Moreover, the disjoint can only be marked in a limited number of conjugations, i.e. the present, the near past and the remote past in both the indicative and conjunctive moods. It is furthermore incompatible with negative verbs and with most types of subordinate clauses, such as simple relative clauses. It is demonstrated that the conjoint/disjoint alternation is not directly conditioned by syntactic constituency in Kirundi, but correlates more strongly with information structure. With regard to marked focus structures, disjoint and conjoint verb forms are in perfect complementary distribution. Disjoint-marking is obligatory both in predicate-centred and sentence focus structures, while it is inadmissible as soon as a clause constituent other than the predicate is narrowly focused. An unmarked topic-comment articulation is the only discourse context in which both disjoint and conjoint verb forms are observed. After a careful study of the formal and functional properties of this alternation, it is argued that it could actually be better described without making reference to a supposed conjoint/disjoint alternation. There is no empirical evidence for the conjoint verb form as a grammatical category in this language. Only the disjoint has a distinct morphological form and a proper function. It is a dedicated focus marker signalling that the event to which a predicate refers is the most salient pragmatic information in a given communicative setting. We therefore propose to call it an “event focus marker”
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