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    Gayatri Spivak : une éthique de la résistance aphone

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    Figure des plus importantes dans le champ des études littéraires et culturelles aux États-Unis, Gayatri Spivak propose dans sa lecture provocante du mythe ovidien de Narcisse et d'Écho une nouvelle éthique, une nouvelle manière de penser la notion même de responsabilité. Sa lecture privilégie la figure d'Écho qu'elle interprète comme une figure allégorique complexe qui allégorise la condition du sujet post-colonial ainsi que la condition et la responsabilité du critique post-colonial. L'article se concentre sur la lecture que fait Spivak des réponses d'Écho et plus précisément sur la " différance " que Spivak remarque dans ces réponses et qu'elle propose comme une nouvelle forme de résistance éthique qui met en question les notions de responsabilité et de " différance ". Il essaie également de montrer que la réponse critique de Spivak elle-même peut être réinterprétée dans la perspective de cette " différance " résistante.One of the most influencial figures in the field of literary and cultural theories in the United States, Gayatri Spivak proposes in her provocative reading of the Ovidian myth of Narcissus and Echo a new ethics, a new way of thinking the very notion of responsibility. Focusing on the figure of Echo, she reads her as a complex allegorical figure which allegorizes the condition of the postcolonial subject as well as the condition and responsibility of the postcolonial critic. The article focuses on Spivak's reading of Echo's responses and, specifically, on the "differance" that she remarks in her response and that she views as a form of ethical resistance which challenges the classic definition of both responsibility and resistance. It also seeks to show that Spivak's own critical response may have to be read in light of this resisting "differance"

    Chapitre IV. La passion de la putain

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    L’Historia calamitatum a assigné à Héloïse sa fonction et sa place. Pour le maître châtré, « Héloïse » ne nomme plus que l’erreur du désir, la faute que le fils commit à l’égard du Père, la chair qui doit se sacrifier au nom du Père et à la place du fils. Car c’est bien un fils qui écrit l’Historia calamitatum, un fils pour lequel l’amour ne fut qu’une faute à l’égard du Père et qui ne vise qu’à sauver un seul nom : le nom de philosophe glorieusement désaccouplé de celui d’amant. Du couvent o..

    Conclusion. Héloïse ou la grâce d’une blessure

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    Abélard, semble-t-il, est parvenu à faire taire Héloïse. Elle ne dit plus mot de la passion qu’elle a proclamée dans ses deux premières lettres. Non qu’elle cesse d’écrire ou d’exiger des lettres. Mais c’est la mère supérieure qui écrit désormais pour demander au père fondateur du Paraclet de bien vouloir édifier ses filles sur la règle à suivre au sein du couvent. Abélard a bel et bien réussi à imposer sa loi. La correspondance se fait édifiante, comme il le voulait, et non érotique, comme e..

    Abélard ou l’hyperbole parricide

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    Abélard a réussi. Il est parvenu, comme il le désirait, à s’imposer à ses contemporains, et à la postérité, comme l’un des plus célèbres, sinon le plus célèbre, des magistri du xiie siècle. Et ceci grâce à ce texte autobiographique qu’il a lui-même composé en marge de son corpus philosophique, l’Historia Calamitatum, texte étrange dans lequel il nous propose une description incisive de l’enseignement qui produisit le corpus logique et même théologique, du contexte institutionnel et pédagogiqu..

    Chapitre III. La castration Ă  la lettre

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    Pour le philosophe qui voulait que son nom se répande dans le monde entier, la castration ne blesse pas seulement le corps, elle blesse aussi, et surtout, le nom du maître dont elle change à jamais la référence. « Abélard » ne nomme plus désormais le philosophe de génie, mais cet étrange composite, « le philosophe châtré », autant dire un logos philosophique qui ne peut plus oublier le corps auquel il est désormais indissolublement attaché parce que ce corps a été exposé, et publiquement expo..

    Abélard et Héloïse

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    Abélard n’aura pas réussi à maîtriser le récit de sa vie : au lieu de la glorieuse Passion philosophique que seul il entendait écrire, une autre Passion s’écrit malgré lui et à deux mains - la passion de la maîtrise. Cette maîtrise, le philosophe la désire sans oser se l’avouer. Et il la désire sur les deux scènes qu’il investit tour à tour et qui formeront les deux volets de cette étude, à savoir la scène pédagogique et dialectisée du xiie siècle qui préfigure les combats d’une université encore à venir, et cette autre scène apparemment étrangère à l’exercice de la philosophie qu’est la scène érotique. D’une scène à l’autre, il s’agira de lire ce que le maître ne veut pas savoir de l’exercice de la philosophie : que ce soit la férocité agonistique qui double l’amour qu’il proclame pour le vrai, ou l’érotisation du logos qui constitue la tentation secrète et littéraire du discours philosophique, érotisation que le philosophe veut effacer, et qu’Héloïse persiste à infliger, malgré lui et à son insu, au discours par trop édifiant qu’il lui adresse

    Introduction

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    « Abélard et Héloïse ». La mémoire moderne accouple les noms, les désire à jamais inséparables l’un de l’autre, aussi inséparables qu’ils le sont, selon la légende, dans la mort. Alors que l’on déposait le corps d’Héloïse dans la tombe où il l’avait précédée, Abélard, en éternel amant, aurait ouvert les bras pour l’enlacer. La légende, pour être émouvante, n’en est pas moins oublieuse de l’enlacement bien plus incertain, violent même, que les textes signés de leurs noms mettent en scène. Deux..

    Chapitre I. Au nom du père

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    Son nom, comme il le voulait, lui a survécu, et de son vivant même. « Abélard », le nom, au XIIe siècle déjà, se propage. Nom de maître qui désigne pour ses contemporains le succès retentissant d’un enseignement dont il témoigne lui-même. Où qu’il enseigne, nous dit-il, une foule d’étudiants le suit. Les contemporains confirment qui célèbrent le génie de celui qui, de son vivant, avait mérité le titre de Peripateticus Palatinus, « Péripatéticien du Pallet », et en qui Pierre le Vénérable célé..

    Chapitre II. L’annulation des fils

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    Le dialecticien ne dispute pas pour vaincre, mais pour convaincre. Telle est la règle du jeu qui permet à la dialectique de se distinguer de son double maudit : l’agonistique. En tant que dispute, la dialectique est certes polemos, incitation et provocation mutuelle à la guerre, à l’opposition des thèses, à la réfutation par la raison des raisons de l’autre qui seule permet d’établir la vérité. Ce polemos qu’elle met en jeu, elle prétend néanmoins le contenir. La dispute dialectique n’a pas p..

    Abélard et Héloïse

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    Abélard n’aura pas réussi à maîtriser le récit de sa vie : au lieu de la glorieuse Passion philosophique que seul il entendait écrire, une autre Passion s’écrit malgré lui et à deux mains - la passion de la maîtrise. Cette maîtrise, le philosophe la désire sans oser se l’avouer. Et il la désire sur les deux scènes qu’il investit tour à tour et qui formeront les deux volets de cette étude, à savoir la scène pédagogique et dialectisée du xiie siècle qui préfigure les combats d’une université encore à venir, et cette autre scène apparemment étrangère à l’exercice de la philosophie qu’est la scène érotique. D’une scène à l’autre, il s’agira de lire ce que le maître ne veut pas savoir de l’exercice de la philosophie : que ce soit la férocité agonistique qui double l’amour qu’il proclame pour le vrai, ou l’érotisation du logos qui constitue la tentation secrète et littéraire du discours philosophique, érotisation que le philosophe veut effacer, et qu’Héloïse persiste à infliger, malgré lui et à son insu, au discours par trop édifiant qu’il lui adresse
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