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Notas sobre un imposible sujeto de la historia
Informe de una breve exposición introductoria a un debate alrededor de Façons tragiques de tuer une femme (Paris, Hachette, 1985; trad. cast.: Maneras trágicas de matar a una mujer, Madrid, Visor, 1989). En la pregunta planteada por el tÃtulo del seminario "Femme, sujets de discours, femmes sujets d'histoire" , vi la oportunidad de realizar una suerte de balance, tras un trabajo de diversos años sobre las representaciones griegas de lo femenino. Porque he reflexionado menos sobre las mujeres griegas, en tanto que sujetos de historia o tema de la historia, de lo que me he preocupado por el discurso: inencontrable discurso de las mujeres -está Safo, ciertamente, pero convendrÃa aún que ésta no se contentase solo con darle la vuelta al discurso masculino, interminable discurso griego sobre lac mujeres, inmensidad de discursos a propósito de esos seres para quienes "el silencio es un adorno" -como dirÃa el Ayax de Sófocles a su compañera. Pero del discurso griego sobte las mujeres he tenido que pasar, muy pronto, al discurso griego sobre lo femenino, a lo que podrÃa denominarse de modo más general la relación griega con lo femenino.Report on a brief introduction to a debate on Façons tragiques de tuer une femme (Paris, Hachette, 1985; Spanish translation: Maneras trágicas de matar a una mujer, Madrid, Visor, 1989). In the question posed by the title of the seminar "Femme, sujets de discours, femmes sujets d'histoire", I saw the opportunity to, as it were, take stock after working for several years on Greek representations of femininity. I had given less consideration to Greek women, as the subjects or theme of history, than to the discourse, the untraceable discourse of women (there is, of course, Sappho, but unfonunately even she contents herself with turning round the prevailing masculine discourse), that interminable Greek discourse on women, a huge number of perorations on those beings in whom "silence is an adornments", as Sophocles' Ajax said to his female companion. However, from the Greek discourse on women, I have quickly moved on to the Greek discourse on the feminine, to what in more general terms could be called the Greek relationship with the feminin
Histoire et anthropologie de la cité grecque
Nicole Loraux, directrice d’études Enseignement suspendu durant l’année universitaire 2001-2002. Publications « Un absent de l’histoire ? Le corps dans l’historiographie thucydienne », Métis, XII, 1997 [2001], p. 223-267. « Lokapakti. L’indianiste, le sacrifice et les mots », dans Le disciple et ses maîtres. Pour Charles Malamoud, sous la dir. de L. Bansat-Boudon et J. Scheid, Paris, Seuil (« Le genre humain » 37), 2002, p. 223-267. « Daisy, Barbara... et Persephone », L’inactuel, du nouveau,..
Sandra Boehringer, Dika, élève de Sappho, Lesbos, 600 av. J.-C.
Sandra Boehringer a une jolie plume. Elle sait bien s’en servir – peut-être excessivement. Elle nous conte l’histoire de Dika, qui fut élève de Sappho vers 600 av. J.C., tout au long d’une journée et des activités qui en décomposent le temps (sur Sappho, voir Annalisa Paradiso, « Sappho », in Nicole Loraux, La femme grecque aux bords de la Méditerranée, Paris, Les Belles‑Lettres, 2002). Peut-être aurait‑il fallu que Sandra Boehringer précise qu’elle avait imaginé l’emploi du temps de Dika ? A..
Aspasie, l’étrangère, l’intellectuelle
La brillante Aspasie doit sa célébrité à deux hommes. Elle fut la compagne aimée et respectée de Périclès, le plus puissant et le plus prestigieux des Athéniens à l’époque de sa splendeur (« le siècle de Périclès » : 460-430) et l’interlocutrice privilégiée et admirée de Socrate. Sa situation de compagne valorisée et d’intellectuelle reconnue, exceptionnelle dans une cité où la norme voulait que la plus grande gloire d’une femme soit l’invisibilité et le silence, fut sans doute liée à son statut de métèque (étrangère résidente) : celui-ci, tout en lui interdisant d’être l’épouse légitime de l’homme dont elle partageait la vie, lui accordait, au risque d’une réputation un peu sulfureuse, la liberté de se montrer, de penser et de s’exprimer. La belle Milésienne est restée muette mais, à condition de considérer que les obscénités dont elle fut couverte visaient essentiellement le chef des démocrates qu’était son amant, les sources dont nous disposons nous permettent d’étudier ses relations avec Socrate et Périclès.The brilliant Aspasia owes her fame to two men. She was the beloved and respected companion of Pericles, the most powerful and prestigious Athenian of the city’s golden age (460-430 AD), and she was a privileged and respected interlocutor of Socrates. Her position as a valued companion and recognised intellectual – exceptional in a city where custom dictated that silence and invisibility represented a woman’s greatest glory – was no doubt connected with her status as a metic (resident alien). This status, while denying her the right to become the legal spouse of the man whose life she shared, allowed her – at the risk of a somewhat sulphurous reputation – the freedom to show herself, to think and to express herself. In any event, the beautiful woman from Miletus, she remained silent, but if we assume that the insults to her were essentially aimed at her lover, the chief of the democrats, then it is possible for us to use the sources at our disposal to study her relationships with Socrates and Pericles
Sandra Boehringer, Dika, élève de Sappho, Lesbos, 600 av. J.-C.
Sandra Boehringer a une jolie plume. Elle sait bien s’en servir – peut-être excessivement. Elle nous conte l’histoire de Dika, qui fut élève de Sappho vers 600 av. J.C., tout au long d’une journée et des activités qui en décomposent le temps (sur Sappho, voir Annalisa Paradiso, « Sappho », in Nicole Loraux, La femme grecque aux bords de la Méditerranée, Paris, Les Belles‑Lettres, 2002). Peut-être aurait‑il fallu que Sandra Boehringer précise qu’elle avait imaginé l’emploi du temps de Dika ? A..
La guerre dans la famille
L'étude porte sur la façon dont les Athéniens de l'époque classique ont pensé la guerre civile avec comme référence obligée l'affrontement entre oligarques et démocrates qui a déchiré leur cité à la fin du Ve siècle. Leur réflexion, comme en témoignent les syntagmes utilisés, est ambivalente. Lorsque la cité est conçue comme un phulon (la souche, la lignée), donc comme un groupe clos, la guerre civile est nommée en tant que telle : c'est la stasis emphylos, un affrontement interne engendré par la cité elle-même. Lorsque l'oikos (la maison, la famille) sert de support à la représentation de la cité assimilée au groupe des oikeioi (un signifiant qui oscille entre parents et intimes), le terme stasis est évité, au profit de polemos, le terme traditionnellement réservé à l'affrontement avec l'étranger. La guerre civile devient un oikeios polemos, une guerre à l'intérieur de la famille, une guerre à l'horizon de laquelle se profile une fête de la réconciliation. Faut-il en conclure que pour conjurer la guerre civile, il n'y a pas d'arme idéologique plus efficace que l'appel à la famille et à la parenté civique ? Au lendemain des affrontements sanglants de la fin du Ve siècle, l'imaginaire politique, nourri par le mythe de l'autochtonie (Erichthonios, le fondateur de la cité, est né de la terre et tous les Athéniens sont autochtones par hérédité), développe l'idée d'une parenté généralisée, unissant entre eux tous les citoyens. Il va de soi, même si le but recherché n'a jamais été exprimé, qu'une telle représentation est censée prévenir les risques de guerre civile.This study bears upon the way that Athenians of the Classicial period thought about civil war with, as an obligatory reference, the confrontation between oligarchs and democrats which rent their city at the end of the 5th century. Their thought, as the syntagmes used show, was ambivalent. When the city was conceived of as a phulon (stock, line), thus as a closed group, civil war was named directly : it was stasis emphylos, an internal face to face engendered by the city itself. When oikos (house, family) served as support for the representation of the city assimilated to the group of the oikeoi (a significant which oscillated from parents to intimates), the term stasis was avoided in favor of polemos, the word traditionally reserved for foreign confrontations. Civil war became an oikeios polemos, an internal family war, a war at the end of which a festival of reconciliation was possible. Is it necessary to conclude that to avert civil war, there was no better ideological weapon than appeal to family and civil affinites ? After the bloody incidents of the end of the 5th century, political imagination, nourished by the myth of « autochtony » (Erichthonios, the founder of the city, was born from the earth and all Athenians were authoctons by heredity), developped the idea of a general kinship relationship, linking together all citizens. It is clear that, even if the goal was never stated, such a representation was supposed to avert the risks of civil war
Sandra Boehringer, Dika, élève de Sappho, Lesbos, 600 av. J.-C.
Sandra Boehringer a une jolie plume. Elle sait bien s’en servir – peut-être excessivement. Elle nous conte l’histoire de Dika, qui fut élève de Sappho vers 600 av. J.C., tout au long d’une journée et des activités qui en décomposent le temps (sur Sappho, voir Annalisa Paradiso, « Sappho », in Nicole Loraux, La femme grecque aux bords de la Méditerranée, Paris, Les Belles‑Lettres, 2002). Peut-être aurait‑il fallu que Sandra Boehringer précise qu’elle avait imaginé l’emploi du temps de Dika ? A..
Socrate contrepoison de l'oraison funèbre. Enjeu et signification du Ménexène
De l'oraison funèbre, logos politikos d'Athènes, à la parole socratique, le rapport serait de rivalité si toutefois le faux pouvait rivaliser avec le vrai. Parole envoûtante, l'oraison funèbre s'empare de son auditoire comme Socrate de ses interlocuteurs, mais, au contraire de l'ironie socratique, elle détourne les Athéniens de la recherche de leur vérité. Aussi Socrate emprunte-t-il au discours athénien ses propres armes pour l'exorciser en un pastiche. Mais le pastiche, jeu sérieux entre le vrai et le faux, se meut dans l'ambiguïté et, bien avant la critique moderne, maint Athénien, prenant au sérieux l'épitaphios du Ménexène, a succombé à ce piège ambigu.Loraux Nicole. Socrate contrepoison de l'oraison funèbre. Enjeu et signification du Ménexène. In: L'antiquité classique, Tome 43, fasc. 1, 1974. pp. 172-211
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