Analyse pollinique d’une séquence tardi et postglaciaire à Tourves (Var, France)

The boring of Tourves (Var, France) showed a 26 m thick deposits of peat and silts with an abundant sporopollinic material. Several 14C dates indicate that the silts were deposited during the final phase of the Lateglacial and the peat during a large part of the Holocene. The exceptional thickness of the filling, whose bottom has not been reached, seems to be related to the presence of a karst depression and a spring. A pollen diagram makes it possible to trace the vegetational history, poorly known as yet in the calcareous eastern Provence from the Lateglacial to the Subborea1, except the end of the Holocene which is not represented. The passage to the Postglacial was gradual. The deciduous oak-forest was dominant at the beginning of the Boreal, but the expansion of the eumediterranean forest occurred here before the intervention of human action. The Tourves peat-bog is of the greatest interest since it is one of the rare sites in southern France to provide a sequence dating back to the Lateglacial . Pollen analysis shows that the broken up aspect of the landscape was favourable to glacial refuges for mesic taxa as well as some eu -mediterranean species. Therefore it is most desirable that a boring should be made at the bottom of the filling so as to obtain information about the final phase of the HUrmian Pleniglacial in the French Mediterranean region.Le sondage de Tourves (Var, France) a mis à jour un épais remplissage de limons et de tourbes dont la base remonte à l’interstade tardiglaciaire. Un diagramme pollinique montre le caractère hétérogène de la végétation tardiglaciaire. Durant l'Holocène, chênaie caducifoliée et chênaie sclérophylle connaissent une expansion simultanée au début du Boréal, avant que l 'action humaine ne favorise cette dernière.Nicol-Pichard S. Analyse pollinique d’une séquence tardi et postglaciaire à Tourves (Var, France). In: Ecologia mediterranea, tome 13 n°1-2, 1987. pp. 29-42

Analyse pollinique de sédiments associés à des travertins, Jouques (Bouches-du-Rhône)

A pollen analysis and a C14 datation of fine organic sediments interbedded with travertines at Jouques (B.-du-Rh. France) allow us on the one hand to date their period of formation from the Holocène, as in the case of the Huveaune valley near Marseille, and on the another hand to describe a swampy local environment and a regional landscape with first a forest with Quercus t. pubescens mixed with Quercus t. ilex and Pinus, then, after a clearing phasis, a more open forest with only Quercus t. ilex.L 'analyse pollinique permet de reconstituer le paysage de la façon suivante : - une zone marécageuse où se développait Typha angustifolia et qui recevait les apports polliniques lointains ; - une ripisylve en bordure de cette zone marécageuse ; - une végétation essentiellement forestière dans la vallée ; dans un premier temps, peut-être la fin de l'Atlantique, se développe une chênaie pubescente dominante avec Pinus et des taxons eu-méditerranéens sur les reliefs. L'abondance de Plantago témoigne de pâturages possibles. Dans un second temps, vers 3850 ans BP une intervention humaine affecte sérieusement cette forêt, favorisant la représentation de la végétation plus éloignée /'Pinus et taxons eu-méditerranéens) . Les variations sidimentologiques sont liées à des variations du régime hydrique. Elles se traduisent par des apports plus ou moins importants de Filicales.Nicol-Pichard S. Analyse pollinique de sédiments associés à des travertins, Jouques (Bouches-du-Rhône). In: Méditerranée, troisième série, tome 57, 1-2-1986. Travertins LS et évolution des paysages holocènes dons le domaine méditerranéen. pp. 21-24

The migration of beech ( Fagus sylvatica L.) up the Rhone: the Mediterranean history of a “mountain” species

http://dx.doi.org/10.1007/s00334-005-0068-9International audienceNew anthracological data on the beech (Fagus sylvatica L.), obtained through rescue excavations, allows the proposal of a new pattern of population by beech of the South of France since the Lateglacial. Due to itscurrent ecology and distribution it is considered to be a mountain species in the Mediterranean area despite the presence of beech forests, usually described as glacial relicts, at low altitudes in the South of France and in the Rhone valley (Sainte-Baume, Valbonne and Grand Fays). Our results, combined with previous pollen and charcoal data, show both an early spread from glacial refuges and a late disappearance of the species. During the glacial period, the beech remained in the southernmost zones. From there, it first spread during the Preboreal towards outposts in the Rhone delta, and during the Atlantic along the rhodanian corridor. During the Subboreal, a retreat of beech towards the Pre-Alps and the Rhone delta can be traced. The Iron Age and the Classical period experienced the maximal concentration of beech along the Rhone river, while it became more rare in the North and in the South. During the Middle Ages, it first disappeared from these distal areas, and later also in the valley (around A.D.1000), finally settling in its present mountainous distribution area (probably around the 14th century A.D.). Some crucial points of the proposed dynamics are further analysed: the paradoxical regression of beech in the valley during the Subboreal, the factors determining the expansion of beech from refuge areas during the Subatlantic and finally, the disappearance of the beech in the middle Rhone valley in rather recent times, a disappearance attributed to the strong human impact on the landscape.Les nouvelles données anthracologiques concernant le hêtre (Fagus sylvatica L.), obtenues grâce au développement de l'archéologie préventive, permettent de proposer un nouveau modèle de diffusion de cette espèce depuis le Tardiglaciaire. D'après son écologie et sa distribution actuelles, elle est considérée comme une espèce montagnarde dans la région méditerranéenne, en dépit de la présence de hêtraies, souvent envisagées comme des reliques glaciaires, à basse altitude dans le sud de la France et dans la vallée du Rhône (Sainte-Baume, Valbonne et le Grand Fays). Nos résultats, combinées aux données polliniques et anthracologiques préexistantes, montrent une diffusion précoce à partir des refuges glaciaires, et une disparition tardive de cette espèce. Au cours de la période glaciaire, le hêtre s'est maintenu dans les zones les plus méridionales, puis s'est diffusé au cours du Préboréal, à partir d'avant-postes localisés dans le delta du Rhône, et au cours de l'Atlantique le long du couloir rhodanien avant de se replier vers les Préalpes et le delta du Rhône au Subboréal. L'Âge du Fer et l'Antiquité connaissent la concentration maximale du hêtre le long du Rhône, alors qu'il se raréfie au nord et au sud de la zone. Au Moyen Âge, il disparaît tout d'abord de ces zones distales, et ensuite de la vallée (vers 1000 A.D.), pour s'installer définitivement dans sa zone de répartition actuelle (probablement autour du 14eme siècle). Quelques points cruciaux de la dynamique de peuplement sont analysés : la régression paradoxale du hêtre dans la vallée au Subboréal, le déterminisme de son expansion à partir des zones refuges au cours du Subatlantique et, finalement, sa disparition de la moyenne vallée du Rhône à une période récente, disparition attribuée à la forte emprise humaine sur le paysage