69 research outputs found

    Crise de l'instrumentation de gestion ou crise du paradigme décisionnel ? Le cas de la mise en œuvre d'une démarche de benchmarking interne dans un contexte d'action complexe, politique et incertain.

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    International audienceLe décalage existant entre d'une part, les doctrines de management ou les théories qui ont été à l'origine de la conception des outils de gestion et, d'autre part, les pratiques très hétérogènes et parfois contradictoires observées dans les organisations, rend plus aigu le besoin de comprendre comment les acteurs engagent les outils de gestion dans leur activité. La contribution de cet article à cette question de recherche est double. Sur un plan théorique, il interroge les principaux courants théoriques sur la manière dont ils appréhendent le rôle des instruments de gestion dans le phénomène organisationnel. Il critique les conceptualisations sous-jacentes au paradigme décisionnel, notamment les notions de décision et de rationalité en montrant qu'elles mènent à une impasse quand il s'agit de rendre compte du rôle joué par les outils de gestion dans les dynamiques organisationnelles. En effet, le paradigme décisionnel repose sur des implicites extrêmement forts : les postulats de rationalité substantive ou limitée, d'information parfaite, de représentation partagée et de consensus spontané, ce qui sous-estime singulièrement la complexité du phénomène organisationnel. Puis, nous montrerons l'intérêt d'adopter un cadre théorique interprétatif empruntant des apports de la sémiotique et du pragmatisme. En effet, une fois relâchés un à un ces implicites draconiens, c'est à dire lorsqu'on décrit un contexte incertain, complexe et politique, alors la question du sens de l'action apparaît fondamentale. Tant que des cadres de signification n'ont pas été élaborés permettant aux acteurs de faire sens de leur situation, il n'y a rien à décider. Aussi, dans cette perspective interactionniste et constructiviste, les instruments de gestion servent de support au processus de création de sens des acteurs : ils rendent possibles les interactions, la coopération et assument en quelque sorte une fonction de langage. Sur un plan empirique, le cas de la mise en œuvre d'une démarche de benchmarking interne dans une multinationale française de la distribution est présenté. L'étude des effets induits par l'introduction d'une nouvelle instrumentation de gestion - des tableaux de bord comparant le niveau de performance des entrepôts entre différentes entités du groupe - révèle l'intérêt de déplacer l'analyse au niveau de la dynamique d'interactions médiatisées par ces instruments

    Les impensés des approches décontextualisées du contrôle des relations inter-firmes

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    L'objet de cet article est de fonder une critique des approches décontextualisées du contrôle des relations inter-firmes ancrées dans le paradigme décisionnel à partir des résultats d'une recherche qualitative et enracinée (Mourey 2008). Le décalage existant entre les résultats de ces approches décontextualisées et la réalité des pratiques observées sur ce terrain est emblématique des perspectives théoriques qui surplombent de très loin l'activité des acteurs de ces relations. Cet écart résulte d'une conceptualisation mutilante de l'instrument de gestion et d'une vision sous-socialisée du phénomène inter-organisationnel. Nous argumentons qu'une théorie décontextualisée du contrôle des relations inter-firmes est incapable d'appréhender la complexité socio-organisationnelle de relations enracinées dans la caillasse d'une histoire de plusieurs décennies.contrôle inter-firmes, pratiques coopératives, instrument de gestion

    Crise de l'instrumentation de gestion ou crise du paradigme décisionnel ? Le cas de la mise en œuvre d'une démarche de benchmarking interne dans un contexte d'action complexe, politique et incertain.

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    Le décalage existant entre d'une part, les doctrines de management ou les théories qui ont été à l'origine de la conception des outils de gestion et, d'autre part, les pratiques très hétérogènes et parfois contradictoires observées dans les organisations, rend plus aigu le besoin de comprendre comment les acteurs engagent les outils de gestion dans leur activité. La contribution de cet article à cette question de recherche est double. Sur un plan théorique, il interroge les principaux courants théoriques sur la manière dont ils appréhendent le rôle des instruments de gestion dans le phénomène organisationnel. Il critique les conceptualisations sous-jacentes au paradigme décisionnel, notamment les notions de décision et de rationalité en montrant qu'elles mènent à une impasse quand il s'agit de rendre compte du rôle joué par les outils de gestion dans les dynamiques organisationnelles. En effet, le paradigme décisionnel repose sur des implicites extrêmement forts : les postulats de rationalité substantive ou limitée, d'information parfaite, de représentation partagée et de consensus spontané, ce qui sous-estime singulièrement la complexité du phénomène organisationnel. Puis, nous montrerons l'intérêt d'adopter un cadre théorique interprétatif empruntant des apports de la sémiotique et du pragmatisme. En effet, une fois relâchés un à un ces implicites draconiens, c'est à dire lorsqu'on décrit un contexte incertain, complexe et politique, alors la question du sens de l'action apparaît fondamentale. Tant que des cadres de signification n'ont pas été élaborés permettant aux acteurs de faire sens de leur situation, il n'y a rien à décider. Aussi, dans cette perspective interactionniste et constructiviste, les instruments de gestion servent de support au processus de création de sens des acteurs : ils rendent possibles les interactions, la coopération et assument en quelque sorte une fonction de langage. Sur un plan empirique, le cas de la mise en œuvre d'une démarche de benchmarking interne dans une multinationale française de la distribution est présenté. L'étude des effets induits par l'introduction d'une nouvelle instrumentation de gestion - des tableaux de bord comparant le niveau de performance des entrepôts entre différentes entités du groupe - révèle l'intérêt de déplacer l'analyse au niveau de la dynamique d'interactions médiatisées par ces instruments.instrumentation de gestion ; crise du paradigme décisionnel

    Civil Society Organizations:The Site of Legitimizing the Common Good. A literature review

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    The concept of legitimacy—i.e., being regarded as “lawful, admissible, and justified” (Edwards in NGO rights and responsibilities: a new deal for global governance, The Foreign Policy Center, London, 2000)—is pivotal within civil society research. Recently, the concept has applied to wider notions concerning the civil sphere and civic action. The introductory article of this special issue aims to provide an overview of conceptualizations of legitimacy within civil society research and to point at new avenues for future research. We depart from Suddaby et al.’s (Acad Manag Ann 11(1):451–478, 2017) configurations of legitimacy within management literature: as property, perception, and process. While these configurations are also reflected in civil society literature, with legitimacy as property being prominent, they do not capture the full scope of civil society literature on legitimacy, given its multidisciplinary nature, its inclusion of multiple levels of analysis, and the presence of complementary conceptualizations of legitimacy. We posit that the legitimacy-as-relations-in-processes perspective is valuable for advancing research in civil society organizations

    The impact of governmental policy on the effective operation of CSOs: a French case study

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    Worldwide, civil society organizations (CSOs) are an integral compo- nent in the complex network that comprises the public sphere improving the welfare of our communities. In the second half of the twentieth century French CSOs’ contributions to their citizens’ welfare have become increasingly valued. Nevertheless, radical changes to employment policies during the Sarkozy regime (2007–2012) impacted social services to unemployed migrants. In addition, central government constrained local governments’ ability to fund social ser- vices, pushing a shift from a culture of “granting subsidies” to one based on “public procurement contracting” (Langlais 2008). These environmental changes are likely to transform CSO-government relationships. This research asks two questions: what is the impact of such radical changes and what possible responses can organizations make, if they are to survive? To answer these, we utilize a case study of a French CSO (Association), which is highly dependent on public funding to deliver its urban-based migrant pro- grams. We utilize the lens of resource dependency, focusing on the interrelation-ships and interactions that impact CSOs’ legitimacy and support. Effects of the reforms include a change from relatively cooperative relationships with govern- ment to adversarial exchanges. Moreover, this CSO’s activities are apprehended by public funders as short-term single projects considered in isolation from one another so that its overall outcomes are not quantitatively measured. As a result, the CSO’s overarching and long-term social and economic contribution to the territory’s public sphere is in jeopardy

    Professionnalisation et identité des associations du secteur social : chronique d’une mort annoncée ?

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    La demande des acteurs publics vis-à-vis des associations s’est orientée vers plus de transparence avec pour corollaire le développement de dispositifs de gestion spécifiques supposés renforcer la capacité d’évaluation des bailleurs de fonds. Dans le même temps, la part des financements globaux de fonctionnement a fortement diminué au profit de financements accordés sur la base d’activités spécifiques conduites par les associations. Il en découle l’obligation pour les associations de développer une expertise plus grande dans le montage de dossiers de financement dont le nombre et la technicité augmentent. Les résultats de cette recherche montrent la non-pertinence du seul modèle d’entreprise pour penser la professionnalisation d’une association du secteur social. L’observation d’une situation de crise dans une association soumise à une pression financière met à jour une création de sens qui s’articule autour de deux postures : le simple habillage de la relation aux financeurs (en jouant éventuellement sur les contradictions entre les discours nationaux et les pratiques locales des responsables de l’instruction des dossiers), et la recréation de marges de manœuvre par l’exploration de nouvelles pistes de financement. Ces deux postures renvoient à des visions différentes de l’identité des associations et supposent des fondements différents de l’action collective.The demand for more transparency expressed by the public actors towards NPOs has gone hand in hand with the implementation of specific management tools and new evaluation procedures that are said to improve the ability of the funders to better allocate their resources. At the same time, the funding of administrative activities required for the management of NPOs has decreased in favor of the funding of operational and specific activities led by them. As a result, NPOs have to acquire new skills for the submission of funding requests whose number and expertise level have increased. This research shows that the firm-based model is irrelevant for an association involved in the social sector and that has been put under a lot of pressure from its public‑based funders. This association is going through a crisis situation that has led to internal sense-making activities whose outcomes may be summed up in two main response patterns. Either to pretend to abide by the new rationale advocated by the public authorities and to play games, whenever a discrepancy occurs between this national discourse and the local practices of those in charge of processing the funding requests. Or to engage genuinely in the search for new funding in order to create some slack vis a vis the traditional public funders. These two postures refer to different visions of NPO identity and reveal different basis for collective action

    An Art-Based, Collective and Dialogic Ethnographic method -Unveiling corporate restructuring practices

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    Restructuring practices belong to today's organizational life. Even if the phenomenon is not new it significantly evolved over time, both in terms of motives and in terms of expressions, from major events to permanent practices, from crisis to competitiveness restructurings, from reactive to more proactive decisions, from highly visible to more silent decisions. Much debated in popular medias, restructuring issues have been also inspiring scholars from various fields (sociology, economics, management, law...) for now three decades. But at the same time, academic literature, especially in management, has hardly contributed in understanding the deep complexity and the multiple hidden dimensions of restructuring situations. We suggest ethnographic studies could open the " black box " of restructuring issues, thus complementing the inevitably over-simplified models testing the explanatory relationships between a set of variables or constructs. Traditional ethnographic method is scarcely chosen by scholars analyzing restructuring issues, mainly for reasons related to practical access to fieldwork: restructuring is a hot issue, and it remains difficult to access information and informants in a restructuring organization. In order to overcome these issues, we developed a specific research method what we call an Art-Based, Collective and Dialogic Ethnographic method (1.), both in its deliberate choices (1.1.) and its emergent dimensions (1.2.). Then we describe the outputs of the method (2.), in terms of creating new knowledge about restructuring issues (2.1.), but also in terms of fostering new ways of teaching, thinking or practicing restructurings (2.2.). In the final section, we discuss the basic principles of the method as well as its outcomes, especially in terms of creating "vicarious experiential knowledge" (3.). This method is based on three main features. First, we suggest investigate restructuring issues through artworks. Second, as restructurings are multi-actor situations and multi-dimensional phenomena, research on restructurings could benefit from a heterogeneous and multi-disciplinary group of actors as a community of inquirers confronting their points of view and reflecting together about the complexity and the heterogeneity of restructuring phenomena in a dialogical process of investigation. Third, combining in the same research design a heterogeneous group of actors and a series of artworks about restructurings can lead to innovative research methods: collective comments about artworks and indirect analysis of restructuring, reflexive analysis of actors' involvement, comments and discussions used as data, what we propose here as a new form of organizational ethnographic research

    Les impensés des approches décontextualisées du contrôle des relations inter-firmes

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    International audienceThis paper argues a critique of some academic researches studying the control of inter-firm relationships from a decision making perspective. Based on a qualitative and grounded research (Mourey, 2008) aiming at studying day-to-day inter-firm cooperative practices, a wide gap between its results and those generally associated with decontextualised approaches of inter-firm control is highlighted. We claim that the latter have two major flaws which go hand in hand. First, management tools are always considered in isolation from the social world where they are used and, seconds, the conceptualisation of an inter-firm relationship is dramatically under-socialized and over-simplified. We argue that these approaches are unable to address the socio-organizational complexity of inter-firm relationships which have gone through a lot of ups and downs over the years and are rooted within a fast-changing, and complex relational, historical, legal and institutional context.L'objet de cet article est de fonder une critique des approches décontextualisées du contrôle des relations inter-firmes ancrées dans le paradigme décisionnel à partir des résultats d'une recherche qualitative et enracinée (Mourey 2008). Le décalage existant entre les résultats de ces approches décontextualisées et la réalité des pratiques observées sur ce terrain est emblématique des perspectives théoriques qui surplombent de très loin l'activité des acteurs de ces relations. Cet écart résulte d'une conceptualisation mutilante de l'instrument de gestion et d'une vision sous-socialisée du phénomène inter-organisationnel. Nous argumentons qu'une théorie décontextualisée du contrôle des relations inter-firmes est incapable d'appréhender la complexité socio-organisationnelle de relations enracinées dans la caillasse d'une histoire de plusieurs décennies

    Le contrôle circulaire Une approche socio-organisationnelle du contrôle des relations stratégiques inter-firmes dans le secteur de la grande distribution

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    This thesis studies the control process of contextualised inter-firm relationships between a French retail company and sixteen consumer goods producers. The inter-organizational cooperative practices under study officially aim at sustaining a new mode of management of these relationships called, the joint business plan. This approach is based upon the joint conception and monitoring of strategies established at a new level of analysis: the category of products. This research is interactive and sociologically oriented. The methodology is qualitative and aims at studying a system of practices in a context of action by subjecting ourselves to the set of contingencies that play upon the actors of the field. The methodology combines the participant observation by Erving Goffman and the use of the grounded theory for the emergence of an explanatory conceptual framework of the case. The thesis shows that the not-so-obvious development of these cooperative practices lies in the necessity for both parties, in a hypercompetitive environment, to permanently explore and experiment new ways of combining resources. These relational strategies are improvised ones and the circular control is a micro-social process sustaining the emergence of new possibilities of collective joint action.Cette thèse étudie le processus de contrôle des relations inter-firmes entre les équipes d'une enseigne de distribution française et celles de seize fournisseurs internationaux de produits de grande consommation. L'enjeu officiel des pratiques coopératives étudiées est de promouvoir un nouveau mode de gestion de ces relations inter-firmes : le plan d'affaires conjoint. Ce dernier vise à instaurer un pilotage conjoint d'une stratégie co-conçue à partir d'une maille d'analyse inédite : la catégorie de produits. Cette recherche est interactive et sociologiquement ancrée. La méthodologie employée est qualitative et vise à étudier un système de pratiques en contexte en s'assujettissant aux contingences de la vie organisationnelle ordinaire qui s'imposent aux acteurs de ces relations. Elle combine l'observation participante énoncée par Goffman et le recours à la théorie enracinée pour l'émergence d'un cadre théorique explicatif du cas. La thèse montre que le résistible développement de ces pratiques coopératives s'explique par la nécessité, dans un environnement hypercompétitif, de tester et d'explorer en permanence de nouvelles combinaisons de ressources. Ces stratégies relationnelles sont improvisées et le contrôle circulaire est ce processus micro-social qui étaie ce passage vers de nouvelles possibilités d'action collective conjointe

    Organizing valuation in practice: M.P Follett and the “democratic” organization

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