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    Fictionnaliser l’œuvre d’art pour féconder le récit. “Une petite légende dorée” d’Adrien Goetz ou le roman d’apprentissage artistique

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    L'art est souvent utilisé dans la fiction littéraire. Cela peut prendre la forme d'une simple allusion ou être l'ensemble du sujet (diégèse). Le défi consiste à élargir le rôle de l'art à quelque chose de plus qu'une pure illustration. L'art doit donc prendre part à l'ensemble du scénario, sans être ni déformé ou réduit à un lieu commun utilitaire. Désormais deux voies sont à considérer: la mise en scène d'un artiste comme personnage principal ou confronter un persnnage à une œuvre d'art. C'est cette dernière option qu'explore Adrien Goetz dans son roman Une petite légende dorée. L'auteur décrit le parcours initiatique d'un jeune espion doué mais en attente pendant les périodes de bouleversements géopolitiques. Carlo, le personnage principal, est attiré par le puissant chef-d'œuvre du Maître d'Osservanza. Grâce à un voyage consacré à la reconstitution d'un retable du XVe siècle, le jeune espion finira par renoncer à jouer un rôle pour retrouver son vrai soi. La rencontre fortuite avec une œuvre d'art - et non des moindres - est une façon pour l'auteur de mettre en évidence l'incroyable puissance évocatrice de l'art et de montrer que l'art est tout-puissant face à l'intériorité du spectateur. Dès lors, l'œuvre d'art peut "surgir". Le réveil est progressif et atteint par le biais de l'humour et de l'ironie dans ce pastiche de romans d'espionnage. Pendant les voyages de Carlo, l'œuvre d'art est le seul point de repère stable. Le Maître du polyptyque d'Osservanza agit comme l'étoile du nord. Le personnage égaré a finalement trouvé une boussole et une direction à suivre. Le chef d'œuvre a parlé uniquement à lui - au-delà de toute connaissance, Carlo trouve le salut à travers l'art

    Creative Imagination in Théophile Gautier’s works, and more specifically in Arria Marcella

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    La présente étude aborde une œuvre de Théophile Gautier, Arria Marcella, au regard de la thématique de l’imagination créatrice. L’analyse se concentre sur la nouvelle elle-même, mais prend largement en compte aussi l’ensemble des œuvres narratives, et au-delà, du polygraphe – critique d’art, critique dramatique, récit de voyages et dans une moindre mesure poésie. Ce travail s’organise en trois temps : la première partie expose les différentes composantes de la nouvelle, montre la manière dont Gautier organise sa narration à partir d’un matériel intertextuel, et d’un objet transitionnel qui lui permet de mettre en scène l’aventure rétrospective d’un jeune homme du xixe siècle dans l’antiquité, à la rencontre de son idéal féminin. Arria Marcella est d’abord le récit d’un parcours, diurne, puis nocturne ; réel, puis mental. La seconde partie traite de l’imagination créatrice, donc de l’image et de sa restitution fécondante par l’écriture, à travers le travail descriptif d’un regard qui prend position. Il ne s’agit pas de restituer, mais d’enchanter le réel en le passant au révélateur du fantastique, de la survivance et de la figurabilité. La troisième partie analyse Arria Marcella à travers le prisme de lectures complémentaires qui entendent montrer la richesse de l’œuvre, laquelle occupe une position stratégique permettant d’éclairer la production de Gautier dans son ensemble. L’approche procède en trois temps : esthétique ; philosophique, par le biais d’un examen approfondi de la composante platonicienne et néoplatonicienne, fondamentale bien que filtrée, dans Arria Marcella et plus largement dans les œuvres narratives de l’auteur; générique enfin, puisqu’il s’agit de montrer comment la nouvelle pompéienne atteint au Gesamtkunswerk en mêlant les genres créatifs.The subject of this PhD is a short story by Théophile Gautier, entitled Arria Marcella, as seen through the theme of creative imagination. Although the present dissertation focuses on this particular short story, it also takes into consideration the author’s entire works – fiction, art criticism, travel literature and to a lesser degree, poetry. The 3-part study begins by describing the different sections of the short story, and the way Gautier organized his narration. The story is based on different literary sources and a transitional object (a museum artefact) through which he staged the adventures of a nineteenth-century young man encountering his female ideal in ancient times. Arria Marcella is the story of a walk at daytime then nighttime, in reality and in the character’s mind. The second part deals with creative imagination: image and the way it is transformed and enriched in literature through descriptive work as seen through the writer’s eye. Rather than remaining faithful to reality, it is a matter of enchanting reality through the fantastic genre, survival and figurability. The third part is devoted to an analysis of Arria Marcella through further readings so as to highlight its complexity. Thus, this work, which holds a strategic position among Gautier’s works, can help explain his writings. The viewpoint is threefold: aesthetic, philosophical, through a close examination of the Platonism and Neoplatonism features – essential though filtered, and finally generic since it shows how the Pompeian short story reaches Gesamtkunswerk by combining different creative genres

    La science des nuages : entre représentation artistique et phénomène météorologique

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    The Science of Clouds : Between Artistic Representation and Meteorological Phenomenon The cloud motif appears throughout the history of European painting. The present article is a study of the significance of clouds in 19th-century painting and more precisely in John Constable’s work, during a period of a growing interest in meteorology, at the time of its beginnings. As weather-related observations became more and more frequent, artists such as Constable participated in the phenomenon in which society as a whole developed a passion for weather reports. He was thus a pioneer and especially a paragon of a larger movement at the junction of science, philosophy and aesthetics. Indeed, a deliberate combination of picturesque rendering and objective representation associated to depict real weather phenomena can be observed in his work. The painter was familiar with Luke Howard’s classification (Essay on the Modifications of Clouds, 1803) either first or second hand. Moreover he owned an edition by the astronomer Thomas Forster (Researches about Atmospheric Phenomena, 1812) which he had annotated himself. It is therefore the authors’ goal to reconsider the work of this painter who hoped to create “a natural history of skies” by studying his paintings within the context of the rising science of meteorology during the 19th century.Le nuage traverse l’histoire de la peinture occidentale. Les auteurs proposent d’étudier spécifiquement sa place dans la peinture du XIXe siècle et plus précisément dans l’œuvre de John Constable, à une époque où commence à se faire jour un intérêt croissant pour la science météorologique balbutiante. En effet, les observations météorologiques étaient de plus en plus courantes au XIXe siècle et des artistes comme Constable participèrent de ce phénomène où la société dans son ensemble fut prise de passion pour les relevés. Il s’inscrit dans un mouvement plus large au confluent de la science, de la philosophie et de l’esthétique, mais il en est à la fois l’un des précurseurs et surtout le parangon. On constate en effet dans son œuvre une volonté d’entremêler le dessin pittoresque à la représentation objective traduisant un phénomène météorologique réel. Le peintre connaissait d’ailleurs la classification de Luke Howard (Essay on the Modifications of Clouds, 1803), de première ou de seconde main, et possédait en outre une édition de l’ouvrage de l’astronome Thomas Forster (Researches about Atmospheric Phenomena, 1812) qu’il avait annotée. Il s’agit donc de reconsidérer particulièrement l’œuvre de celui qui souhaitait faire une « Histoire naturelle des deux » en la replaçant dans l’histoire de la météorologie naissante au XIXe siècle.Mosseron Maxence, Ribert Guillaume. La science des nuages : entre représentation artistique et phénomène météorologique. In: Histoire de l'art, N°67, 2010. Art, science et technologie. pp. 19-32

    Fiction et savoirs de l'art

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    Depuis le début des années 1990, la vogue des récits dont le personnage ou le narrateur sont des peintres, des critiques d’art ou des historiens, les fictions où l’œuvre plastique est l’objet de la diégèse ne faiblit pas. Or l’attention contemporaine portée aux fictions savantes et aux médiations littéraires du savoir s’est jusqu’ici peu tournée vers l’histoire des arts. Que signifie l’intérêt majeur pour les maîtres anciens à une époque où les arts visuels ont radicalement transformé leurs procédés et leurs horizons ? On se demandera également quelle alternative au savoir du spécialiste offre à l’historien de l’art le recours à la fiction. D’autre part, la fiction d’art est-elle vraiment productrice de savoir(s) ou suppose-t-elle, pour être lisible, l’usage de lieux communs sur les œuvres et les peintres ? Il faudra alors apprécier leur reconversion littéraire et le sens d’une telle relation à la culture artistique, son éventuelle valeur de symptôme d’un état de la littérature. Une telle interrogation suppose la réévaluation d’une pratique discursive dans le champ du savoir tel que l’entendait Foucault. Les figures du savoir retenues par l’écrivain au début du XXIe siècle sont-elles les mêmes que celle de Balzac ou de poètes phénoménologues des années 1960 ? Les contributeurs sont invités à se demander quels sont les paradigmes dépréciés ou oubliés, ceux qui perdurent. Sur cette voie, nous explorerons les fictions en relation avec un espace dans lequel le sujet peut prendre position, où des énoncés de provenance variée s’articulent et des concepts se transforment
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