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    Sniffing others, or how olfactory communication is depicted in Westen arts

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    Comment le flairage d’autrui, un acte généralement découragé par les bonnes mœurs et les canons esthétiques, est-il représenté en images ? En déroulant le thème de l’action de flairer les autres, cet essai se propose de pister quelques variations autour du corps odorant et de la communication olfactive dans les arts figurés de l’Occident. Il implique d’examiner le rôle social des odeurs humaines, tant sui generis qu’artificielles, et d’éprouver les arts figurés en tant que révélateurs potentiels de la profondeur historique des formes et des fonctions de l’odorat dans notre culture. Le registre pictural consulté, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, s’étend des allégories médiévales et classiques de l’odorat jusqu’au langage visuel de la publicité pour les parfums, en passant par les scènes de genre, la caricature satirique et les installations contemporaines. En dépit des siècles et des modèles de société qui les séparent, les arts visuels font émerger autour de l’olfaction des cohérences formelles qui suggèrent des invariants symboliques, émotionnels et expressifs. Toutefois, dans sa fréquence, son contenu et son réalisme, l’imagerie du flairage suit les inflexions historiques des logiques du corps et de la société. Elle participe aux dialectiques entre réel et métaphorique, entre primarité et raffinement, entre meilleur et pire, souvent en poussant ces termes dans leurs connotations extrêmes. Finalement, les figurations du flairage, de plus en plus réalistes dans l’image, aboutissent récemment à des mises en scène olfactives dont la raison d’être est l’expérience même d’inhaler l’odeur de l’autre.How is the action of sniffing others, which has been depreciated by good manners and aesthetic standards, represented in pictures? In unveiling the theme of social sniffing, this essay aims to track variations around the odour of the body and olfactory communication in Western visual arts. This issue implies to examine the social roles of sui generis as well as artefactual human odours, and to assess figurative arts as a means to unveil historical trends in the forms and functions of the sense of smell in our culture. The corpus of figurative works consulted, far from exhaustive, stretches from medieval and classical allegories of smell to the visual language of perfume advertisements, through genre paintings, satiric caricature and installations of contemporary art. Despite centuries and changing models of society, visual arts have produced, and still produce, formal consistencies which indicate symbolic, sensory, emotional, and attitudinal invariants around human olfaction. Nevertheless, the representations of sniffing-at-others follow the historical trends in the logics of the body and of the society in terms of frequency, content, and realism. They contribute to the dialectics between reality and metaphor, primarity and refinement, and between the best and the worst, often in extreme terms. Finally, depicted more and more realistically, figurations of sniffing are embodied in olfactory installations which raison d’être is the very experience of inhaling the human body odours

    Odorat et émotion. Expression affective et introspection dans les arts figurés

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    Les odeurs sont des déclencheurs d’états émotionnels bien contrastés, spontanément interprétés selon la bipolarité hédonique « agréable‑désagréable ». Le constat de la bipolarité affective des odeurs, validé par les spécialistes actuels de la cognition, semble se vérifier dans les arts figurés dès l’époque moderne : ce sont soit les parfums, soit les relents qui sont exploités par les artistes. Tandis que le déplaisir olfactif est exprimé à grand bruit dans les registres comiques ou satiriques, le thème allégorique de l’odorat, tel qu’il se développe dans la France et l’Angleterre de la fin du 17e et du 18e siècle, ne donne pas lieu à la représentation d’expressions émotionnelles très marquées. Pourtant, cette apparente neutralité ne peut ou ne veut pas forcément signifier une absence d’émotion. Par conséquent, cet article vise à mettre en lumière les affects se cachant derrière cette apparente indifférence aux émotions induites par les odeurs ; et ce dans une période où artistes et théoriciens de l’art sont pourtant préoccupés par la traduction en images des mouvements de l’âme et des passions. Au 18e siècle, deux types d’allégories picturales de l’odorat ont été principalement exploitées : les scènes galantes valorisant le partage de l’expérience sensorielle et les portraits allégoriques, moments intimes dans lesquels la sensation est intériorisée. Au sein de ce corpus nous envisagerons les liens entre l’olfaction et la figuration du sentiment amoureux, de la séduction au désir, pour mieux comprendre ensuite la représentation picturale des états introspectifs déclenchés par l’inhalation d’une odeur. Au terme de cette enquête, nous verrons que les arômes plaisants qui se dégagent des œuvres rassemblées pour cette étude, ne sont ni anecdotiques ni ornementaux, et suggèrent des émotions plus fortes qu’elles ne paraissent à première vue.Smells trigger much contrasted emotional states, invariantly interpreted in terms of “pleasant‑unpleasant”. This hedonic bipolar dimension, acknowledged by contemporary cognitive scientists, seems to be reflected in modern era figurative arts. In paintings or engravings, olfactory signs used by artists showed opposite trends: it is either delightful perfumes or stench that are invoked. In this period, whereas satire and caricature are exaggerating the unpleasant sides of odours, classical allegories of smell are however not giving rise to the representations of emotional expressions. 18th century French and English artists have selected two ways of representing pleasant smells: couples invested in gallantry scenes and intimate allegorical portraits. In both themes, however susceptible to bring about emotions, emotional expressions induced by smells remain neutral. This article sheds light on the affects that could be concealed by this noticeable lack of expression, especially in a period where the depiction of emotions and passions is a core concern for art theorists and artists. We will first consider the relationships between smell and love, from seduction to desire in gallant allegories, in order to grasp the significance of the depiction of the introspective state triggered by scents in intimate portraits. We will then argue that the perfumes escaping through some selected scenes, are neither anecdotal nor ornamental, but suggest stronger emotions than appears at first glance

    Le flair en images, ou comment est donnée à voir la communication olfactive

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    Revue non indexée dans le JCR.How is the action of sniffing others, which has been depreciated by good manners and aesthetic standards, represented in pictures? In unveiling the theme of social sniffing, this essay aims to track variations around the odour of the body and olfactory communication in Western visual arts. This issue implies to examine the social roles of sui generis as well as artefactual human odours, and to assess figurative arts as a means to unveil historical trends in the forms and functions of the sense of smell in our culture. The corpus of figurative works consulted, far from exhaustive, stretches from medieval and classical allegories of smell to the visual language of perfume advertisements, through genre paintings, satiric caricature and installations of contemporary art. Despite centuries and changing models of society, visual arts have produced, and still produce, formal consistencies which indicate symbolic, sensory, emotional, and attitudinal invariants around human olfaction. Nevertheless, the representations of sniffing-at-others follow the historical trends in the logics of the body and of the society in terms of frequency, content, and realism. They contribute to the dialectics between reality and metaphor, primarity and refinement, and between the best and the worst, often in extreme terms. Finally, depicted more and more realistically, figurations of sniffing are embodied in olfactory installations which raison d’être is the very experience of inhaling the human body odours.Comment le flairage d’autrui, un acte généralement découragé par les bonnes mœurs et les canons esthétiques, est-il représenté en images ? En déroulant le thème de l’action de flairer les autres, cet essai se propose de pister quelques variations autour du corps odorant et de la communication olfactive dans les arts figurés de l’Occident. Il implique d’examiner le rôle social des odeurs humaines, tant sui generis qu’artificielles, et d’éprouver les arts figurés en tant que révélateurs potentiels de la profondeur historique des formes et des fonctions de l’odorat dans notre culture. Le registre pictural consulté, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, s’étend des allégories médiévales et classiques de l’odorat jusqu’au langage visuel de la publicité pour les parfums, en passant par les scènes de genre, la caricature satirique et les installations contemporaines. En dépit des siècles et des modèles de société qui les séparent, les arts visuels font émerger autour de l’olfaction des cohérences formelles qui suggèrent des invariants symboliques, émotionnels et expressifs. Toutefois, dans sa fréquence, son contenu et son réalisme, l’imagerie du flairage suit les inflexions historiques des logiques du corps et de la société. Elle participe aux dialectiques entre réel et métaphorique, entre primarité et raffinement, entre meilleur et pire, souvent en poussant ces termes dans leurs connotations extrêmes. Finalement, les figurations du flairage, de plus en plus réalistes dans l’image, aboutissent récemment à des mises en scène olfactives dont la raison d’être est l’expérience même d’inhaler l’odeur de l’autre

    Varia

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