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    La requalification professionnelle : cas des aides familiales résidantes du Québec

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    Le Programme des aides familiales résidantes (PAFR) a été en vigueur de 1992 jusqu’au 30 novembre 2014. Il s’agit d’un programme fédéral canadien par lequel des femmes originaires des Philippines en majorité et ayant obtenu un diplôme d’études postsecondaires migraient partout au Canada. Sous ce programme, celles-ci se retrouvaient avec un statut de migrante temporaire. Elles avaient la possibilité d’obtenir leur résidence permanente après avoir complété 24 mois de travail en tant qu’aides familiales. Elles devaient travailler au domicile privé d’un employeur dont le nom était inscrit sur leur permis de travail, chez qui elles avaient aussi l’obligation de résidence. En travaillant en tant qu’aides familiales résidantes, ces femmes étaient et sont toujours placées dans une situation de déqualification professionnelle inévitable qui semble se prolonger à long terme. Cette situation est notamment attribuable à la non-reconnaissance de leurs qualifications étrangères ainsi qu’à la structure du PAFR. Cette recherche porte donc sur le parcours de requalification professionnelle de ces migrantes, que certaines utilisent comme stratégie pour remédier à cette situation. En plus de s’intéresser à leur période de travail en tant qu’aides familiales résidantes, cette recherche étudie le parcours de requalification professionnelle en quatre étapes : la décision de participer à la formation ; le choix de l’orientation professionnelle ; le déroulement des études ; l’accès à un emploi correspondant à la formation. L’objectif est de connaître l’impact qu’aura le passage de celles-ci par le PAFR, sur leur parcours de requalification. Les résultats obtenus à l’aide de onze entretiens semi-dirigés, avec des femmes étant venues à Montréal par le programme, montrent qu’à long terme, le diplôme obtenu localement peut améliorer une situation professionnelle, mais ce n’est pas une garantie. Des obstacles comme l’isolement ainsi que l’impossibilité pour ces femmes de se construire un capital financier et social persistent et affectent toutes celles ayant migré sous le programme, qu’elles aient fait un retour aux études ou non.The Live-in caregiver program was in place from 1992 until November 30st 2014. The program is a Canadian federal program whereby women native mainly from the Philippines and who have obtained a post-secondary degree, have migrated across Canada. Under this program, they were granted with the temporary migrants status. They had the possibility of a permanent residency after having completed 24 months of employment as a caregiver. They had to work at a private residency where the name of the employer was indicated on their work permit, where they were required to live. By working as a caregiver, these women were and are always placed in a situation of professional deskilling that seems to extend in long-term. This situation is due partly to the non-recognition of their foreign qualifications and LCP structure. This research therefore focuses on the course of professional requalification of these migrants, that some of them use as a strategy to remedy to the situation. In addition to looking at the period of work as live-in caregivers, this research studies the course of their professional requalification in four stages: decision to undergo training, career choices, training process and access to employment related to that training. The objective of this research is to explore the impact that their path under the LCP will have on the course of their professional requalification. The results obtained from interviews with women having come to Montreal by the program indicate that in the long term, the degree obtained locally can improve their professional situation, but it’s not a guarantee. Obstacles like the isolation created by the LCP and the impossibility for these women to build financial and social capital, affect all of these women, women who have returned to studies and those who have not

    Travel Time as Work Time? Nature and Scope of Canadian Labor Law’s Protections for Mobile Workers

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    The spectrum of employment-related geographical mobility ranges from hours-long daily commutes to journeys that take workers away from home for an extended period of time. Although distance and travel conditions vary, there is a strong consensus within existing literature that mobility has physical, psychological, and social repercussions. However, is time spent traveling considered as working time? This question is crucial as it dictates whether or not workers can effectively access different sets of labor rights. The objective of this paper is twofold. First, contributing to a deeper understanding of travel time by offering a more sustained and complex representation of the various employment-related travel schemes. Second, assessing the circumstances under which travel time counts as work time with regard to the employment standards legislation in force in four Canadian provinces: Quebec, Ontario, Alberta, and British Colombia

    Nouveau régime forestier et conditions de travail en sylviculture : retour vers le futur?

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    En 2013, le gouvernement du Québec a introduit un nouveau régime forestier qui a transformé la dynamique dans la gouvernance de la forêt publique. Parmi les changements apportés, l’État est désormais chargé de planifier et de gérer les activités d’aménagement forestier. L’aménagement forestier comprend des activités commerciales et non commerciales. De 1986 à 2013, le gouvernement attribuait aux entreprises forestières des volumes de bois à long terme au moyen de « contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier » (CAAF). Ces entreprises avaient également la responsabilité d’assurer les travaux sylvicoles non commerciaux visant la régénération des peuplements forestiers. La Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, en vigueur depuis 2013, a transformé en profondeur l’organisation des activités dans ce secteur. Sur le plan des activités commerciales, l’octroi de CAAF est remplacé par des « garanties d’approvisionnement », lesquelles confèrent à leurs bénéficiaires un volume de bois de la forêt publique à des fins de transformation. Sur le plan des activités non commerciales, l’État assume désormais l’entière responsabilité de la planification et de la gestion des opérations, jadis confiée aux titulaires de CAAF.À partir de données empiriques, ce texte met en lumière la façon dont le régime forestier instauré en 2013 a permis l’émergence d’acteurs, exogènes au champ du droit du travail, dont les pratiques et les schémas d’action façonnent aujourd’hui les conditions de travail des ouvriers et des ouvrières sylvicoles effectuant des tâches non mécanisées. Cette main-d’oeuvre effectue des opérations d’éducation de peuplement au moyen d’une scie débroussailleuse ainsi que du reboisement. Les acteurs identifiés interviennent dans la dynamique d’attribution et de supervision des contrats de travaux sylvicoles non commerciaux et jouent un rôle de contrôle et de surveillance des conditions de travail, laissant aux parties à la relation d’emploi un pouvoir limité. PrécisEn 2013, le gouvernement du Québec a introduit un nouveau régime forestier sur fond de crise sociale alors que plusieurs estimaient que l’exploitation de la forêt se faisait de façon erratique et sans égards aux écosystèmes et communautés s’y établissant. L’un des objectifs poursuivis par le nouveau régime forestier était notamment de mettre en place une gestion forestière assurant le développement du « potentiel économique, écologique et social des forêts ». Qu’en est-il toutefois des conditions de travail de la main-d’oeuvre assurant la régénération des peuplements forestiers? À partir de données empiriques, ce texte explore la façon dont la détermination des conditions de travail des ouvriers et des ouvrières sylvicoles dépend de l’intervention d’acteurs exogènes au champ du droit du travail.In 2013, the Quebec government introduced a new forestry regime during a social crisis when many felt that forest exploitation was being carried out erratically and without regard for the ecosystems and communities living there. One of the goals of the new forestry regime was to put in place a management system that would ensure the development of the "economic, ecological and social potential of forests". However, what about the working conditions of the labour force ensuring the regeneration of forest stands? Based on empirical data, this paper explores how the determination of working conditions for silvicultural workers depends on the intervention of actors outside the field of labour law
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