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Ătude de la cinĂ©tique anthropogammamĂ©trique dans lâĂ©valuation de la dose efficace engagĂ©e aprĂšs contamination interne par radionuclĂ©ides Ă©metteurs gamma en installation nuclĂ©aire de base
Bien que les expositions internes en centrale nuclĂ©aire soient peu frĂ©quentes et que lâimpact dosimĂ©trique associĂ© soit faible, elles sont une source de prĂ©occupation trĂšs forte pour les intervenants. Jusquâalors, lâĂ©valuation et lâenregistrement de la dose efficace engagĂ©e (DEE) ne se faisaient qu'Ă partir d'un niveau d'exposition suspectĂ© Ă lâanthropogammamĂ©trie (ATP) correspondant Ă une DEE de 0.5 mSv, ceci par lâanalyse dâexamens radiotoxicologiques (RTX) urines et selles. LâATP ne servait alors que dâexamen de suivi de la contamination interne Ă titre qualitatif. LâĂ©volution rĂ©glementaire et sociĂ©tale se marque par un souhait des intervenants exposĂ©s au risque radiologique et de leur mĂ©decin du travail de pouvoir connaitre le niveau de DEE Ă partir de 0.1 mSv tel quâil est appliquĂ© pour lâenregistrement des expositions externes. De plus, lâacceptation et lâobservance des examens RTX par les salariĂ©s ne sont pas satisfaisantes. Lâobjectif de ce travail est donc de proposer une mĂ©thode dâĂ©valuation de la DEE aprĂšs exposition interne dĂšs lors quâelle est estimĂ©e a minima Ă 0,1 mSv, et ce, en utilisant uniquement les rĂ©sultats des examens anthropogammamĂ©triques successifs rĂ©alisĂ©s aprĂšs lâĂ©vĂšnement contaminant. Une analyse de 149 cas de contamination interne survenus sur les sites nuclĂ©aires Français entre 2008 et 2015 a Ă©tĂ© menĂ©e en contrĂŽle croisĂ©, correspondant Ă plus de 1000 mesures corps entier. Ce travail a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© conformĂ©ment aux recommandations de la HAS et du guide IDEAS. 30 cas de contamination nâont pu ĂȘtre analysĂ©s en raison dâun nombre insuffisant de mesures. Parmi les 119 cas restants, 21 correspondaient Ă lâinhalation de particules chaudes. Pour 66 cas, un modĂšle dâincorporation dĂ©crit par la CIPR et cohĂ©rent avec les recommandations a pu ĂȘtre dĂ©terminĂ©. Pour les 32 cas restants, la dĂ©termination dâun modĂšle nâa pu ĂȘtre faite en raison dâune activitĂ© mesurĂ©e trop faible, dâun nombre de mesures insuffisantes ou dâune recontamination au cours du suivi. Ă chaque fois quâun modĂšle dâincorporation dĂ©crit par la Commission internationale de protection radiologique a pu ĂȘtre dĂ©terminĂ©, il sâagissait dans 91% des cas dâun modĂšle par inhalation. Pour 46% dâentre eux, il sâagissait de composĂ©s de type S 5ÎŒm, pour 33% de composĂ©s type S 1ÎŒm et pour 12% de composĂ©s polydispersĂ©s. Par ailleurs, nous avons observĂ© des modĂšles par ingestion pour 9% des cas. De maniĂšre isolĂ©e ou non, nous avons trouvĂ© du Co58 dans 55% des cas, du Co60 dans 48% et de lâAg110m dans 26%. Nous avons observĂ© du Cs137, de Sb124, du Zn-Nb95, du Cr51 et du Mn54. En dehors des cas dâinhalation de particule chaude, lâĂ©valuation de lâactivitĂ© incorporĂ©e issue des mesures ATP Ă©tait comparable Ă celle issue des analyses de selles dans la moitiĂ© des cas. Dans lâautre moitiĂ©, lâactivitĂ© estimĂ©e Ă partir des examens de selles Ă©tait trĂšs infĂ©rieure Ă celle Ă©valuĂ©e par lâATP. Au final, 34/66 cas auraient entrainĂ© une DEE supĂ©rieure Ă 0.1mSv mais infĂ©rieure Ă 0.5mSv. La cinĂ©tique des examens ATP permet dâidentifier un modĂšle dâincorporation et ainsi dâĂ©valuer une dose interne, dĂšs lors que lâactivitĂ© incorporĂ©e correspond Ă une DEE de 0.1mSv, sous rĂ©serve dâun temps de comptage et dâun nombre de mesures suffisant