24 research outputs found
Entre mobilités et immobilités
Grounded on fieldwork research on death in Jà ana villages in South West Burkina Faso, this article considers the frontiers of kinship in “spatial terms”. It shows that these frontiers result from feminine and masculine mobilities and immobilities that can be observed inside and from the house. These mobilities and immobilities define the house as a crossroad: it is a place of contacts and movements where the stabilityof matrimonial alliance and the reproductive capacity of kinship in time and space are questioned. They connect the inside of the house to several external places, by situating kinship in a fragmented space. However, the nature of these places explains the contingent localization of the frontier of kinship outside the house, but also the uncertain future of the house.Fondé sur des recherches sur la mort dans des villages jà ana du Sud-Ouest du Burkina Faso, cet article envisage les frontières de la parenté en « termes spatiaux ». Il montre que ces frontières résultent de mobilités et d’immobilités féminines et masculines observables dans et depuis l’espace de la maison. Ces mobilités et ces immobilités font de la maison un lieu carrefour, qui se construit par des contacts et des mouvements questionnant la stabilité de l’alliance et, par-là même, la capacité de reproduction de la parenté dans l’espace et le temps. Elles ramifient l’intérieur de la maison à de multiples lieux extérieurs en situant la parenté dans un espace morcelé. La nature de ces lieux explique toutefois la localisation contingente des frontières spatiales de la parenté en dehors de l’enceinte domestique, mais aussi l’incertitude qui pèse toujours sur le devenir de la maison
Le don et la « foutaise »
Cet article examine des chansons prononcées lors de meetings du CDP qui ont été organisés dans des villages jà ana lors de la campagne électorale de 2012. Ces chansons permettent de penser le don de multiples points de vue en situant, simultanément, les chanteurs et les candidats comme donateurs et donataires. Dons d’éloges, elles ont également déguisé des appels au don d’argent que les candidats ont dû satisfaire. Surtout, ces chansons montrent la façon dont la « foutaise » s’incruste dans le don en dévoilant une lutte de pouvoir. La « foutaise » révèle, depuis les villages jà ana, l’histoire du régime compaoriste jusqu’à sa chute. Elle exprime, en outre, une incertitude inhérente à l’acte de donner, qu’il s’agisse d’un chant ou d’argent, en invitant à penser le pouvoir en termes géographiques.This article examines songs delivered during CDP’s meetings in jà ana villages for the electoral campaign of 2012. These songs question, from different perspectives, the relation of gift by situating simultaneously singers and candidates as the giver and the recipient. If they were songs of praise, they also disguised calls for money that the candidates had to satisfy. Especially, these songs show how “la foutaise” (“e bebieri”) is entrenched in the gift and reveals a power struggle. Though, “la foutaise” highlights the history of the compaorist regime until its fall from jà ana villages. It also expresses the inherent uncertainty in the act of giving, whether a song or money is given, and finally leads to analyze power in geographical terms
L’affaire des ‟coupeurs de têtes”. Rumeur sorcellaire et relations interethniques dans le Sud Ouest du Burkina Faso
International audienc
La parenté dans l’anthropologie de Georges Balandier. Objet et modèle de mutation
International audienc
De l'obligation de donner à l'impératif de la dépense. Une ethnographie de la campagne électorale dans le Sud-Ouest du Burkina Faso
International audienc
L’affaire des ‟coupeurs de têtes”. Rumeur sorcellaire et relations interethniques dans le Sud Ouest du Burkina Faso
International audienc
The house and the road : a political ethnography in the south west Burkina Faso
Fondée sur une enquête de terrain menée dans des villages jà a du sud ouest du Burkina Faso, cette thèse s'attache à définir l'éligibilité au regard des deux formes socio-spatiales que sont la maison et la route. La maison se présente comme un espace de rivalités, qui ont été provoquées par l'émergence d'un nouveau lieu de pouvoir. Elle témoigne de la création de liens de parenté originaux, mais elle matérialise également l'existence d'une double métamorphose de la virilité dans la société jà a. Cette double métamorphose se caractérise par l'établissement de relations « érotiques » entre les sexes et par la monétarisation de la virilité guerrière. La route, forme socio-spatiale complémentaire et antagonique à la maison, est le lieu à l'origine de ces transformations. Elle incarne le désordre dans la production des hiérarchies politiques : elle figure la propension des candidats aux élections à semer rituellement le chaos lors des meetings politiques et elle est le site depuis lequel s'introduit la déstabilisation du pouvoir. Elle éclaire, en cela, la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014. Elle concrétise, plus largement, l'arrivée perçue comme menaçante de migrants Mossi dans les villages et le rôle de l'itinérance dans la révolution des hiérarchies politiques et initiatiques dans la société jà a. La maison et la route composent ainsi une dyade, permettant de décrire, selon une perspective topographique, les transformations des hiérarchies politiques dans une société ouest-africaine. Or, pour concevoir le caractère cadastrable des hiérarchies politiques, il faut situer, au centre de la relation des hommes au territoire, la médiation des croyances et des pratiques religieuses, plutôt que d'envisager une infrastructure économique au pouvoir.Grounded on a field survey in jà a villages, located in South West Burkina Faso, this thesis aims at defining eligibility from the standing of two socio-spatial forms: the house and the road. The house appears to be a space of rivalries, which have been provoked by the creation of a new centre of power. It highlights the reform of kinship, but it also materializes the double metamorphose of virility in jà a society. This double metamorphose is characterized by the establishment of "erotic" relationships between men and women and by the monetarization of war virility. The road, a complementary and antagonistic socio-spatial form to the house, is the place which gives rise to these changes. It represents the disorder in the political hierarchies production process: it indicates the propensity of local election candidates to ritually create chaos during political meetings and it is the site from which the destabilization of power is introduced. As such, it informs of Blaise Compaoré's fall in October 2014. More broadly, it materializes the intrusion, seen as threatening, of Mossi migrants in villages and the role of roaming in the revolution of political and initiatory hierarchies. Thus, the house and the road compose a dyad, which allows to describe the transformations of political hierarchies in a West African society, following a topographic perspective. Yet, to design the geographical dimension of political hierarchies, it requires placing the mediation of religious beliefs and practices in the centre of the relations between humans and the territory, instead of considering an economical infrastructure of politics