Looking forward to changes: the Metafictional dimension in B.S. Johnson's "Sheela-Na-Gig"

La nouvelle peu connue de B.S. Johnson doit son titre à des statues représentant la figure de Baubô re-visitée par la tradition celtique et survivant presque en fraude dans la statuaire catholique. Elle est structurée par schéma de quête traditionnel dont le modèle actantiel de Greimas permet de saisir tous les enjeux apparents. L’histoire est celle d’un jeune homme au devenir incertain qui, au cours d’un trajet, s’arrête dans l’église romane de Kilpeck, célèbre pour sa statuaire. Il y découvre une sculpture de sheela-na-gig qui prendra mystérieusement vie à la fin de son périple lorsqu’une auto-stoppeuse se dénude dans les phares de son véhicule. Pourtant, au-delà de la sexualisation systématique du récit, la nouvelle met en scène la naissance d’un écrivain par le biais d’un traitement de la pulsion scopique faisant intervenir la schize de l’œil et du regard pour débloquer le champ de la parole et ainsi libérer la pulsion créatrice de l’écrivain

From the Scopic Drive to Empowerment in Elizabeth Spencer’s “First Dark”

Cette analyse textuelle de “First Dark”, l’une des nouvelles les plus connues d’Elizabeth Spencer, vise à mettre en lumière le rôle de la pulsion scopique dans son écriture. En effet, au-delà de l’intrigue amoureuse inattendue qui se déroule sur fond d’histoire de fantôme dans une bourgade assoupie du Sud profond se manifeste une problématique du regard qui structure et rythme le développement narratif. Pour en rendre compte les analyses s’appuient sur la notion centrale de réversibilité du regard reformulée par Lacan en termes de schize entre l’œil et le regard. Cette opposition fondamentale permet de montrer avec quel art Elizabeth Spencer réussit à transcender la problématique gothique pour accéder à la notion d’autonomisation du féminin en réaction à une domination patriarcale étouffante grâce au processus que Lacan a nommé la déposition du regard. E

The Ineluctable Modalities of the Visible in Daniel Corkery’s “The Stones”: Eye, Gaze and Voice

Cette nouvelle peu connue de Daniel Corkery à la tonalité vaguement fantastique se présente comme une simple anecdote mettant en scène les effets ravageurs de la superstition dans une communauté rurale irlandaise du début du vingtième siècle. Pourtant, en focalisant l’attention du lecteur sur les visages de pierre qui sont au cœur de l’intrigue du récit, elle propose une réflexion sur le pouvoir et l’importance de la vision et du regard dans le processus de la représentation, donnant de ce fait une dimension métafictionnelle à la nouvelle. Pour rendre compte du mode de fonctionnement du regard, l’analyse se fonde sur l’opposition de Roland Barthes entre le studium et le punctum, revisitée à la lumière de la notion lacanienne d’objet regard. Il en ressort une mise en perspective de la vision étroitement nationaliste généralement attribuée aux fictions de Corkery

Looking forward to changes: the Metafictional dimension in B.S. Johnson's "Sheela-Na-Gig"

La nouvelle peu connue de B.S. Johnson doit son titre à des statues représentant la figure de Baubô re-visitée par la tradition celtique et survivant presque en fraude dans la statuaire catholique. Elle est structurée par schéma de quête traditionnel dont le modèle actantiel de Greimas permet de saisir tous les enjeux apparents. L’histoire est celle d’un jeune homme au devenir incertain qui, au cours d’un trajet, s’arrête dans l’église romane de Kilpeck, célèbre pour sa statuaire. Il y découvre une sculpture de sheela-na-gig qui prendra mystérieusement vie à la fin de son périple lorsqu’une auto-stoppeuse se dénude dans les phares de son véhicule. Pourtant, au-delà de la sexualisation systématique du récit, la nouvelle met en scène la naissance d’un écrivain par le biais d’un traitement de la pulsion scopique faisant intervenir la schize de l’œil et du regard pour débloquer le champ de la parole et ainsi libérer la pulsion créatrice de l’écrivain

Falling into the Embrace of the Muse: Pregnancy as Problematic Creation in “Hills Like White Elephants”

Malgré le grand succès de “Hills Like White Elephants”, sa dimension réflexive a été négligée par les critiques. Cet article étudie la manière utilisée par Hemingway pour mettre en scène implicitement les difficultés rencontrées par un jeune écrivain, lequel s’interroge sur ses principes artistiques, peu sûr de lui-même et de ses capacités créatives, et qui, par là, a besoin d’être rassuré. L’idée centrale est basée sur les implications de la métaphore “éléphants blancs”, laquelle nécessite une interprétation non pas tant en termes de contenu que de stratégie. En accordant une attention rigoureuse au texte et à certains aspects stylistiques, il apparaît en effet que le sous-texte de la nouvelle convoque une lecture méta-fictionnelle du texte, qui montre que ce qui se déroule sous le regard du lecteur est la métamorphose du bébé problématique en un fruit textuel.Despite the immense critical success of “Hills like White Elephants,” its reflexive dimension has not been given proper attention. The aim of this essay is to focus on the way Hemingway dramatizes in an oblique way the predicaments of an inexperienced writer questioning the tenets of his art, unsure of himself and of his creative powers, and consequently in need of reassurance. The central argument is based on the implications of the “white elephant” metaphor which does not so much require an interpretation in terms of contents as in terms of strategy. Close textual analysis and stylistic considerations will confirm that the subtext of the short story invites a meta-fictional reading of the text, to the effect that what happens under the reader’s gaze is the metamorphosis of the problematic baby into a textual offspring

THE RETURNS OF THE READER IN AN OUTCAST OF THE ISLANDS

THE RETURNS OF THE READER IN AN OUTCASTOF THE ISLAND

Falling into the Embrace of the Muse: Pregnancy as Problematic Creation in “Hills Like White Elephants”

Malgré le grand succès de “Hills Like White Elephants”, sa dimension réflexive a été négligée par les critiques. Cet article étudie la manière utilisée par Hemingway pour mettre en scène implicitement les difficultés rencontrées par un jeune écrivain, lequel s’interroge sur ses principes artistiques, peu sûr de lui-même et de ses capacités créatives, et qui, par là, a besoin d’être rassuré. L’idée centrale est basée sur les implications de la métaphore “éléphants blancs”, laquelle nécessite une interprétation non pas tant en termes de contenu que de stratégie. En accordant une attention rigoureuse au texte et à certains aspects stylistiques, il apparaît en effet que le sous-texte de la nouvelle convoque une lecture méta-fictionnelle du texte, qui montre que ce qui se déroule sous le regard du lecteur est la métamorphose du bébé problématique en un fruit textuel.Despite the immense critical success of “Hills like White Elephants,” its reflexive dimension has not been given proper attention. The aim of this essay is to focus on the way Hemingway dramatizes in an oblique way the predicaments of an inexperienced writer questioning the tenets of his art, unsure of himself and of his creative powers, and consequently in need of reassurance. The central argument is based on the implications of the “white elephant” metaphor which does not so much require an interpretation in terms of contents as in terms of strategy. Close textual analysis and stylistic considerations will confirm that the subtext of the short story invites a meta-fictional reading of the text, to the effect that what happens under the reader’s gaze is the metamorphosis of the problematic baby into a textual offspring

Introduction – The art of Under-Exposure:“Out of the Depths, into the Depths”

What better way is there to introduce a collection of essays devoted to the short stories of John McGahern than to quote his own words about what he was looking for when he read: “The story was still important, but I had read so many stories that I knew now that all stories are essentially the same story in the same way as they are different: they reflect the laws of life in both its sameness and its endless variations. I now searched out those books that acted like mirrors. What they reflec..

"Getting the knack of the chains": the issue of transmission in "Crossing the line"

The aim of this paper is to show that beneath the surface of the familiar small town world that is represented as the background of the arrival of young teacher to take up his job, and in spite of the subdued tone of the narrative, two major issues are dealt with through the omnipresent issue of symbolic filiation. The first one concerns the duties and privileges of the teaching profession as they are distorted by the young man’s would-be mentor Kennedy, who becomes the butt of McGahern’s satirical intention. Thanks to the ambivalence of the chain imagery introduced in the very title, the story can also be read as the dramatisation of McGahern’s decision to quit the profession and become a write

La tentation mélancolique dans One Warm Saturday de Dylan Thomas

Dylan Thomas’s 1938 story dramatizes the life of a young would-be writer who aimlessly wanders around the beach of a Welsh sea resort on a bank holiday and encounters a series of mild freaks who draw him into a fantasy world that fulfils his sexual desires, as in a dream from which he awakens at the end. Beyond the obvious biographical aspect of the story the reader is invited to take into consideration the reflexive and meta-fictional dimension of a text whose modalities of writing explore the arcanes of literary creation and reveal the profoundly melancholy source of the creative urge of Dylan Thomas. This is achieved through the medium of fantasy which pervades the second half of the story and whose relation in the guise of the conventional topos of the writer who successfully overcomes his very inability to put pen to paper by using it as the very theme of his story. By so doing he finds a way of turning the symptoms of his paralysis and melancholy into the sinthom of the artist