La résistance du piment (Capsicum annum L.) à Phytophthora capsici Léon. X. - Influence de la température sur l’accumulation du capsidiol et les variations de l’induction de résistance

Après contamination par Phytophthora capsici, les tiges de piment manifestent un état de résistance induite. Cet état peut être mis en évidence non seulement par une étude de la vitesse de progression de la nécrose externe (tabl. 1), mais encore par une 2e contamination effectuée au front de progression des hyphes de la ler contamination (tabl. 3). Les études réalisées à différentes températures montrent que, chez les variétés résistantes, l’induction est excellente à 22° et nulle à 32 °C ; cependant, si les températures ne demeurent pas constantes (transferts thermiques : 4 jours à 22°, puis 4 jours à 32 °C ou vice versa), l’induction demeure à un niveau très satisfaisant. Des dosages de capsidiol, effectués au front de progression de la 1er (Cl) et de la 2e (C2) contaminations, tendent à montrer que cette phytoalexine, dont la synthèse est nulle à 32 °C, n’est pas un déterminant primaire de la résistance induite.Pepper stems showed an induced resistance if they were contaminated by Phytophthora capsici. This was demonstrated not only by a gradual decrease in speed of invasion (table 1), but also by inhibition of a second inoculation made at the advancing front of the first infection (table 3). Studies at different temperatures showed that, with the resistant varieties, induced resistance was high at 22 °C and nil at 32 °C, while, if temperatures were alternatcd (4 days at 22 °C and 4 days at 32 °C or vice versa), the induced resistance remained appreciably high. Determination of capsidiol concentration at the advancing front of the first (Cl) and the second (C2) infections shows that the phytoalexin, whose synthesis at 32 °C was nil, did not apparently take a prominent part in the induced resistance mechanism

La résistance du piment a Phytophthora capsici. XIII: Mise en évidence d'une induction de résistance par des extraits de jeunes piments contaminés ou élicités

Des extraits, obtenus par infiltration d’eau dans les tissus, sont préparés à partir de plantules de piment soit saines, soit contaminées par pulvérisation de spores de Phytophthora capsici, soit élicitées par trempage des racines dans la fraction G5 15. Déposés sur cotylédons en survie de piment « Yolo Wonder », ils peuvent induire une résistance vis-à-vis de P. capsici. Les extraits de piment résistant à P. capsici, « Phyo 636 », sont toujours plus efficaces que les extraits de piment sensible, « Yolo Wonder ». L’effet de protection, déjà net avec des extraits de matériel sain, est accentué avec des extraits de matériel contaminé ou élicité. N’ayant pas d’action inhibitrice sur la germination in vitro des zoospores de P. capsici, mais déclenchant au contact du végétal une induction de résistance, les extraits obtenus peuvent être considérés comme des éliciteurs endogènes. L’intérêt des éliciteurs endogènes et exogènes est discuté.Extracts, obtained by infiltration of water into tissues, were prepared from young peppers (healthy or infected by Phytophthora capsici or elicited by the elicitor fraction G5 15). These extracts, placed on detached pepper cotyledons, induced resistance to P. capsici. Extracts from resistant pepper, "Phyo 636", were always more active than those from susceptible pepper, "Yolo Wonder". The protection effect, already high with extracts from healthy plants, increased with those from infected or elicited plants. The extracts had no inhibitory effect on zoospore germination ; they behaved as endogenous elicitors. The concept of endogenous and exogenous elicitors is discussed

Leveillula taurica (Lev) Arn : cultures axéniques, biologie et spécificité parasitaire

Leveillula taurica se différencie des autres oïdiums par plusieurs caractéristiques : - la conservation des isolats s’effectue sur feuilles en survie (et non sur cotylédons) maintenues sur milieu gélosé en atmosphère saturée en eau, la contamination s’effectuant de préférence par la face inférieure du limbe et en présence d’eau. Pour les feuilles de tomate, il convient d’enrichir le milieu avec 1 mg/l d’acide indol-butyrique; - la germination des spores s’effectue parfaitement en milieu liquide. Différentes préparations fongicides ont été testées dans ces conditions; aucune ne s’est révélée totalement efficace, même à fortes concentrations; - grâce à une technique spéciale de microscopie, il est montré que les tubes germinatifs pénètrent par les stomates; cependant ceux-ci ne semblent pas jouer un rôle important dans la sensibilité du matériel végétal; - sur plantes en serre, les contaminations artificielles peuvent aisément se réaliser avec un inoculum liquide. Il est inutile de placer le matériel en chambre humide. Les résultats obtenus en infections croisées montrent qu’il n’y a pas de spécificité parasitaire chez L taurica (4 isolats utilisés sur 5 hôtes différents).L taurica is distinguished from the other powdery mildews by the following : - Conservation of isolates is carried out on detached leaves (not on cotyledons) maintained on agar medium (100% relative humidity) on which the spores are deposited in a drop of water on the lower side of the blade (table I). For young tomato leaves, indole butyric acid (1 mg/l) should be added to the medium to prevent foliar necrosis (table II). - The spores germinate very well in liquid medium. Several fungicides have been tested under these conditions: even at high concentrations, none of them have proved to be really efficient (table III). - A special microscopic technique has shown that the germinative tubes enter via stomata (fig 1). However, they seem to play a minor role in contamination. For artificial contamination in the greenhouse, the plants are sprayed with liquid inoculum. It is not necessary to place the material in a damp chamber. The results obtained from cross-infections (4 isolates used on 5 host plants) suggest that there is no parasitic specificity (table IV). The different characteristics noted above are discussed

Mesure par conductimetrie de la receptivite aux maladies fongiques et du niveau de resistance induite par elicitation. Etude sur 3 modeles experimentaux

L’appréciation des dégâts parasitaires, souvent difficile à évaluer, peut être effectuée par des mesures conductimétriques; en effet, les cellules altérées libèrent davantage d’électrolytes que les cellules saines dans le milieu extérieur, dont on mesure la conductance. Cette méthode peut être utilisée dans différents cas, notamment lorsqu’il y a attaque au niveau racinaire. On mesure alors la conductance de l’eau dans laquelle baignent des racines contaminées (piment - Phytophthora capsici, tableau I), ou des feuilles appartenant à des plantes dont le système racinaire est malade (blé - Gaeumannomyces graminis) (tableau II). Les mesures de perte d’électrolytes par conductimétrie apportent également des renseignements intéressants sur la réceptivité aux maladies des tissus sains; celle-ci varie en particulier avec l’âge des tissus, notamment en fonction de la hauteur des entre-nœuds et des étages foliaires; elle peut être mesurée par la quantité d’ions relargués, car une bonne corrélation existe entre les notes de sensibilité à la maladie et la conductance des tissus sains. Les études ont été conduites, d’une part, sur le couple maïs - Helminthosporium turcicum (tableau III avec r = + 0,953) et d’autre part, sur le couple piment - Phytophthora capsici (tableau IV avec r = + 0,909 pour les feuilles et r = + 0,932 pour les tiges). Les éliciteurs ont la propriété d’induire chez les végétaux des mécanismes de défense. Le passage à l’état élicité se traduit par une modification de la perméabilité cellulaire qui a pu être observée ici avec 2 éliciteurs phospholipidiques : un sphingophospholipide à inositol issu de P capsici et une phosphatidylcholine issue de G graminis. L’étude sur piment, qu’il s’agisse d’élicitation directe ou d’élicitation à distance (tableau V), montre que les tissus traités relarguent de moins en moins d’électrolytes au fur et à mesure que la concentration en éliciteur augmente et que la protection se renforce. Il existe cependant une concentration en éliciteur optimale au-delà de laquelle l’effet s’inverse. Chez le blé, les semences ayant germé en présence d’éliciteur donnent des plantules qui libèrent moins d’électrolytes que les témoins (tableau VI). L’intérêt de cette méthode en phytopathologie est discuté.Damage to plants due to parasites is often difficult to evaluate, particularly in root system diseases. When altered cells (necrotic or with altered metabolism) are soaked in water, they leak electrolytes and the conductance of the surrounding solution increases. For example, the amount of electrolytes released by pepper roots attacked by Phytophthora capsici increases with zoospore concentration (table I); likewise, at flowering time, leaves of wheat (when floated on water) contaminated by Gaeumannomyces graminis have a higher conductance than the healthy control (table II). The susceptibility of healthy tissues changes with age, particularly with the height of internodes and foliar position above the soil. In the corn - Helminthosporium turcicum (table III) and pepper - P capsici system interactions (table IV), there is a good correlation between the conductance of healthy tissues and the susceptibility ratings of corresponding tissues (corn leaf, r = 0.953; pepper leaf, r = 0.909; pepper stem, r = 0.932). Elicitation may be performed either by soaking detached cotyledons or by truncating and soaking non-detached cotyledons (pepper, table V) or by soaking the seeds (wheat, table VI). Two phospholipid elicitors are used: inositol sphingophospholipid isolated from P capsici and phosphatidylcholine isolated from G graminis. The elicitor amount of electrolytes leaked by plants decreases whith increasing concentrations. However, there is an optimum concentration (between 5 and 10 μg/ml) beyond which the effect is reversed

Inheritance of reaction to Leveillula taurica (Lev.) Arn. in Capsicum annuum L. Herança da reação à Leveillula taurica (Lev.) Arn. em Capsicum annuum L.

The use of fungicides to control powdery mildew in sweet pepper has been ineffective and genetic resistance is the best alternative. Resistance sources identified in Capsicum annuum L. are rare and unsatisfactory. The purpose of this work was to study the inheritance of C. annuum reaction to powdery mildew. Three homozygous powdery mildew resistant parents, HV-12, Chilli and #124 and three susceptible lines, 609, 442 and 428 were used to obtain seven F1's and respectively their generations F2: HV-12 x 609, 442 &times; HV-12, 428 &times; HV-12, Chilli &times; 609, #124 &times; 609, Chilli &times; HV-12 and #124 &times; HV-12. The powdery epidemic was natural using inoculum from highly sporulating susceptible pepper host. Powdery mildew host reaction evaluations were carried out during the fruit production using a rating system based on disease severity scales varying from 1 (resistant) to 5 (highly susceptible). The experimental design was completely randomized. The following genetic parameters were estimated: locus numbers, gene action, heritability coefficient, expected selection gain and observed progress in F3 generation, and possibly allelic relationship among resistance genes of different resistance sources. The HV-12&times;609 cross was the only one that showed absence of dominance. Other genetically analyzed crossings showed dominant and epistatic effects. Resistance was characterized as being due to at least four pairs of genes. The heritability and selection gains estimates were high. The resistance mechanisms of #124, Chilli and HV-12 showed differences in their expression.<br>O uso de fungicidas no controle do oídio do pimentão tem se mostrado ineficaz, sendo a resistência genética a melhor alternativa. As fontes de resistência identificadas em Capsicum annuum L. são raras e não satisfatórias. O objetivo deste trabalho foi estudar a herança da reação de C. annuum ao oídio. Três progenitores resistentes e homozigóticos, HV-12, Chilli e #124 e três suscetíveis, 609, 442 e 428 foram usados na obtenção de sete híbridos e respectivas gerações F2: HV-12 &times; 609, 442 &times; HV-12, 428 &times; HV-12, Chilli &times; 609, #124 &times; 609, Chilli &times; HV-12 e #124 &times; HV-12. A epidemia de oídio ocorreu de maneira natural a partir de inóculo mantido em plantas de pimentão suscetíveis. As avaliações das reações ao oídio foram feitas na fase de frutificação, através de uma escala de notas de 1 (resistente) a 5 (altamente suscetível). O delineamento experimental utilizado foi inteiramente casualizado. Foram estimados, os números de locos, ação gênica, coeficiente de herdabilidade, ganho de seleção esperado e o progresso observado em F3 e possíveis relações de alelismo entre os genes que governam a resistência. O cruzamento HV-12 &times; 609 foi o único em que a reação de resistência mostrou ausência de dominância. Nos demais cruzamentos detectaram-se efeitos dominantes e epistáticos. A herança foi caracterizada sendo governada por no mínimo quatro pares de genes. As herdabilidades e ganhos de seleção estimados foram altos. O mecanismo de resistência dos progenitores resistentes #124, Chilli e HV-12 mostraram diferenças de expressão e natureza genética