47 research outputs found

    L’écho panique dans l’Ɠuvre de E.M. Forster

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    De sa premiĂšre nouvelle, « The Story of a Panic » (1904), Ă  A Passage to India (1924), E.M. Forster revisite le mythe d’Écho et de Narcisse, tel qu’il est racontĂ© par Ovide au livre III des MĂ©tamorphoses, et le mythe d’Écho et de Pan, rapportĂ© par Longus au livre III de Daphnis et ChloĂ©. Souffrant de ne pouvoir exprimer librement leur dĂ©sir, les protagonistes de Forster subissent le mĂȘme sort que la nymphe malheureuse : la perte de la voix propre, le contact impossible avec l’objet aimĂ©, l’occultation du corps, la souffrance liĂ©e au dĂ©sir inassouvi, l’épreuve de la fragmentation panique. Pourtant, comme Écho, certains d’entre eux parviennent Ă  inventer un langage qui se substitue au toucher interdit (des « paroles caressantes », « blandis dictis »), un langage qui se construit dans une relation Ă©troite de dĂ©pendance avec la parole de l’autre comme structure fondamentale de rĂ©ponse Ă  un appel.From his earliest short story, “The Story of a Panic” (1904), to A Passage to India (1924), E.M. Forster revisits the myth of Echo and Narcissus, from Ovid’s Metamorphoses (book III), and the myth of Echo and Pan, from Longus’s Daphnis and Chloe (book III). Unable to express their desires freely, Forster’s protagonists experience the same plight as the unfortunate nymph: a suppressed voice, forbidden physical contact with the object of their love, the concealment of bodily passion, the pain of unfulfilled desire, panic fragmentation. But, like Echo, some of them succeed in devising a language to express their feelings in an indirect way, substituting caressing words (“blandis dictis”) to physical contact, a language based on a structure of call and response

    Dans la nuit mystique : Black Dogs de Ian McEwan

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    Fascinante exploration du mal, plongée dans la « nuit obscure » de l’âme humaine, Black Dogs (1992), le cinquième roman de Ian McEwan, interroge le pouvoir de l’écriture à conjurer le retour des spectres dans le monde postlapsaire issu de la Shoah et à « exhiber l’abject sans se confondre avec lui ». Plus encore que dans ses précédents romans, la mise en crise du récit biographique et historique s’accompagne d’une exploration aux limites du dicible, confrontant la narration à son Autre absolu. Pour approcher l’innommable, c’est dans le mysticisme que l’écriture semble trouver la voie d’un autre mode d’accès à la vérité et la trace de ses affinités secrètes avec la nuit. Mais l’expérience mystique cruciale vers laquelle le récit remonte lentement et que le narrateur entreprend de reconstituer reste elle-même un point obscur, objet inaccessible, diffracté par plusieurs récits enchâssés et fragmentaires. L’épreuve de l’inhumain condamne-t-elle l’écriture au silence en la confrontant à sa propre impossibilité ? Ou manifeste-t-elle une puissance de défiguration qui lui est essentielle ? Si l’activitĂ© symbolique trouve son origine dans une violence primaire, alors les « chiens noirs » ne sont pas seulement le signe opaque d’une peur sans nom, mais le signifiant de l’activitĂ© symbolique elle-mĂȘme, ce point aveugle de la reprĂ©sentation, trop profond et fondamental pour ĂȘtre apprĂ©hendĂ© ou saisi en pleine lumiĂšre : cette violence primaire qui nous conduit Ă  mĂ©taphoriser.In Black Dogs (1992), his fifth novel, Ian McEwan probes the “dark night” of the human soul and questions the power of literature to lay to rest the ghosts of the past in a postlapsarian, post-Shoah world and to “expose the abject without being tainted by it”. More than ever, the disruption of traditional biographical and historical narrative patterns leads to an exploration into the unspeakable and a confrontation with some radical form of Otherness. The encounter with evil in the shape of two black dogs can only be conveyed through a mystical form of experience, providing another access to truth and exposing the secret affinities between writing and mystical night. This crucial experience, however, remains inaccessible, diffracted by competing and fragmentary narratives. Does the confrontation with barbarism condemn literature to silence? Or does it convey a power of dis-figurement which is integral to it? If our need for symbols originates in primeval violence, then the “black dogs” are not only the opaque sign of unnameable fear, but the secret signifier of our own symbolic activity, a blind spot, too deep and fundamental to be seized in full light: the primeval violence which leads us to produce metaphors

    Introduction

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    DĂ©sir, rĂȘve ou fantasme, la transparence est peut-ĂȘtre d’abord une aspiration qui porte l’écriture comme la crĂ©ation artistique. Comment ne pas reconnaĂźtre dans l’image, mais aussi bien dans le texte, la puissance avec laquelle s’exprime la volontĂ© de donner Ă  voir, de dissiper les brumes de l’habitude, de lever le voile qui rend le monde terne, opaque ou indiffĂ©rent ? Il n’est pourtant pas rare que ce rĂȘve se brouille au moment du face-Ă -face avec la page ou la toile – dans l’épreuve des mot..

    Introduction

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    DĂ©sir, rĂȘve ou fantasme, la transparence est peut-ĂȘtre d’abord une aspiration qui porte l’écriture comme la crĂ©ation artistique. Comment ne pas reconnaĂźtre dans l’image, mais aussi bien dans le texte, la puissance avec laquelle s’exprime la volontĂ© de donner Ă  voir, de dissiper les brumes de l’habitude, de lever le voile qui rend le monde terne, opaque ou indiffĂ©rent ? Il n’est pourtant pas rare que ce rĂȘve se brouille au moment du face-Ă -face avec la page ou la toile – dans l’épreuve des mot..

    Avant-propos

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    Si la figure mythologique de Narcisse a connu une fortune incontestĂ©e dans la pensĂ©e, la littĂ©rature et les arts, qu’en est-il de la nymphe Écho ? DĂ©possĂ©dĂ©e de la capacitĂ© Ă  produire un discours qui lui soit propre, longtemps dĂ©laissĂ©e par la critique, celle qui ne peut parler en son nom n’a-t-elle pas, malgrĂ© tout, quelque chose Ă  nous dire ? CondamnĂ©e, sous le coup de la punition divine, Ă  rĂ©pĂ©ter le discours d’autrui de façon lacunaire, Écho n’est-elle pas aussi celle qui, prĂ©cisĂ©ment par..

    ‘A tear formed, a tear fell’: Virginia Woolf’s Elegiac Landscapes

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    This paper discusses the relation between landscape and affect in the works of Virginia Woolf, by tracing the influence of pastoral elegy in her writing. The most beautiful pastoral elegies in the English language echo throughout her works: ‘Lycidas’ in the first section of A Room of One’s Own; ‘Adonais’ in The Voyage Out and Mrs Dalloway; ‘Thyrsis’ in The Waves. In To the Lighthouse, Virginia Woolf drew on and reinterpreted some of the conventions of the genre to redefine the landscape/soundscape as a poetic medium for the circulation and metaphoric capture of affects, transitory states of being, abstract blocks of sensation, unattached to any specific subject, but related to fragments of the traditional landscape of elegy and tapping into the figurative pools of collective memory. Seasonal changes, which mark the passing of time and the work of mourning in pastoral elegies, are transposed in Virginia Woolf’s novel as micro-variations in light and shade, gradual changes in the weather, the quality of the air, or the intensity of colours, which convey an image of the elegiac landscape, not as a fixed pictorial frame, but as process, the process through which the conversion of loss into artistic creation can be effected

    AdÚle Cassigneul, Voir, observer, penser : Virginia Woolf et la photo-cinématographie

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    Si l’influence de l’esthĂ©tique post-impressionniste, relayĂ©e notamment par les essais critiques de Roger Fry et de Clive Bell, a longtemps dominĂ© le champ des Ă©tudes intermĂ©diales consacrĂ©es Ă  Virginia Woolf (voir notamment Jane Goldman, The Feminist Aesthetics of Virginia Woolf : Modernism, Post-Impressionism and the Politics of the Visual), cela fait Ă  prĂ©sent plusieurs annĂ©es que l’intĂ©rĂȘt de la critique woolfienne se porte sur l’influence qu’ont exercĂ©e sur elle les arts de la reproductib..

    ‘The name escapes me’: Virginia Woolf’s Dislocation of Patrilineal Memory in A Room of One’s Own

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    In the opening section of A Room of One’s Own, Virginia Woolf sets her meditation on new feminine modes of writing in Oxbridge, thus retracing the steps of her own father, Leslie Stephen, who devoted a series of essays to the university, Sketches from Cambridge, by a Don, in 1865. While the anonymous don of Stephen’s essays explicitly positions himself as the heir to the famous men who depicted Oxbridge before him, John Milton, Charles Lamb, W. M. Thackeray, Alfred Tennyson, Virginia Woolf’s persona finds herself in the awkward position of having no tradition to relate to. However, by reworking Stephen’s subtexts into her own meditation on feminine writing, she re-appropriates Oxbridge as cultural space on an intertextual level and secures an ambivalent position, writing both from without and from within this masculine tradition. She thus proves that the definition of alternative feminine modes of writing is closely connected with the dis-location, re-interpretation and re-writing of this patrilineal literary tradition

    Virginia Woolf : Essais choisis, traduction nouvelle et édition de Catherine Bernard

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    La nouvelle traduction des essais de Virginia Woolf par Catherine Bernard rassemble trente textes, publiĂ©s entre 1905 et 1942, accompagnĂ©s d’une prĂ©face, d’un appareil critique et d’un dossier documentaire trĂšs riche, retraçant l’historique de la publication des essais, le contexte Ă©volutif de leur rĂ©ception et leur postĂ©ritĂ© critique. Catherine Bernard a fait le choix de rĂ©unir des essais majeurs de Virginia Woolf, comme « La fiction moderne » ou « Mr. Bennett et Mrs. Brown », mais a souhait..

    Lisbeth Larsson, Walking Virginia Woolf’s London: An Investigation in Literary Geography

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    In this book, which is part of Palgrave’s Geocriticism Series, Lisbeth Larsson uses the theoretical concepts and methods of literary geography, particularly cartography, to examine the dynamic interactions between place, space and subjectivity in Virginia Woolf’s novels and essays. By mapping out her protagonists’ itineraries across London, Larsson uncovers the meaningful patterns that they create and analyses the social and political implications of their walks. There has always been a stro..
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