Stress au travail chez les enseignants: approches diagnostique et evaluative chez 230 enseignants du secteur primaire public des communes de Lome et du Golfe

Position du problème: déterminer la prévalence et identifier les facteurs déterminants du stress professionnel chez les enseignants de l’école primaire publique au Togo.Méthodes: Il s’agit d’une étude transversale menée sur cinq mois, de décembre 2011 à avril 2012, dans la commune de Lomé et la préfecture du Golfe, ayant inclus les enseignants du primaire public présents à leur poste. Le stress a été évalué à l’aide des échelles modifiées de Karasek, et de Lafleur et Beliveau.Résultats: Au total 230 enseignants ont été inclus avec une prédominance masculine (sex ratio = 1,64). L’âge moyen était de 43 ± 8,3 ans. Le stress était présent chez 30,4% des enseignants et se manifestait beaucoup plus par des symptômes somatiques que psychologiques. Les enseignants contractuels, volontaires et vacataires (41,2%), ceux qui tenaient des classes de plus de 55 élèves (42,9%) et ceux qui cumulaient 20 ans ou plus d’expérience professionnelle (45,1%) paraissaient plus stressés (p =0,318 ; 0,006 et 0,001 respectivement). Des contraintes psychologiques élevées (57,1%), une faible latitude de décision (52,2%) et un faible soutien social (65,0%) sont fortement associés au stress au travail (p respectivement 0,04 ; <0,0001 et 0,0004). L’expérience professionnelle de moins 19 ans était associée à des contraintes psychologiques élevées (72,3%) et une faible latitude décisionnelle (35,2%) à leur poste de travail, comparés à ceux qui ont 20 ans et plus d’ancienneté (respectivement 53,5% et 18,3%). Ces derniers bénéficiaient de plus de soutien social aussi bien de la part de leurs collègues que de la hiérarchie (95,0% vs 83,1%, p = 0,003).Les statuts de vacataires et de volontaires étaient associés à une faible latitude décisionnelle (41,1% vs 29,1%, p = 2,97) et un faible soutien social (23,5% vs 7,5%, p = 0,02), comparés aux fonctionnaires et contractuels. Enfin, le sexe féminin était plus associé à la perception de fortes contraintes psychologiques au travail (80,5% contre 58,1% chez les hommes, p <0,0001).Conclusion: La prévalence du stress professionnel était élevée chez les enseignants. Il se manifestait aussi bien par des symptômes psychologiques que somatiques avec une prédominance somatique. Les contraintes psychologiques élevées, une faible latitude décisionnelle, un faible soutien social au travail, des effectifs pléthoriques d’élèves dans les classes tenues, l’absence de statut professionnel et des expériences professionnelles élevées détermineraient l’apparition du stress chez ces enseignants.Mots clés: stress, travail, enseignants, TogoEnglish Title: Occupational stress from teachers: diagnostic and evaluative approaches from 230 public primary school teachers of Lome and Golfe departmentsEnglish AbstractBackground. To determine de frequency, identify and evaluate the determinants of the occupational stress from public primary school teachers.Methods: This cross sectional study was carried out among public primary school teachers of Lome and Golf departments from december 2011 to april 2012.Results: A total of 230 teachers were included. Male gender was predominated (sex ratio = 1.64). The mean age was 43 ± 8.3 years old. 30.4% of teachers were stressed. Stress symptoms were mostly somatic. Those who were contractuals, volunteers or stand-in (41,2%), those who kept classes of more than 55 students (42,9%) and those who had 20 years of experience and over, seemed to be more stressed (p =0.318 ; 0,006 and 0.001 respectively). The high psychological constrains (57.1%), a low decision-making latitude (52.2%) and a low social support (65.0%) are strongly associated to the occupational stress (p respectively 0.04, <0.0001 and 0.0004). There was a relationship between a low professional experience and a high psychological constrains (72.3%) and a low decision making attitude (35.2%), compared to 20 years and over professional experience (respectively 53.5% and 18.2%). But, they got more social support either from their colleague or their hierarchy (95.0% vs 83.1%). The volunteers and the stand-in status are associated with a low decision-making latitude (41.1% vs 29.1%) and a low social support (23.5% vs 7.5%), compared to the officials and contractuals. At last, the female sex is associated with the psychological constrains (80.5% vs 58.1% from male).Conclusion: The frequency of the occupational stress is high among teachers from public school in Lome and Golfe department. This was expressed either by psychological or somatic symptoms with a somatic predominance. The high psychological constrains, a low decision-making latitude, a low social support at work, excessive numbers of students in the classes kept, the absence of a professional status and the high professional experience could determine the stress appearance from teachers.Keywords: Stress, work, teachers, Tog

Facteurs associes aux violences en milieu du travail cas du Chu-campus de Lome (Togo)

En milieu de travail, les mauvaises conditions de travail peuvent générer la violence avec des conséquences physiques et psychologiques entraînant ainsi des coûts pour le travailleur, pour l’entreprise et pour la société. Au CHU Campus, la violence est devenue un sérieux problème menaçant la santé du personnel et les patients ne sont pas satisfaits des prestations. L’objectif de notre étude est de décrire les types de violences et d’identifier les facteurs associés. Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive transversale été menée au CHU Campus de Lomé, de novembre 2005 à avril 2006. Elle a porté sur 110 personnels soignants et non soignants représentatifs de la population hospitalière générale du Togo.Quarante huit pour cent des agents enquêtés ont été victime et/ou témoin de violence au sein du CHU Campus. Les types de violences sont : les agressions verbales (47.0 %), le harcèlement moral (36.4 %), leharcèlement sexuel (27.3 %) et les agressions physiques (6.8 %). Les facteurs les plus souvent associés sont : l’insatisfaction du salaire (84,0%), l’insatisfaction des conditions de travail (80,0 %), l’insuffisancedu matériel de travail (79,0 %), l’exiguïté des salles de travail avec encombrement et surpeuplement (53,0 %), l’effectif réduit des équipes de travail (50,0 %), la non reconnaissance du service rendu (45,0 %) et le cumul de plusieurs tâches à la fois (36,0 %). Les violences existent au CHU Campus de Lomé et sont associées aux mauvaises conditions de travail. Les autorités et les partenaires sociaux doivent prendre des dispositions pour minimiser l’impact des facteurs psycho-sociaux sur les travailleurs. Le problème doit être abordé beaucoup plus en profondeurpour en évaluer l’ampleur en milieu de travail et en rechercher les causes et les facteurs associés

Utilisation des pesticides et risques pour la sante dans la culture du coton au Togo

Aucune enquête d’évaluation des risques chimiques dans la culture du coton n’a été réalisée au Togo. Les objectifs de cette étude sont de préciser la nature des pesticides utilisés et l’état de santé des producteurs.Il s’agit d’une étude descriptive portant sur 346 sujets représentant environ 5 % de la population des producteurs de coton de la Préfecture de Sotouboua (Togo). Les pesticides utilisés étaient surtout des  organophosphorés associés à des pyréthrinoïdes de synthèse :48 % des cas. Les producteurs pulvérisaient aussi des organochlorés (11,5 %) et des produits interdits (22,4 %). Certains ne savaient pas quel pesticide ils emploient (8,9 %). Le risque pour la santé étaitconnu, mais la prévention était tout à fait déficiente. En particulier les équipements de protection individuelle étaient inexistants. L’état de santé des producteurs était caractérisé par une fréquence élevée d’intoxications. Ces intoxications concernaient, par contact cutanéo-muqueux et inhalation, 99,7 % des producteurs, et par absorption orale, 33,7 % d’entre eux. Elles laissaient des séquelles dans 10 à 15 % descas. L’utilisation des pesticides dans la culture du coton au Togo a un impact indiscutable sur la santé. Les intoxications sont liées essentiellement à des comportements à risque des producteurs. Les mesures de prévention tant légale que technique et médicale, doivent être revues. Not any assessment of chemical risks was made about cotton growing in Togo. The objectives of this presentation were to specify the nature of used pesticides and the health state of the growers. A descriptive study has been carried out among 346 subjects making up the 5 % of the cotton growers population in the prefecture of Sotouboua (Togo). Organophosphates associated with synthetic pyréthrynoids were used by 48.3 % of the growers. Other products were also employed:  organochlorates by 11.6 % and prohibited compounds by 22.5 %. The kindof pesticide was unknown by 8.9 % of the users. There was in the main, a satisfactory knowledge of the risks associated with the use of pesticides. On the other hand, the practice of prevention was wholly insufficient. Hazardous behaviours were common occurrences and, especially, the wearing of individual protection equipment was never observed. Health state of the growers was characterized by numerous acute poisonings by contact and ingestion: respectively 99.7 and 33.6 % of the subjects. After-effects were present with a prevalence of 10 to 15 % for these poisonings.The use of pesticides in cotton growing in Togo has clear repercussions on health with poisonings related to hazardous behaviours of the cotton-farmers. Changes in legal, technical and medical prevention appearnecessary