88 research outputs found

    Fonctions et formes de la synagogue : refus et tentation de la sacralisation

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    La synagogue est une fonction et non un type architectural dĂ©fini par une tradition ; aussi s’est-elle trouvĂ©e tiraillĂ©e entre deux modĂšles, le Temple de Salomon et l’église, qui ont tendu Ă  lui imposer un caractĂšre sacrĂ©, qu’elle n’avait pas originellement. Lieu d’assemblĂ©e d’une plasticitĂ© Ă©tonnante, la synagogue a empruntĂ© les formes les plus variĂ©es aux cultures au sein desquelles elle s’est implantĂ©e. Avec l’émancipation, elle devient un « temple israĂ©lite » et le cadre d’une rĂ©forme qui se sert des formes inspirĂ©es des autres cultes pour imposer de nouveaux comportements aux fidĂšles, sĂ©parant surtout les espaces de culte et d’assistance, et magnifier sa fonction cultuelle. Il faut attendre l’adoption des esthĂ©tiques modernistes pour que la synagogue, intĂ©grĂ©e dans un centre communautaire, retrouve sa simplicitĂ© initiale.The synagogue’s nature is functional. It is not an architectural design determined by tradition. It has therefore been torn between two models: Solomon’s temple and the church, both leading on to a character sacred that did not exist originally. Places of gathering, surprisingly plastic, synagogues borrowed a multitude of forms from the cultures within which they had been implanted. When emancipation took place, the synagogue became an “Israelite temple” and the frame for a reform using forms inspired by other worships to impose new behaviours to the faithfuls, mostly setting apart spaces devoted to worship and those devoted to welfare, and magnifying its cultual function. It is only with the adoption of modernist aesthetics that the synagogue, integrated in a community center does recover its initial simplicity

    Leçon d’introduction au sĂ©minaire doctoral d’Histoire de l’art appliquĂ©e aux collections 2012-2013 : la qualification de l’objet

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    De l’objet Ă  l’objet d’étude « Notre problĂšme est de classement », comme l’écrivait Jean-Claude Lebensztejn en 1967 dans un cĂ©lĂšbre article refusĂ©. Cette fois nĂ©anmoins, ce n’est pas aux seules catĂ©gories que la rĂ©flexion menĂ©e dans ce sĂ©minaire doctoral est consacrĂ©e, mais aux objets eux-mĂȘmes dont le statut n’a cessĂ© de varier au grĂ© des dĂ©finitions, des typologies et des taxinomies. En plaçant la « qualification » au centre du propos en introduction Ă  ce sĂ©minaire, je souhaite rendre sensi..

    Douze fenĂȘtres de synagogue. Usages de la lumiĂšre, du Sud tunisien Ă  JĂ©rusalem

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    Les Juifs du Sud tunisien (Djerba et GabĂšs), Ă  partir d’une banale structure de l’architecture coloniale, un lanterneau carrĂ©, ont inventĂ© une des compositions spatiales symboliques les plus subtiles qui rĂ©pondent Ă  la spiritualisation juive de la lumiĂšre, tout en offrant une dimension pratique. Il est mĂȘme devenu une sorte de symbole identitaire en contexte musulman. Nous en trouvons une vingtaine dans le Sud tunisien des XIXe et XXe siĂšcles. Est-ce un hasard que la synagogue la plus extraordinaire pour ses vitraux, celle de l’HĂŽpital Hadassah Ă  JĂ©rusalem (1961), ait Ă©tĂ© construite sur le mĂȘme principe, un lanterneau qui pĂ»t recevoir les Douze tribus de Chagall ? Car, non seulement la majoritĂ© de ces lanterneaux comportent douze fenĂȘtres, chiffre Ă  valeur symbolique, mais ils rĂ©pondent Ă  une nĂ©cessitĂ© fonctionnelle d’éclairage de l’estrade de lecture (teba), crĂ©ant un contraste entre la zone d’ombre oĂč sont les arches saintes contenant les rouleaux de la Tora (elle-mĂȘme lumiĂšre) et l’espace de l’officiant. La fonctionnalitĂ© de ce type de synagogue Ă  lanterneau, associĂ©e Ă  une interprĂ©tation parfaitement traditionnelle, a favorisĂ© sa diffusion

    Dans collection, il y a collecte


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    Dans une journĂ©e d’études qui concluait le sĂ©minaire doctoral 2012-2013 sur la qualification de l’objet, des chercheurs se sont rĂ©unis pour mener une rĂ©flexion sur les processus qui dĂ©finissent l’objet non pas tant dans sa nature qu’à travers les mutations de son statut. Il Ă©tait apparu pertinent de se pencher sur ce moment crucial de la biographie des objets qu’est la collecte : nous empruntons sciemment cette notion Ă  l’anthropologie, plutĂŽt qu’à l’histoire de l’art pour dĂ©caler la percepti..

    Trois gouttes d’art nĂšgre. Gobinisme et mĂ©tissage en histoire de l’art

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    FrĂ©quemment invoquĂ© comme facteur explicatif, le mĂ©tissage suit en histoire de l’art un parcours Ă©trange depuis le gobinisme, qui a pu servir de mode opĂ©ratoire pour une discipline Ă©prise de mythes ethniques comme celle de Viollet-le-Duc ou de Louis Courajod, qui fait une large place Ă  l’aryanisme, jusqu’aux rĂȘves de rĂ©gĂ©nĂ©ration de l’art contemporain par une hybriditĂ© nourrie de rĂ©fĂ©rences primitivistes. Pour restreindre le champ d’investigation de cette approche d’une mythologie du mĂ©tissage, nous emprunterons nos exemples au discours sur l’« art nĂšgre » en suivant les avatars d’une suggestion de Gobineau (Essai sur l’inĂ©galitĂ© des races humaines, 1853-1855), le « sang noir » nĂ©cessaire Ă  l’apparition de l’art. Le « triomphe de l’art nĂšgre » ou l’« ethnographie esthĂ©tique » exposĂ©e dans Les trois gouttes de sang d’Élie Faure attestent la persistance de cette croyance en l’apport lyrique et rythmique du « sang noir », en sa capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration, parallĂšle Ă  celle du « barbare ». Il semblerait dĂšs lors nĂ©cessaire de repasser par l’anthropologie, comme le montrent les rĂ©flexions critiques de Jean-Loup Amselle sur les usages actuels de l’art africain (L’art de la friche, 2005), pour dĂ©barrasser l’histoire de l’art des sĂ©quelles qui encombrent encore ses catĂ©gories

    Les arts mĂ©connus. HistoricitĂ© et ethnicitĂ© dans l’histoire de l’art au xixe siĂšcle

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    L’histoire de l’art est-elle capable de penser l’art de l’autre ? Qu’ils soient orientaux, extrĂȘme-orientaux, amĂ©rindiens ou ocĂ©aniens, les arts exotiques ont Ă©tĂ© « mĂ©connus » au xixe siĂšcle, mĂȘme si l’on a commencĂ© Ă  les collectionner, Ă  les exposer et Ă  les Ă©tudier. Ces « arts mĂ©connus », formule empruntĂ©e Ă  Émile Soldi, l’ont Ă©tĂ© en raison de l’incapacitĂ© du regard occidental non pas tant Ă  se laisser fasciner qu’à leur concĂ©der une dimension historique et, Ă  travers elle, une Ă©galitĂ© de f..

    La importancia del termalismo en el nacimiento y desarrollo del turismo en Europa en el siglo XIX

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    La prĂĄctica termal ha precedido al turismo, aunque fue desde sus orĂ­genes una actividad que engendrĂł una actitud turĂ­stica. Conviene, pues, poner de relieve la relaciĂłn de estas dos actividades que, sobre todo en el siglo XIX, conocieron su desarrollo en uniĂłn con la sensibilidad romĂĄntica y la avidez burguesa por las distracciones de "distinciĂłn ". La ciudad de las aguas pudo contribuir al descubrimiento del territorio, pero pronto se convirtiĂł en un lugar de atracciĂłn por sĂ­ misma gracias a sus monumentos, sus fiestas y sus actividades de recreo. NaciĂł entonces un verdadero turismo termal. Las guĂ­as turĂ­sticas y termales dan cuenta de la confusiĂłn que se estableciĂł entre estos espacios cuyo estatus administrativo es el mismo. Incluso si la actividad medical se mantuvo, la parte turĂ­stica de las ciudades de las aguas llegĂł a ser preponderante, hasta que en la mayor parte de los paĂ­ses de la Europa occidental se produjo un declive de la medicalizaciĂłn

    Art nouveau ou art congolais à Tervuren ? Le musée colonial comme synthÚse des arts

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    Lors de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1897, le roi LĂ©opold II installe une section congolaise Ă  Tervuren dans un bĂątiment qui deviendra le musĂ©e colonial. AmĂ©nagĂ©e par des architectes Art nouveau, comme Paul Hankar ou Henry van de Velde, elle regroupait des collections ethnographiques, des produits d’importation et d’exportation, des animaux vivants, mais aussi un salon d’honneur prĂ©sentant des statuettes d’ivoire produites par des artistes belges. L’ivoire s’y trouvait dĂ©clinĂ© sous toutes les formes, « Ɠuvres d’art » belges, « objets ethnographiques » congolais, dĂ©fenses animales Ă  l’état naturel intĂ©grĂ©es au dĂ©cor et Ă  des mises en scĂšne des peuples congolais. VĂ©ritable Ɠuvre d’art totale, l’exposition devait sa cohĂ©rence au lien profond entre l’Art nouveau, qualifiĂ© de « style Congo » pour son usage vitaliste de matĂ©riaux exotiques et de formes primitivistes, et l’idĂ©ologie coloniale des commanditaires.During the Brussels World’s Fair in 1897, King Leopold II set up a Congolese section in Tervuren in a building that was to become the colonial museum. Fitted out by Art Nouveau architects, like Paul Hankar and Henry van de Velde, it brought together ethnographic collections, imported and exported products and live animals. It also had a reception room housing ivory statuettes produced by Belgian artists. Ivory was displayed in all its forms at the exhibition, including the Belgian ivory artworks, Congolese ethnographic objects and even tusks and teeth incorporated into both the decor and the staged Congolese scenes involving real Congolese people. A true total work of art, the exhibition owed its coherence to a profound connection between Art Nouveau – referred to as ‘Congo style’ for its vitalistic use of exotic materials and primitivistic forms – and the sponsors’ colonial ideology

    Le musée de Sculpture comparée au prisme de la collection de cartes postales éditées par les frÚres Neurdein (1904-1915)

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    En Ă©laborant une collection qui atteindra 1 606 cartes postales, les frĂšres Neurdein rĂ©pondent Ă  une demande du MusĂ©e de sculpture comparĂ©e qui atteste, qu’au-delĂ  de la fonction touristique, la carte postale est envisagĂ©e par le directeur, Camille Enlart, comme un vĂ©ritable instrument de diffusion de savoir et de gestion de la collection des moulages, voire comme une encyclopĂ©die miniature de l’histoire de la sculpture. Les auteurs reconstituent, Ă  travers les archives, les tractations qui donnent naissance Ă  cette collection et en examinent les implications : une nouvelle culture visuelle se construit, chaque carte offrant un point de vue spĂ©cifique (vues d’ensemble, Ɠuvres dĂ©taillĂ©es ou dĂ©tourĂ©es, jeux des lĂ©gendes, mais aussi erreurs
). Au-delĂ  de la patrimonialisation de cet ensemble assez exceptionnel, l’article privilĂ©gie la premiĂšre sĂ©rie de 486 cartes organisĂ©e chronologiquement et propose une analyse de l’intrusion de ce mĂ©dium, au moment de son « ùge d’or », dans l’atelier de l’historien de l’art.In putting together a collection that would comprise 1,606 postcards, the Neurdein brothers were responding to a request by the MusĂ©e de Sculpture ComparĂ©e which attested that, beyond its tourist function, the postcard was envisaged by the director, Camille Enlart, as a real instrument for the diffusion of knowledge and the management of the cast collection, or even as a miniature encyclopedia of the history of sculpture. Using archival materials, the authors reconstitute the negotiations that gave rise to this collection and examine its implications: a new visual culture was being built, each card offering a specific point of view (general views, detailed or cut-out works, clever captions, as well as errors). Beyond the patrimonialisation of this exceptional collection, the article focuses on the first series of 486 cards organised chronologically and proposes an analysis of the intrusion of this medium, during its “golden age”, into the art historian’s studio
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