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    Les fossiles de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne) : nouvelles données sur leur position chronologique et leur attribution culturelle

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    Les squelettes de Cro-Magnon découverts en 1868 près des Eyzies-de-Tayac (Dordogne) sont généralement attribués à l’Aurignacien et daté de 30 000 BP en référence aux datations C14 des niveaux aurignaciens de l’abri Pataud (Dordogne).Une datation par la méthode du carbone 14 en SMA (27 680 ± 270 BP , Beta – 157439) d’une des coquilles de littorine qui leur était associée démontre que ces fossiles humains seraient datés d’au plus 28 000 BP. Ce résultat démontre que la sépulture de Cro-Magnon ne correspond pas à une sépulture de l’Aurignacien ancien. Plusieurs indices culturels et la datation plaident en faveur d’une attribution à la culture gravettienne.The Cro-Magnon skeletal remains, discovered in 1868 near les Eyzies-de-Tayac (Dordogne), are generally attributed to the Aurignacian culture and dated 30 000 BP by comparison with the C14 dated at the abri Pataud’s Aurignacian levels (Dordogne).An AMS C14 date (27 680+ - 270 BP, Beta –157439) of a Littorina shell associated with the human remains demonstrates that these human fossils postdate 28000 BP. This result demonstrates that the Cro-Magnon burials should not be interpretated as an earliest Aurignacian interment. Cultural indications and the AMS date of the shell indicate an attribution to the Gravettian period

    Les fossiles de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne)

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    Les squelettes de Cro-Magnon découverts fortuitement en 1868 près des Eyzies-de-Tayac (Dordogne) sont classiquement attribués à l’Aurignacien et datés de 30000 BP par comparaison avec les datations 14C de la séquence aurignacienne de l’abri Pataud en Dordogne.L’objectif de cet article est de discuter leur position chronologique et leur appartenance culturelle à partir d’une révision des données disponibles et d’une datation, par la méthode du carbone 14 en SMA, effectuée sur une des littorines (collection Lartet, MAN, Saint Germain-en-Laye) de la parure qui leur était associée. La date obtenue -27680 ≠ 270 BP, Beta –157439- doit être considérée comme un terminus ante quem mais elle constitue cependant un indicateur significatif de la position chronologique de la sépulture puisqu’il ne s’agit pas de coquilles fossiles. Ce résultat démontre que la sépulture multiple de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne), serait datée d’au plus 28000 BP. Il exclut une appartenance à l’Aurignacien ancien et plaide en faveur d’une attribution au Gravettien ancien.The Cro-Magnon skeletal remains discovered en 1868 near les Eyzies–de-Tayac (Dordogne) are generally attributed to the Aurignacian culture, and are dated to 30000 BP through comparison with the 14C date of the Aurignacian levels of the Pataud rock shelter (Dordogne).An AMS 14C date (27680 ≠ 270 BP, Beta –157439) of a Littorina shell associated with these human remains demonstrates that they postdate 28000 BP, indicating that the Cro-Magnon burials should not be interpretated as early Aurignacian. Cultural indications and the AMS date of the shell favour an attribution to the early Gravettian period

    Comportement des populations d’Europe au Gravettien : pratiques funéraires et interprétations

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    Cet article est une révision des assemblages de vestiges humains gravettiens classiquement interprétés comme des dépôts funéraires. Les documents anthropologiques gravettiens sont nombreux mais tous ne proviennent pas de fouilles exemplaires et les données brutes sont souvent vagues, voire contradictoires. Il est évidemment impossible de reconstituer a posteriori, les informations qui auraient du être enregistrées lors des fouilles. Toutefois, une réflexion conduite à partir des vestiges humains tels qu’ils existent aujourd’hui, des archives lorsqu’elles sont accessibles, des acquis de l’Anthropologie de terrain et des nouvelles méthodes de détermination de l’âge au décès et du sexe, permet de fonder plus sérieusement une restitution des gestes funéraires. Cette restitution constitue une étape préalable à la discussion sur la reconnaissance d’entités culturelles régionales et sur leurs éventuelles relations ainsi que sur l’évolution et la signification des comportements funéraires. La première partie est consacrée à la présentation de l’échantillon et à la discussion du caractère intentionnel des dépôts et aux données biologiques (recrutement, âge, sexe et pathologie). La seconde partie concerne les caractéristiques de ces dépôts (sépultures primaire/secondaires, dispositif funéraire, mobilier et parure). La troisième partie est une tentative de synthèse et d’interprétation.This article is a review of Gravettian human remains interpreted as funerary deposits. In Europe, the gravettian human remains are numerous. As many excavations took place at the end of the 19th century, the reliability of the data is sometime questionable. It is impossible to recreate missing information. However, reflection on the human bones using records, publications, the method of the “field anthropology” and recent method to determine sex and individual age at death allow to reconstruct more securely funerary practices. This work is a preliminary phase to recognize cultural and regional groups, to discuss relations between these groups and evolution of the funerary behaviours. First we will examine the European sample, the arguments in favour intentional deposits and the biological data (sex, age at death, pathology, death cause). The second part concerns the characteristics of the burials (primary/secondary burial- architecture of the tomb, grave goods,…). In the third part, we propose a synthesis and we discuss interpretations

    Les fossiles de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne) : nouvelles données sur leur position chronologique et leur attribution culturelle

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    Les squelettes de Cro-Magnon découverts en 1868 près des Eyzies-de-Tayac (Dordogne) sont généralement attribués à l’Aurignacien et daté de 30 000 BP en référence aux datations C14 des niveaux aurignaciens de l’abri Pataud (Dordogne).Une datation par la méthode du carbone 14 en SMA (27 680 ± 270 BP , Beta – 157439) d’une des coquilles de littorine qui leur était associée démontre que ces fossiles humains seraient datés d’au plus 28 000 BP. Ce résultat démontre que la sépulture de Cro-Magnon ne correspond pas à une sépulture de l’Aurignacien ancien. Plusieurs indices culturels et la datation plaident en faveur d’une attribution à la culture gravettienne.The Cro-Magnon skeletal remains, discovered in 1868 near les Eyzies-de-Tayac (Dordogne), are generally attributed to the Aurignacian culture and dated 30 000 BP by comparison with the C14 dated at the abri Pataud’s Aurignacian levels (Dordogne).An AMS C14 date (27 680+ - 270 BP, Beta –157439) of a Littorina shell associated with the human remains demonstrates that these human fossils postdate 28000 BP. This result demonstrates that the Cro-Magnon burials should not be interpretated as an earliest Aurignacian interment. Cultural indications and the AMS date of the shell indicate an attribution to the Gravettian period

    Comportement des populations d’Europe au Gravettien : pratiques funéraires et interprétations

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    Cet article est une révision des assemblages de vestiges humains gravettiens classiquement interprétés comme des dépôts funéraires. Les documents anthropologiques gravettiens sont nombreux mais tous ne proviennent pas de fouilles exemplaires et les données brutes sont souvent vagues, voire contradictoires. Il est évidemment impossible de reconstituer a posteriori, les informations qui auraient du être enregistrées lors des fouilles. Toutefois, une réflexion conduite à partir des vestiges humains tels qu’ils existent aujourd’hui, des archives lorsqu’elles sont accessibles, des acquis de l’Anthropologie de terrain et des nouvelles méthodes de détermination de l’âge au décès et du sexe, permet de fonder plus sérieusement une restitution des gestes funéraires. Cette restitution constitue une étape préalable à la discussion sur la reconnaissance d’entités culturelles régionales et sur leurs éventuelles relations ainsi que sur l’évolution et la signification des comportements funéraires. La première partie est consacrée à la présentation de l’échantillon et à la discussion du caractère intentionnel des dépôts et aux données biologiques (recrutement, âge, sexe et pathologie). La seconde partie concerne les caractéristiques de ces dépôts (sépultures primaire/secondaires, dispositif funéraire, mobilier et parure). La troisième partie est une tentative de synthèse et d’interprétation.This article is a review of Gravettian human remains interpreted as funerary deposits. In Europe, the gravettian human remains are numerous. As many excavations took place at the end of the 19th century, the reliability of the data is sometime questionable. It is impossible to recreate missing information. However, reflection on the human bones using records, publications, the method of the “field anthropology” and recent method to determine sex and individual age at death allow to reconstruct more securely funerary practices. This work is a preliminary phase to recognize cultural and regional groups, to discuss relations between these groups and evolution of the funerary behaviours. First we will examine the European sample, the arguments in favour intentional deposits and the biological data (sex, age at death, pathology, death cause). The second part concerns the characteristics of the burials (primary/secondary burial- architecture of the tomb, grave goods,…). In the third part, we propose a synthesis and we discuss interpretations

    Nouvelles données sur la séquence culturelle du site de Brassempouy (Landes) : Fouilles 1997-2002

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    National audienceThe field of Brassempouy is situated in the south of the Landes departement, two kilometres away from the village and forty kilometres south-east of Mont-de-Marsan in Chalosse. It holds several cavities (cave of the Pope, cave of the Hyenas, Dubalen gallery, Megaceros gallery) which belong to a complex karstic network, dug in a limestone formation of the Eocene, a few metres bellow the natural soil. The purpose of this article is to present the cultural sequence as it appears after the excavations 1997-2002.Le gisement de Brassempouy est localisé au sud du département des Landes (France), à deux kilomètres du village de Brassempouy et à quarante kilomètres au sud-ouest de Mont-de-Marsan, en Chalosse. Il comprend plusieurs cavités (grotte du Pape, grotte des Hyènes, galerie Dubalen, galerie du Mégacéros) qui appartiennent à un réseau karstique complexe creusé dans une formation calcaire de l'Eocène à quelques mètres sous le sol naturel. L'objectif de cet article est de présenter la séquence culturelle telle qu'elle apparaît à l'issue des fouilles 1997-2002

    Vestiges humains des niveaux de l’Aurignacien ancien du site de Brassempouy (Landes)

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    Le gisement de Brassempouy est localisé au sud du département des Landes (France), à deux kilomètres du village de Brassempouy et à quarante kilomètres au sud de Mont-de-Marsan, en Chalosse. Il comprend plusieurs cavités (grotte du Pape, grotte des Hyènes, galerie Dubalen, galerie du Mégacéros) qui appartiennent à un réseau karstique complexe creusé dans une formation calcaire éocène à quelques mètres sous le sol naturel. Les vestiges humains étudiés dans cet article ont été découverts de 1981 à 1996 par H. Delporte dans des niveaux de la grotte des Hyènes, de la galerie Dubalen et de la grotte du Pape attribués à l’Aurignacien ancien. Ces niveaux se placent dans l’intervalle 34 000 ans BP-30 000 ans BP. L’échantillon de vestiges humains comprend 13 dents, un fragment de mandibule, un fragment de crâne et deux phalanges distales de la main représentant des adultes et des enfants. Ces vestiges sont intéressants à un double titre. D’une part, les vestiges humains en contexte aurignacien ancien sont rares et, d’autre part, quatre des dents d’adulte ont une racine perforée ou rainurée intentionnellement et le fragment de crâne présente des cassures effectuées vraisemblablement sur os frais. L’objectif majeur de cet article est de présenter les caractéristiques morphométriques des différents vestiges et de discuter leur position taxinomique. L’analyse de ces vestiges, en particulier celle des dents isolées, montre qu’ils s’intègrent dans la variabilité des hommes d’anatomie moderne du Paléolithique moyen du Proche-Orient et du Gravettien d’Europe ainsi que dans celle des rares Aurignaciens d’Europe et des Néandertaliens du Würm. Il est impossible de conclure sur leurs affinités taxinomiques. Ailleurs en Europe, les vestiges humains découverts en contexte aurignacien sont aussi très fragmentaires et peu diagnostiques. Les mieux conservés sont en effet souvent mal datés. Aussi l’anatomie des artisans de l’Aurignacien en Europe reste très mal connue de telle sorte qu’il est actuellement impossible d’affirmer que les techno-complexes aurignaciens anciens relèvent uniquement de populations d’anatomie moderne. Bien que l’analyse détaillée des modifications artificielles soit présentée dans un autre article, on peut d’ores et déjà noter qu’en l’absence de sépultures primaires aurignaciennes, les dents percées de Brassempouy constituent un des rares indices d’intervention anthropique sur le corps, susceptible de relever d’un geste funéraire.The Brassempouy locality is situated in the Chalosse region in the southern part of the French department of Landes, two kilometers from the village of Brassempouy and forty kilometers south of Mont-de-Marsan. It includes several caves (grotte du Pape, grotte des Hyènes, galerie Dubalen, galerie du Mégacéros) which are part of a complex karstic system developed in an Eocene limestone formation just a few meters beneath the natural ground surface. The human remains described in the present article were discovered by H. Delporte between 1981 and 1996, in levels attributed to the early Aurignacian in the grotte des Hyènes, the galerie Dubalen and the grotte du Pape. These levels date to between 34,000 and 30,000 years BP. The sample of human remains, representing both adults and children, is comprised of 13 teeth, one mandibular fragment, one cranial fragment and two distal phalanges of the hand. The scientific interest of these remains is two-fold. First, human remains are rare in Aurignacian contexts. Second, four of the adult teeth show intentionally perforated or circum-incised roots, and the cranial fragment shows fracture patterns consistant with breakage of fresh bone. The primary goal of this article is to outline the morphometric characters of the different remains and to evaluate their taxonomic status. The analysis of these remains, especially the isolated teeth, shows that they fall within the range of variation, not only of anatomically modern humans of the Near Eastern Middle Paleolithic and the European Gravettian, but also of the few known European Aurignacians and of the Wurm II Neandertals. It is, therefore, impossible to draw conclusions concerning their precise taxonomic affiliation. Elsewhere in Europe, Aurignacian remains are also very fragmentary and equally undiagnostic. Those that are best preserved are often poorly dated. In sum, the anatomy of the European makers of the Aurignacian is so poorly known that it remains impossible to confirm that the early Aurignacian techno-complex is uniquely the product of anatomically modern populations. Although the intentional modifications of the Brassempouy human remains are presented in detail in a separate publication, we wish to emphasize here that, with primary Aurignacian burials being completely unknown, the modified human teeth from Brassempouy represent one of the rare traces of human intervention with dead bodies that might be interpreted as funerary behavior

    An Early Gravettian cultural attribution for the human fossils from the Cro-Magnon rock shelter (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne)

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    En 2002, la datation 14C par SMA d’un coquillage percé (Littorina littorea) associé aux squelettes découverts en 1868 dans l’abri Cro-Magnon conduisait à rajeunir ces fossiles, attribués depuis leur découverte à l’Aurignacien ancien. Cette date indiquait que le sommet de la séquence archéologique de l’abri Cro-Magnon comportait des niveaux Aurignacien récent et/ou Gravettien. Cette date, Beta 157439 : 27680 ± 270 BP (31 324-32 666 cal BP), est comprise dans un intervalle coïncidant soit avec une phase récente de l’Aurignacien soit avec le Gravettien ancien (Henry-Gambier 2002). Un réexamen de la séquence gravettienne de l’abri Pataud, situé à moins de 300 m en aval de l’abri Cro-Magnon sur la même rive de la Vézère, de ses nouvelles datations 14C ainsi que de ses parures gravettiennes permet aujourd’hui d’asseoir solidement l’appartenance des fossiles de Cro-Magnon au Gravettien ancien.In 2002, the 14C AMS dating of a perforated shell (Littorina littorea) associated with the skeletons discovered in 1868 (Lartet 1868) in the Cro-Magnon rock shelter (Beta 157439: 27 680 ± 270 BP, or 31,324-32 666 cal BP), excluded their attribution to the Early Aurignacian and suggested that they were deposited during an early phase of the Gravettian. A revision of the Gravettian sequence of the Pataud rock shelter, located less than 300 meters downstream on the same bank of the Vézère River, along with new 14C dates of this sequence and a study of the pendants from layer 5, now enable us to confirm the attribution of the fossils from Cro-Magnon to the Early Gravettian

    Étude et description de la sépulture de l’enfant de l’abri Labattut (vallon de Castelmerle, Sergeac, Dordogne, France)

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    La redécouverte du squelette de l’enfant de l’abri Labattut (vallon de Castelmerle, Sergeac, Dordogne), dégagé en 1913 par M. Castanet et « perdu » depuis sept décennies, a permis l’étude d’un ensemble inédit, comprenant le squelette de l’enfant et plusieurs dizaines de coquilles de gastéropodes.Du squelette, très dégradé à la suite des fouilles et d’une histoire chaotique postérieure à la découverte, une datation 14C a pu être effectuée. Elle indique un âge dryas ancien, synchrone du Magdalénien moyen récent, rompant avec la littérature antérieure qui attribuait le squelette au Solutréen. L’étude des os, du mobilier et de l’architecture du dépôt conforte la présomption de sépulture, ajoutant de précieux indices à la connaissance des pratiques funéraires du Paléolithique supérieur, vu la rareté des tombes datées de cette époque, a fortiori de sujets immatures. En effet, l’analyse de l’âge dentaire et des os situe l’enfant dans la classe d’âge 0-1 an. En revanche, le sexe est inconnu, et aucune pathologie expliquant le décès n’a été diagnostiquée.Le corps a probablement été inhumé dans une fosse, de l’ocre a été déposé. De nombreux coquillages, ornant un vêtement ou constituant un bijou ou encore tout autre objet, étaient associés. La majorité d’entre eux a, semble-il, une origine méditerranéenne et correspond à des choix de taille et d’espèces traditionnelles : Tritia neritea, Homalopoma sanguineum, Zonaria pyrum ou Schilderia achatidea. Vitta picta, espèce fossile des faluns bordelais, élargit le champ d’approvisionnement.Tous les coquillages sont percés. Plus ou moins bien conservés, ils montrent des stigmates d’usage d’intensité variable selon les espèces, invalidant l’hypothèse d’un ensemble fabriqué à l’occasion du décès.La comparaison avec les autres sépultures du Paléolithique supérieur européen montre que la mort de cet enfant, en dépit de son jeune âge, n’a pas donné lieu à un traitement funéraire particulier sauf en ce qui concerne la parure. Les caractéristiques de cette sépulture sont comparables à ce que l’on connaît pour d’autres défunts adultes ou immatures. Toutefois, le nombre de coquillages est l’un des plus élevés pour une sépulture du Paléolithique supérieur. Les cyprées – avec vingt-sept exemplaires, et cela en dépit des difficultés supposées d’acquisition (rareté, éloignement…) de ces gastéropodes emblématiques et sans doute prisés – constituent à elles seules un ensemble unique d’autant plus insolite que le défunt est un très jeune enfant.Plusieurs hypothèses expliquant le dépôt de ces coquillages sont discutées (objets personnels, signe d’affection, témoignage de l’appartenance à un groupe particulier, privilégié ou non…). Aucune n’est véritablement démontrable, mais il demeure que l’inhumation de ce jeune enfant a donné lieu à une séquence de gestes témoignant de l’intérêt qui lui était porté ou de ce qu’il représentait.The rediscovery of the skeleton of the child from the Labattut Shelter (vallon de Castelmerle, Sergeac, Dordogne), released in 1913 by M. Castanet and “lost” for seven decades, allowed the study of a unique set, including the child and several dozen gasteropod shells. The skeleton is very degraded as a result of the excavations and a chaotic history after the discovery. A 14C date was made. It indicates an ancient Dryas age, synchronous to the recent Middle Magdalenian, breaking with earlier literature, which attributed the skeleton to the Solutrean.The analysis of the bones, archaeological finds furniture and architecture of the deposit reinforces the presumption of burial, adding precious clues to the knowledge of the funerary practices of the Upper Palaeolithic, given the scarcity of graves dated from this period, especially immature subjects.The dental age and bones puts the child in the 0-1 year age class. However, the sex is unknown and no pathology explaining the death has observed.The body was probably buried in a pit with ochre. Many shells, adorning a cloth or any other object or constituting a jewel, were associated.The majority of them appear to be of mediterranean origin and correspond to traditional choices of size and species, Tritia neritea, Homalopoma sanguineum, Zonaria pyrum, Schilderia achatidea. Vitta picta, a fossil species of Bordeaux Miocene Faluns, broadens the supply territory.All the shells are pierced. More or less well preserved, they show stigmata of use of varying intensity depending on the species, invalidating the hypothesis of a set made at the time of death.Comparison with the other burials of the European Upper Palaeolithic shows that the death of this child in spite of his young age did not give rise to any special funerary treatment. The characteristics of this burial are comparable to those known for other adult or immature deceased persons.However, the number of shells is one of the highest for a burial of the Upper Paleolithic. The “cyprées” with twenty-seven specimens of the probable difficulties (rarity, remoteness, etc.) of acquiring these iconic gastropods and no doubt prized are a unique set all the more unusual in that the deceased is a very young child.Several hypotheses explaining the deposit of these shells are discussed (personal objects, signs of affection, testimony of belonging to a particular group, privileged or not, etc.). None is demonstrable, but the fact remains that the burial of this young child gave rise to a sequence of gestures that testify to his interest or what he represented

    Vestiges humains des niveaux de l’Aurignacien ancien du site de Brassempouy (Landes)

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    Le gisement de Brassempouy est localisé au sud du département des Landes (France), à deux kilomètres du village de Brassempouy et à quarante kilomètres au sud de Mont-de-Marsan, en Chalosse. Il comprend plusieurs cavités (grotte du Pape, grotte des Hyènes, galerie Dubalen, galerie du Mégacéros) qui appartiennent à un réseau karstique complexe creusé dans une formation calcaire éocène à quelques mètres sous le sol naturel. Les vestiges humains étudiés dans cet article ont été découverts de 1981 à 1996 par H. Delporte dans des niveaux de la grotte des Hyènes, de la galerie Dubalen et de la grotte du Pape attribués à l’Aurignacien ancien. Ces niveaux se placent dans l’intervalle 34 000 ans BP-30 000 ans BP. L’échantillon de vestiges humains comprend 13 dents, un fragment de mandibule, un fragment de crâne et deux phalanges distales de la main représentant des adultes et des enfants. Ces vestiges sont intéressants à un double titre. D’une part, les vestiges humains en contexte aurignacien ancien sont rares et, d’autre part, quatre des dents d’adulte ont une racine perforée ou rainurée intentionnellement et le fragment de crâne présente des cassures effectuées vraisemblablement sur os frais. L’objectif majeur de cet article est de présenter les caractéristiques morphométriques des différents vestiges et de discuter leur position taxinomique. L’analyse de ces vestiges, en particulier celle des dents isolées, montre qu’ils s’intègrent dans la variabilité des hommes d’anatomie moderne du Paléolithique moyen du Proche-Orient et du Gravettien d’Europe ainsi que dans celle des rares Aurignaciens d’Europe et des Néandertaliens du Würm. Il est impossible de conclure sur leurs affinités taxinomiques. Ailleurs en Europe, les vestiges humains découverts en contexte aurignacien sont aussi très fragmentaires et peu diagnostiques. Les mieux conservés sont en effet souvent mal datés. Aussi l’anatomie des artisans de l’Aurignacien en Europe reste très mal connue de telle sorte qu’il est actuellement impossible d’affirmer que les techno-complexes aurignaciens anciens relèvent uniquement de populations d’anatomie moderne. Bien que l’analyse détaillée des modifications artificielles soit présentée dans un autre article, on peut d’ores et déjà noter qu’en l’absence de sépultures primaires aurignaciennes, les dents percées de Brassempouy constituent un des rares indices d’intervention anthropique sur le corps, susceptible de relever d’un geste funéraire.The Brassempouy locality is situated in the Chalosse region in the southern part of the French department of Landes, two kilometers from the village of Brassempouy and forty kilometers south of Mont-de-Marsan. It includes several caves (grotte du Pape, grotte des Hyènes, galerie Dubalen, galerie du Mégacéros) which are part of a complex karstic system developed in an Eocene limestone formation just a few meters beneath the natural ground surface. The human remains described in the present article were discovered by H. Delporte between 1981 and 1996, in levels attributed to the early Aurignacian in the grotte des Hyènes, the galerie Dubalen and the grotte du Pape. These levels date to between 34,000 and 30,000 years BP. The sample of human remains, representing both adults and children, is comprised of 13 teeth, one mandibular fragment, one cranial fragment and two distal phalanges of the hand. The scientific interest of these remains is two-fold. First, human remains are rare in Aurignacian contexts. Second, four of the adult teeth show intentionally perforated or circum-incised roots, and the cranial fragment shows fracture patterns consistant with breakage of fresh bone. The primary goal of this article is to outline the morphometric characters of the different remains and to evaluate their taxonomic status. The analysis of these remains, especially the isolated teeth, shows that they fall within the range of variation, not only of anatomically modern humans of the Near Eastern Middle Paleolithic and the European Gravettian, but also of the few known European Aurignacians and of the Wurm II Neandertals. It is, therefore, impossible to draw conclusions concerning their precise taxonomic affiliation. Elsewhere in Europe, Aurignacian remains are also very fragmentary and equally undiagnostic. Those that are best preserved are often poorly dated. In sum, the anatomy of the European makers of the Aurignacian is so poorly known that it remains impossible to confirm that the early Aurignacian techno-complex is uniquely the product of anatomically modern populations. Although the intentional modifications of the Brassempouy human remains are presented in detail in a separate publication, we wish to emphasize here that, with primary Aurignacian burials being completely unknown, the modified human teeth from Brassempouy represent one of the rare traces of human intervention with dead bodies that might be interpreted as funerary behavior
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