434 research outputs found

    La musique s'écoute-t-elle ?

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    Cet article est provisoirement indisponible par respect pour l'éditeur. Il sera accessible en juin 2008De diverses façons, les séances ont donc tenté de mettre à la question le fait même d'aimer, d'écouter, d'apprécier, en analysant les modalités de l'écoute. Non pas une écoute figée, isolée de son contexte, soumise à la seule loi des œuvres, prisonnière de l'injonction que lui imposent les disciplines musicales et musicologiques (à l'image de celle que développe le solfège, ou de celle qu'exerce le « commentaire d'œuvres » au conservatoire, ou encore de celle qu'ont entrepris de mesurer expérimentalement les psychologues de la musique). Mais l'écoute ainsi comprise comme performance réalisée en situation, l'écoute dotée de son poids historique, de l'entraînement personnel et collectif des corps et de l'attention qu'elle suppose et favorise, de son appareillage technique et social : autrement dit, l'écoute comme compétence collective, historique, instrumentée, aboutissant à une disposition nouvelle, celle de l'amateur de musique, disposition qui en retour a redéfini dans ses moindres détails ce qu'est la musique. Car la même question peut se formuler dans l'autre sens : comment une analyse historique ou sociologique peut-elle intégrer les caractères, la présence et les effets de la musique

    Public de l'Å“uvre, Å“uvre du public ?

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    Le public, ce n'est pas l'audience, une addition de chiffres de fréquentation. C'est ce qui fait que l'œuvre est œuvre, parce qu'elle est œuvre pour les autres. Ainsi compris, le public ne peut se réduire à être le repoussoir dont la création devrait indéfiniment se libérer, il est une fiction fondatrice, qui a toujours été au cœur du processus créateur. Il est aussi, pour un sociologue qui s'intéresserait aussi (ou enfin...) à l'objet de la musique, ce qui permet de proposer de celle-ci une analyse pragmatique, à travers ses effets au sens fort : ce qu'elle fait et fait faire, et ce que son usage lui fait et lui fait faire. Ou la musique comme somme des procédures et des dispositifs inventés pour rendre présent un public à l'œuvre... Non pas autour d'elle : en elle

    Petit portrait de Becker en pragmatiste

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    C'est avec plaisir que je vais faire quelques remarques sur la sociologie de mon collègue et ami Howard S. Becker. Un peu au second degré, je vais surtout revenir sur ses effets, en particulier sur la façon dont elle est reçue en France

    Affaires de goût. Se rendre sensible aux choses

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    Cet article est provisoirement indisponible par respect pour l'éditeur. Il sera accessible en juin 2008.La sociologie de la culture nous a habitués à une lecture critique du goût. L'amateur est supposé ressentir un rapport naturel aux objets de sa passion. La sociologie vient montrer le caractère en réalité socialement construit de cette relation : les catégories utilisées, l'autorité de leaders et l'imitation des proches, les institutions et les cadres de l'appréciation, le jeu social de l'identité et de la différenciation. Une telle approche ne se contente pas de révéler les déterminants cachés d'une pratique qui se lirait comme naturelle, spontanée, individuelle. Au passage, elle transforme le goût en signe. Le contact même avec les choses, l'incertitude des sensations, les opérations et les techniques utilisées pour se rendre sensible aux objets recherchés et pour se sentir sentir, tous ces moments et gestes du goût sont négligés, quand ces pratiques ne sont pas directement dénoncées comme des rites dont la principale fonction serait moins de faire sentir que de faire croire, de produire la croyance collective des amateurs que le goût est dans les choses alors que, le sociologue le sait bien depuis Durkheim et Bourdieu, il n'est « que » la production collective de cette croyance même

    Listen !

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    Full text also available at http://musicandartsinaction.net/index.php/maia/article/view/listen/16International audienceThis article reformulates the sociology of music as an exercise that is not content with merely circling around music, either in order to give it a context or to turn it into a social resource for any kind of claim. By contrast, I examine musical works in terms of what they do and make us do, and to press beyond the ill-conceived dualism posed by disciplines - the all-in-the-work vs. the all-in-the-social. This means aiming for a sociology of art, but now in the ablative sense; in other words, what can sociology do 'from' art, as opposed to what it can do 'with' it (as we would say of something we'd rather do away with...). This project requires a pragmatic turn and an anti-dualist vision. By understanding as part of the same movement both the presence of the world and the presence in the world, the object known and the act of knowing (a point conveyed so well by the notion of 'affordance'), pragmatism leads us to say that the work is the list of its occurrences and of its effects. What clearly sets this posture apart from aesthetic essentialism and from sociological reductionism is that, in this position, the object matters a great deal - but an object seen now through the 'feedbacks' and reactions it enables. This reformulated music/sociology involves the co-formation of the work, its frame of appreciation and the sensibility of a listener, leading us away from the sterile oscillation between the meaning contained in the works and the meaning projected arbitrarily onto them

    Comment rendre la musique raisonnable ?

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    Cet article est provisoirement retiré par respect pour l'éditeur. Il sera disponible courant 2009.Doit-on, peut-on raisonner sur la musique ? Ce thème très... théorique, de la pertinence d'une interrogation théorique sur la musique, est tout au long du Grand siècle longuement discuté... par les théoriciens (cf. par exemple la Question harmonique IV de Mersenne (1634), " À savoir si la pratique de la musique est préférable à la théorie... "). Pourtant, ce n'est pas pour rien que la question est aussi posée par les musiciens. Au delà du premier réflexe, un peu défensif, de repli sur un faire inanalysable, elle ouvre en effet sur un mystère qui les intrigue. Pourquoi la musique nous émeut-elle ? D'où tient-elle son pouvoir ? Ce pouvoir est-il en nous, la musique n'étant que le reflet, le miroir, le support des sentiments que nous lui faisons véhiculer -- ou réside-t-il en elle, dans les sons, dans la Nature ? Est-elle un langage humain, donc un code dont les sons ne sont que le support matériel, ou une réalité naturelle, dont les principes renvoient aux mathématiques, à la physique, à l'acoustique

    Music and Mediation: Towards a new Sociology of Music

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    After a century of studies, there is no agreement on what it means to construct a sociology of music. From the beginning this ‘of' has been a place of tension, not of smooth coordination. If music has easily attracted social readings, there has been strong resistance to a systematic sociology of music whose aim would be to explain musical values or contents through reference to sociological factors. The most vehement prosecutor of such alleged reductionism was undoubtedly Adorno (e.g. 1976) - even though he himself became the worst reductionist when it came to popular culture (Adorno 1990); for him, only kinds of music that are not really art deserve sociological treatment (it is difficult to know if this is more disrespectful of popular music or sociology!). By contrast, the opposite programme - a positive explanation of the ways in which music is produced, diffused and listened to - has been attacked on the grounds that, given its refusal to address ‘music itself', it cannot acknowledge music's specificity

    Ce que ne disent pas les chiffres... Vers une pragmatique du goût

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    Cette contribution se propose de revenir sur les problèmes posés à la sociologie de la culture par la question du goût. Elle s'appuie de façon privilégiée sur le cas de la musique et de ses divers genres. L'objectif des enquêtes que nous avons conduites sur diverses formes d'attachement était de sortir la sociologie du goût d'une conception critique devenue hégémonique, qui ne le conçoit que comme un jeu social passif et ignorant de lui-même. Comment intégrer ce qu'a apporté la sociologie (le caractère surdéterminé des goûts, leur fonction de marqueurs des différences sociales, leur fonctionnement ritualisé, les rapports de domination entre haute culture et cultures populaires...), sans avaliser la réduction ainsi opérée de pratiques réelles à leurs déterminismes sociaux cachés ? Le goût est une modalité problématique d'attachement au monde. Il est possible de l'analyser, selon cette conception pragmatique, comme une activité réflexive, corporée, cadrée, collective, équipée, produisant dans le même geste les compétences d'un amateur et le répertoire des objets auxquels il tient

    Pragmatics of Taste

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    In this chapter we consider the problems facing the sociology of culture with respect to taste. We us primarily to the case of music and its various genres but also include comparisons with other objects of passion such as cookery and wine, or sport. The aim of our research on different forms of attachment was to steer the sociology of taste away from a critical conception that had become dominant, in which taste is conceived only as a passive social game, largely ignorant about itself. How, without endorsing the concomitant reduction of real practices to their hidden social determinants, can we incorporate sociology's contribution? Various studies have proved the over-determined nature of tastes, their function as markers of social differences and identities, their ritualized functioning, relations of domination between high culture and popular culture, etc. (Hoggart, 1957, Toffler 1965, Williams 1982, Bourdieu 1984, Mukerji & Schudson 1991, Lamont & Fournier 1992, Crane 1994). But taste is first and foremost a problematical modality of attachment to the world. In terms of this pragmatic conception it can be analysed as a reflexive activity, "corporated", framed, collective, equipped and simultaneously producing the competencies of an amateur and the repertoire of objects that she/he values

    Qu'est-ce qu'un bon vin ? ou comment intéresser la sociologie à la valeur des choses...

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    Qu’est-ce qu’un bon vin ? Boit-on un vin, ou une étiquette – voire un prix ? Se situant dans la perspective des valuation studies, ce texte traite des dispositifs de dégustation du vin. Il examine en détail les relations qu’il faut mettre en place, entre des corps, des groupes de personnes et des agencements spécifiques pour parvenir à un accord. Non pas sur les vins eux-mêmes – il suffit d’être d’accord sur les façons d’être en désaccord – mais sur des manières acceptables de procéder pour pouvoir discuter et rendre publiques des évaluations divergentes. Le vin est un bon cas pour se demander comment des sensations sont reliées à des marchés. Adoptant une démarche pragmatiste, l’auteur délègue le problème aux acteurs : producteurs de vin, critiques et amateurs ne se contentent pas en effet d’inventer des procédures pour goûter le vin. À travers ces débats, ils produisent peu à peu des définitions de la qualité et explicitent les critères permettant de les mesurer. Ce faisant, ils mettent en étroite relation des questions relatives au goût du vin dans le palais, aux façons de faire du bon vin, et aux conditions favorables à son appréciation : organiser la dégustation revient à définir une pragmatique de l’attention, reliant des corps, des dispositifs et des valeurs. Pour conclure, le texte revient sur l’intérêt, mais aussi la difficulté, de faire ainsi entrer dans l’analyse sociologique la valeur des choses
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