38 research outputs found

    Pour une "techno-Logique" des industries lithiques sur galet : analyse de quelques outils du Pléistocène moyen européen

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    International audienceCet article propose d'illustrer la variabilité technique, morphologique et structurelle de certains outils sur galet provenant de quelques assemblages rattachés au Pléistocène moyen d'Europe de l'Ouest. Pour ce faire, une lecture technico-fonctionnelle est appliquée à ce matériel permettant l'émergence d'autres pistes interprétatives dans une perspective non finaliste. Les apports d'Éric Boëda dans notre travail, entre percept et concept sont également interrogés. Cette étude de cas nous autorise à nous replacer dans une trajectoire scientifique, en présentant successivement (1) ce que nous avons pris de ses travaux, (2) comment nous percevons les objets préhistoriques, et (3) vers où nous souhaitons aller. Enfin, ce papier illustre également la diversité de la visée "boëdienne", comme marqueur d'une singularité et d'une relation très personnelle de l'analyste avant l'objet de pierre taillée

    L'outillage sur galet au Paléolithique ancien en Europe de l'Ouest : étude technicofonctionnelle de l'UA G de la Caune de l'Arago (Tautavel, France)

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    International audienceL'étude de la production et de l'utilisation de l'outillage sur galet contribue à une meilleure compréhension de la diversité des systèmes techniques du Paléolithique ancien européen. Le site acheuléen mondialement connu de la Caune de l'Arago (Tautavel, France) a livré une importante quantité de pièces classées comme « galets aménagés » en comparaison avec des assemblages similaires de cette période. L'unité archéostratigraphique G (UA G) datée du SIM 12 et communément appelée « sol G » a livré à elle seule, bon nombre des « galets aménagés » de ce site. Ce terme de « galet aménagé » englobe et masque une diversité technique, puisqu'il recouvre autant des matrices fonctionnelles (outils) que des matrices productionnelles (nucléus). En partant de ce constat, l'objectif de cette étude est de mener une analyse technicofonctionnelle de ces objets afin d'illustrer la variabilité technique, morphologique et fonctionnelle de ces pièces. L'analyse de 402 galets aménagés permet de constituer différents technotypes d'outils par niveaux d'occupations (Gs1, Gm2, Gm3 et Gi4) au sein de l'UA G. Dès lors, ces résultats questionnent la place de ces outils sur galet au sein de l'outillage de la Caune de l'Arago, mais aussi des technocomplexes du Paléolithique ancien en Europe de l'Ouest. Enfin, ce phénomène technique permet également de discuter de l'essence et de ce que l'on attribue bien souvent à l'Acheuléen

    Quand la pierre fait l'outil. (Pré) histoires de galets

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    Lithic artifacts are widely considered by all prehistorians as the product of an epigenetic dynamic between the human being (craftsman) and his milieu (mineral resources) at a certain time in the past. Lithic materiality would then allow access to the technical fact, and even to the craftsman through the indices inscribed in the object, reflecting his gestures, his intentions, his preferences, even his spirit. We technologists remain confined to the limits of an anthropology of prehistoric techniques. Are not we called to make archaeological objects speak and to find the prehistoric behind them? Can there be another past beyond ours as a genus and species? Do stones have a past? Why should we pass from past’ stones to stone’s past? Granting a specific past to archaeological lithic material would it imply freeing oneself from humans? The main objective of this work is to rethink these questions based on the technical analysis of the most underestimated lithic objects by prehistorian technologists: pebble/cobble tools. Indeed, because of their situation at the border between the natural and the technical, these objects question as much the instability of the technical choices of prehistoric humanities, as the diversity of the ways of being in the world when one is a lithic. Beneath an apparent technical simplicity built by our gaze plunged into oblivion, the pebble is no more than the reflection of what we imagine of it: a dead lithic, void of complex technical investment. Our technicofunctional observations in different pebbles assemblages allow us to move away from this vision, since the natural parts of these objects present functional potentialities (backs, bevels, edges, etc.) which integrate the operational functioning of the target tool. Much of the tool was already organized in the pebble. This simple observation makes it possible to question the common vision of these tools and therefore the notion of technical intentionality in our analyses: the tool is not only the result of an artisanal intention imposed on the inert material but an emergent structure resulting from the relational encounter between the craftsman and his associated milieu. Pebble tools then become living litchis in constant ontogenetic phase-shift with human beings (prehistoric groups and prehistorians) and nature.L’objet lithique archéologique est largement considéré par tous les préhistoriens comme le produit d’une dynamique épigénétique entre l’être humain (artisan) et son milieu (ressources minérales) à un certain moment du passé. La matérialité lithique archéologique permettrait alors d’accéder au fait technique, et même à l’artisan à travers les indices inscrits dans l’objet, reflétant ses gestes, ses intentions, ses préférences, voire son esprit. Nous, technologues, restons confinés aux limites d’une anthropologie des techniques préhistoriques. Ne sommes-nous pas appelés à faire parler les objets de la préhistoire et à retrouver le préhistorique derrière elles ? Peut-il y avoir un autre passé au-delà du nôtre en tant que genre et espèce ? Les pierres ont-elles un passé ? Pourquoi faudrait-il passer des pierres du passé au passé des pierres ? Accorder un passé propre au matériel lithique archéologique impliquerait-il de s’affranchir des humains ? L’objectif central de ce travail est de repenser ces questions à partir de l’analyse technique des objets lithiques archéologiques les plus sous-estimés par les technologues préhistoriens : les outils sur galet. En effet, du fait de leur situation à la frontière entre le naturel et le technique, ces objets interrogent autant l’instabilité des choix techniques des humanités de la Préhistoire, que la diversité des manières d’être au monde lorsque l’on est un lithique. Sous une apparente simplicité technique construite par notre regard plongé dans l’oubli, le galet n’est plus que le reflet de ce que l’on s’imagine de lui : un lithique mort, vide d’investissement technique complexe. Nos observations technicofonctionnelles dans différents assemblages lithiques sur galet nous permettent de nous éloigner de cette vision, puisque les parties naturelles de ces objets présentent des potentialités fonctionnelles (dos, biseaux, émoutures, etc.) qui intègrent le fonctionnement opératoire de l’outil recherché. Une grande partie de l’outil était déjà organisée dans le galet. Ce simple constat permet de questionner la vision commune de ces outils et donc la notion d’intentionnalité technique dans nos analyses : l’outil n’est pas seulement le résultat d’une intention artisanale imposée à la matière inerte, mais une structure émergente issue de la rencontre relationnelle entre l’artisan et son milieu associé. L’outil sur galet devient alors un lithique vivant en constant déphasage ontogénétique avec les êtres humains (préhistoriques et préhistoriens) et la nature
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