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    Sans lieu mais avec feu : les prédicateurs méthodistes (1738-1812)

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    International audienceComme ce fut le cas en France, en droit positif, de 1810 à 1994, le vagabondage est une infraction inscrite dans la loi anglaise depuis 1383 et le Vagabonds Act de cette année-là. Les trois lois votées entre 1383 et la fin de notre période, 1812 , apportent différents éléments définissant le vagabondage : pour le Vagabonds Act de 1530, vagabonder signifie mendier dans une ville où l’on ne réside pas habituellement . Le Vagabonds Act de 1597 propose, lui, une définition plus précise : « Les personnes errantes, et les petits ouvriers agricoles qui, étant sains de corps, divaguent et refusent de travailler (…) pour un salaire raisonnable » . Comme le signale Tim Newburn, les vagabonds étaient traditionnellement considérés comme punissables pour deux raisons principales : 1) On estimait qu’ils refusaient de travailler par paresse (d’où le fait qu’ils soient condamnés aux travaux forcés, et qu’on les condamnait à la transportation (penal deportation), à partir de 1597). 2) Leur mode de vie était, pensait-on, criminogène .Le vagabondage, avec ses implications de misère et de subversion sociale, devint un sujet de conversation très répandu en Angleterre à partir de 1739, mais surtout des années 1740, lorsque les prédicateurs itinérants (itinerant preachers) méthodistes, à l’exemple du fondateur du mouvement, John Wesley (1703-1791), se mirent à parcourir le Royaume-Uni pour prêcher en plein air, et dans le maximum d’endroits différents, la parole de Dieu.A bien des égards, et si l’on se réfère aux définitions que j’ai indiquées, le prédicateur itinérant méthodiste est en effet un vagabond : en bonne santé physique, dormant souvent dans un endroit différent chaque soir (ou à tout le moins plusieurs fois par semaine), ne vivant pas d’un travail, mais de la générosité des fidèles méthodistes qui le logent et le nourrissent . Quant à l’aspect « dangereux » du vagabondage, il était apparemment confirmé par la fougue oratoire des prédicateurs itinérants qui paraissait à beaucoup dissimuler des visées subversives, à destination des classes populaires. Les personnes rejoignant le méthodisme étaient en effet encouragées à prendre des responsabilités dans la communauté des croyants, alors que celles-ci étaient ordinairement exercées par les prêtres anglicans ! Toutefois, cet usage de l’itinérance (et donc, diraient d’aucuns, du vagabondage) permit au méthodisme de s’étendre rapidement dans toutes les îles Britanniques, même s’il entretint également une hostilité assez répandue envers des hommes généralement peu éduqués qui paraissaient menacer le statut des prêtres anglicans.Après avoir étudié les conditions de la naissance des prédicateurs itinérants dans une Angleterre touchée par le latitudinarisme (I), nous nous pencherons sur les effets de cette prédication sur la prospérité du nouveau mouvement (II), avant de voir les raisons et les manifestations de l’hostilité des responsables civils et religieux (III)

    From Bugger to Homosexual: The English sodomite as criminally deviant (1533-1967)

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    International audienceFor almost 450 years, between the passing of the Buggery Act 1533 and the Sexual Offences Act 1967, the law of the realm forbade sodomy between men in England and Wales, even if carried out in private between two consenting adults . This paper will focus on this “penal period” to study the evolution of the labels used to express the sodomites’ deviance and exclusion from British society as a whole.The forbidding of sodomy had a lot to do with moral reasons (grounded in its strong and explicit Biblical condemnation), but also with social and political reasons, as it was intended to protect society from a vice seen as threatening its very fabric, notably because it dissociated sexuality from reproduction, thus defiling the sanctity of marriage, and seemed to pervert gender identities.However, the perception of the “bugger” was not uniform throughout our period: thus, in the XVIth and XVIIth centuries, “buggery” was mainly associated with political treason; when the XVIIIth and most of the XIXth century saw in the “sodomite” the symbol of irreligious libertinism, and in sodomy the pinnacle of debauchery. By contrast, from roughly the 1860s, under the influence of medical sciences, and especially of psychoanalysis, the “homosexual” came to be seen as either a sanitary threat to society or as the victim of a mental illness in need of a cure. We will see how these labels had in common the idea that sodomy was a deviant, “unnatural act”, and that practising sodomites could have no place in a Christian/civilized society, while at the same time paving the way to the birth of a “homosexual conscience” which indirectly led to toleration and decriminalization

    « The Queen’s peace » et « King Mob » : La conception de l’atteinte à l’ordre public en Angleterre

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    International audience“Keeping the Queen’s peace” is still one of the main duties of English police forces. However it is also a protean task which has often been used by the State to assert its authority over England. The King’s peace finds its origins in the Saxon Kings’ desire to assert their power over the whole of their kingdom. However, it was especially after 1066 that Norman and then Plantagenet Kings favoured an all-encompassing vision of it, so as to allow royal judges to take before them more and more cases, at the detriment of private or local justices. Later, in the XVIIIth century and in the early XIXth century, the “King’s Peace” was particularly used to repress any form of social agitation: the catch-all definition of “Riot” (found in the notorious Riot Act 1714) was thus used to sentence to death or (from 1867 to 1967) to penal deportation any person part of a crowd of at least twelve persons who would not have disbanded at one hour’s warning. Finally, in the name of the protection of what is called since the XXth century, “public order”, the urge to keep order efficiently led to the creation of professional police forces in the XIXth century and then, in the XXth century, to the creation of centralising mechanisms, which confirmed that the essential duty of the State that is keeping the peace is, more often than not, used by Her/His Majesty’s government to further its own ends.Tâche fondamentale de tout Etat, maintenir l’ordre est, en Angleterre, une tâche protéiforme que le pouvoir central sait depuis longtemps manier pour affirmer son autorité sur le pays. Initialement, en effet, « garder la paix du roi/de la reine » (« keeping the King’s/Queen’s Peace ») trouve ses origines dans le désir des souverains saxons d’affirmer leur pouvoir sur l’ensemble de leur royaume. Ce fut toutefois surtout après 1066 que les rois normands puis Plantagenêts en privilégièrent une interprétation extensive afin de légitimer l’accaparement par les juges royaux de plus en plus de contentieux au détriment de la justice privée ou locale. Dans un second temps, au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, la paix du roi fut surtout utilisée pour lutter contre toute forme d’agitation : l’incrimination très floue d’« émeute » (« riot »), que l’on trouve dans le célèbre Riot Act de 1714, autorisait ainsi à condamner à mort ou (de 1867 à 1967) à la transportation (« penal deportation ») tout participant à un attroupement d’au moins douze personnes qui n’aurait pas répondu dans l’heure à l’ordre de se disperser. Enfin, au nom de la défense de ce qu’on appela à partir du XXe siècle « l’ordre public » (« public order »), le souci d’un maintien de l’ordre efficace poussa à la création de forces de police professionnelles au XIXe siècle puis, au XXe siècle, à la mise en place de mécanismes centralisateurs qui confirmait que la tâche essentielle de maintenir l’ordre n’est pas prêt de cesser d’être instrumentalisée en Angleterre par les gouvernements successifs de Sa Majesté

    La Grande-Bretagne face à la « menace » unitarienne (XVIIe-XIXe siècles)

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    International audienceEnviron 200 notices dans l’Oxford Dictionary of National Biography concernent des unitariens, mais beaucoup d’entre eux ne sont pas mentionnés comme tels. La raison se trouve sans doute dans le fait que beaucoup ne se définissaient pas comme tels, quand bien même ils l’étaient effectivement. Ensuite, beaucoup de biographes et d’historiens préféraient dissimuler cette épithète, de crainte que signaler que tel ou tel grand personnages était unitarien ne discrédite la personne en question et ne diminue ses mérites aux yeux des lecteurs.Tout aussi invisible, ou difficilement visible, est l’unitarisme dans l’histoire religieuse britannique au cours de la période délimitée dans cet article et qui couvre environ 200 ans – du milieu du XVIIe au milieu du XIXe siècles. Or l’histoire de ce mouvement ne peut être négligée pour comprendre la manière dont s’articulent les notions de conflit et de minorité religieuse au Royaume-Uni. En conflit avec l’Etat anglais puis britannique pour des raisons aussi bien civiles que religieuses, l’unitarisme doit être replacé dans le paysage religieux des quelques 200 ans que couvre ce mouvement

    Le Journal de John Wesley, outil d'évangélisation

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    International audienceJohn Wesley (1703-1791), prêtre anglican et fondateur du mouvement méthodiste, fut l’un des initiateurs du renouveau évangélique que connurent les îles Britanniques au XVIIIe siècle. Sa prédication, tant par la forme – il n’hésitait pas à prêcher en plein air – que par le fond – le refus de la croyance calviniste en la prédestination, et l’affirmation que chacun pouvait faire une rencontre personnelle avec Dieu et être ainsi sauvé – marqua le début d’un mouvement évangélique qui devait profondément changer le visage du christianisme britannique et d’une Eglise d’Angleterre alors affaiblie par plus de deux siècles de luttes religieuses et par un climat intellectuel favorable au latitudinarisme. Choqué par cet état de fait, et par l’éloignement des valeurs évangéliques que constatait John Wesley chez bon nombre de ses contemporains, il fonda dans les années 1730 des sociétés religieuses dont les membres s’astreignaient à une discipline rigoureuse et à une gestion stricte de leur temps afin de s’assurer que pas un seul moment de leur journée ne soit perdu pour le service de Dieu (ce qui leur valut le surnom de méthodistes). Le 24 mai 1738, John Wesley connut une « conversion » brutale au cours de laquelle, affirma-t-il, son cœur fut envahi d’une étrange chaleur, tandis qu’il était pénétré de la conviction que Dieu lui avait pardonné ses péchés – il entama alors une prédication itinérante (parcourant, en cinquante ans, 400.000 kilomètres le plus souvent à cheval, à travers toute la Grande-Bretagne et l’Irlande) afin de « répandre dans tout le pays la sainteté telle qu’elle apparaît dans l’Ecriture » (« Spread scriptural holiness over the land ») et d’inviter ses contemporains à s’ouvrir à l’action de cet Esprit-Saint qu’il avait ressenti lui-même de façon si bouleversante . Sa prédication s’accompagnait de la création, dans toutes les îles Britanniques, de communautés (ou « sociétés ») de personnes désireuses de suivre son exemple afin de vivre le christianisme non pas simplement comme l’adhésion intellectuelle à un système éthique et philosophique, mais comme une rencontre personnelle entre Dieu et le croyant.Pour mener à bien son œuvre d’évangélisation, John Wesley passait également par la plume : bien que se décrivant lui-même comme « homo unius libri » , « homme d’un seul livre » (la Bible, évidemment), il était en effet également un éditeur en même temps qu’un auteur prolixe. Ainsi, en 1746, il commença la publication de ses sermons (ce qui, en soi, naturellement, n’avait rien d’exceptionnel, pour un homme d’Eglise), qui devaient atteindre huit volumes (totalisant 100 sermons) en 1785. Dans le même temps, il mena à bien la publication de sa « Bibliothèque chrétienne » (« Christian Library »), qui était essentiellement composée de livres d’édification spirituelle, (mais aussi de livres scientifiques ou de médecine vulgarisés), choisis et abrégés par lui-même afin d’offrir à ses disciples le moyen, non seulement de progresser spirituellement, mais aussi de se faire leur propre culture – en effet, le méthodisme, à ses débuts, touchait surtout des gens issus de milieux modestes. Mais l’ouvrage le plus connu et le plus important de John Wesley, au vu des objectifs qu’il s’était lui-même fixé, fut sans aucun doute son Journal dont il assura lui-même la publication des vingt volumes de 1740 à 1789 . Certes, John Wesley n’était pas le premier à publier son journal, ni même le premier ecclésiastique, mais son ouvrage se distinguait de ceux de ses prédécesseurs par son dessein, qui ne se limitait pas à une tâche d’édification

    αS1-CnD, another allele associated with a decreased synthesis rate at the caprine αS1-casein locus

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    A seventh allele of the caprine αs1-casein locus, called αs1-CnD, was observed in French Alpine and Saanen breeds. Its frequency in a large herd (N=198) was 0.025. Like αs1-CnB-αs1-CnF and αs1-CnO, this allele is associated with a decreased synthesis rate, its approximate mean contribution being 0.6 - 0.8 g/l, very close to that of αs1-CnFUn septième allèle du locus de la caséine αs1-caprine, αs1-CnD, a été observé dans les races Alpine et Saanen françaises. Sa fréquence dans un grand troupeau ( N=198) était de 0,025. Comme αs1-CnB, αs1-CnF et αs1-CnO, cet allèle est associé à un taux de synthèse réduit, sa contribution moyenne étant d’environ 0,6 à 0,8 g/l, donc très proche de celle αs1-Cn

    Soporte de sistemas para procesos colaborativos

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    Las experiencias de enseñanza-aprendizaje basadas en plataformas colaborativas se ven afectadas por problemas de disponibilidad provocados por diversos modos de falla de los sistemas que los soportan. El concepto de disponibilidad sugiere incorporar a la gestión de los sistemas la prevención y resolución de esos eventos de falla. La identi cación y eliminación de los puntos únicos de falla mediante el patrón básico de la redundancia permite aproximar el comportamiento de los sistemas resilientes al ideal de un tiempo de recuperación igual a cero. Los procesos colaborativos utilizan una infraestructura compleja que presenta numerosos puntos de aplicación de los principios y métodos de Alta Disponibilidad. El trabajo presentado enuncia un temario de estudio de los riesgos de disponibilidad y sus formas de tratamiento, aplicados a los procesos colaborativos en general, y en particular al entorno local de enseñanza del proyecto marco.Eje: Información educativaRed de Universidades con Carreras en Informática (RedUNCI

    Software hipermedia para apoyo de evaluaciones automatizadas

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    Las organizaciones educativas requieren adecuado soporte informático para la optimización de procesos colaborativos en la enseñanza. Se necesita definir una arquitectura de desarrollo de estas aplicaciones sobre sistemas distribuidos. Se presentan los objetivos de un proyecto de investigación sobre Software para Procesos Colaborativos, en el marco del cual se han desarrollado dos aplicaciones experimentales para apoyar la evaluación automatizada. Se describen estas aplicaciones, sus resultados y algunas líneas de desarrollo futuro.Eje: Tecnología Informática aplicada en Educación (TIE)Red de Universidades con Carreras en Informática (RedUNCI
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