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Écotoxicologie actualisée des précipitations acides au Québec
La problématique des précipitations acides a débuté au début des années 70 en Amérique du Nord. Bien que de nombreuses mesures aient été prises afin de diminuer les conséquences des précipitations acides sur l’environnement et sur les écosystèmes dulcicoles et forestiers, des effets néfastes des précipitations acides sont toujours observés. L’objectif de cet essai est d’actualiser la problématique des effets écotoxicologiques des précipitations acides dans les nombreux cours d’eau douce et les lacs de la province de Québec en plus de ceux de l’aluminium subséquemment libéré par les sols acidifiés. Soixante pourcent des émissions de SO[indice inférieur 2] proviennent des centrales de thermoélectricité avec du charbon du centre-est des États-Unis. Les principales sources de SO[indice inférieur 2] au Canada sont les fonderies de métaux non-ferreux ainsi que les usines thermoélectriques au charbon. Les effets des précipitations au Québec sont observés tout au long de la vallée du Saint-Laurent, en Outaouais et en Abitibi. Ces régions sont situées sur la formation géologique du Bouclier Canadien qui ne possède pas de pouvoir tampon pouvant neutraliser des apports acides. De fait, le Québec possède environ 29 500 lacs acides et plus de 80 000 lacs en transition d’acidité. De plus, les sols forestiers ne neutralisent plus les ions H[indice supérieur +] qu’ils reçoivent via les précipitations acides. Par conséquent, ces ions se retrouvent dans les cours d’eau douce. Les effets de l’acidité dans ces lacs se répercutent à tous les niveaux de la chaîne trophique et peut même provoquer son effondrement par la perte d’espèces clés qui sont des sources de nourriture. Les sols infiltrés d’eau des précipitations acides relargent [i.e. relarguent] de l’aluminium dans les cours d’eau. Ce métal est toxique pour les poissons, notamment pour les salmonidés qui sont très prisés en pêche sportive. De plus, il est reconnu pour amplifier les effets de l’acidité chez ces derniers. Certains signes de rétablissement chimique sont observables, mais il est encore trop tôt pour parler d’une amélioration évidente. De fait, la situation concernant les précipitations acides au Québec n’a guère changé. Il faut donc continuer les efforts de réduction des émissions de SO[indice inférieur 2] au Québec et au Canada en plus de développer des modèles pour évaluer les effets économiques et sociaux de l’acidification des plans d’eau douce et de leurs conséquences sur les écosystèmes dulcicoles. La solution qui aura le plus d’impact demeure sans aucun doute, une réduction supplémentaire des émissions acidifiantes aux États-Unis
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