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    L’historien amĂ©ricain et ses publics

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    Pour qui les historiens amĂ©ricains devraient-ils Ă©crire : leurs collĂšgues ou un plus grand public ? La question se pose avec insistance aux États-Unis – dans un contexte difficile : « crise des humanities », distance croissante entre la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine et un monde universitaire qui est souvent moquĂ© dans les mĂ©dias, rĂ©duction des budgets dans l’enseignement supĂ©rieur, transformation rapide de l’édition, structures et pratiques universitaires qui encouragent un mode d’écriture autorĂ©fĂ©rentiel et jargonneux. Cet article examine les opportunitĂ©s et les dĂ©fis qui attendent les historiens voulant Ă©crire pour un public non universitaire. S’ils doivent composer avec un marchĂ© imprĂ©visible, des Ă©diteurs souvent frileux et une lĂ©gitimitĂ© disciplinaire incertaine, la difficultĂ© majeure rĂ©side dans le maniement de registres d’écriture multiples. À l’UniversitĂ©, donc, de repenser la relation entre l’institution, le savoir qui y est produit et le monde qui l’entoure ; d’encourager les presses universitaires Ă  publier des ouvrages qui Ă©chappent aux catĂ©gories Ă©troites ; de redĂ©finir les critĂšres de promotion ; et d’élaborer des pĂ©dagogies au sein desquelles l’écriture – avec ses expĂ©rimentations, ses voix disparates, ses multiples publics – importe au mĂȘme titre que la mĂ©thode ou l’analyse.For whom should American historians write: for their colleagues, or for a wider audience? The question is insistently asked in the United States, and in a difficult context: the ‘crisis in the humanities’, the growing gap between American society and a university world which is often mocked in the media, the reduction in budgets for higher education, the rapid transformation of university practices, structures and publishing, which encourage a mode of writing which is self-referential and full of jargon. This article examines the opportunities and the challenges awaiting historians who want to write for a non-academic audience. If they have to come to terms with an unpredictable market, publishers who are often cautious, and an uncertainty as to the legitimacy of the discipline, the major difficulty resides in the handling of the number of written registers. It is up to the University, therefore, to re-think the relationship between the institution, the knowledge produced there, and the surrounding world; to encourage the university presses to publish works which escape narrow categories; to re-define the criteria for promotion; and to elaborate pedagogies within which writing –with its experimentation, its disparate voices, its multiple audiences– has as much importance as methodology or analysis

    L’État français et le culte malaisĂ© des souvenirs locaux, 1830-1870

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    La Monarchie de Juillet institua une nouvelle politique culturelle, poussant d’innombrables Ă©lites et sociĂ©tĂ©s savantes provinciales Ă  cultiver leurs « souvenirs locaux ». Cet article analyse les diverses dimensions d’une politique qui se poursuivit sans changements majeurs sous le Second Empire. Il en Ă©tudie les acteurs, les procĂ©dures, la conception du local et les divers objectifs, notamment ses visĂ©es politiques de rĂ©gĂ©nĂ©ration, d’affiliation et de dĂ©politisation. Si cette politique eut un impact significatif en province, elle se heurta aussi aux rĂ©ticences de certains provinciaux, Ă  des vicissitudes matĂ©rielles et, surtout, Ă  deux apories internes. La premiĂšre Ă©tait d’ordre politique : oĂč tracer la frontiĂšre entre l’État et la sociĂ©tĂ© civile dans un État-nation moderne ? La seconde Ă©tait d’ordre culturel : quelle importance la nation devrait-elle confĂ©rer Ă  des souvenirs et des identifications intrinsĂšquement locales ? Ces questions dĂ©jouĂšrent toute rĂ©solution dans les milieux officiels, provoquant contradictions, revirements, hĂ©sitations et timiditĂ© d’action. Cultivant les souvenirs locaux tout en les esquivant, cet État produisit de nouvelles contraintes dans ce domaine mais aussi — et pas toujours de son gré — de nouvelles possibilitĂ©s d’expression civique et culturelle.The French State and the Uneasy Cult of Local Memories, 1830-1870. The July Monarchy instituted a new cultural policy that led countless provincial elites and learned societies to cultivate their ‘local memories’. This article analyzes the various dimensions of a policy that persisted, with few major changes, under the Second Empire. It studies its actors, its procedures, its vision of the local, and its various objectives — especially its political goals of regeneration, affiliation, and depolitization. While this policy achieved significant results in the provinces, it also ran against the reservations of some provincials, its own material shortcomings, and, above all, two conceptual problems. The first was political: where to trace the boundary between the State and civil society in a modern nation-state? The second was cultural: what importance should the nation confer to intrinsically local memories and identifications? These questions proved insoluble in these official circles, provoking contradictions, reversals, hesitations and timidity. Cultivating and shirking local memories at the same time, this state created new constraints in this realm but also produced — intentionally or not — new opportunities for civic and cultural expression

    La mesure de l’érudition. Le ComitĂ© des travaux historiques et ses correspondants provinciaux (1830-1870)

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    Les hautes instances de ce que le xixe siĂšcle appelait « l’intelligence » ont sans nul doute leur place dans une rĂ©flexion collective sur la dĂ©coration et la rĂ©compense comme techniques de gouvernement, mĂȘme si cette place est quelque peu excentrĂ©e. Nul besoin, en effet, de rappeler que de nouveaux liens se nouĂšrent alors entre savoir et pouvoir, en-dehors et au-dedans du champ Ă©tatique. Ne pouvant pleinement contrĂŽler l’Institut de France, les rĂ©gimes successifs Ă©tablirent des institutions e..

    La reprĂ©sentation historique du « pays », entre l'État et la sociĂ©tĂ© civile

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    The "cult of local recollection" that came into being in the 19h century formed the lion's share of a semantic whole consisting of locality, region and, above all, country. It evoked neither a delimited space nor a particular era, but a feeling of belonging to and having affection for a place of residence or birth. The ensemble of historical representations that ensued - textual, verbal, figurative and festive - responded both to the interests of the intellectual elite and to those of a State which, from the advent of the Juillet monarchy, also cultivated local recollection. In the North, these representations unveiled several ways in which civilian society and the State converged — all of which led to political contention and a dispute about identity. Over and above this binary schema, they revealed the negotiation that took place as the provincial elite tried to preserve a link with the State while remaining separate and maintaining local specificity. Gripped within their difficult relationships with the authorities, these representations appear like a fleeting and syncretic interweaving of congruent and antagonistic investments, like venues where social relationships in post-revolutionary France were being incessantly forged and undone.Le « culte des souvenirs locaux » qui prit forme au XIXe siĂšcle fit la part belle Ă  un ensemble sĂ©mantique - localitĂ©, contrĂ©e et, surtout, pays - Ă©voquant, non un espace ou une Ă©poque circonscrits, mais un sentiment d'appartenance et d'affection pour un lieu de rĂ©sidence ou de naissance. En dĂ©coula un ensemble de reprĂ©sentations historiques - textuelles, verbales, figuratives, et festives - qui rĂ©pondirent Ă  la fois aux investissements d'Ă©lites intellectuelles et Ă  ceux d'un État qui, Ă  partir de la monarchie de Juillet, cultiva lui aussi les souvenirs locaux. Dans le Nord, ces reprĂ©sentations dĂ©voilent de multiples convergences entre la sociĂ©tĂ© civile et l'État — tout en donnant lieu Ă  une contestation identitaire et politique. Au-delĂ  de ce schĂ©ma binaire, elles dĂ©couvrent une nĂ©gociation, Ă  travers laquelle des Ă©lites provinciales tentĂšrent de maintenir une affiliation avec l'Etat tout en s'en distinguant et en entretenant une spĂ©cificitĂ© locale. Saisies dans leurs relations malaisĂ©es avec le pouvoir, ces reprĂ©sentations apparaissent comme imbrications fuyantes et syncrĂ©tiques d'investissements congruents et antagoniques, comme sites oĂč se nouĂšrent et se dĂ©nouĂšrent incessamment des rapports sociaux dans la France post-rĂ©volutionnaire.Gerson StĂ©phane. La reprĂ©sentation historique du « pays », entre l'État et la sociĂ©tĂ© civile. In: Romantisme, 2000, n°110. De la reprĂ©sentation, histoire et littĂ©rature. pp. 39-49

    La fabrique de l’honneur

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    Depuis longtemps, la pĂ©rennisation du pouvoir royal s’était appuyĂ©e sur un ensemble de techniques, de dispositifs et de pratiques de gouvernement parmi lesquelles se distinguait l’attribution d’une mĂ©daille ou d’une dĂ©coration qui permettait de mettre Ă  l’honneur un sujet. Si les rĂ©volutionnaires de 1789 ont dĂ©crĂ©tĂ© la suppression de ces ordres royaux, l’AssemblĂ©e nationale de 1791 a considĂ©rĂ© qu’il y avait toujours lieu d’attribuer des marques d’honneur aux citoyens. Bonaparte reconnaĂźt au Conseil d’État en 1802 qu’une telle technique n’est pas incompatible avec l’idĂ©al rĂ©publicain : « Je dĂ©fie qu’on me montre une RĂ©publique ancienne ou moderne dans laquelle il n’y a pas eu de distinctions... » Ainsi, l’honneur devient une affaire de mĂ©rite, rationalisable et gĂ©nĂ©ratrice d’un nouveau modĂšle d’élites. Recevoir une dĂ©coration, c’est donc ĂȘtre mis Ă  l’honneur publiquement par l’institution qui la dĂ©cerne. L’individu rĂ©compensĂ© incarne un exemple de « vertu » et de « mĂ©rite ». L’attribution d’une mĂ©daille appartient Ă  une logique de « distinction » et devient progressivement une « technique de gouvernement ». DĂšs le dĂ©but du XIXe siĂšcle, un vĂ©ritable engouement pour les mĂ©dailles et les dĂ©corations s’empare d’ailleurs de la nouvelle sociĂ©tĂ© bourgeoise. L’Empire et la RĂ©publique mais Ă©galement l’Église ont distribuĂ© chacun Ă  profusion ces marques de reconnaissance. Cette inflation de rĂ©compenses honorifiques qui ne se dĂ©ment pas jusqu’au milieu du XXe siĂšcle, et dans une large mesure jusqu’à nos jours, appelle une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale et une analyse socio-historique qui n’a jusqu’alors guĂšre suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt des chercheurs en sciences sociales. PrĂ©alablement considĂ©rĂ© comme poussiĂ©reux et futile, rĂ©servĂ© aux numismates et aux Ă©rudits, cet objet d’étude peut ĂȘtre revisitĂ© sous une double approche qui envisage la mĂ©daille et la dĂ©coration comme une technique relevant des « sciences de gouvernement » et un outil de fabrication des nouvelles Ă©lites. Pour la premiĂšre fois, une confrontation entre politistes, juristes et historiens a permis d’envisager, Ă  partir de synthĂšses et d’études de cas empiriques, les multiples aspects qui entourent cette « technique de gouvernement » et les diffĂ©rents profils d’élites gĂ©nĂ©rĂ©s et lĂ©gitimĂ©s par la « pratique dĂ©corative » d’État

    Validation of Real-Time Methylation-Specific PCR to Determine O6-Methylguanine-DNA Methyltransferase Gene Promoter Methylation in Glioma

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    Epigenetic silencing of the DNA repair protein O6-methylguanine-DNA methyltransferase (MGMT) by promoter methylation predicts successful alkylating agent therapy, such as with temozolomide, in glioblastoma patients. Stratified therapy assignment of patients in prospective clinical trials according to tumor MGMT status requires a standardized diagnostic test, suitable for high-throughput analysis of small amounts of formalin-fixed, paraffin-embedded tumor tissue. A direct, real-time methylation-specific PCR (MSP) assay was developed to determine methylation status of the MGMT gene promoter. Assay specificity was obtained by selective amplification of methylated DNA sequences of sodium bisulfite-modified DNA. The copy number of the methylated MGMT promoter, normalized to the ÎČ-actin gene, provides a quantitative test result. We analyzed 134 clinical glioma samples, comparing the new test with the previously validated nested gel-based MSP assay, which yields a binary readout. A cut-off value for the MGMT methylation status was suggested by fitting a bimodal normal mixture model to the real-time results, supporting the hypothesis that there are two distinct populations within the test samples. Comparison of the tests showed high concordance of the results (82/91 [90%]; Cohen's kappa = 0.80; 95% confidence interval, 0.82−0.95). The direct, real-time MSP assay was highly reproducible (Pearson correlation 0.996) and showed valid test results for 93% (125/134) of samples compared with 75% (94/125) for the nested, gel-based MSP assay. This high-throughput test provides an important pharmacogenomic tool for individualized management of alkylating agent chemotherapy
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