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Réflexion épistémologique sur le « différend » qui oppose offres et demandes de savoirs savants en éducation musicale.
International audienceThe divergence between supply and demand of academic knowledge is a common problem in educational disciplines. In music education, this difficulty arises similarly to other disciplines: the didactic transposition(Verret, Chevallard...) shows the risks involved in the conversion of âpureâ or âfrozenâ academic knowledge intoâknowledge to be acquiredâ (e.g.: formal analysis or solfa). The relationship with knowledge (Charlot, Beillerot...) reveals the unfeasibility of the process of learning, since there is a basic lack of understanding of the uses and embedded systems related to academic knowledge (e.g.: disclosing individual pleasure simply by working on techniques or concepts), etc. My proposal, however, assumes thatgap not as a dispute impossible to solve, but rather as a âdifferenceâ Ă la Lyotard in which conflicts are structured for the advantage of the training institutions. The consequence of this process consists of making it impossible to think the center or practice (the individual appropriation of cultural objects) and, at the same time, allows the preservation of the epistemology of our discipline in sterile oppositions between naturalization and discovery. I propose a synthetic and interdisciplinary reflection on this gap, which may be inherent to our modernity.El desacuerdo entre la oferta y la demanda de conocimiento de referenciaes un problema comĂșn en todas las disciplinas educativas. En la educaciĂłn musical, esta problemĂĄtica se plantea de manera semejante a otras disciplinas: la transposiciĂłn didĂĄctica (Verret, Chevallard...) muestra los riesgos implĂcitos en la conversiĂłn en «conocimientos a adquirir» de los saberes acadĂ©micos en estado puro o congelado (p. ej.: el anĂĄlisis formal y el solfeo). La relaciĂłn con el saber (Charlot, Beillerot...) nos revela la imposibilidad de aprendizaje como consecuencia de la falta de comprensiĂłn de los usos y disposiciones implĂcitos en el conocimiento acadĂ©mico (p. ej.: revelar el placer individual por el mero trabajo sobre tĂ©cnicas o conceptos), etc. Mi propuesta, sin embargo, asumirĂĄ esta brecha no tanto como una disputa posible de resolver, sino como una «diferencia» en la que los conflictos se estructuran para ventaja de las instituciones formativas. Todo esto a costa de hacer imposible pensar el centro y la prĂĄctica de esas instituciones (i.e.: la apropiaciĂłn individual de los objetos culturales) y del mantenimiento de la epistemologĂa de nuestra disciplina dentro de unas oposiciones estĂ©riles entre encubrimiento-descubrimiento o naturalizaciĂłn/desvelamiento. Propongo aquĂ una reflexiĂłn sintĂ©tica e interdisciplinar sobre esta brecha que, por otro lado, puede ser inherente a nuestra modernidad.Le dĂ©saccord entre lâoffre et la demande de savoirs de rĂ©fĂ©rence est un problĂšme commun Ă lâensemble des didactiques disciplinaires. En Ă©ducation musicale certaines problĂ©matiques peuvent ĂȘtre utilement importĂ©es dâautres disciplines : la transposition didactique nous renseigne sur les risques que lâon prend Ă reconstituer un corpus de savoirs Ă enseigner purifiĂ©s ou figĂ©s (ici lâanalyse formelle et les solfĂšges), le rapport au savoir nous Ă©claire sur lâimpossibilitĂ© dâapprendre, qui rĂ©sulte dâune incomprĂ©hension des usages et dispositions sous-entendus par les savoirs acadĂ©miques (ici le fait dâĂ©clairer son plaisir individuel par des techniques ou des concepts), etc. Cependant, jâassumerai que ce dĂ©calage tient ici moins dâun litige appelĂ© Ă se rĂ©soudre que dâun diffĂ©rend dont les conflits structurent avantageusement les institutions de formation, au prix dâune impossibilitĂ© dâen penser le centre (lâappropriation individuelle dâobjets culturels) et dâun maintien de notre Ă©pistĂ©mologie disciplinaire dans une alternative stĂ©rile entre naturalisation et dĂ©voilement/dĂ©nonciation de croyances. Je proposerai ici une rĂ©flexion collectant des Ă©clairages interdisciplinaires sur la question de ce vide ou de ce voilement central, possiblement inhĂ©rent Ă notre modernitĂ©
Mieux assumer les paradoxes dâune formation professionnelle et universitaire des enseignants dâĂ©ducation musicale : analyse de quelques « notions fondamentales » au regard des idĂ©ologies de la nature-source
International audienceLâĂ©ducation musicale souffre dâune difficultĂ© didactique courante mais possiblement aggravĂ©e par son statut dâart dâagrĂ©ment : le manque dâaccord entre une pratique de terrain que peut lĂ©gitimement gouverner un critĂšre dâefficacitĂ© relativement autonome (les Ă©lĂšves font ou entendent de la musique et en Ă©prouveraient « simplement du plaisir »), et des outils thĂ©oriques Ă©pars qui permettraient de comprendre ou dâĂ©clairer cette pratique Ă partir dâune position dâautoritĂ© scientifique reconnue qui ne rĂ©duirait pas la complexitĂ© de son objet dâĂ©tude. En temps de rĂ©cession, il appert que lâĂ©cart se creuse entre des pratiques de terrain dont les moyens sâĂ©tiolent jusquâĂ devoir se rĂ©soudre au simulacre et des pratiques de recherche oĂč les crispations disciplinaires sont peu propices Ă une approche comprĂ©hensive de leurs paradoxes. La construction dâune formation professionnelle universitaire des enseignants dâĂ©ducation musicale (tous ministĂšres confondus) nous oblige pourtant aujourdâhui Ă amĂ©liorer les liens thĂ©ories/pratiques en dĂ©pit du fait que la didactique de la musique nâait pas atteint une masse critique lui assurant sa lisibilitĂ© institutionnelle, et quâil nây a donc pas de structure susceptible dâintĂ©grer les champs de recherches parfois antagonistes qui semble les plus aptes Ă Ă©clairer au niveau thĂ©orique les obstacles didactiques concrets des enseignants.Va-t-on dĂšs lors se contenter dâune surenchĂšre institutionnelle dâaspirations idĂ©alisĂ©es, de justifications plus ou moins pertinentes du travail de ses acteurs ou de stratĂ©gies de communications peu reprĂ©sentatives des pratiques rĂ©elles ?Nous interrogerons ici sĂ©rie de pistes interdisciplinaires, une trame dâoutils thĂ©oriques hĂ©tĂ©rogĂšnes qui nous semble nĂ©cessaire pour penser les formules sibyllines les plus couramment utilisĂ©es sur le terrain : « dĂ©velopper la crĂ©ativité» ou «l'expression de soi» ou «de ses Ă©motions» (de prĂ©fĂ©rence de maniĂšre "autonome" et "authentique"), les « fondements naturels» et le "dĂ©veloppement de l'oreille", etc. Se pose ensuite la question de la viabilitĂ© mĂ©thodologique et de la pĂ©rennitĂ© institutionnelle dâun systĂšme de formation dont les rĂ©fĂ©rents disciplinaires seraient aussi disparates
50 ans de psychologie de la musique: l'Ă©cole de Robert FrancĂšs
International audienceIl y a cinquante ans paraissait La perception de la musique, ouvrage majeur par lequel Robert FrancĂšs instituait une forme novatrice dâapproche du fait musical. Son style, sa cohĂ©rence scientifique, joints Ă une assise culturelle et Ă des intuitions exceptionnelles, lui confĂšrent une place dâautoritĂ© inĂ©galĂ©e. Cette oeuvre vaut toujours Ă Robert FrancĂšs un important capital de sympathie et de respect souvent rĂ©sumĂ© par le titre de « pĂšre de la psychologie de la musique française ». LâhĂ©ritage de La perception de la musiquese doit dâĂȘtre pensĂ©, dĂ©battu et analysĂ©, surtout lorsque cinquante annĂ©es de recul nous le permettent. Câest lĂ tout le projet de ce recueil. Il rassemble les analyses et les rĂ©flexions de ses hĂ©ritiers les plus directs (ceux qui ont frĂ©quentĂ© le Laboratoire de psychologie de la culture que Robert FrancĂšs fonda en 1969 Ă lâUniversitĂ© Paris X - Nanterre), mais aussi celles de chercheurs Ă©minents plus Ă©loignĂ©s de lui par leurs origines disciplinaire, gĂ©ographique ou gĂ©nĂ©rationnelle et qui ont lu, apprĂ©ciĂ© et mĂ»rement intĂ©grĂ© Ă leur pensĂ©e comme Ă leurs travaux La perception de la musique.Contributions de Mireille Besson, Emmanuel Bigand, Jean-Marc Chouvel, W. Jay Dowling,Laurent Guirard, Michel Imberty, Jean-Pierre Mialaret, Helga de la Motte-Haber,Jean Vion-Dury, Arlette Zenatti