22 research outputs found

    Savoirs d’expérience et savoirs professionnels : un projet expérimental dans le champ de la santé mentale

    Get PDF
    Cette thèse est une réflexion d’épistémologie sociale sur la construction des savoirs professionnels et expérientiels portant sur les problèmes de santé mentale ainsi qu’une exploration de leurs rapports à partir d’un projet de recherche montréalais. Ce projet fédéral de recherche et de démonstration visait à évaluer l’impact de l’approche Logement d’abord auprès de personnes avec des problèmes de santé mentale en situation d’itinérance. À Montréal, des pairs, avec une expérience vécue des réalités de la santé mentale et de l’itinérance, ont été impliqués dans le projet de recherche aux côtés d’intervenants, de gestionnaires et de chercheurs. Au fil des mois, leur présence a eu des effets contrastés, contribuant parfois à renforcer les barrières entre les savoirs et les hiérarchies professionnelles en présence dans le projet, et, à d’autres occasions, à les surmonter et entrer dans un processus de co-production de nouveaux savoirs et pratiques. L’analyse des rapports entre les savoirs en présence dans le projet souligne leur caractère complémentaire dans l’intervention publique dans le domaine des services sociaux et de la santé et les forces de l’approche expérimentale mise en oeuvre. La thèse offre également une contribution à la littérature sur la participation citoyenne en proposant une réflexion sur la capacité des citoyens à transformer les institutions publiques. Les données analysées sont issues d’un terrain de deux ans mêlant observations de la participation des pairs et une cinquantaine d’entretiens individuels et collectifs réalisés auprès de pairs aidants, intervenants, chefs d’équipe, psychiatres, gestionnaires et chercheurs.This thesis is a contribution of social epistemology on the construction and nature of professional and experiential knowledge of mental health issues and an exploration of their relationship rooted in a research projet in Montreal. This federal research and demonstration project aims to assess the impact of the Housing First approach for homeless people with mental health problems. In Montreal, people with a lived experience of the realities of mental health and homelessness have been involved in the research project. Over the months, the presence of these peers had mixed effects, contributing sometimes to build up barriers between different types of knowledge and existing professional hierarchies, and allowing, on other occasions, to overcome them and get into a process of co-production of new knowledge and practices. The analysis underlines the complementary nature of professional and experiential knowledge in the field of health and social services and the strength of the experimental approach mobilized in the project. This thesis also provides a contribution to the literature on citizen participation by offering a look on the capacity of the citizens to transform the state institutions. The qualitative data was collected both throughout observation during a PhD field work and fifty individual and group interviews conducted between 2012 and 2013 with 25 peer support workers, clinical staff (nurses, social workers, and psychologists), program managers and psychiatrists.Esta tesis presenta una reflexión en epistemología social respecto a la construcción de saberes profesionales y experienciales sobre problemas de salud mental, así como una exploración de las relaciones entre estos saberes a partir de un proyecto de investigación montrealés. Este proyecto federal de investigación y de demostración tenía como objetivo evaluar el impacto del enfoque Housing First con personas con problemas de salud mental y en situación de calle. Personas que tenían una experiencia vivida de las realidades de la salud mental y de la situación de calle, participaron en el proyecto de investigación en Montreal junto con trabajadores sociales, personal de gestión e investigadores. Con el paso de los meses, la presencia de estos pares tuvo efectos disímiles: en algunos casos contribuyó a reforzar las barreras entre los saberes y las jerarquías profesionales presentes en el proyecto y, en otros casos, contribuyó a superarlos y a iniciar un proceso de coproducción de nuevos saberes y prácticas. El análisis de las relaciones entre los saberes presentes en el proyecto destaca su carácter complementario en la intervención pública en el marco de servicios sociales y de salud, así como las fuerzas del enfoque experimental implementado. Asimismo, la tesis ofrece una contribución a la literatura sobre la participación ciudadana, proponiendo una reflexión sobre la capacidad de los ciudadanos de transformar las instituciones públicas. Los datos analizados provienen de un trabajo de terreno de dos años, que incluyó observaciones de la participación de estos pares facilitadores, así como cincuenta entrevistas individuales y colectivas realizadas con los pares, trabajadores sociales, jefes de equipo, psiquiatras, personal de gestión e investigadores

    La catégorisation des populations sans logement. Un exemple de prise en charge de populations marginalisées par l’État français à la fin des XIXème et XXème siècles

    Get PDF
    Ce mémoire porte sur les processus de catégorisation et les modes de prise en charge des populations sans logement par l’État français à deux époques que sont la fin du XIXème siècle et la fin du XXème siècle (1880-1910 et 1980-2008). Au cours de ces deux périodes charnières, les transformations socio-économiques brouillent les dispositifs traditionnels de prise en charge de populations sans logement et conduisent progressivement l’État à une redéfinition de ces populations sur le plan administratif ainsi qu’à un resserrement sur le plan juridique. L’analyse met en évidence la résistance des discours juridiques et politiques face aux transformations sociales avant d’étudier l’émergence de nouvelles catégories et de nouveaux dispositifs pour appréhender et contrôler ces populations. Les sources utilisées (juridico-politiques et médicales) permettent de nuancer l’analyse dominante proposée jusqu’alors par Castel, qui néglige les sources médicales dans son étude des bouleversements sociaux et de la prise en charge des populations marginalisées aux deux époques. Enfin, le travail de catégorisation des populations marginalisées de la part de l’État s’oppose à une résistance de la part des populations elles-mêmes qui débordent les catégories et les dispositifs mis en œuvre pour les appréhender

    Epistemic injustices and participatory research: A research agenda at the crossroads of university and community

    Get PDF
    This article presents an innovative framework to evaluate participatory research. The framework, comprising both a methodology and a self-assessment tool, was developed through a participatory approach to knowledge production and mobilisation. This process took place over the last two years as we, a multidisciplinary team made up of researchers and community-based organisation members from the Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec, were building a scientific program on social injustices and participatory research. We argue that participatory research can help provide a university-community co-constructed response to epistemic injustices embedded within the processes of knowledge production. From our perspective, the mobilisation of knowledge from the university and the community, initiated at the earliest stages of the creation of a research team, is part of a critical approach to the academic production of knowledge. It also constitutes a laboratory for observing, understanding and attempting to reduce epistemic injustices through building bridges between team members. The article focuses on two dimensions of the framework mentioned above: (1) The methodology we established to build co-learning spaces at the crossroads of university and community-based organisations (recruitment of a coordinator to organise and facilitate the workshops, informal and friendly meetings, regular clarification of the process and rules of operation, time for everyone to express themselves, informal preparatory meetings for those who wanted them, financial compensation where required, etc.); and (2) A self-assessment tool available in open access that we built during the process to help academics and their partners engage in a reflexive evaluation of participatory research processes from the point of view of epistemic injustices. Throughout we pay particular attention to challenges inherent in our research program and our responses, and finish with some concluding thoughts on key issues that emerged over the course of two years’ research

    Injustices épistémiques et recherche participative: un agenda de recherche à la croisée de l’université et des communautés

    Get PDF
    Cet article présente un cadre d’analyse innovant ancré dans le concept d’injustices épistémiques pour évaluer les recherches participatives. Composé d’une méthodologie de travail et d’un outil d’autoévaluation, ce cadre d’analyse a été développé au fil d’un processus participatif de production et de mobilisation des savoirs qui a pris place au cours des deux dernières années. L’équipe multidisciplinaire ayant entrepris ce processus est composée des chercheur-es et des représentant-es du Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec travaillant à l’élaboration d’un programme scientifique de recherche sur les injustices épistémiques et les recherches participatives. Nous défendons que les recherches participatives peuvent contribuer à apporter des réponses coconstruites entre les milieux universitaires et communautaires à certaines injustices sociales – dans le cas présent, les injustices épistémiques – qui sont enchâssées dans les processus de production des connaissances. De notre point de vue, les recherches participatives constituent des laboratoires permettant d’observer et de comprendre la production des injustices épistémiques et, le cas échéant, d’offrir des leviers pour les réduire grâce à la construction de ponts entre les différentes personnes et les savoirs qu’elles détiennent. L’article est centré sur la présentation de deux dimensions de notre travail: (1) La méthodologie que nous avons mise sur pied pour bâtir des espaces de coapprentissage à la croisée de l’université et des organismes communautaires et (2) Un guide d’autoévaluation disponible en accès libre que nous avons bâti durant notre démarche afin d’aider les universitaires et leurs partenaires à s’engager dans une évaluation réflexive des processus participatifs de recherche du point de vue des injustices épistémiques. L’article met également de l’avant des défis inhérents à l’élaboration de ce programme de recherche ainsi que des réponses que nous avons pu leur apporter, et se termine par des réflexions sur les enjeux clés ayant émergé en cours de route

    L’autre côté de la clôture. Quand le monde de la santé mentale et de la rue rencontre celui de la recherche

    No full text
    Si les thèmes du patient partenaire et du patient collaborateur sont de plus en plus en vogue dans le domaine de la recherche en santé mentale, les dynamiques relationnelles entre patients et chercheurs et les enjeux qu’elles soulèvent sont relativement peu documentés au Québec. Cet article vise à alimenter le débat sur ces dynamiques à partir d’un cas d’étude : la participation d’un pair à deux équipes de recherche d’un projet de recherche et de démonstration dans le champ de la santé mentale et de l’itinérance. Le récit de son expérience dans le projet explore notamment la manière dont les réalités qu’il vit – au croisement des problèmes de santé mentale, de son expérience de la rue et de la consommation – ont un impact sur les relations qu’il entretient avec ses collègues. Réciproquement, ses conditions de travail semblent l’affecter de manière négative et produire une perte d’identité conduisant, entre autres, à son départ du projet. L’analyse tend à montrer que les conflits vécus entre le pair et ses collègues sont le reflet de hiérarchies qui existent entre les statuts et les savoirs reconnus ou à reconnaître dans le champ de la recherche.Considering the patient as a partner or a collaborator is becoming more and more popular in the field of mental health research. Nevertheless, relational dynamics between patients and researchers and the issues raised by them aren’t much studied. This article aims to open the debate from a case study: the participation of a peer worker to two research teams of a research and demonstration project in the field of mental health and homelessness. The story of his experience in the project explores how the realities that affects him – at the intersection of mental health problems, experience in the street and the world of consumption – have an impact on his relationships with his colleagues. Conversely, his working conditions seem to negatively affect him and produce a certain loss of identity leading him, among other things, to leave the project. The analysis suggests that conflicts that arise between the peer and his colleagues reflect hierarchies between social status and legitimate knowledge (or that needs to be recognized as valid) in the field of research

    Experts et profanes : une frontière bouleversée par la professionnalisation des pairs aidants

    No full text
    Introduction Dès lors que l’on aborde l’enjeu de la professionnalisation des pairs dans le domaine de la santé mentale, une des craintes nommées dans la littérature scientifique et les milieux de pratique depuis presque 40 ans est qu’en intégrant des équipes du réseau institutionnel de services, ils se distancient de l’expérience des usagers et que leur savoir d’expérience perde en authenticité, affectant ainsi la relation d’entraide qui se développerait dans le partage et la réciprocité entr..

    Michel Messu, Les Assistés sociaux; l'Assurance d'assistance

    No full text
    corecore