5 research outputs found

    Les "incidentalomes" et l'imagerie médicale : voir, savoir ?

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    Context: The technical processes of medical imaging are guarantees for the clinician who faces the opacity of the body. Thus, medical imaging pierces the darkness of the flesh to search for invisible injuries. This research implies the creation of new data that sometimes has no correlation with clinical symptoms or the reasons of the search. In 1982, these unexpected or fortuitous discoveries gave rise to the invention of a neologism, "incidentaloma", which seems to crystallize the questions of clinicians on fortuitous discoveries made by radiologists. However, there does not seem to have a precise definition for this new term. How did a term without a consensual definition spread in the medical literature? Do radiologists, endocrinologists and surgeons use this term? Is there an echo of this term in certain fields of medicine also impacted by the problem of incidental findings such as genetics for example? Is this term a sign that our medical system is based on the principle "see everything and know everything" that focuses above all on quantifiable data generated by advanced technological equipment? Method: After an initial observation in the radiology department of the HĂŽpital EuropĂ©en Georges Pompidou (HEGP), radiological practices based on the existing scientific and medical literature, a retrospective study of patients' files with abdominal incidental finding, and a nationwide survey aimed at radiologists. Results: When reviewing the scientific and medical literature, it appears that despite the large number of publications using the term "incidentaloma", there does not seem to have a precise or consensual definition. The review of electronic patient records shows that neither the term "incidentaloma" nor the term "incidental finding" are used in the reports to describe these findings. Radiologists who took part in the survey acknowledged that when confronted with incidental findings they faced uncertainty on the etiology and seriousness. It raised the question of patient information. Conclusions: "Incidentalomas" allow medical imaging to be seen not as a simple diagnostic tool but as a means of generating new data outside of any previous clinical reasoning or patient complaint. Their high frequency has allowed radiologists to integrate into the order of eventualities and anticipate them in their recommendations. As it is the case in genetics, these discoveries are no longer fortuitous, nor even unexpected, but secondary to the use of technology in health care, raising the question of patient information, which remains complex and non-consensual. Above all, these "incidentalomas" seem to shatter the crazy dream of the clinic that hoped to see and know in perfect continuity.Contexte : Les procĂ©dĂ©s techniques d'imagerie sont le garant de la visibilitĂ© du clinicien qui est confrontĂ© Ă  l'opacitĂ© du corps. Ainsi, l'imagerie mĂ©dicale perce l'obscuritĂ© de la chair pour y rechercher d'invisibles lĂ©sions. Ces recherches impliquent la gĂ©nĂ©ration de nouvelles donnĂ©es qui ne peuvent, parfois, ĂȘtre corrĂ©lĂ©es Ă  un symptĂŽme clinique ou aux raisons de la recherche effectuĂ©e. Ces dĂ©couvertes inattendues ou fortuites ont donnĂ© lieu en 1982 Ă  l'invention d'un nĂ©ologisme, l' « incidentalome », qui semble cristalliser les interrogations des cliniciens sur les dĂ©couvertes fortuites faites par les radiologues. Pourtant il ne semble pas possĂ©der de dĂ©finition bien prĂ©cise. Comment un terme sans dĂ©finition consensuelle a-t-il pu se propager dans la littĂ©rature mĂ©dicale ? Ce terme a-t-il un usage dans la clinique des radiologues, des endocrinologues et des chirurgiens ? Ce terme trouve t'il Ă©cho dans les domaines de la mĂ©decine aussi impactĂ©s par la problĂ©matique des dĂ©couvertes fortuites comme la gĂ©nĂ©tique ? Ce terme est-il le signe d'une mĂ©decine fondĂ©e sur un « tout voir, tout savoir » qui privilĂ©gie avant tout les donnĂ©es quantifiables gĂ©nĂ©rĂ©es par un matĂ©riel technologique de pointe ? MĂ©thode : AprĂšs une observation initiale en immersion dans le service radiologie de l'HĂŽpital EuropĂ©en Georges Pompidou (HEGP), les pratiques radiologiques ont Ă©tĂ© documentĂ©es Ă  partir de la littĂ©rature scientifique et mĂ©dicale existante, d'une Ă©tude rĂ©trospective portant sur des dossiers de patients ayant fait l'objet d'une dĂ©couverte fortuite abdominale puis d'un questionnaire de portĂ©e nationale destinĂ© aux radiologues. RĂ©sultats : La revue de la littĂ©rature dĂ©montre que malgrĂ© l'existence d'un grand nombre de publications utilisant le terme « incidentalome », celui-ci ne semble pourtant pas possĂ©der de dĂ©finition bien prĂ©cise ou consensuelle. L'Ă©tude des dossiers dĂ©montre que ni le terme « incidentalome » ni l'expression « dĂ©couverte fortuite » ne sont utilisĂ©s dans les comptes-rendus pour dĂ©crire les dĂ©couvertes rĂ©alisĂ©es. Les radiologues ayant rĂ©pondu au questionnaire, confirment que les dĂ©couvertes fortuites les confrontent Ă  une incertitude sur leur Ă©tiologie et leur gravitĂ© posant la question de l'information du patient. Conclusions : Les « incidentalomes » permettent de voir l'imagerie non plus comme un simple moyen diagnostique mais comme un moyen de gĂ©nĂ©rer de nouvelles donnĂ©es hors de tout raisonnement clinique antĂ©rieur ou de toute plainte du patient. Leur frĂ©quence Ă©levĂ©e a permis au fil du temps, leur intĂ©gration par les radiologues dans l'ordre des Ă©ventualitĂ©s Ă  anticiper par des recommandations. Ces dĂ©couvertes ne sont donc plus fortuites, ni mĂȘme inattendues, mais bien secondaires Ă  l'usage de la technologie en santĂ© comme c'est le cas en gĂ©nĂ©tique, posant la question de l'information du patient qui demeure Ă©pineuse et non consensuelle. Au-delĂ  de cela, ces « incidentalomes » semblent battre en brĂšche le rĂȘve fou de la clinique qui espĂ©rait voir et savoir en une continuitĂ© parfaite

    La demande d’information des patientes, de la nĂ©cessitĂ© de mettre en doute nos pratiques: RĂ©flexion Ă  partir de la macrobiopsie mammaire sous IRM

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    Inform the patient is an obligation. The law request to inform on a number of points clearly defined in the Article L1111-2 of the code de la santĂ© publique, however, it seems necessary to question our practices about the patient’s request of information. Indeed, medical information seems unavoidable but should it be the only concern of the caregiver?The objective of this study is to define more precisely the patient’s demand of information undergoing breast biopsy under MRI.Materials and methods: The study is based on semi-structured interviews about twenty minutes of patients who underwent breast MRI biopsy on the centre de lutte contre le cancer RenĂ© Huguenin (Saint-Cloud). The interviews focused on the experiences of the examination, determination of the information provided by caregivers, information personally sought by the patient and the information requested by the patient to caregivers.Results: The study included all patients (n = 6) who underwent the examination within a period of two months between April and May 2015. The results are interpreted from the themes of the interview grid.Discussion: the request for information of patients differs from the design that can be built from the Law of 4 March 2002. In addition, patients’ request for information is often subject to a need for humanity invites us to rethink our information rules. Doubt is a necessity if we want to be hampered in our reflections on the practice of medical information.Informer le patient est une obligation. La loi demande clairement d'informer sur un nombre de points bien dĂ©fini dans l'article L1111-2 du code de la santĂ© publique cependant il semble nĂ©cessaire de remettre en question nos pratiques en nous interrogeant sur la demande d'information des patients. En effet, L'information mĂ©dicale semble incontournable mais cela doit-il ĂȘtre la seule prĂ©occupation des soignants ? L'objectif de cette Ă©tude est de dĂ©finir plus prĂ©cisĂ©ment la demande d'information de patientes devant subir une macrobiopsie mammaire sous IRM. MatĂ©riel et mĂ©thodes : l'Ă©tude est basĂ©e sur une Ă©tude bibliographique et sur les entretiens semi-directifs d'environ une vingtaine de minutes de patientes ayant subi une macrobiospie mammaire sous IRM au Centre de Lutte Contre le Cancer RenĂ© Huguenin (Saint-Cloud). Les entretiens portaient sur le vĂ©cu de l'examen, la dĂ©termination de l'information donnĂ©e par les soignants, l'information recherchĂ©e personnellement par la patiente et l'information demandĂ©e par la patiente aux soignants. RĂ©sultats : L'Ă©tude a inclus toutes les patientes (n=6) ayant subi l'examen dans un laps de temps de deux mois entre avril et mai 2015. Les rĂ©sultats sont interprĂ©tĂ©s Ă  partir des thĂ©matiques de la grille d'entretien. Discussion : la demande d'information des patientes diverge de la conception que l'on peut se construire Ă  partir de la loi du 4 mars 2002. De plus, la demande d'information des patientes est souvent subordonnĂ©e Ă  un besoin d'humanitĂ© qui nous invite Ă  repenser nos modalitĂ©s d'information. Le doute est une nĂ©cessitĂ© si nous ne voulons ĂȘtre entravĂ©s dans nos rĂ©flexions sur la pratique de l'information mĂ©dicale. Abstract : Inform the patient is an obligation

    Plaidoyer pour un enseignement de l’éthique plus approfondi dans la formation initiale de manipulateur en Ă©lectroradiologie mĂ©dicale. Mise au point sur la formation de manipulateur en Ă©lectroradiologie mĂ©dicale

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    The medical radiation technologist is a health professional very specific. He is a technician in charge of high technology material potentially dangerous and/or radiant. But he is above all else a career charged with the same legal and ethical responsibilities as the other medical and paramedical staff. This article deals with the genesis of the profession of medical radiation technologist, with the legal regulations which surrounds it and with the formation of this “technician career”Le manipulateur d’électroradiologie mĂ©dicale est un professionnel de santĂ© trĂšs spĂ©cifique. C’est un technicien chargĂ© d’utiliser du matĂ©riel mĂ©dical de haute technologie potentiellement dangereux et/ou irradiant mais c’est avant tout un soignant chargĂ© des mĂȘmes responsabilitĂ©s lĂ©gales et Ă©thiques que tout autre personnel mĂ©dical et paramĂ©dical. Cet article traite de la genĂšse du mĂ©tier de manipulateur d’électroradiologie mĂ©dicale, des rĂšgles lĂ©gales qui l’encadre et de la formation de ce « technicien soignant »

    De l’

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    Le terme incidentalome, crĂ©Ă© en 1982, s’est, depuis, diffusĂ© dans la littĂ©rature mĂ©dicale. Il ne semble cependant pas exister de dĂ©finition prĂ©cise pour dĂ©crire ce qu’est un incidentalome. Dans les usages initiaux, l’incidentalome dĂ©signait une masse dĂ©tectĂ©e Ă  l’occasion d’un examen d’imagerie prescrit Ă  visĂ©e diagnostique sans qu’un lien ne soit dĂ©terminĂ© avec le motif de rĂ©alisation de l’examen. La qualification d’« incidentalome » de cette masse n’apportait aucune prĂ©cision sur sa nature, celle-ci pouvant ĂȘtre situĂ©e dans de nombreuses zones anatomiques, ĂȘtre sĂ©crĂ©tante ou non, ĂȘtre bĂ©nigne ou maligne
 Aujourd’hui, le terme d’incidentalome porte une dimension beaucoup plus large, semblant recouvrir la notion de dĂ©couverte fortuite, qu’elle soit radiologique, biologique ou gĂ©nĂ©tique. Cet usage Ă©volutif du terme dĂ©montre son caractĂšre heuristique. Il est le signe d’une modification de la mĂ©decine moderne qui hĂ©site entre une clinique des patients et une clinique des donnĂ©es. Les dĂ©couvertes fortuites sont un phĂ©nomĂšne connu et anticipĂ© par les radiologues. Ces dĂ©couvertes ne sont donc plus fortuites, ni mĂȘme inattendues, mais bien secondaires Ă  l’usage de la technologie en santĂ©

    Lectures des représentations du sang chez les receveurs chroniques de produits sanguins labiles: interprétations symboliques et perspectives éthiques

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    International audienceAbstract Since the beginning of the 20th century, major technological developments have been made in blood transfusion. Although numerous sociological studies have been conducted on donors, few have highlighted transfused patients, and in this case, the attention has almost exclusively been focused on transfusion risks in patients. Conversely, blood representations associated with the chronically transfused patients have not really been explored in the literature. Based on interviews conducted among chronically transfused patients (patients with hemoglobinopathy, malignant hemopathy or cancer), this present study enables to understand their needs and their expectations through their symbolic representations and their interpretations of blood transfusion, raising tensions as well ethical perspectives.Depuis le dĂ©but du XX e siĂšcle, des progrĂšs technologiques ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en transfusion sanguine. De nombreuses Ă©tudes sociologiques ont Ă©tĂ© menĂ©es chez les donneurs ; cependant, les receveurs de produits sanguins labiles n'ont Ă©tĂ© que peu Ă©tudiĂ©s. En effet, toute l'attention s'est portĂ©e sur l'Ă©tude des risques transfusionnels s'y affĂ©rant alors mĂȘme que les reprĂ©sentations du sang chez les receveurs chroniques de produits sanguins labiles n'ont quasiment pas Ă©tĂ© explorĂ©es dans la littĂ©rature. GrĂące au recueil de paroles de patients transfusĂ©s de façon chronique (patients atteints d'hĂ©moglobinopathies, d'hĂ©mopathies malignes ou d'un cancer), ce travail a permis de pouvoir comprendre les besoins et les attentes de ceux-ci au travers de leurs reprĂ©sentations et des interprĂ©tations symboliques qu'ils se font de la transfusion sanguine tout en soulevant Ă©galement des tensions et des enjeux Ă©thiques
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